dimanche 8 juin 2025

POURQUOI L’ASCENSION DE CHRIST N’EST PAS UNE CELEBRATION

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Par Éric Ruiz

 

L’ASCENCION : Le CIEL ou LA TERRE ?


Troublant comme titre n’est-ce pas ?  Moi-même je me suis étonné à parler de l’ascension une fois la fête passée.  Pourquoi maintenant ? Pourquoi parler de l’ascension au moment où les chrétiens vont fêter la pentecôte ? Est-ce trop tard ? Ou est-ce au contraire un moment qui a du sens ? Car Dieu à ses raisons que la raison ne connait pas.

Je sais que cela va sans doute choquer parce que je touche à une pierre angulaire de la religion chrétienne. Attention, je tiens tout de suite à être clair. L’ascension de Christ au ciel est glorieuse. Il est maintenant assis à la droite du Père. Ce qui montre son autorité et son égal avec lui. Je suis loin de sous-estimer ce fait et encore plus, loin de vouloir le rabaisser. Car Jésus-Christ est vraiment parti nous préparer une place pour que là où il est nous y soyons aussi. Et si nous sommes là à la première résurrection il nous prendra avec lui. Alors, tout ce qu’il a fait n’est pas à minimiser ou à sublimer mais à prendre selon ce que l’esprit nous enseigne.

Mais je tiens à mettre les priorités là où elles doivent être.  Oui ce qui se passe au ciel concerne aussi l’homme terrestre, mais peut-il changer les choses célestes ? Il est concerné certes par le ciel, sans qu’il puisse en aucune façon interférer sur lui. Le ciel, notre Père s’en occupe et ne nous demande aucune action. Pas de prière, pas de louanges, pas de relations autres qu’avec lui (lui et son fils unique puisqu’ils ne font qu’un).

Il est tellement facile de tomber dans l’occultisme. Par nature le genre humain est idolâtre. Il est très attiré par les choses célestes. La divination et toutes ces pratiques divinatoires ont toujours autant attirée le commun des mortels. Pouvoir communiquer avec les défunts a toujours été très tentant et toujours pour les mêmes causes : connaître les intentions de Dieu à notre égard ou pour nous rassurer sur notre devenir.

 

 UNE FETE PAIENNE ?

 Juste quelques mots sur la fête. Si on regarde les fêtes instituées par L’Eternel Dieu à partir de Moise, leur point de départ commence par une tristesse transformée en joie, par une désolation changée en jour de fête. C’est un moment particulier qui célèbre les victoires acquises avec l’aide de Dieu. La fête de la Paque (Pessah) par exemple pour les Hébreux (la plus importante), célèbre le libérateur, le Dieu sauveur qui est venu délivrer un peuple de l’esclavage et de l’oppression Egyptienne. On célèbre le bras puissant de Dieu comme sa grande miséricorde envers son peuple.

Alors ces victoires nécessitent une attitude de cœur qui va avec. Et comme le souligne la fête de Pourim, une purification est indispensable. S’il n’y a pas une volonté de confesser ses fautes et de s’en détourner, la fête perd tout son intérêt pour Dieu. La célébration véritable c’est toujours une occasion de se remettre en ordre devant Dieu. Elohim hait ce genre de fête où le croyant vient le louer en vêtement sale.

Alors pour en venir à la fête de l’ascension. Où se trouve la victoire de l’homme acquise avec l’aide de Dieu ? Cette victoire concerne le fils de Dieu, certes et lui-seul. (je détaillerai cette partie par la suite) Et fêter une victoire sans la complicité avec l’humain cela ressemble tellement à celles que font les païens.

La célébration de l’Eternel n’a pas le sens d’un combat céleste entre Dieu et des anges. Nous ne sommes pas au milieu de la mythologie païenne où les dieux grecs ne cessent de se combattre entre eux. Athéna (déesse de la sagesse) qui blesse Arès (Dieu de la guerre) ou Héra (Reine des dieux) qui affronte Atémis (déesse de la chasse).

La célébration de l’Eternel célèbre bien un combat, mais un combat ici sur terre et surtout par une lutte faite à l’intérieur de soi, qui préfigure le temple de Dieu. Pessah qui signifie passer de l’autre bord, montre plus une conversion spirituelle qu’une victoire sur un peuple ennemi. C’est la fête d’un sacrifice bien terrestre, bien charnel qui uni Dieu à l’homme.

