dimanche 18 décembre 2022

LA VERITE SUR L’OFFRANDE D’ABEL

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Par Eric Ruiz

 

Il y a des versets bibliques qu’on lit sans que notre attention soit captée, alors qu’ils contiennent des indices qui nous servent à comprendre les intentions divines. Genèse 3 :21 fait partie de cette catégorie-là…C’est dans le non-dit, dans les actes que vient se dessiner une loi de Dieu.

« L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. »

Il y a beaucoup d’interprétations différentes sur le sens de ce verset.  De quelle peau s’agissait-il ?

Certains vont très loin, ils parlent d’une nouvelle peau qui n’existait pas avant. Mais la peau n’est pas un habit, elle est beaucoup plus qu’une simple protection. Elle est indispensable au corps en lui permettant de respirer, d’éliminer les toxines ou encore en fournissant des vitamines et des défenses immunitaires. La peau fait partie des fonctions vitales.

Et puis, ceux qui pensent à une autre création sont poursuivis par leurs pensées surnaturelles. Le premier Adam n’a jamais été conçu meilleur que nous et sans péché. Il n’est pas Jésus-Christ le fils unique. Par conséquent son habit de peau n’est ni une malédiction ou une transformation de l’homme après la chute, ni l’attribut divin symbolisant l’amour ou la grâce.

La grâce de Dieu se trouverait plutôt à partir d’un sacrifice.

En fait, le nouveau corps promis se fera grâce au sacrifice du deuxième Adam, Jésus-Christ ; et cela se fera pour ceux qui auront part à la première résurrection (Apocalypse 20 :6).

 

Alors, cette peau…c’est une peau de bête.

Apparemment les animaux étant créés, cela ne pouvait être qu’une peau animale.

La question est plutôt celle-ci :

Pourquoi Dieu a pris la vie d’un animal à ce moment-là, pour faire de sa peau un habit pour Adam et Ève… et pas avant ?

À quoi servait cet habit, alors qu’auparavant ils n’en avaient point besoin, et que de simples feuilles de figuier suffisaient à couvrir leur nudité ?

La raison, est assez simple ; en étant chassé du jardin d’Éden, ils allaient connaître un environnement hostile qui allait les obliger à protéger leur peau (du froid, du soleil, des animaux, des bactéries, des aléas du travail), parce qu’ils allaient devoir travailler durement, à la sueur de leur front.

Le jardin d’Éden était lui, bien différent. C’était un endroit particulier où aucune adversité n’aurait dû entrer, c’était un lieu saint, le premier sanctuaire terrestre.

Mais la raison spirituelle est ailleurs. Il existe une loi universelle : c’est la loi de purification du sang.

Le péché de désobéissance d’Adam et Ève devait être effacé, purifié, pardonner.

Les conséquences (du chapitre 3 de la Genèse : chasser du jardin, enfanter dans la douleur, la malédiction du sol, la domination du mari…) tout ce qui provoquent la dégradation de leur condition ne vont qu’en partie seulement expier leur fautes.

Et il n’y a jamais eu deux façons différentes de pardonner les fautes. 

(Hébreux 9:22) nous le confirme :« 22 presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. ».

C’est une erreur de penser que la loi de purification par le sang ne commence qu’à Moïse.

Elle commence dès la création de l’homme.

Pourquoi alors cette loi n’apparait pas clairement dans le jardin d’Éden ?

Parce que la transgression n’avait pas encore eut lieu. Dieu a juste informé l’homme et la femme du châtiment mortel lié à leur possible désobéissance : « vous n'y toucherez point (en parlant de l’arbre), de peur que vous ne mouriez ».

Mais, le pardon de Dieu n’avait pas encore été évoqué ; Il en est de même du sacrificateur humain qui n’a été institué que sous la loi de Moïse.

Quant à Jésus-Christ, lui, n’était pas encore né d’une femme pour porter les fautes d’une multitude.

Mais, pour ne pas qu’Adam et Ève ne meurent par leur faute, il fallait déjà là un rachat par le sang.

