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Par Eric Ruiz
Voilé, pas voilé, le voile, c’est un sujet crucial dans la
Bible. Des choses sont voilées tandis que d’autres sont dévoilées.
On pose la question à Jésus : Est-il Elie, le prophète qui doit revenir pour rétablir toutes choses? Et Jésus ne dévoile rien il laisse au contraire le voile sur cette identité. Et il répond vaguement sans ne rien dévoiler: « Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, qu'ils ne l'ont pas reconnu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu ».
En fait, je me suis posé la question pourquoi Dieu voile (cache) certaines choses et qu’ils en révèlent au contraire d’autres ? Dans quels buts fait-il cela ?
J’ai eu la réponse, qui est venue subitement,
elle m’a sauté aux yeux. Il voile par soumission, par respect et par honneur.
Dieu se soumet lui-même aux lois et aux buts
qu’il s’est donné. Il respecte au plus haut niveau ce qu’il a déterminé comme très
saint et pur.
Jésus, alors en répondant sur Elie par une sorte
d’énigme honore ce que Dieu chérit particulièrement : son onction.
Quand Dieu oint d’huile une personne humaine, cette huile dessine sur elle comme un voile, elle l’enveloppe comme une nouvelle chevelure. Et elle cache cette personne.
Cette personne n’agit plus en son nom, elle
perd son identité terrestre pour revêtir une nouvelle identité et cette
identité est alors voilée.
Moïse avait la peau de son visage qui
rayonnait après sa rencontre avec Dieu sur le Mont Sinaï, et les enfants
d’Israël craignaient de s’approcher de lui.
Mais quand il eut fini de leur parler, Moise mit un voile sur sa tête et son identité céleste fut alors beaucoup moins perceptible.
Le voile, autrefois, cachait une partie du
temple : le lieu très saint.
Les deux chérubins sont derrière ce voile,
l’Arche de l’Alliance aussi. La loi de Dieu qui est dans le coffre de l’Arche
est aussi derrière le voile, tout comme la verge d’Aaron.
En fait, c’est le royaume de Dieu qui est
voilé.
Par contre, tout ce qui est dans le lieu saint, n’est pas voilé. Pourtant la table de communion, l’autel des parfums, l’huile et le chandelier n’en sont pas moins prestigieux aux yeux du Seigneur. C’est vrai mais, reconnaissons bien que c’est cette partie qui est susceptible d’être salie, attaquée, souillée.
L’huile était une offrande apportée chaque jour par les Hébreux, pour le Temple. Par conséquent, la malédiction pouvait toucher le lieu saint ;
La menorah pouvait être souillée par le manque d’huile ou par une huile frelatée.
La table de communion pouvait aussi être
remplie de vantardise et de traitrise par un pain rempli de levain.
Quant à l’autel des parfums une odeur malodorante signifiait que les sacrifices étaient eux-aussi souillés.
Or, il n’en était pas ainsi au départ. Rien n’était voilé.
Mais le péché étant entré dans l’humanité, par
Adam et Ève, le voile est devenu indispensable. Le voile a séparé ce qui est
vil de ce qui est saint ; car son rôle est en premier de conserver
l’honneur de ce qui se trouve derrière le voile.
La règle c’est celle-ci : il n’y a que ce qui se trouve derrière le
voile qui est soumis entièrement à Dieu.
Quand l’Arche de l’Alliance était aux mains
des ennemis, la malédiction tombait sur eux. Quand cette Arche était
transportée par les Lévites, elle bénissait Israël.
Et rappelez-vous, si un souverain sacrificateur (qui entrait une fois par an derrière le voile) ne s’était pas consacré correctement, il mourrait subitement, car il déshonorait ainsi la gloire de Dieu. Et grâce aux chaines qu’il avait aux pieds, on pouvait alors l’extraire de ce lieu très saint sans avoir à y entrer.
