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Par Eric
Ruiz
Il y a un proverbe populaire qui dit : « le diable est dans les détails ».
Ce proverbe se vérifie souvent puisqu’il souligne l’importance des petites choses insignifiantes qui peuvent être le départ d’une source importante de problèmes et de soucis.
Cela fait presque un an de cela je vous en parlais dans un message intitulé « Les indulgences ne sont-elles pas de retour ?». Je vous parlais de ces petits détails qui transforment notre vie pieuse en une vie impure, comme la complaisance par exemple le fait. Ce qui me fait dire encore une fois que les indulgences catholiques qui devraient être révolues depuis des siècles, ne le sont pas. Non, elles existent toujours sous d’autres formes. D’autres détails se dissimulent encore dans nos assemblées dévoilant les indices d’un mal que l’on croyait avoir vaincu.
Dans les
assemblées chrétiennes, une pratique est très courante : C’est celle de
donner de l’argent pour payer la faute de ses péchés. Vous me direz :
mais c’est complètement contradictoire avec la doctrine de Christ. N’est-ce pas
son sacrifice qui rachète nos fautes et qui permet que nous puissions en être
purifiés ?
1Jean
1 :9 nous dit : « Si
nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et
pour nous purifier de toute iniquité. »
C’est tout
à fait vrai. Et le pire c’est que cette doctrine de Christ est enseignée ainsi
un peu partout chez les chrétiens. Alors pourquoi payer pour ses fautes ? C’est
déjà fait…
Eh bien
parce que c’est une vieille réaction de notre chair face à nos iniquités. Nous
avons une mémoire ancestrale qui assimile les fautes commises avec un rachat
possible. C’est
notre façon rapide de nous déculpabiliser. Un peu comme après un
avoir commis un dégât matériel à un tiers, on lui propose immédiatement une
somme pour le dédommager du préjudice commis.
Alors
inconsciemment, eh bien nous mettons parfois plus d’argent dans une collecte dans
le but de racheter nos fautes commises, de les expier, plutôt que dans le but de
pourvoir à un besoin de l’assemblée.
Nous avons
comme un besoin de rajouter un acte concret à notre culpabilité.
Alors,
bien-sûr la loi de Moïse prescrit de racheter ses fautes en sacrifiant un
animal. Mais Jésus-Christ s’est substitué à l’animal immolé ; il est ce
jeune agneau, mâle mis à mort sans défaut ni tâche.
Ne soyons
pas naïfs, qui parmi les dirigeants, les prédicateurs, les faux apôtres, ne connaissent
pas ce rite inconscient qui consiste à expier ses fautes par l’argent ?
Ils savent
pertinemment qu’en prêchant la culpabilité, ils vont susciter un regain, une
motivation supplémentaire de leurs fidèles à mettre plus dans la collecte.
Alors fréquemment, des messages très culpabilisant arrivent derrière le pupitre
des orateurs. Et l’argent revient en masse comme par magie dans les troncs de
collecte.
Exemple de
message : « Ne laisser pas le
péché se coucher à votre porte…Celui qui pèche contre Dieu, Dieu l’enlèvera de
son livre de vie… Si nous péchons, la vérité n’est point en nous, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point
en nous…Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché…C'est par là que se
font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable parce ces
derniers pratiquent le péché…Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché, il
les as précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserves pour le jugement.»
Remarquez
bien, ce sont toutes des paroles tirées de la Bible. Et toutes ces paroles
bibliques sont bonnes, mais mises bout à bout dans une intention de nuire,
elles sont évidemment tirées de leur contexte et cela devient mensonge et non
vérité. Pourquoi ? Parce que ces paroles deviennent alors de véritables
pierres à lapider. Où est passé la réplique de Jésus à la femme adultère :
« je ne te condamne pas, va et ne pèche plus » ?
