dimanche 20 octobre 2024

L’ACTE ANTICHRIST DE PAYER POUR SES FAUTES

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Par Eric Ruiz

 

Il y a un proverbe populaire qui dit : « le diable est dans les détails ».


Ce proverbe se vérifie souvent puisqu’il souligne l’importance des petites choses insignifiantes qui peuvent être le départ d’une source importante de problèmes et de soucis.

Cela fait presque un an de cela je vous en parlais dans un message intitulé « Les indulgences ne sont-elles pas de retour ?». Je vous parlais de ces petits détails qui transforment notre vie pieuse en une vie impure, comme la complaisance par exemple le fait. Ce qui me fait dire encore une fois que les indulgences catholiques qui devraient être révolues depuis des siècles, ne le sont pas. Non, elles existent toujours sous d’autres formes. D’autres détails se dissimulent encore dans nos assemblées dévoilant les indices d’un mal que l’on croyait avoir vaincu.

Dans les assemblées chrétiennes, une pratique est très courante : C’est celle de donner de l’argent pour payer la faute de ses péchés. Vous me direz : mais c’est complètement contradictoire avec la doctrine de Christ. N’est-ce pas son sacrifice qui rachète nos fautes et qui permet que nous puissions en être purifiés ?

1Jean 1 :9 nous dit : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. »

C’est tout à fait vrai. Et le pire c’est que cette doctrine de Christ est enseignée ainsi un peu partout chez les chrétiens. Alors pourquoi payer pour ses fautes ? C’est déjà fait…

Eh bien parce que c’est une vieille réaction de notre chair face à nos iniquités. Nous avons une mémoire ancestrale qui assimile les fautes commises avec un rachat possible. C’est notre façon rapide de nous déculpabiliser. Un peu comme après un avoir commis un dégât matériel à un tiers, on lui propose immédiatement une somme pour le dédommager du préjudice commis.

Alors inconsciemment, eh bien nous mettons parfois plus d’argent dans une collecte dans le but de racheter nos fautes commises, de les expier, plutôt que dans le but de pourvoir à un besoin de l’assemblée.

Nous avons comme un besoin de rajouter un acte concret à notre culpabilité.

Alors, bien-sûr la loi de Moïse prescrit de racheter ses fautes en sacrifiant un animal. Mais Jésus-Christ s’est substitué à l’animal immolé ; il est ce jeune agneau, mâle mis à mort sans défaut ni tâche.

 

Ne soyons pas naïfs, qui parmi les dirigeants, les prédicateurs, les faux apôtres, ne connaissent pas ce rite inconscient qui consiste à expier ses fautes par l’argent ?

Ils savent pertinemment qu’en prêchant la culpabilité, ils vont susciter un regain, une motivation supplémentaire de leurs fidèles à mettre plus dans la collecte. Alors fréquemment, des messages très culpabilisant arrivent derrière le pupitre des orateurs. Et l’argent revient en masse comme par magie dans les troncs de collecte.

Exemple de message : « Ne laisser pas le péché se coucher à votre porte…Celui qui pèche contre Dieu, Dieu l’enlèvera de son livre de vie… Si nous péchons, la vérité n’est point en nous, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous…Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché…C'est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable parce ces derniers pratiquent le péché…Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché, il les as précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserves pour le jugement.»  

Remarquez bien, ce sont toutes des paroles tirées de la Bible. Et toutes ces paroles bibliques sont bonnes, mais mises bout à bout dans une intention de nuire, elles sont évidemment tirées de leur contexte et cela devient mensonge et non vérité. Pourquoi ? Parce que ces paroles deviennent alors de véritables pierres à lapider. Où est passé la réplique de Jésus à la femme adultère : « je ne te condamne pas, va et ne pèche plus » ?

Eh oui, appuyer avec insistance sur le bouton de la culpabilité, c’est une manière très habile qu’a trouvé l’esprit diabolique pour nous attaquer, pour au final nous condamner.

 

Oh, mais l’habileté maléfique ne s’arrête pas là. Elle ira jusqu’à vous prêcher l’amour de Dieu. Un amour qui reprend celui qui pèche. C’est une lapidation aux abords bienveillants et remplie de bonnes intentions, mais n’empêche qu’on lapide à tout va.

Ce ton accusateur permet de rendre confus l’amour que l’on veut donner. L’apôtre Pierre certes, nous le rappelle dans sa première épitre : « Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés ». Eh bien tout en donnant de l’argent pour une collecte, on peut changer la charité du don gratuit, par l’amour du rachat de nos fautes. Ce n’est plus l’amour ardent qui vient couvrir une multitude de péchés, c’est l’argent donné pour une bonne cause qui le fait  (en l’occurrence pour ses fautes) ; c’est cela qui couvrira les péchés. Avouez que ce détail est très subtil mais pas moins diabolique.

 

Le ton violent qui reprend celui qui pèche et qui le montre du doigt est manifesté couramment parmi les chrétiens rassemblés. Tout est mobilisé pour que le péché fasse peur, qu’il saisisse le croyant. Et la mise en scène est efficace puisqu’elle effraie celle ou celui qui a commis une faute.

Mais ne manque-t-il pas l’essentiel ?

Il manque l’aveu du péché et sa repentance. Cet aveu, c’est le fait de manger la chair de l’agneau rôtie au feu; c’est le fait de le manger avec des pains sans levain et des herbes amères ; et c’est ce qui se pratiquait à la Pâque de Moise.

