dimanche 11 décembre 2022

« LE MANTEAU d’ELIE.»

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Par Eric Ruiz

 

Au départ, quand j’ai reçu ce massage, j’avais entendu tellement de choses sur le manteau de prophète.

Mais, dans les pas de mon message du 10 avril dernier, où je livrais ce qui se cache derrière la double onction d’Élisée, je sais que l’Esprit saint lève le brouillard sur ces choses restées cachées parce que nous vivons un temps de jugement important.

1 Roi 19 :19 :« Elie partit de là, et il trouva Elisée, fils de Schaphath, qui labourait. Il y avait devant lui douze paires de bœufs, et il était avec la douzième. Elie s'approcha de lui, et il jeta sur lui son manteau. » 

Élisée, en recevant son manteau reçoit le signe qu’il est nommé, oint prophète comme Elie, mais plus encore, qu’il est son digne successeur.

Or, nous savons maintenant que le nombre 19, montre autre chose. Et ce chapitre 19 verset 19 rend visible une frontière ; une frontière entre ce qui saint ou pur et ce qui est vil ou impur.

Aussi, remarquons plusieurs choses dans ce passage.

D’abord, qu’Elie a un comportement bizarre. Il s’avance vers Élisée sans l’avertir de sa venue, sans lui demander d’arrêter de labourer pour écouter ce qu’il a d’important à lui dire. Il le surprend par son acte et aussi sans prononcer un seul mot.

Mais aussi, qu’Elie aurait pu attendre qu’Élisée finisse son travail pour le faire. Car Élisée labourait avec sa dernière paire de bœufs. Il était sur le point de finir son labourage. (Il devait d’ailleurs posséder un champ de plusieurs arpents pour avoir besoin d’autant de bêtes de labour).

Pourquoi Elie s’empresse ainsi, alors qu’il vient vers lui pour une grande chose : pour le oindre de son onction de prophète ?

Ensuite, remarquons que cette passation ne se fait pas par un temps de discours, ni par une cérémonie, ni à partir d’une imposition des mains, ou plutôt ce qui serait plus logique, d’une onction d’huile ; Car ici c’est l’onction d’un grand prophète qui est en jeu.

Non, l’onction se réalise simplement en jetant son manteau sur lui. C’est presque insultant, en tous les cas, c’est un geste insignifiant, peut-être même méprisant pour notre époque, où la religion s’attache à un ensemble de rites, d’actes solennels, et de célébration fait de grandes liturgies somptueuses, et très pompeuses ; Où chacun des protagonistes, sans forcément être vêtu d’un costume à paillettes est pour le moins endimanché.

Élisée devait avoir, quant à lui, ses vêtements de travail remplis de sueur et de tâches après ses nombreuses heures passées à labourer.

Quel contraste avec ces prêtres, ces pasteurs, ces évangélistes, ces prophètes qui procèdent à des sacrements en invitant toute une foule de croyants bien habillée, à se rendre sur un lieu sacré pour célébrer un nouveau messie (oint).

Alors ces prophètes d’antan, étaient-ils des rustres, qui se comportaient comme des païens (des gens incultes) sans connaître les traditions religieuses de leur rang ? Ont-ils vraiment pris conscience du manteau de sainteté ?

Dieu avait auparavant demandé à Elie, à l’entrée de la caverne à Horeb, là où il se trouvait : « tu oindras Elisée, fils de Shaphath, pour prophète à ta place ».

Alors, Elie, a-t-il méprisé la parole de Dieu ?

A la place d’une grande cérémonie, on assiste à un vulgaire lancer de manteau. Élisée d’ailleurs n’a même pas le temps de changer de vêtement ou de se faire un brin de toilette. Tout se passe comme si le temps était compté à la seconde.

Il est vrai aussi qu’Elie a plusieurs missions qu’il a reçu de Dieu, et il ne s’embarrasse pas des circonstances qu’il rencontrent ; ce sont des détails pour lui. Il a hâte de remplir sa mission sans tarder (comme un disciple devrait aussi avoir hâte de remplir sa mission, sans attendre).

Revenons au manteau du prophète :

Ce manteau entre parenthèse (sans doute fait de peau de mouton, j’y reviendrais), n’a aucun pouvoir en lui ; il n’est qu’un symbole de la fonction de prophète.

Mais Élisée connaissait ce symbole et savait ce qu’il signifiait concrètement. Donner son manteau c’est transmettre sa fonction, cette onction des prophètes. Et il savait qu’il devait alors suivre Elie pour être à son service et laisser derrière lui son travail et sa vie de laboureur.

