dimanche 2 octobre 2022

DIEU EST-IL LE PLUS FORT ?

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Par Eric Ruiz

 

Quel drôle de titre n’est-ce pas ? Dieu a-t-il besoin d’être reconnu par sa force ? A-t-il besoin que sa créature le loue pour cela ?

Car on entend souvent parmi les louanges des croyants cette déclaration : «  Oh Seigneur, à toi la force et la puissance. C’est toi mon Dieu le plus fort de tous ! Tu écrases tous tes ennemis sous tes pieds »

Pourquoi une telle louange ? A-t-elle un sens ? Pour moi qui aime Dieu, je ne fais jamais une telle déclaration. Ais-je tort ? Est-ce un aveuglement ou un manque de reconnaissance de ma part ?

Je ne me réjouis pas que Dieu se venge lui-même de mes opposants. Ma reconnaissance je l’avoue s’exerce surtout pour son salut.

Car, si nous ne sommes pas sauvés mais à quoi bon le louer pour sa force. Elle ne nous sert à rien. Être perdu, sans délivrance ici-bas et sans espoir de vie après la mort, mais à quoi bon le louer, alors ?

Parce qu’il nous aurait permis d’exister quelques années sur cette terre ? Parce qu’il nous aurait permis d’aimer, de fonder une famille, de s’attacher à des êtres vivants et puis, un jour tout s’arrête, on disparait en les quittant tous, comme ça ?

Le roi d’Israël, David, louait Dieu de cette manière : « C’est Dieu qui est ma puissante forteresse…Tu me donnes le bouclier de ton salut, Et je deviens grand (fécond, puissant) par ta bonté. ».

Une question qui a son importance alors : Qui est grand et puissant ? Dieu ou celui qui reçoit de sa bonté le bouclier de son salut .

Alors, je le loue, oui, pour sa miséricorde. Pourquoi ?

Parce qu’elle s’exerce sur des êtres vivants qui ne méritent que la mort. Et lui, il n’a de cesse de pardonner nos fautes ; de tendre la main pour nous relever, ou de nous réconforter par sa voix, de nous protéger dès qu’il le peut ;

Il vient nous chercher dans nos ténèbres, là où sa violence parfois, peut amener celui qui s’endurcit à tomber de son cheval pour qu’il retrouve la vue, car « il a le pouvoir d’aider ou de faire tomber », mais il ne dénigre personne. Et il nous promet la vie Éternelle avec lui, si nous lui sommes fidèles.

Alors là aussi, Lui, c’est qui ? Jésus-Christ, le Saint-Esprit, le Père, L’Éternel, YAHVEH, Jéhovah, je suis, etc ?

Il y a tellement de noms que Dieu s’est donné et que l’homme répète comme une parole magique ou comme un emblème pour se différencier des autres.

 

Mes amis, sans le fils de Dieu, Jésus-Christ, qui serait sauvé ? Le Fils est le seul lien qui nous relie, chacun de nous, à Dieu.

Maintenant affirmer que : « C’est Jésus-Christ le plus fort, car c’est lui qui sauve », ou « Non, c’est le Père, celui qui est au ciel, c’est lui le Dieu invisible qui est le plus puissant, parce qu’il est omniprésent et ne s’embarrasse pas d’un corps physique» ; Ou encore : « nous, de nos jours nous devons dire que c’est le bras puissant de Dieu comme il est écrit dans Actes 13 :17 »…

Toutes ces considérations, c’est une fois de plus, voir comme des aveugles.

C’est encore faire des différences là où il n’y en a pas ; où il n’y a qu’une seule unité et entité, qu’un seul est unique Dieu.

Tous ces noms divins ne forment qu’Un, parce qu’ils sont en accord.

Jésus était en accord avec son Père. Il ne faisait que ce qu’il voyait faire au Père.

Le Saint-Esprit est pareil : il est en accord avec Jésus-Christ, puisqu’il nous l’a envoyé à sa place ; et l’Éternel, YAHVEH sont d’autres noms en accord avec le Père, puisque ceux qui l’ont utilisé dans la Bible montrent par leurs actes qu’ils étaient en accord.

Alors ne pourrait-on pas dire que ce proverbe populaire est une réalité, que « l’union fait la force » ?

Non, car ce proverbe reste incomplet. De quelle union s’agit-il précisément ?

 

Le signe de l’union se trouve dans l’accord.

 

Nous sommes sauvés si nous sommes en accord avec lui.