Donc, « Si nous confessons nos péchés », si nous mangeons ces pains sans levain, cette pâte brisée qui représentent notre soumission, notre humiliation et ces herbes amères qui représentent notre dégout d’avoir manqué le but, alors notre aveu, notre confession est agréable au Seigneur, cet agneau rôti au feu est un plat succulent et nul doute que nos iniquités seront purifiées.

Dieu, sans condition donne la démarche juste ; il est lumière et cette lumière doit éclairer les zones d’ombres de nos vies.

Alors la lumière dévoile une ténèbre : la repentance ce n’est pas de payer. On ne se débarrasse pas d’un péché en payant une somme d’argent ou en produisant un acte quelconque de réparation. On s’en débarrasse en s’éloignant de lui, en sacrifiant ce qui nous liait à lui.

Si nous payons… cela revient aux indulgences pratiquées avant la réforme protestante par les catholiques.

Alors un constat encore sévère sur les assemblées chrétiennes : malgré les réformes et les nouveaux mouvements religieux plus charismatique les uns que les autres, rien à changer. Tout est devenu plus spectaculaire et prodigieux. Mais l’huile pure du Saint Esprit a été mélangée avec une huile frelatée. Et cette fausse huile est antichrist. Elle abroge la loi de Christ, la faisant passer pour futile, incomplète voire inutile. Payer équivaut à se repentir. Payer remplace ainsi le sacrifice de notre Seigneur Jésus-Christ.

Ce petit détail qui ne se voit pas à l’œil nu, qui ne se remarque pas, vient gangréner nos assemblées, et glisse entre nous de manière très insignifiante et subversive. Ce détail nous pousse inexorablement vers l’infidélité. La lettre aux Hébreux chapitre 6 dès le verset 1 insiste sur cette doctrine fondamentale à chérir : « C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes ». En payant pour ses fautes, on pose un nouveau fondement et on décide de ne pas renoncer à ses œuvres mortes produites par cette fausse expiation de nos fautes.

C’est vrai que tout se juge à nos intentions. Or, ce sont toutes nos intentions qui remplissent notre âme. Ne laissons rien de mal y faire son nid.

Rien n’est à négliger dans notre vie de piété, la tiédeur peut si vite s’y installer... « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes. » (Luc 16 :10)

Dans les faits, avec un tel esprit d’infidélité on ne donne pas au pauvre, on donne pour ses péchés, on paye pour soi.

Quand Jésus dit de nettoyer l’intérieur qui est plein de rapine, il n’oublie pas que cet intérieur, (ce qui est en nous) peut être infecté par ce genre de démon qui vous pousse à payer la dette de vos fautes ainsi.

En agissant de la sorte avec ses fautes, nous ne montrons qu’une seule chose : que nous sommes toujours esclave du péché. C’est lui, alors le péché, qui est à la source de nos agissements. Ce qui vient nous condamner est un terrible constat : la parole de vérité ne pénètre plus dans un cœur comme celui-là. Rien n’est purifié tout est alors souillé et amplifié par le péché.

Quoi faire ? Comment échapper à ce piège ?

Nous devons sans cesse revenir aux fondamentaux. Un cœur droit est un cœur qui aime le brisement. Il aime la vérité et ne s’embarrasse d’aucun détour. Confesser son péché comme un enfant le ferait à son père est naturellement bon et juste. Tout acte de dissimulation ne fait que de perdre et d’attrister celui qui s’y soumet.

Souvenons-nous que notre société est par essence babylonienne. L’argent a une fonction première dans Babylone. L’argent répond à tout, elle règle tout.

Les temples étaient autrefois remplis d’or et de pierres précieuses. Les têtes des dieux comme celles des rois étaient sculptés dans des métaux précieux. Ce sont aussi des détails importants à prendre en compte. Parce qu’on a toujours associé la richesse avec ce qu’il a de plus grand. Un autre détail : La tête d’un roi représentée sur une pièce de monnaie en or, montre plus qu’une simple monnaie, et son origine, elle montre clairement l’idéologie dominante : Sauver sa tête se fait par la richesse. Or Christ est venu sauver les âmes bien autrement.

C’est lui Christ l’offrande, c’est lui la dernière offrande. Et cette offrande vient frapper à la porte de notre cœur à chaque fois que nous péchons. Elle ne vient pas nous accuser. Elle vient comme pour nous dire : stop,  approche-toi avec un cœur sincère, lavé d’une eau pure et va et ne pèche plus.

« Car, par une seule offrande, Jésus-Christ a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. C'est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi; car, après avoir dit:
Voici l'alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leurs cœurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute:
Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.
Or, là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché » (Hébreux 10 :14-18.

Le Saint-Esprit en nous atteste que l’offrande est parfaite en Jésus-Christ. Parce que nous pardonnons comme lui pardonne ou parce que le décevoir nous fait frissonner de honte. Par conséquent la loi n’existe plus.

Or, comment peut-on pécher volontairement une fois purifié ? C’est comme si nous crachions sur l’offrande offerte et parfaite de Christ. Il aurait mieux valu ne pas connaitre la vérité.

 

Je vous parlais dernièrement de l’importance à garder la vérité de sa parole. Nous ne pouvons garder cette vérité si nous continuons à offrir encore des offrandes pour le péché. La semence de Dieu qui est tombée dans nos cœurs doit continuer à y demeurer et à y grandir.

« Gardez-vous du malin », ce verset de la première épitre de Jean n’a de sens que si nous nous attachons aux détails de notre piété. Ces petits détails qui sont comme des petits témoins lumineux du danger à éviter.

Amen

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