Eh oui,
appuyer avec insistance sur le bouton de la culpabilité, c’est une manière très
habile qu’a trouvé l’esprit diabolique pour nous attaquer, pour au final nous
condamner.
Oh, mais
l’habileté maléfique ne s’arrête pas là. Elle ira jusqu’à vous prêcher l’amour
de Dieu. Un amour qui reprend celui qui pèche. C’est une lapidation aux abords
bienveillants et remplie de bonnes intentions, mais n’empêche qu’on lapide à
tout va.
Ce ton
accusateur permet de rendre confus l’amour que l’on veut donner. L’apôtre
Pierre certes, nous le rappelle dans sa première épitre : « Avant tout, ayez les uns pour les autres
une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés ». Eh bien tout en donnant de
l’argent pour une collecte, on peut changer la charité du don gratuit, par
l’amour du rachat de nos fautes. Ce n’est plus l’amour ardent qui vient couvrir
une multitude de péchés, c’est l’argent donné pour une bonne cause qui le fait (en l’occurrence pour ses fautes) ; c’est
cela qui couvrira les péchés. Avouez que ce détail est très subtil mais pas
moins diabolique.
Le ton
violent qui reprend celui qui pèche et qui le montre du doigt est manifesté couramment
parmi les chrétiens rassemblés. Tout est mobilisé pour que le péché fasse peur,
qu’il saisisse le croyant. Et la mise en scène est efficace puisqu’elle effraie
celle ou celui qui a commis une faute.
Mais ne
manque-t-il pas l’essentiel ?
Il manque
l’aveu du péché et sa repentance. Cet aveu, c’est le fait de manger la chair de l’agneau rôtie
au feu; c’est le fait de le manger avec des pains sans levain et des herbes
amères ; et c’est ce qui se pratiquait à la Pâque de Moise.
Donc,
« Si nous confessons nos péchés », si
nous mangeons ces pains sans levain, cette pâte brisée qui représentent notre soumission,
notre humiliation et ces herbes amères qui représentent notre dégout d’avoir
manqué le but, alors notre aveu, notre confession est agréable au Seigneur, cet
agneau rôti au feu est un plat succulent et nul doute que nos iniquités seront
purifiées.
Dieu, sans
condition donne la démarche juste ; il est lumière et cette lumière doit
éclairer les zones d’ombres de nos vies.
Alors la
lumière dévoile une ténèbre : la repentance ce n’est pas de payer. On ne se
débarrasse pas d’un péché en payant une somme d’argent ou en produisant un acte
quelconque de réparation. On s’en débarrasse en s’éloignant de lui, en
sacrifiant ce qui nous liait à lui.
Si nous
payons… cela revient aux indulgences pratiquées avant la réforme protestante
par les catholiques.
Alors un
constat encore sévère sur les assemblées chrétiennes : malgré les réformes
et les nouveaux mouvements religieux plus charismatique les uns que les autres,
rien à changer. Tout est devenu plus spectaculaire et prodigieux. Mais l’huile
pure du Saint Esprit a été mélangée avec une huile frelatée. Et cette fausse
huile est antichrist. Elle abroge la loi de Christ, la faisant passer pour futile,
incomplète voire inutile. Payer équivaut à se repentir. Payer remplace ainsi le
sacrifice de notre Seigneur Jésus-Christ.
Ce petit
détail qui ne se voit pas à l’œil nu, qui ne se remarque pas, vient gangréner
nos assemblées, et glisse entre nous de manière très insignifiante et
subversive. Ce détail nous pousse inexorablement vers l’infidélité. La lettre
aux Hébreux chapitre 6 dès le verset 1 insiste sur cette doctrine fondamentale
à chérir : « C'est
pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est
parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres
mortes ». En
payant pour ses fautes, on pose un nouveau fondement et on décide de ne pas
renoncer à ses œuvres mortes produites par cette fausse expiation de nos fautes.