Alors maintenant, aux versets 20 et 21, une chose importante, devrait saisir notre attention. Élisée court après Elie pour lui demander de le laisser embrasser ses parents. Mais pas seulement, puisqu’il s’empresse de prendre une paire de bœufs de son attelage pour la faire cuire et offrir cette nourriture ainsi que l’attelage au peuple ; le texte nous dit «qu’il (les) offrit en sacrifice ».

Pourquoi tout cet empressement  de la part d’Élisée aussi? Pourquoi le livre des Roi nous révèle ces détails ? Parce que la vérité est dans les détails. Les détails, ici, nous font réaliser l’état d’âme du prophète.

Élisée nous dévoile par cet acte, son cœur. Un cœur qui n’est pas orienté vers lui-même et vers sa nouvelle consécration. Bien qu’ « Elie lui répondit: Va, et reviens; car pense à ce que je t'ai fait »

Élisée n’oublie pas sa consécration, mais elle commence par ses proches, et par leur besoin. Il ne peut concevoir de partir sans les voir une dernière fois. A-t-il besoin d’ouvrir un livre saint pour y voir écrit : «  Aime ton prochain comme toi-même » ?

Non, puisque cette loi, est déjà inscrite dans son cœur au vu de ses actes. A-t-il besoin de s’expliquer auprès d’Elie ? Non car Elie n’est pas surpris de sa demande.

Le manteau de peau que reçoit Élisée possède bien une odeur, une odeur d’agneau cela ne fait aucun doute. Pour notre Seigneur cette odeur est des plus agréables. C’est une odeur de sacrifice et de don de soi, pour les autres.

Le manteau des prophètes est bien plus qu’un vêtement de pouvoir, c’est un vêtement de caractère.

Élisée nous montre à travers ces deux versets 20 et 21, le caractère des prophètes…

L’identité du prophète est avant tout son caractère (son obéissance aux commandements qui passe bien avant ses prodiges).

Alors, il faut le souligner au marqueur, mais c’est un tout autre manteau, que nous dévoile l’esprit religieux. Un manteau de magicien recouvert de pouvoirs surnaturels.

Vous voyez, tout est une question de vision : vision étroite ou vision profonde ?

La religion voit la sainteté dans le manteau, (c’est une vision étroite) alors qu’en réalité le manteau cache l’homme saint qui le porte (voilà la vision profonde).

La foi manifeste une vision des choses qui ne se voient pas.

Regardons ce qui se voit au XXIème siècle.

Là encore, de nos jours, le sacrifice d’Élisée aurait bien lieu, mais de quelle manière ? Le rôti de bœuf ne serait-il pas plutôt en faveur d’Elie, qu’en faveur du peuple ?

La raison coulerait de source : Élisée, ferait une offrande de ses bœufs à Elie parce qu’il est son supérieur dans la foi.

Et tous les croyants trouveraient cela juste, parce qu’il honore celui qui le oint. Parce que le serviteur honore toujours son maître.

Dans cette situation le maitre aurait choisi son successeur en jetant non pas son manteau, mais son dévolu sur lui. C’est-à-dire en ayant calculer tous les bénéfices qu’il pourrait tirer de cette onction.

Mais, agir ainsi, dévoile un manteau qui ne sent pas l’agneau. Il sent plutôt le prédateur, le loup, la ségrégation sociale, dans ce cas-là ;

Il est imprégné de l’odeur du manteau babylonien, où les prêtres se nourrissaient eux-mêmes des sacrifices ou alors, ils les revendaient au peuple.

C’est un manteau qui sert à couvrir la nudité du faux croyant, bref à cacher un réel manque de sainteté.

Le prophète Zacharie distingue lui aussi nettement le manteau fait d’agneau avec son imitation celui recouvert de poil, comme le loup.

Zacharie 13 :4-5 : «  En ce jour-là, les prophètes rougiront de leurs visions quand ils prophétiseront, Et ils ne revêtiront plus un manteau de poil pour mentir. Chacun d'eux dira: Je ne suis pas prophète, Je suis laboureur, Car on m'a acheté dès ma jeunesse. ».

Alors c’est vrai, le manteau ne fait pas le prophète, comme l’habit ne fait pas le moine. C’est toujours le caractère qui montre l’identité. Les actes de justice sont par conséquent les révélateurs de la vérité.

Parce que, creusons un peu plus, l’onction n’est pas un homme… c’est le Saint-Esprit ; Et le Saint -Esprit n’aime que les offrandes qui correspondent à un besoin réel.

