dimanche 24 mars 2024

L’AMOUR FRATERNEL engendre des FILS SPIRITUELS

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Par Eric Ruiz

 

Je vais commencer par un constat négatif : L’amitié humaine qu’on le veuille ou non reste intéressée. L’homme naturel n’aime pas la fraternité. Il l’aime à condition qu’elle lui rapporte un avantage. Mais si elle vient à lui causer le moindre problème, le frère se sépare de son frère et n’oublions jamais que le premier crime est fratricide (regardez Caïn et Abel).


Alors rien de surprenant à ce que le véritable disciple accompli se voit dans la fraternité. Cela se voit dans les rapports directs qu’il a avec ses frères et sœurs de foi.

Faut-il être nécessairement dans la même assemblée depuis le début pour avoir une parfaite fraternité ?

Il n’y a aucune règle, puisque c’est Dieu qui unit les cœurs.

Pourtant, Dieu à maintes reprises casse lui-même le bâton de la fraternité quand cette relation est empreinte de corruption, ou de choses cachées, de tromperies. La fraternité brisée, ne vient pas en premier, c’est l’alliance de Dieu qui a été brisée, elle, en premier ; c’est l’offrande faite à Dieu qui est de mauvaise odeur.

-L’éloignement de Jacob et de son frère Ésaü en est l’exemple évident.

L’un cherchant à s’emparer du droit de l’autre par tous les moyens en utilisant toutes les ruses et les stratagèmes possibles pour tromper et usurper.

-Je voudrais revenir sur la fraternité d’Abraham avec Abimelec, sur cette alliance exemplaire réalisée au puit de Beer-Schéba. Tellement de choses les séparaient. Ils ne viennent pas de la même nation, (Abraham venait du nord de l’actuel Irak, alors qu’Abimelec venait plutôt du sud-ouest d’Israël) ; ils sont étrangers l’un l’autre. Aucun lien de parenté ou familial ; Plutôt adversaires que partenaires, se méfiant l’un de l’autre au départ. Leur rencontre débute mal : par un mensonge débouchant sur un quiproquo au sujet de la femme d’Abraham ; rien de tel pour briser n’importe quelle relation, et pourtant….

Aujourd’hui ce type de fraternité impossible me fait penser à celle d’un israélien avec un palestinien : si proche géographiquement et si éloigné par la culture et la religion. Comment deux frères ennemis peuvent-ils devenir les meilleurs amis du monde ?

Pourtant, c’est dans ce genre de situations impossibles que Dieu suscite l’amour fraternel.

Abraham pour sceller leur fraternité décide de mettre à part 7 brebis. « Abraham mit à part sept jeunes brebis. 29Et Abimelec dit à Abraham: Qu'est-ce que ces sept jeunes brebis, que tu as mises à part? 30Il répondit: Tu accepteras de ma main ces sept brebis, afin que cela me serve de témoignage que j'ai creusé ce puits. 31C'est pourquoi on appelle ce lieu Beer-Schéba; car c'est là qu'ils jurèrent l'un et l'autre ».

Il n’est pas écrit ce qu’ils se jurèrent réciproquement ; mais le contexte l’évoque aisément : ils se jurèrent ce que deux amis authentiques peuvent se jurer l’un à l’autre, à savoir : fidélité, loyauté, comme aussi, bienveillance et aide mutuelle.

En tous les cas, le chiffre  7 des jeunes brebis mises à part, marque un tournant décisif, un engagement total et parfait l’un pour l’autre ; et ici dans le contexte de cette alliance fraternelle ; ces  brebis, montre le désir d’une bienveillance indéfectible d’Abraham, un sacrifice saint.

-Paul et Timothée avaient eux-aussi cette même alliance, alors que la distance et l’âge les séparait. Certes, il n’y a avait pas concrètement des animaux mis à part, mais cette alliance était déjà inscrite dans leur cœur, là où le Saint-Esprit y a fait sa demeure.

Et puis, cette alliance était néanmoins bien réelle et concrète. Si l’un était dans le besoin, l’autre viendrait à son secours. Leur complicité se voit à travers les lettres de Paul, car il y fait mention de son fidèle compagnon parmi  

12 lettres, 12 épitres : depuis le livre des Actes jusqu’à Philémon.

Paul appelle Timothée : « notre frère, ministre de Dieu dans l’Évangile…serviteur de Jésus-Christ…Mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur…mon compagnon d’œuvre…Timothée, mon enfant légitime en la foi »

Ils se disent mutuellement, sans le dire : « Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais ». Cette alliance de foi revient comme un leitmotiv ; c’est la même réplique qu’Abimelec à faite à Abraham et qui se perpétue entre des frères unis d’un même cœur.