C’est vrai que tout se juge à nos intentions. Or, ce sont toutes
nos intentions qui remplissent notre âme. Ne laissons rien de mal y faire son
nid.
Rien n’est à négliger dans notre vie de piété, la tiédeur
peut si vite s’y installer... « Celui qui est fidèle dans les moindres
choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres
choses l'est aussi dans les grandes. » (Luc 16 :10)
Dans les faits, avec un tel esprit d’infidélité on ne donne
pas au pauvre, on donne pour ses péchés, on paye pour soi.
Quand Jésus dit de nettoyer l’intérieur qui est plein de
rapine, il n’oublie pas que cet intérieur, (ce qui est en nous) peut être infecté
par ce genre de démon qui vous pousse à payer la dette de vos fautes ainsi.
En agissant de la sorte avec ses fautes, nous ne montrons
qu’une seule chose : que nous sommes toujours esclave du péché. C’est lui,
alors le péché, qui est à la source de nos agissements. Ce qui vient nous
condamner est un terrible constat : la parole de vérité ne pénètre plus
dans un cœur comme celui-là. Rien n’est purifié tout est alors souillé et amplifié
par le péché.
Quoi faire ? Comment échapper à ce piège ?
Nous devons sans cesse revenir aux fondamentaux. Un cœur
droit est un cœur qui aime le brisement. Il aime la vérité et ne s’embarrasse
d’aucun détour. Confesser son péché comme un enfant le ferait à son père est
naturellement bon et juste. Tout acte de dissimulation ne fait que de perdre et
d’attrister celui qui s’y soumet.
Souvenons-nous que notre société est par essence babylonienne.
L’argent a une fonction première dans Babylone. L’argent répond à tout, elle
règle tout.
Les temples étaient autrefois remplis d’or et de pierres
précieuses. Les têtes des dieux comme celles des rois étaient sculptés dans des
métaux précieux. Ce sont aussi des détails importants à prendre en compte. Parce
qu’on a toujours associé la richesse avec ce qu’il a de plus grand. Un autre
détail : La tête d’un roi représentée sur une pièce de monnaie en or,
montre plus qu’une simple monnaie, et son origine, elle montre clairement
l’idéologie dominante : Sauver sa tête se fait par la richesse. Or Christ
est venu sauver les âmes bien autrement.
C’est lui
Christ l’offrande, c’est lui la dernière offrande. Et
cette offrande vient frapper à la porte de notre cœur à chaque fois que nous
péchons. Elle ne vient pas nous accuser. Elle vient comme pour nous dire :
stop, approche-toi avec un cœur sincère,
lavé d’une eau pure et va et ne pèche plus.
« Car,
par une seule offrande, Jésus-Christ a amené à la perfection pour toujours ceux
qui sont sanctifiés. C'est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi; car, après
avoir dit:
Voici
l'alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je
mettrai mes lois dans leurs cœurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il
ajoute:
Et je
ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.
Or, là
où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché » (Hébreux 10 :14-18.
Le Saint-Esprit en nous atteste que
l’offrande est parfaite en Jésus-Christ. Parce que nous pardonnons comme lui
pardonne ou parce que le décevoir nous fait frissonner de honte. Par conséquent
la loi n’existe plus.
Or, comment peut-on pécher volontairement une
fois purifié ? C’est comme si nous crachions sur l’offrande offerte et parfaite
de Christ. Il aurait mieux valu ne pas connaitre la vérité.
Je vous parlais dernièrement de l’importance
à garder la vérité de sa parole. Nous ne pouvons garder cette vérité si nous
continuons à offrir encore des offrandes pour le péché. La semence de Dieu qui
est tombée dans nos cœurs doit continuer à y demeurer et à y grandir.
« Gardez-vous
du malin », ce verset de la
première épitre de Jean n’a de sens que si nous nous attachons aux détails de
notre piété. Ces petits détails qui sont comme des petits témoins lumineux du
danger à éviter.
Amen
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