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Par Eric Ruiz
Ce message est très important parce qu’il rétablit ce qui a été grignoté (encore une fois) par l’imposture religieuse. Le châtiment nous est souvent montré comme injuste ou alors il est juste pour ceux qui le méritent. Il est pratiqué aussi par certains ascètes qui se livrent à des exercices de privations et de pénitence en vue de se punir soi-même d’avoir péché.
Le châtiment, bien-sûr, ne se limite pas qu’à ces différents côtés négatifs. Le châtiment est positif quand il permet que la punition amène à un changement d’état du châtié. Or, il existe encore une autre sorte de châtiment positif. Qui parle du châtiment qui entre dans le caractère de notre Seigneur Jésus-Christ ? C’est une manière que très peu connaisse.
Les
méchants, les impies, les faux apôtres de Christ, les mauvais serviteurs
reçoivent des châtiments. Ils reçoivent le salaire de leurs mauvaises voies, de
leurs mauvaises actions. Ils récoltent naturellement ce qu’ils ont semé de
mauvais. Ils ont semé le vent, ils récoltent la tempête. Ils ont semé la
violence, ils récoltent la haine et le sang à leur tour. Ils ont semé la
crainte, ils récoltent l’idolâtrie. Ils ont persécuté des prophètes, ils
récoltent la division et la guerre.
On
attribue à juste raison des châtiments, des punitions aux mauvais actes que
nous avons semés par-ci par-là.
Mais peut-il exister un
châtiment résultant d’une bonne action ? Cela
parait insensé de penser ainsi. Cela voudrait signifier que celui qui agit pour
le bien peut lui aussi être puni pour cela ?
Non, c’est
impossible, celui qui sème le bien récolte la bénédiction, l’amour, la
reconnaissance et pour finir la gloire éternelle.
Et pourtant…quel
chrétien n’a pas sous ses yeux en exemple, le plus beau châtiment qui soit
lorsqu’il se remémore ce que Jésus-Christ a fait pour lui en mourant sur la
croix.
Son
châtiment, sa punition est devenue notre gloire. Sa mort nous permet d’être
purifiés en vue de notre salut. Il a pris sur lui notre châtiment celui que
nous méritions par nos fautes, pour que nous héritions de la grâce du salut.
Jésus-Christ,
lui pur et sans péché a pris un châtiment qui ne lui était pas destiné afin que
nous puissions hériter d’une vie éternelle.
Maintenant
posons-nous la question : cet exemple est-il unique ?
Oui, il
n’y a qu’un fils unique qui ait pu vivre ce châtiment pour que nous puissions à
notre tour devenir fils de Dieu.
Mais
peut-il y a voir des châtiments autres, qui soient positifs ?
Et là,
nous touchons un point de révélation essentiel :
Jésus-Christ par son
sacrifice ne nous a-t-il pas montré un châtiment par excellence ? Celui
qui nait du sacrifice ?
Lorsque
nous nous sacrifions pour l’autre par amour, nous pouvons nous aussi prendre
son châtiment à notre place.
Je vais
prendre des exemples.
Premier
exemple, une mère ne préfère-t-elle pas se sacrifier plutôt que de voir son
enfant mourir de faim ? Ne préfère-t-elle pas se priver de manger plutôt
que de laisser son enfant sans nourriture ? Dans ce sens elle a pris son
châtiment à son compte. Pour ceux qui penserait qu’un enfant privé de
nourriture n’est pas un châtiment. Il suffit d’écouter ceux qui se plaignent
d’une enfance où ils n’ont pas mangé suffisamment à leur faim. Ils ont ressenti
cette épreuve comme une punition qu’on leur infligeait. Cette punition était
d’autant plus mal ressentie que les parents mangeaient, eux, à leur faim.
Deuxième
exemple : Un jeune adulte a commis une faute grave qui l’a amené à
commettre un meurtre accidentel. Dans la panique, il a enterré la victime par
peur d’être soupçonné. Mais, la police retrouve la victime et les soupçons
arrivent jusqu’à lui. Or, pour que son enfant n’aille pas en prison, un des
parents se laisse accuser du crime. N’est-ce pas en fin de compte un sacrifice
par amour ? Ce châtiment injuste est subi comme juste pour le parent qui
évite ainsi que son enfant subisse un châtiment qu’il estime trop grand ou
inadapté pour lui. Il est trop jeune pour vivre la prison. Sa vie serait
anéantie, on ne peut pas le laisser gâché sa vie à cause d’un acte accidentel.
Troisième
exemple : J’ai vu récemment le père d’une famille congolaise se retrouver emprisonné
pour avoir violenté un policier ; Ce père était ivre et ne savait plus ce
qu’il faisait. Mais dans ce pays, le châtiment peut atteindre des peines très lourdes.