Cet accord va plus loin qu’une simple définition ; plus loin qu’un simple accord d’idées, d’opinions ou de principes ;

La vérité, c’est qu’on a à faire à un accord de vie, qui consiste à avoir, d’abord, la même nature que Dieu (naître d’eau et d’esprit comme le disait Jésus à Nicodème).

C’est comme un musicien qui joue en accord avec les autres.

Son instrument est en accord, il joue les notes justes, mais cela, ne suffit pas, ils doivent jouer tous ensemble en parfaite harmonie, dans un accord parfait.

Croire que l’instrument fait de nous des croyants, c’est se tromper soi-même. C’est la musique, le son de nos actes manifestés qui témoigne de la perfection de l’accord.

Pour Dieu, l’accord parfait suit ce principe : Notre vie s’accorde à la sienne si nous partageons son esprit, sa sanctification (l’eau) et son sang (le sacrifice, le renoncement).

Parce que tous sont en accord, l’esprit l’eau et le sang (1 Jean 5 :8).

Alors pourquoi le fait de louer Dieu pour sa force est une erreur ?

Parce que la force de Dieu se manifeste en accord avec un vis-à-vis. Un vis-à-vis qui se sanctifie, un vis-à-vis qui se sacrifie et un vis-à-vis qui agit par son esprit.

Voilà comment la force de Dieu se manifeste, par, je le répète, l’esprit, l’eau et le sang.

Et moi, je préfère par conséquent louer Dieu pour cette opportunité qu’il nous offre par son fils Jésus-Christ ; et cette opportunité, c’est celle de pouvoir faire partie de cet accord majeur.

D’ailleurs, n’est-il pas au milieu de ceux qui sont en accord ensemble et avec lui ?

« Je vous dis encore que, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. »(Matthieu 18 :19)

Et verset 20 : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. » .

En fait, là où deux ou trois se mettent d’accord au nom du fils, Dieu est présent en force.

Ma prière pour avoir de la force alors est plutôt : « Garde nous dans ton accord Seigneur ; Que nous ne brisions pas tes alliances. Que nos prières et nos choix soient les tiens. ».

Par conséquent, la force de Dieu, on l’aura compris, n’a de sens que si elle est partagée.

Sa force ne réside pas dans une performance mais dans un don.

Un don qui n’est pas une qualité mais qui prend racine dans une relation d’unité, d’accord parfait.

Et j’en avais déjà parlé : il y a plusieurs niveau d’accord et qui traduisent une intimité de plus en plus forte ;

Premier niveau : maitre-serviteur, puis deuxième niveau :ami-ami, Troisième niveau : père-fils et pour finir quatrième niveau : Époux à Épouse.

Les ennemis d’Israël avaient compris que leur force résidaient là : « S’unir ensemble d’un accord commun pour combattre » (Josué  9 :2) ;


Mais cet accord était-il si puissant que cela ?

 

Aujourd’hui encore, avec la Communauté Européenne, ou l’OTAN, les nations se glorifient de s’unir ensemble en signant des accords pour mieux s’opposer à d’éventuels ennemis.

Mais tout accord humain est sous l’emprise d’un esprit antéchrist.

La preuve : Tous les accords humains sont fébriles et ne tiennent pas longtemps, car leurs intérêts sont personnels. Chacun veut tirer parti de l’autre pour vaincre.

C’est comme si dans une équipe de football chaque joueur n’aurait d’intérêt que de se distinguer individuellement ; de se servir de l’autre pour briller et non pour élaborer ensemble une stratégie commune.

On n’aurait pas un collectif dans ces cas-là, mais onze joueurs juxtaposés, les uns à côté des autres, sans véritable relation entre eux.

Cet accord-là est voué automatiquement à l’échec et au désastre.

Eh bien, l’esprit démoniaque, satanique est lui aussi voué à l’échec parce qu’il ne crée que des accords humains.

Or, c’est tout l’inverse de ce que désir notre Dieu. Il souhaite établir un accord unique s’organisant autour d’un intérêt collectif et non individuel avec lui (bien-sûr) au centre de cet unité.

Maintenant, à l’inverse, pourquoi existe-t-il autant de désaccords dans les assemblées chrétiennes ?

Elles qui devraient au contraire témoigner de l’esprit, de l’eau et du sang ?

Parce que Christ l’a annoncé comme formant la base de sa mission : Matthieu 10 :34-36

 « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. 35Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 36et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. »

C’est parce que l’accord humain règne en majorité que Christ est venu montrer le désaccord.

Le désaccord c’est l’accord humain.

Les accords humains sont bâtis comme la statue de Daniel : une statue de fer aux pieds d’argile.