 

LA REPONSE DE JESUS A L’ASCENSION

 

Alors si on revient à l’ascension, à cette réalité glorieuse, elle ne peut être une fête pour l’homme de foi parce que l’homme ne peut monter tel qu’il est dans le ciel. Sa condition est impure. Sa chute le maintien au sol, sur le sol terrestre. Sa condition oblige le croyant à s’abaisser, plutôt qu’à s’élever. Jésus-Christ monte seul nous préparer une place que nous ne pouvons connaitre. Et le fait de célébrer une ascension serait comme demander à Dieu ce que deux disciples, Jacques et Jean lui ont déjà demandé dans Matthieu 10 :37-40

«Jésus leur dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous? 37Accorde-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire. 38Jésus leur répondit: Vous ne savez ce que vous demandez.(tout comme vous ne savez-pas ce que vous voulez célébrer) Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé? 39Nous le pouvons, dirent-ils. Et Jésus leur répondit: Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé; 40mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé. ».

Jésus en répondant de la sorte, en leur disant que cela ne dépendait pas de lui, voulait sans doute leur indiquer que leur question ne va pas les aider parce que ce qu’il demande n’est pas la bonne question.

Quelle était alors la bonne question à poser ? «  Comment faire pour être assis à ta droite ou ta gauche ? ou encore Comment feras-tu pour que nous continuions à vivre sans toi, sans Christ à nos côtés, parce que quand tu partiras, nous serons orphelins? Devons-nous attendre un autre que toi ou ton retour ? »

Jésus  répondit à cette question après que Philippe lui ait demandé « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. » Jean 14 :8  et Jésus lui répondit «  Celui qui m'a vu a vu le Père; et vous si vous m’aimez garder mes commandements car ils viennent du PèreEt moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous…Et le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».

Dieu est très pragmatique et notre foi elle aussi doit-l’être. La fête doit nous aider à nous rappeler ce qui est essentiel à être puis à faire. Tout d’abord nous rappeler l’alliance que Dieu a conclue avec nous. Demeurer en lui, lui être fidèle c’est l’honorer.

La fête comme toute célébration concerne avant tout l’alliance que Dieu établit avec sa création. Le louer seul c’est bien, mais l’Eternel n’a jamais demandé à Moïse de le fêter lui seul. Les païens eux le font. Ils fêtent leurs dieux. Ils fêtent leur ascension. Ils fêtent les combats qu’il gagne sur les autres dieux.

Or, le Dieu de la Bible fait que chaque fête que nous faisons sert à évaluer notre foi pour savoir si notre alliance est toujours véritable. Si elle ne l’est plus, alors nous préparer en confessant nos fautes et en convertissant nos cœurs.

 

Alors POURQUOI JESUS A-T-IL ETE ELEVE AU CIEL DEVANT SES APOTRES ?

 

Pour que les anges puissent aussi révéler la vérité : « Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, 11et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? »(Actes 1 :9-11)

Avez-vous vu la comparaison avec ce que Jésus disait juste avant à ses disciples ? « 8 vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous…et vous serez mes témoins… jusqu'aux extrémités de la terre. ». Les païens ont sans cesse les yeux rivés vers le ciel. Est-ce ce que Jésus voulait pour ses disciples ? Rappelez-vous le message sur la sagesse qui vient de la comparaison. Ici Jésus compare leur étonnement à fixer le ciel… avec la puissance qu’ils recevront pour être ses témoins.  La comparaison est claire pour celui qui sanctifie la sagesse divine. La puissance de Dieu pour ses apôtres n’est pas dans l’admiration d’une élévation céleste mais dans la puissance du Saint-Esprit que recevront les apôtres pour leur mission terrestre.(même les deux anges sont sur terre vêtu de blanc, ils ne sont pas en l’air. Encore un signe de l’importance de notre mission terrestre)

 

LA FETE  DE l’ALLIANCE AVEC LE SAINT-ESPRIT

 

Par conséquent, chaque fête nous ramène aux noces de l’agneau, à notre élection, à la gloire que nous partageons avec lui, à l’alliance faite avec notre Dieu. Cette alliance a été concrétisée dans les cieux comme sur la terre en premier par notre baptême mais aussi et surtout lorsque le Saint-Esprit est descendu sur nous.