Adam ne pouvait racheter lui-même ses fautes, n’étant pas sacrificateur. Dieu se substitua à lui pour exercer cette fonction.  Dieu a toujours été premier en tout. C’est lui le premier sacrificateur.

L’animal dont le sang avait été versé, est connu simplement par une déduction logique, parce que la peau de l’animal est devenue un habit.

Aucun animal n’a été tué pour une autre cause. L’homme comme la femme ne se nourrissait pas d’animaux mais d’herbes des champs (Genèse 3 :18).

Cette peau a été vidée de son sang pour servir d’abord de rachat avant de servir de vêtement.

Ainsi d’une certaine manière, ce vêtement est l’ombre de la gloire à venir : le rachat par le sang du fils de Dieu.

Alors pour continuer sur les effets de la loi du rachat par le sang : les enfants d’Adam et d‘Ève, Abel et Caïn surent eux-aussi que leurs fautes ne pouvaient être rachetées que par le sang provenant d’un animal.

Ils avaient la connaissance du bien et du mal transmise par leurs parents.

De plus, Abel comme Caïn désobéissaient tous deux au Seigneur.

N’oublions pas ce que nous rappelle l’apôtre Paul « qu’il n’y a pas un juste, pas même un seul » ;

Mais Abel avait la foi, il cherchait à faire le bien, à avoir un cœur pur. Il désirait se séparer de ses fautes contrairement à son frère.

Comment le sait-on ? Par Genèse 4 :4-5

« 4Abel,…fit une offrande des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. 5 L'Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; ».

Abel fit couler le sang de quelques premiers-nés de son troupeau.

Mais ce ne fut pas le cas de son frère Caïn, qui a offert une offrande des fruits de la terre, que Dieu n’a pas agréé.

Comment pouvait-il racheter ses fautes ainsi ?

Alors on pourrait croire, que le fils ainé d’Ève n’y pouvait rien puisqu’il était laboureur.

La réponse est trop facile. Car, en apparence il parait, c’est vrai, moins bien servi. Il n’est pas berger, certes, mais n’aurait-il pu néanmoins demander à son frère d’échanger un de ses premiers-nés de son troupeau en échange des fruits de sa terre, pour qu’il puisse lui-aussi racheter ses fautes ?

La communion fraternelle inclut toujours le besoin de l’autre. Il n’y a pas compétition, mais une entente complice entre deux frères. L’ainé a de la tendresse pour son frère cadet, lui étant le gardien, le protecteur du cadet, tandis que le petit frère n’a qu’une envie c’est de partager ses découvertes avec son grand-frère; et puis, là où il y a partage et conciliation, se trouve une odeur agréable pour le Seigneur.

La conciliation, je le précise toutefois, consiste à trouver des actions entre des personnes en désaccord d’intérêt pour qu’ils se rapprochent mutuellement.

Alors n’ayons pas de Caïn une fausse empathie, car dans les faits, Caïn n’avait pas la foi. Il se considérait bien supérieur à son frère, le méprisant même ; et c’est logiquement qu’il refusa délibérément de voir ses fautes premièrement et qu’il refusa de les racheter deuxièmement. Son cœur s’endurcissait. Le regard défavorable de Dieu sur Caïn et sur son offrande ; c’est un regard qui associe les deux parties, dans le sens ou l’un et l’autre (l’offrande et le caractère) montre le mal.

Car concrètement le fils premier-né de Ève avait un regard abattu mais sans réel contrition.

Or « L’Eternel lui dit : si tu agis bien, tu relèveras ton visage ».

Caïn aurait dû, à cause du regard négatif de Dieu, regretter son action et se plonger dans l’introspection. Il aurait dû retourner vers son frère, d’abord pour lui demander pardon.

Au lieu de cela, le démon de la jalousie le rongea jusqu’au crime.

En persévérant dans la mauvaise offrande (le cœur et l’acte), on persévère dans un mal diabolique.

Le récit biblique nous relate que la mauvaise offrande de Caïn n’a été malheureusement pas une exception.

Par la suite, la voie de Caïn, la voie du diable s’est généralisée au point ou Dieu voyant la méchanceté des hommes atteindre son paroxysme, se repentit d’avoir créé l’homme.