 Une statue certes très élevée, mais qui montre le règne du désaccord, devenu perceptible partout.

Alors la conséquence de toutes ces unions illicites, c’est que celles et ceux qui se mettent en accord avec Dieu vont devenir imbuvables et créer un trouble parmi les croyants. Un trouble qui les divisera et les fera se séparer d’eux.

L’apôtre Paul est un témoin de ce phénomène. Il a connu ce genre de division.

A la fin de son périple, en exil à Rome, Il recevait des romains mais de la religion juive qui désiraient apprendre de lui.

Un jour un groupe vint le trouver chez lui. Paul leur annonça le royaume de Dieu et Christ.

La rencontre dura toute la journée. Mais à la fin de la journée deux groupes se sont clairement identifiés : « Les uns furent persuadés par ce qu'il disait, et les autres ne crurent point » ;

Et le texte biblique nous dit ensuite : « c’est pourquoi n’étant  pas d’accord entre eux, ils se retirèrent après que Paul leur eut dit ces paroles» (version Martin Actes 28 : 24-27, dernier chapitre). 

Quelles paroles Paul leur a dites ?

Paul n’ajouta alors que ces mots tranchants, ces mots expliquant les raisons profondes de ce désaccord entre eux ; et ces mots étaient ceux du prophète Ésaïe : » C'est avec raison que le Saint-Esprit, parlant à vos pères par le prophète Esaïe,
26a dit: Va vers ce peuple, et dis: Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.
27Car le cœur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, Qu'ils ne comprennent de leur cœur, Qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. ».

Dieu savait de tout temps que des soi-disant croyants seraient en grand  nombre et qu’ils rentreraient en désaccord avec lui ; Et qu’ils rejetteraient les autres croyants en pensant faire la volonté de Dieu.

Ce désaccord marque la première étape de leur répudiation. Ils ont reçu une puissance d’égarement qui leur fait confondre vérité et mensonges. C’est un premier jugement.

Eux d’ailleurs voit Dieu comme étant lui-même une forteresse imprenable, une puissance invincible, un état inatteignable et sans aucune faiblesse.

Alors que Dieu au contraire montre ses faiblesses et se fait vulnérable. Plus encore, il nous demande d’en faire nous-mêmes notre force (de sa vulnérabilité).

C’est en s’appropriant ses faiblesses à lui, que nous deviendrons forts.

Quelles sont ses faiblesses ?

Lisons Esaïe 53 qui nous montre le fils de l’homme.

1-L’humilité : «  Il s'est élevé… comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée »;

2-L’aspect modeste, qui n’attire pas l’admiration : «  et Il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n'avait rien pour nous plaire ».

3-L’Abandon par les siens : « Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas ».

4-L’humiliation : » C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié »

Et ce n’est pas tout,

5- un sacrifice permanent, car nous découvrons un Dieu souvent blessé, maltraité, victime et souffre-douleur, formant le réceptacle des actes injustes et portant le péché et la fautes des autres.

 

Esaïe savait très bien que cette faiblesse, lorsqu’elle est partagée, renvoie à la force de Dieu.

Il savait aussi que la plupart passeront à côté en refusant d’être faible et méprisé. Pourquoi ?

Parce qu’ils ne comprennent pas ce mystère. Ce mystère de l’agneau immolé ; de l’animal le plus faible destiné au sacrifice…cet animal que nous devenons en étant en accord avec Christ.

Au verset 1 Esaïe dit : « Qui a cru à ce que nous avons fait entendre, et à qui le bras de l'Eternel (la force) a-t-il été révélé? ».

Alors quand des croyants affirment et louent Dieu pour sa force, ils ne savent pas qu’ils adorent un autre dieu, qui se glorifie de ses conquêtes et de sa domination.

Ils ont beau lire et réciter :« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! », l’esprit appauvrit leur fait honte. Ils dénigrent les esprits qui se sont dépouillés de leur culture religieuse car au fond d’eux, ils ne croient pas que la faiblesse est une force.

Car notre Dieu est tout autre, caché dans tout ce que l’homme du commun rejette et fui ; caché dans l’agneau immolé. Oui, la mission de Jésus-Christ ne s’est pas arrêtée à la croix.

La vérité c’est que la force de Dieu prend forme quand l’agneau de Dieu immolé (Christ) règne dans l’agneau immolé que nous sommes devenus. Parce que ce nouvel agneau-là, c’est l’accord parfait et c’est la seule louange que Dieu souhaite.

Amen

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