Alors certes l’ascension du fils de Dieu est importante. Mais dans l’immédiat, ce qui est descendu du ciel l’est beaucoup plus pour nous (le 5ème tonnerre). Si nous n’avons pas le Saint-Esprit qui est descendu sur nous, tout ce que nous vivons ne sert à rien. Sans Christ en nous personne ne peut être sauvé. Ce qui se passe dans les cieux peut-être beau et glorieux mais si le Saint-Esprit est un rêve, c’est que Christ n’est pas ressuscité et « si christ n’est pas ressuscité, nous sommes les plus malheureux des hommes et notre foi est vaine ».

 

CELEBRER L’ASCENSION et ses conséquences

 

 Dieu a ses combats qu’il mène avec ses anges dans le ciel ; Mais nos combats à nous sont tous sur terre. Et la preuve c’est que nos prières ferventes concernent ce qui touche nos corps de près. Même nos rêves proviennent de ce que nous vivons ici-bas. Nous sommes comme attachés à cette terre comme un « glébeux » l’est. Ce glébeux c’est le nom d’Adam premier homme, nommé ainsi par André Chouraqui dans sa traduction biblique.

Alors ceux qui célèbrent les anges dans les cieux se trompent. Ils se sont égarés sur un mauvais chemin. A trop spiritualiser les choses d’en haut, à trop idolâtrer les étoiles, à trop mettre de l’importance à ce qui monte dans le ciel, ils ne font que de prouver leur peur et leur fuite face aux combats d’ici-bas. Et donc ils ne célèbrent plus la mise à mort de leurs corps dans la fête. C’est pourquoi tant de fêtes chrétiennes ne sont que des fêtes païennes dans les faits.

 S’inquiéter si nous serons à la droite ou à la gauche de Dieu sous-entend d’autres envies comme savoir si notre place dans le ciel est déjà définie avant que nous ayons été fidèles et persévérant dans la foi. C’est une manière de vouloir lire dans le ciel notre destinée. C’est une porte ouverte vers la divination. Et Jésus n’a laissé entrevoir aucune possibilité à Jacques et à Jean lorsqu’ils lui ont posé cette question. La réponse de Jésus a été très clair malgré les apparences «  , cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé. »( Matthieu 10 :40)

 

CELEBRER L’ASCENSION POUSSE A CELEBRER LES MORTS

 

Je crois que célébrer l’Ascension de Christ  et surtout en être très attaché, prouve une chose : que nous avons ouvert des portes interdites au ciel. La séduction de la divination a exercé son pouvoir. La tentation en fait succomber plus d’un. Il n’est pas rare de s’apercevoir pour ceux qui ont ouverts ces portes qu’ils se mettent aussi à ouvrir celles des morts. Certains chrétiens prient ou évoquent les morts, d’autres se noient dans de terribles recherches généalogiques pour prouver une quelconque lignée sainte, d’autres se font baptiser pour eux, et d’autres encore se réunissent aux nouvelles lunes pour bloquer le mal qui se fait au ciel, afin d’éviter qu’il se propage sur terre. Mais ces mêmes personnes pourquoi ne s’occupent-elles pas des vivants, de ces âmes qui vivent sur terre autour d’elles? Parce que bien souvent avoir les yeux vers le haut nous fait oublier ceux qui sont en bas. Que ces frères et sœurs commencent par libérer les captifs qu’ils ont eux-mêmes enchaînés… avant de vouloir libérer le ciel de la mort.

 

LA PRIERE DU « NOTRE PERE »

 

Alors, je finirais par la prière du Notre Père, celle que Jésus-Christ nous a donné en exemple et que nous trouvons dans les Evangiles, et cette prière n’est pas « Père que ton nom soit sanctifié au ciel mais qu’il soit sanctifié sur cette terre et si possible par nos paroles et nos actes. Notre prière n’est pas non plus que ton règne vienne au ciel, puisqu’il y règne déjà, mais qu’il règne ici-bas et si possible à l’intérieur de chacun de nous par le Saint-Esprit.

Que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Cela traduit très bien les priorités, nos priorités celle de notre alliance avec notre Seigneur Jésus-Christ.

Esaie 66 « Ainsi parle l'Eternel: Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, Et quel lieu me donneriez-vous pour demeure? 2Toutes ces choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l'existence, dit l'Eternel. Voici sur qui je porterai mes regards: Sur celui qui souffre et qui a l'esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole. » Alors, regardons là ou Dieu regarde, portons nos regards sur l’essentiel et laissons le ciel à celui qui y règne. Pour avoir une part avec lui, nous devons porter nos regards sur ceux qui souffrent et qui craignent Dieu.

Amen

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