Sans aucun doute, Dieu aime nous montrer que l’amour fraternel dépasse la raison.

-David et Jonathan avaient eux aussi tout qui les séparaient et les opposaient.

Le père de Jonathan, le roi Saül, détestait David et en voulait à sa vie de manière obsessionnelle. Jonathan informait David à l’avance des projets criminels de son père pour sauver David.

Or, Dieu aime défier les situations impossibles puisqu’il est le Dieu de l’impossible. Il cherche surtout à nous montrer que les règles, les lois, les traditions humaines, tout comme leurs alliances sont aussi fragiles et durables qu’une maison qui sera ébranlée dès les premières secousses.

Yehownathan [Yeh-ho-naw-thawn] Jonathan le fils de Saül, l’ami le plus proche et le plus fidèle du roi David, c’est : " Dieu a donné ".Dieu donne un véritable ami fidèle à ceux qui l’aiment, cette loi se vérifie tellement de fois.

Le Dieu qui donne un ami nous montre que les liens de cœurs sont invisibles et qu’ils sont plus forts que les liens d’amitié visibles. Le cœur voit plus loin que les yeux. Les liens du cœur ne s’embarrassent pas de l’apparence (la couleur de peau, l’origine sociale, l’âge ou le pays d’origine). Dieu place l’amitié fraternelle au plus haut ; Dieu, c’est Élohim, qui fait tout en accord avec ses amis véritables, ses fils ; et de quelle façon ?

Dieu distribue des dons, puis il s’entoure de tous ses fils, c’est-à-dire de tous ces dons différents pour que les compétences des uns et des autres s’unissent dans un même projet ; Tel que le projet de Genèse 1 :26 : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, »

 

Maintenant je voudrais partager quelque chose d’insolite.

 

La foi se perpétue avec l’amitié.

 

A la mort de Jonathan, je crois que la foi du fils de Saül a continué à vivre à travers les œuvres de David.

David avait besoin des dons de Jonathan pour mettre à bien ses projets. De quelle nature était les dons de Jonathan ?

Jonathan écoutait son cœur et agissait selon ses sentiments dans la bataille. Il faisait entièrement confiance à Dieu pour l’inspirer à faire les bons choix. Son écuyer qui l’accompagna seul dans une bataille contre les Philistins  dit à Jonathan 1 Samuel 14 :7 ; « Hé bien ! Fais tout ce que tu as dans le cœur, n’écoute que ton sentiment  ». Ce jour-là Jonathan et son écuyer semèrent, rien qu’à eux deux, l’effroi dans tout le camp Philistin, « saisis de peur ; le pays fut dans l’épouvante. C’était comme une terreur de Dieu », lit-on au verset 15.

Alors la question qui découle logiquement est : David utilisait-il ce même don pour gagner ses batailles ?

Après la mort de Jonathan et de Saül, David devint roi d’Israël. Mais au moment où le roi fut installé à Jérusalem, le prophète Nathan vint lui dire : « Vas fais tout ce que tu as dans le cœur ; car l’Eternel est avec toi » (2 Samuel 7 :3). Au chapitre 8 premier verset nous lisons : « Après cela David battit les Philistins et les humilia et il enleva de la main des Philistins les rênes de leur capital. »

Je pose une question qui devrait interpeller :

David n’a-t-il pas reçu une portion de l’esprit de Jonathan ? N’y-a-t-il pas un héritage, une donation spirituelle venant de Jonathan ? Avouez que la similitude est troublante ?

David, une fois roi va agir exactement de la même façon que son fidèle meilleur ami, qui n’est plus là.

L’écuyer de Jonathan comme le prophète de David dira la même chose à leur chef, ils leur formuleront la même prophétie ; et les conséquences seront aussi prodigieuses ou miraculeuses. L’ennemi subira de spectaculaires défaites.

-Maintenant, ce qui davantage saute aux yeux, c’est l’amitié fraternelle entre Elie et Élisée ; où Elie dit à Élisée qu’il recevra ce qu’il désire, à savoir une double portion de son esprit s’il le voit disparaitre dans un tourbillon.

Alors, de quelle nature était cette double portion de son esprit ? Je sais que beaucoup insistent sur une double puissance ; sur deux fois plus de miracles pour Élisée.

Mais examinons ces deux portions, ces deux parties. Je crois assurément qu’elles sont distinctes.

La première portion est tellement visible : c’est l’héritage du prophète, les dons miraculeux ; mais en ce qui concerne l’autre portion ; de quoi s’agit-il ?

La Bible nous le dévoile avec le premier miracle d’Élisée après qu’Elie fut enlevé de la terre.