Donc, en voilant l’onction, en voilant ces deux
chérubins, se faisant face sur le propitiatoire de l’Arche, Dieu permettait
ainsi que sa parole ne soit pas atteinte (entre parenthèse les chérubins
représente le fils de l’homme, celui qui est soumis à son créateur).
Le voile veille sur la parole de Dieu comme sur ses oints qui la professe.
Nous devons, par conséquent, prier pour
recevoir ce qu’il a derrière le voile.
Notre quête est que notre être intérieur, notre cœur soit en or pur comme l’était l’Arche de l’Alliance.
Si ce qu’il y a de très saint avait été révélé à tous, le péché aurait tout anéanti et avec lui le salut.
Par conséquent, quand Jésus voile le royaume de Dieu en ne répondant pas à certaines
questions ou en utilisant des énigmes, des paraboles, il protège de cette façon
le salut. Il protège l’onction.
Parce que beaucoup s’opposent au royaume de Dieu. Ceux qui blasphèment contre l’onction, contre l’Esprit ne sont pas pardonnés. C’est le péché irréparable, car on déchire le voile à ce moment-là.
Dieu permet que l’homme charnel s’attaque à sa
communion, mais pas à son onction. Car l’onction reste pure quoiqu’il arrive.
Balaam oint de Dieu prophétisait juste, mais
la mort était attachée à sa désobéissance.
Il avait reçu l’huile des prophètes ; mais il avait oublié que cette huile doit abonder et même surabonder.
En s’éloignant de Dieu le manque d’huile est
la caractéristique première de ceux qui renient leur alliance divine. Leur
terre n’est plus arrosée et ils se dessèchent ; et leur terre inutile finit
par être brulée. Dans le concret, ils gardent leur onction ; mais, elle,
étant insuffisante, ils n’ont plus aucune puissance.
-Je m’étais toujours posé la question quant à l’onction du prophète Élisée.
A quoi lui avait servi concrètement de
recevoir une double portion de l’onction
d’Elie ? Je trouvais quand même très prétentieux de sa part de
demander une chose pareille.
Souhaitait-il être meilleur qu’Elie ? Une seule onction de lui n’aurait-elle pas suffit ? L’onction d’Elie paraissait si parfaite, pourquoi la doubler, alors ?
Eh bien, ce n’est pas pour être plus puissant
que le prophète (ça c’est encore de la convoitise et Élisée n’en avait point)
non, c’est d’abord pour durer dans le
temps.
L’onction d’Élisée a duré…elle a durée même après sa mort.
Lisons 2 Rois 13 :20-21 : « Élisée mourut, et on l'enterra (on l’enterra très
âgé). L'année suivante, des
troupes de Moabites pénétrèrent dans
le pays. 21Et comme on enterrait un homme, voici, on aperçut une de
ces troupes, et l'on jeta l'homme dans le sépulcre d'Élisée. L'homme alla
toucher les os d'Elisée, et il reprit vie et se leva sur ses pieds. »
La double portion de l’esprit saint permis à
un mort de faire ressusciter un autre mort.
Voilà la puissance de l’Esprit. La double portion est une puissance qui dure et qui ressuscite les morts. Parmi les nombreux miracles d’Élisée, il y eut celui de la résurrection du fils de la Sunamite. Élisée en s’allongeant sur son corps mort, lui redonna la vie.
Alors, maintenant pourquoi j’affirme (poussé par l’Esprit saint) que nous devons regarder plus à Élisée qu’à Elie ?
C’est vrai, les croyants ont les yeux posés
sur l’enlèvement d’Elie, disparu par « un char de feu » dans un
tourbillon. Ils aspirent à la même chose, au spectaculaire.
Mais Dieu a mis un voile sur Élisée. Dieu a voilé Élisée ; A quoi voyons-nous cela ?
N’importe quel chrétien aujourd’hui voudrait
partir comme avec Elie dans un enlèvement soudain.