En fait, les offrandes présentées devant lui ne devaient montrer aucun désir véritable quant aux hommes, d’être pardonné de leurs fautes.

Le sang des animaux, même s’il en coulait peu pour le sacrifice, n’avait plus de sens.

Seul Noé, devait continuer à faire couler le sang des sacrifices, car lui seul était considéré comme juste et intègre par L’Éternel.

Bien que la Bible n’en parle pas ainsi, il semble évident que Noé offrait des sacrifices d’animaux.

L’offrande du sang qu’il répétait régulièrement devait témoigner de sa détermination à vouloir s’éloigner sans cesse du mal.

Genèse 8 : 20 nous montre ce que Noé s’empressa de faire une fois sorti de l’Arche, après le déluge, après que tous les animaux soient sortis.

« 20Noé bâtit un autel à l'Éternel; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l'autel. 21L'Eternel sentit une odeur agréable, et l'Eternel dit en son cœur: Je ne maudirai plus la terre, à cause de l'homme, parce que les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait. ».

 

Se croire saint ou juste parce que nous nous offrons comme une offrande à Dieu, n’est pas suffisant.

Tout est dans la relation avec les autres. C’est cette relation qui atteste si notre offrande est juste. La moindre pensée mauvaise envers l’autre invalide l’offrande.

Ne soyons pas léger avec nos actions, elles sont notre témoignage.

Alors, maintenant, voir Noé ou Abel comme des figures de Christ, c’est une profonde erreur, pourquoi ?

Parce qu’ils pratiquaient simplement des actes de justices pour réparer leurs fautes et en cela ils sont louables ; et imiter leur cœur est bien entendu une bonne chose.

Mais Jésus-Christ est une offrande bien plus excellente. Christ est venu en chair sans qu’il ait eu besoin de réparer ses fautes… parce qu’il n’en n’avait pas. Il était le seul sans péché. Et sa gloire a été de prendre sur lui nos péchés pour nous sauver,  il est l’agneau immolé.

Ce qui veut dire que seuls ceux qui ont reçu le Saint-Esprit par Jésus-Christ peuvent devenir une figure de Christ, pas parce qu’ils sont meilleurs qu’Abel ou Noé mais parce qu’ils ont Christ en eux.

De même l’habit de peau que Dieu a fait pour Adam et Ève n’a rien de prodigieux. Cela les a rendus plus juste pour un temps seulement, mais ce vêtement n’a jamais changé leur nature. Il leur a simplement permis d’obtenir le pardon de Dieu. Dans les faits : ce n’est qu’un manteau témoin de leur repentance. Une repentance qu’ils auront à refaire dès que le péché les aura à nouveau touchés.

L’habit ne fait pas le moine. L’habit ne fait pas le vrai repenti. Nos offrandes doivent se confondre avec nos actes.

Si je donne de l’argent pour aider un nécessiteux, mais si je n’aide pas mon frère de foi dans le besoin, mon offrande ne vaut rien aux yeux du Seigneur Jésus-Christ.

C’est ma main droite qui donne pendant que ma main gauche retient.

Si nos actes ne sont pas saints, changeons-les avant de présenter nos offrandes.

Mais Jésus nous dit que notre justice doit dépasser de beaucoup celles des scribes et des pharisiens. Notre offrande doit être d’un niveau bien supérieur à celle d’Abel, de Noé et du peuple Hébreu. 

Le moindre désaccord avec un frère doit entrainer une démarche de réconciliation. Blesser un frère en l’écartant de sa communion et aussi coupable que s’il y avait eu meurtre à son égard. C’est ainsi que Jésus le dit dans Matthieu 5 :23

« Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, 24laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande ».

Pour Caïn, son crime commençait déjà en répondant à Dieu (qui lui demandait où était passé son frère Abel) : « suis-je le gardien de mon frère ? ».

Oui, nous sommes les gardiens de nos frères. Sans cette responsabilité, comment pouvons-nous croire à l’offrande de Christ pour nous ? Comment son sang peut-il nous purifier ?

Amen

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