Et là, Élisée sait qui a réellement besoin de son offrande ; il connait les gens qui ont besoin de manger dans son entourage ; et il sait aussi que ses parents ont besoin de mots réconfortants avant qu’il les quitte.

Élisée utilise des bœufs pour labourer. Ces détails ne sont pas aussi sans raison. Le bœuf, le veau est un animal de sacrifice. Un animal de travail. La communion fraternelle est semblable à cet animal. Elle est empreinte de sacrifice pour les besoins d’autrui.

Il y a un autre verset 21 dans l’Évangile de Matthieu chapitre 6 qui montre la même chose où Jésus dit: « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. ».

De nos jours, il n’y a plus beaucoup de laboureurs qui deviennent prophète, c’est vrai, mais quel que soit leur situation de départ, ils ne deviennent pas des experts en communication, ni des experts dans la foi et les prophéties, parce qu’ils ont reçu l’onction. Ils ne vont pas rentabiliser leur don, simplement parce que leur situation sociale ne change pas, pourquoi ? Parce que leur cœur ne change pas. Il reste dans le même état qu’au départ ;

« Que chacun demeure dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé. » lit-on dans la première épitre aux Corinthiens.

L’humilité, la soumission à Dieu, cet état du départ ne pousse pas un prophète à convoiter une élévation sociale par la parole de Dieu.

 

Comme le formulait le prophète Zacharie, on est soit un prophète intègre, soit on est « acheté dès sa jeunesse ».

Zacharie veut dire, qu’au départ de l’onction, les intentions du cœur sont déjà dévoilées. Elles sont la propriété du mal, achetées par satan.

Jésus en donne le sens dans sa parabole du semeur : « Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse »

Mais, ce n’est pas tout, le prophète Zacharie, continue en prophétisant sur Jérusalem, et sur les prophètes au manteau de poil. L’épée frappera le pasteur, et les brebis se disperseront et Dieu tournera sa main vers les faibles.

Et au verset 8, il prophétise encore : « Dans tout le pays, dit l'Eternel, Les deux tiers seront exterminés, périront, Et l'autre tiers restera. ».

L’heure est grave pour tous ceux qui se sont perdus en suivant des prophètes au manteau de poil. N’ont-ils pas été aveuglés par leur propre convoitise, eux-aussi?

Le manteau d’agneau possède une particularité universelle, qui défie le temps et les rois. Jésus-Christ  portait ce manteau dans le cœur, le disciple accompli l’aurait bien là, dans le cœur aussi.

En fait, il n’y a pas de différence entre un prophète selon le cœur de Dieu qui vivait au temps du roi Achab et un prophète d’aujourd’hui qui a ce manteau invisible.

Ils ont le même cœur, le même trésor, le même héritage venant de Dieu… Sinon Christ n’est pas le même hier aujourd’hui et pour toujours. Il n’est pas plus près de certains, nés après lui, et plus éloignés des autres.

Or à la transfiguration, Moïse, Elie sont vus tous deux avec Christ, demeurant dans la même tente et donc formant le même corps.

Jésus-Christ n’est pas mort et ressuscité uniquement pour les prophètes de son ère. Mais Élisée comme Elie peuvent-ils eux-aussi prétendre à une résurrection, à la première résurrection ?

Oui, parce que Dieu a placé toute son affection en eux.

Croire qu’il y a deux testaments, c’est ne pas croire ni comprendre le sens de la transfiguration.

Je le disais précédemment, Jésus n’a rien édifié de nouveau. L’alliance entre Christ et l’homme a toujours été la même. La loi est dans la grâce, comme la grâce était cachée dans la loi.

Je vous propose de réécouter ou de relire le message du 4 mars 2018 : « la Bible c’est un, deux ou trois testaments ? ».

 

Alors, pour terminer, le manteau du prophète montre bien une frontière. Ce n’est pas une récompense donnée au disciple le mieux consacré à sa paroisse. Il est destiné à une personne qui s’est rendue libre, entièrement libre du joug du mal, en se sacrifiant pour les autres, en ayant les commandements du Seigneur dans le cœur. Son élection ne vient pas de lui, ni d’aucun homme. Elle le surprend comme Élisée a été surpris par Elie en labourant.

Cette élection vient donc toucher celui que Dieu a appelé sans qu’il ne convoite le moindre don.

L’essentiel est de rester dans le même état de cœur qu’au départ, de persévérer jour après jour en étant serviteur des autres, sans se soucier du lendemain, car Dieu a pourvu et pourvoira en tout, quoi qu’il arrive.

Amen.

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