Pourtant (première chose) Élisée, lui, ne demanda pas à partir avec Elie. Elie rappelons-le est venu rétablir toutes choses. Mais quelles choses, en fait ? Eh bien, ces choses ont été voilées en Élisée. Et parmi elles , il y a bien-sûr la résurrection qu’Elie est venu rétablir.
Revenons à la prophétie de Malachie 4 : 5-6 :« Voici, je vous enverrai Elie, le prophète, Avant que le
jour de l'Éternel arrive, Ce jour grand et redoutable. 6Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, Et le cœur
des enfants à leurs pères, De peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit. »
Elie montre et dévoile les étapes à vivre
pour connaitre cette passation de pouvoirs ; et la première étape commence
par le cœur, l’âme ; le cœur d’Élisée (son enfant spirituel) devait être
comme le sien (ramené au même niveau).
Elie, en tant que père spirituel plonge
littéralement son fils spirituel, Élisée, dans l’épreuve.
Quelles épreuves ?
D’abord l’épreuve
de la longévité.
Nous devons aspirer à une huile sans cesse
renouvelée, comme une double portion de l’esprit saint (c’est l’inverse que
d’espérer un enlèvement rapide et c’est davantage : espérer dans la
résurrection des morts).
Ensuite, le contexte que vit Elie et Élisée
montre une période trouble, où les enfants d’Israël ont abandonné leur Dieu,
renversé les autels et tué par l’épée les prophètes.
Elie le dit lui-même : « je suis resté seul et ils cherchent à m’ôter la vie » (1 Rois19 :10).
C’est là que L’Éternel lui dit : « tu oindras Élisée, pour prophète à ta place ».
L’épreuve de la fidélité et de la persévérance.
Par quatre fois Elie a demandé à Élisée de
rester loin de lui. Il lui a demandé de resté à Guilgal, mais Élisée ne s’est pas laissé corrompre par la
convoitise qui y régnait et il a décidé de suivre l’Éternel Dieu en
quittant ce lieu.
Ensuite Elie, lui demanda la même chose à Bethel ; la réponse d’Élisée fut
la même (l’idolâtrie ne lui convenait pas) ; puis il lui a sommé de
rester à Jéricho, (mais là aussi l’odeur
de l’orgueil l’a fait fuir de ce lieu) et enfin Elie lui a demandé de ne
pas venir avec lui au Jourdain.
Dans ces trois premiers endroits régnaient
l’apostasie, le diable.
Mais ces lieux de culte était des épreuves de
foi pour Élisée.
Elie savait que si Élisée, le suivrait
partout, jusqu’après la frontière d’Israël (au Jourdain), il montrerait sa
fidélité complète à L’Éternel ; Il pourrait alors faire comme lui, Elie,
séparer les eaux (séparer ce qui est vil de ce qui est précieux) ;
Il pourrait s’emparer de son manteau au moment où il disparaitrait, ce qui montrerait ce qu’il est au plus profond de lui : un croyant véritable, accroché à la vérité jusqu’à la mort.
C’est en tout évidence ce disciple
d’exception, ce « témoin fidèle et véritable », qui ne peut que
lui seul obtenir cette double portion de l’esprit.
Elie, comme Élisée est ce disciple vu en vision par Jean et relaté dans Apocalypse 19 :11 « Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice ».12 Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même; 13et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. »
« Un
vêtement teint de sang ».
Je vous parlais du voile mis devant le lieu très saint. Eh bien la parole de Dieu se révèle dans ce qu’il y a de plus saint ; A travers des œuvres de sacrifices, se donnant jusqu’à la mort. Nous y voyons bien évidemment les œuvres de notre Seigneur Jésus-Christ, mais aussi celles des disciples d’exception, accomplis, « telios », parfaits, qui viendront par lui, à travers lui, et faisant comme lui.
Revenons sur la disparition d’Elie, et sur
cette passation des pouvoirs entre les deux prophètes.