2 Rois 2 :13-14 : « Élisée releva le manteau qu'Elie avait laissé tomber. Puis il retourna, et s'arrêta au bord du Jourdain; 14il prit le manteau qu'Elie avait laissé tomber, et il en frappa les eaux, et dit: Où est l'Eternel, le Dieu d'Elie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et Élisée passa. ».

 La réponse à la question Où est l'Eternel, le Dieu d'Elie? Elle est là bien-sûr sous nos yeux : dans le même miracle, mais…sans oublier que frapper les eaux, les partager, c’est évidemment séparer avec violence le pur de l’impur, le vrai du faux, la vérité du mensonge, le bien du mal, l’hypocrisie de l’intégrité. Et cette portion est naturellement la plus importante.

Donc la double portion, c’est en premier séparer la lumière des ténèbres et en deuxième : exercer des prodiges et des miracles. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Surtout le deuxième ne va pas sans le premier : qui est de rendre la justice divine.

Je voudrais aussi soulever le voile comme je l’ai fait lors du message sur « la double onction d’Élisée » pour souligner aussi que cette double portion a une grande longévité et que même une fois le corps mort cet esprit toujours vivant permet de ressusciter un mort, comme les os d’Elie ont pu une fois mort, ressuscité un homme que l’on jeta dans son tombeau. Ce qui signifie aussi que c’est par cette double portion que l’esprit d’Elie se perpétue parmi les croyants, de génération en génération. Et voilà pourquoi Jésus dans Matthieu 17 :11 « répondit: Il est vrai qu'Elie doit venir, et rétablir toutes choses ».

 

-Pour continuer sur les liens éternels de l’amitié fraternelle : Je crois aussi que la foi de Paul a continué à se propager à travers son fils spirituel Timothée. Même Jésus-Christ a continué son œuvre à travers l’apôtre Pierre à qui il a donné les clés du royaume. Les dons de Dieu ne se perdent jamais. Ses dons se transmettre comme un héritage d’un père envers son fils aîné. L’amitié fraternelle désigne un fils ainé spirituel ; une deuxième personne recevant les dons du premier.

Alors bien-sûr le diable cherche à imiter cette foi qui se transmet par l’amitié fraternelle.

On ne compte plus les serviteurs de Dieu qui ont désigné leurs successeurs. Par imposition des mains, ils ont transmis leur pouvoir de guérison ou de prophétie à d’autres serviteurs.

Mais leur amitié n’était que prétexte à s’élever soi-même. Ils n’ont fait que d’usurper, de voler un droit. D’abord afin d’assouvir un fort désir de pouvoir ; et aussi parce qu’ils étaient animés uniquement par la convoitise des dons spirituels.

Ils n’ont vu qu’une seule portion de l’esprit d’Elie, uniquement la portion miraculeuse, puisque leur ministère s’est fait au milieu d’eaux usées, impurs et stériles.

Faire des miracles sans se soucier de frères et de sœurs qui continuent à prier pour leur besoin, cela traduit bien cet univers de ténèbres spirituels.

Le don, qui permet la transmission, l’apôtre Paul le dit très bien dans 1Corinthiens 13 : c’est l’amour. Dieu fait naitre entre deux êtres un sentiment puissant d’attachement qui n’a rien à voir avec la convoitise ou la jalousie ; c’est un sentiment authentique. Comme deux cœurs jumeaux. C’est à partir de là que la transmission héréditaire commence.

Ensuite, si vous regarder bien, tous les dons ont eu une même action : frapper les eaux et les partager. Moïse l’a fait, mais Jonathan et David, ensuite l’ont réalisé aussi en frappant violemment l’ennemi puis en se séparant des Philistins. Elie comme Élisée ont eux-aussi frappé les eaux,  en dénonçant les paroles des faux prophètes et en se  séparant de leurs mensonges.

Quant à Paul et Timothée, ils n’ont pas cessé de séparer les ténèbres. Dans leur lettre aux Colossiens, qu’ils ont écrites à deux, ils frappaient les mauvaises eaux qui sortent des hommes, qui sous une apparence d’humilité et par un culte des anges cherchaient à faire perdre la course aux croyants (Colossiens 2 :18).

Alors mes frères et sœurs, si Dieu suscite un attachement fort pour une tierce personne, ne soyez pas léger. Persévérez  ensemble dans un saint sacrifice ; et  persévérez sans relâchement à frapper les eaux et à les séparer. Car c’est un don de Dieu indispensable.  Et ce don n’a rien à voir avec l’idolâtrie humaine qui crée des liens iniques. Aimons-nous les uns les autres comme Christ nous a aimés.

Amen

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