Si personne ne vient lui donner à manger et payer l’amende, le détenu reste en
prison pour une durée indéterminée. Il risque de dépérir physiquement, et sans
ressource, il risque sa vie, abandonné dans une cellule qui ressemble à un
cachot insalubre. Une partie de sa famille ne voulait rien faire car l’homme
buvait depuis beaucoup de temps et ne subvenait presque plus au besoin des
siens. Certains chrétiens trouvaient aussi normale de le laisser purger sa
peine. Il avait récolté, après tout par son addiction à l’alcool tout ce qu’il
avait semé de mal. Il était bon alors qu’il apprenne à vivre par ses
souffrances.
Mais, son neveu
pensa autrement ; Il prit en pitié ce qui lui arrivait et décida
immédiatement de prier pour son oncle. Mais ce n’est pas tout.
Il incita
à faire des collectes pour le nourir. Il pria aussi pour que l’argent collecté puisse
payer la fin de son châtiment à sa place, parce qu’il n’avait pas d’argent pour
payer l’amende et ainsi pour être libérer de prison.
Ce neveu
fut exaucé et son oncle put échapper à son terrible châtiment. Stupéfait de
l’amour qu’on lui accordait, alors qu’il méritait plutôt l’abandon, cet oncle
fut touché par notre Seigneur Jésus-Christ et son cœur se brisa et il stoppa
aussitôt l’alcool.
Aujourd’hui
cet homme vit dignement. Il ne touche plus à une goutte d’alcool et il loue
notre Seigneur pour sa nouvelle vie. Il remercie ceux qui ont payé son
châtiment à sa place. La guérison a touché aussi sa famille.
Cet
exemple, n’a pas pour but de montrer du doigt ceux qui jugeait cet homme et qui
n’ont rien fait pour lui. Car ils pensaient agir bien en faisant ainsi.
Cet
exemple a pour but de montrer ce que fait l’Esprit de Dieu dans le cœur d’un
disciple de Christ. Le Saint-Esprit lui inspire à porter le châtiment d’un autre. Pourquoi Dieu agit-il ainsi parmi ceux qui
lui obéissent ?
Parce que
c’est le même esprit que celui de Jésus-Christ. Le fils de Dieu a porté le
châtiment que nous méritions. Eh bien le fils de Dieu ressuscité inspire aux
fils de Dieu en devenir la même chose ? C’est le même esprit, qui vit et
qui continue à vivre comme il vivait en Christ. C’est le même caractère que
celui de l’agneau immolé, l’agneau sacrifié. En un mot c’est Dieu le Père,
c’est le Saint-Esprit, c’est le fils.
Maintenant
le châtiment positif peut être juste une épreuve pour tester le degré d’amour
que nous avons dans le cœur.
Joseph,
fils d’Israël n’a-t-il pas testé ses frères ainsi lorsqu’ils sont revenus vers
lui, plusieurs dizaine d’années plus tard, pour lui acheter de quoi se
nourrir ?
Joseph fit mettre dans le sac du plus jeune, Benjamin,
sa propre coupe d'argent reçu de la main de Pharaon. Son but était qu'elle soit
facilement repérable dans ses affaires. Alors, aussitôt le vol découvert joseph
fit condamner son jeune frère à l'esclavage parce que c’était la loi Egyptienne.
C'est Juda, son autre frère qui s'approchant de Joseph s'humilia devant lui,
implorant sa clémence. Juda proposa alors à Joseph de prendre la place de Benjamin
pour devenir son esclave, en prétextant que son père Israël âgé et fatigué ne
se remettrait pas de la perte d’un autre fils.
Remarquez
bien ceci : C'est au moment où Juda pris sur lui le châtiment de son jeune
frère, que Joseph décida de prendre à part tous ses frères pour leur dévoiler
son identité. Et il leur dévoila aussi le plan de Dieu pour eux (Genèse 45: 7): "Dieu
m'a envoyé devant vous pour vous faire subsister dans le pays, et pour vous
faire vivre par une grande délivrance."
Quoi retenir de ce passage biblique. Sans doute que l'accès à la vérité comme l’accès à une
grande délivrance ne vient pas sans un haut niveau de sacrifice.
Quel niveau ? Encore une fois : Prendre
le châtiment d'un frère à son compte.
Elie, le
prophète d’Israël provoqua cette délivrance avec la veuve de Sarepta. La pauvre
veuve n’avait plus de pain, seulement qu’un peu de farine et d’huile pour elle
et son fils. Elie lui demanda en plus, de prendre son châtiment. Comment ?
En lui demandant de lui faire un gâteau avec ce qu’il lui restait d’ingrédient.
Pourquoi avait-il besoin d’être aussi dur avec cette pauvre femme ? Pour
la même raison que Joseph a eu avec ses frères. Afin que cette femme puisse avoir accès à une
plus grande délivrance. La suite de l’histoire nous la
connaissons : cette veuve ne manqua plus jamais de nourriture.