Ce qu’il faut retenir pour notre génération (comme
pour les autres d’ailleurs), c’est que :
L’onction
ne suffit pas ; Tant que notre vie n’est pas au point d’être menacée, il
ne peut y avoir de grand pouvoir transmis, comme celui de la résurrection.
Quand Elie fut pris dans un tourbillon ;
Élisée qui voyait ce prodige fut bouleversé. La violence du combat l’a
complètement figé ; car c’est un char de combat qui arrivait à vive allure
et qu’il a vu là devant lui, tout près, l’effleurant au passage.
Sa réaction spontanée fut d’appeler à l’aide,
d’avoir lui aussi l’assistance de guerriers nommés par Dieu : « Mon Père, mon père, char d’Israël et sa cavalerie ! ».
Mais, après cette épreuve qui aurait pu être
la dernière pour Élisée, tellement le combat était menaçant,
le prophète put revenir en Israël et surtout séparer
les eaux du Jourdain, comme l’avait fait à l’aller, Elie.
Élisée était bien comme son père et prophète Elie, mais avec cette longévité dans la puissance et cette résurrection en plus.
Alors que révèle Élisée une fois ce voile sur
lui, levé ?
Que le disciple d’exception, le fils de l’homme, celui qui est adopté par le Père, (eh bien) que ce rétablissement ne se fait pas d’un coup mais par étapes, par épreuves successives.
Il nous faut d’abord, après avoir été oint,
montrer notre fidélité en nous écartant volontairement des cultes
religieux ; et cela pas une fois, ni deux, mais trois fois ;
TROIS comme pour marquer notre unité avec le
Père, le fils et le Saint-Esprit.
TROIS comme ces trois démons que même Jésus
de Nazareth a chassé au désert en rencontrant le diable : La convoitise
(Guilgal), l’idolâtrie (Bethel) et l’orgueil (Jéricho).
Bien souvent un croyant va résister à la
convoitise, mais il tombera à Bethel dans l’idolâtrie. D’autres résisterons
fermement au deux premières tentations ; mais arrivé à Jéricho, l’orgueil
rependra le dessus et il resterons là, sans pouvoir aller plus loin.
Or, (et
c’est très important), C’est seulement après avoir marqué
définitivement notre fidélité que nous pourrons manifester la vérité. Jamais avant.
Et, comment manifester cette vérité?
En séparant les eaux du Jourdain, en séparant
le vrai du faux, le pur de l’impur, la parole révélée de celle qui est imitée.
Mais là aussi, la tentation de rester du côté
du Jourdain, à la frontière d’Israël est forte. La tentation de rester du côté
de nos racines spirituelles nous rappelle encore que nous devons rester là où
nous avons été appelés.
Mais le choix est crucial pour franchir la quatrième étape, celle où nous pourrons revêtir le manteau d’Elie et recevoir notre double onction allant jusqu’à la résurrection des morts.
- Pour conclure, être oint de l’Esprit saint
est indispensable, mais il ne suffit pas à lui seul. Cette onction doit être éprouvée
pour être augmentée.
Élisée est une figure de Christ. Son voile
levé nous montre bien évidemment Christ. Et la vie d’Élisée (relisez les
passages dans le deuxième livre des Rois) a de multiples points communs avec
celle de Jésus de Nazareth.
Ce n’est pas pour faire d’Élisée encore une
idole, mais pour prendre conscience du chemin
qu’a parcouru l’onction en lui.
C’est un chemin de renoncement, de sacrifice
qui aboutit à acquérir une couronne de fidélité, puis c’est un chemin de
vérité, qui coule de l’onction ; et enfin l’onction augmentant aura pour
effet la résurrection et les prodiges et miracles qui vont avec.
Voilà le rétablissement d’Elie promis à ses
enfants comme Élisée.
Car ce chemin (le chemin d’Élisée) doit
devenir, à nous disciple de Christ, NOTRE CHEMIN.
Amen
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