Je ne dirais pas (comme cela se fait trop souvent dans les Eglises) qu'il faut
être zélé et passer à tout prix par ce stade qui est une obligation du
disciple, afin qu’il soit accompli. Ce sacrifice n’est en aucun cas à
rechercher comme un graal.
Nous n’avons
pas à estimer par nous-mêmes si telle ou telle personne mérite qu’on porte sa
peine ou qu’elle porte la nôtre. Comme je le disais dans le message précédent, la
vérité est à l’extérieure de nos croyances personnelles. La vérité se trouve à
l’extérieur de nos grottes, de nos cavernes remplis d’images fausses et
erronées sur la vérité.
Dans les faits, Dieu vous amènera en temps voulu à vous faire vivre une telle
épreuve. Il n'y a pas alors de loi. C'est l'état de votre cœur qui vous fera
opter pour telle ou telle sacrifice.
Il n'y a pas à se sentir plus saint ou mieux disposé qu'un autre.
L’Eternel
Dieu dit (lit-on dans le premier livre des Rois chapitre 17 verset 9 :
« J’ai ordonné à une veuve de pourvoir à
ta nourriture ». La veuve de Sarepta avait déjà le cœur préparé
a porter la peine d’Elie.
Pour Juda, fils d’Israël, rappelez-vous, n’a-t-il pas refusé d’être meurtrier
au départ en abandonnant son frère Joseph dans une citerne du désert ? N’est-ce
pas lui qui proposa à ses autres frères de le vendre comme esclave à des
Madianites ?
Son cœur n’était pas entièrement noir. Mais il lui a fallu beaucoup de temps,
un grand nombre d’années, traverser d'autres épreuves, pour l'amener à
l'attitude de cœur qu'il a eu, pour vouloir se sacrifier à la place de son
frère cadet.
Quoiqu’il
en soit si un châtiment survient pour nous. Nous devons le supporter et ne pas mépriser la correction de Dieu. Ce qui nous
arrive peut nous faire espérer une délivrance. Il n’y a rien de mal dans le
fait d’espérer qu’un ou plusieurs frères ou une ou plusieurs sœurs viennent
peut-être nous alléger notre peine ou mieux, l’effacée. Un frère ou une sœur de foi peut prononcer
l’amnistie d’une peine. Il peut alors exercer un acte que seul un
juge pourrait prononcer : un acte de justice.
Dans les
faits, quand Dieu décide de mettre fin à un châtiment, parce qu’il a estimé que
le puni s’est repenti ou qu’il s’est amendé, que le fautif s’est corrigé, il
peut s’appuyer
sur un homme ou une femme de foi pour prononcer la fin de la peine.
C’est la
veuve qui a prononcé en premier la fin de la peine du prophète Elie. Ce qui a
permis ensuite au prophète de délivrer cette femme et son fils du même
chatiment. C’est Joseph qui a prononcé la fin de la peine affligée à ses
frères. Et aujourd’hui ou demain quel disciple de Christ prononcera la fin d’une
peine ?
Alors ce
disciple, animée par sa foi, ne va pas forcément venir vers vous comme un ange
du ciel et vous dire de manière théâtrale : « Dieu a vu ta
repentance, maintenant il met fin à ton châtiment ».
Non, la
relation se fera la plupart du temps dans un échange beaucoup plus naturel mais
pas moins surprenant. Le surnaturel se mêle souvent au naturel pour créer un
prodige.
Avec ce
que nous apprend le châtiment positif, nous pouvons comprendre avec profondeur
ce que Sophonie disait dans ce verset : « L'Eternel a détourné tes châtiments, Il a éloigné ton
ennemi; Le roi d'Israël, l'Eternel, est au milieu de toi; Tu n'as plus de
malheur à éprouver. »
(Sophonie 3 :15).
Maintenant, prendre le châtiment divin d’un frère à son
compte c’est aussi une manière de porter sa croix. « Quand Jésus-Christ
dit : « Quiconque ne porte pas sa croix ne
peut-être mon disciple »,
l’accomplissement suprême se réalise avec son prochain.
« Quiconque ne
porte pas la croix de son prochain ne
peut-être un disciple accompli, parfait ». Ces propos de Jésus
n’ont pas été rapportés ainsi dans les Evangiles. Mais a-t-on besoin de le lire
pour le croire ? Dieu ne vous parle-t-il pas ainsi au fond de votre
cœur ?
Pour ma part, je reconnais là, la voix du bon berger. Et je
vois, l’agneau l’entendre. Oui je vois l’Agneau aller vers son Berger qui l’appelle
par son nom et qui lui dit : « va et porte la peine de cette
femme ou de cet homme ».
Amen
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