457
Par Eric Ruiz
Je pense qu’il y a une immense confusion dans la notion d’évolution sociale. Les nations comme les temps de l’Église évoluent ensemble et en parallèle ; mais l’évolution spirituelle en Dieu, elle, est bien différente. Elle suit un tout autre chemin.
Prenons les nations : elles progressent en puisant leur culture dans
d’autres civilisations. Une civilisation ne naît pas de rien. Elle nait de
racines issues de civilisations antérieures.
Aujourd’hui en France, on voit pointer une nouvelle civilisation. Est-elle
vraiment si nouvelle que cela ? Alors que certains courants politiques et
idéologiques revendiquent un retour à nos racines judéo-chrétiennes.
Mais ces racines montrent encore des civilisations vivantes (le judaïsme
comme le christianisme sont des pratiques religieuses de nos temps modernes,
elles marquent encore notre culture).
Or, les racines des nations sont encore plus anciennes que cela. Elles
puisent dans des civilisations disparues.
Des historiens parlent de civilisation Sumérienne, Égyptienne, Assyrienne,
ou Maya… La Bible, elle, parle de la civilisation Babylonienne comme étant le
carrefour des civilisations ; puisque à Babel, les peuples ont été
dispersés avec des langues propres à chacune d’elles.
Mais de nos jours, ces civilisations n’existent plus. Plus personne ne vit
à travers ces pratiques ancestrales.
Pourtant, en ne regardant ces civilisations que d’un point de vue matériel
(les édifices, les objets, la langue, l’histoire) on oublie que les rites, les
dieux, l’idolâtrie, bref le côté spirituel a lui traversé les temps et les
continents pour venir jusqu’à nous, jusqu’à nos portes, s’introduisant dans nos
pensées et dans nos cultures.
La religion, possède ce côté spirituel. N’oublions pas qu’elle est le fondement des nations, en cela je n’invente rien.
Vous me direz : mais connaître cela va m’aider à quoi ?
Eh bien cela aide à comprendre comment évolue une nation et à fortiori
comment évolue une religion.
Et constat frappant, nous voyons une contre-histoire: la religion n’évolue
pas… parce qu’il
n’existe aucune religion nouvelle.
Toute religion
qui arrive avec un nouveau nom, un nouveau rituel fait du neuf avec de l’ancien.
Elle bâtit sur de vielles racines, de vieilles pierres, bref sur des ruines du passé.
Alors celles et ceux qui pensent avoir balayé les idoles de leurs vieilles
traditions en acceptant la foi évangélique, par exemple, font une grossière
erreur.
Les évangéliques pensent avoir balayés par exemple le catholicisme.
Mais ils ont toujours des vestiges de ce courant.
Ce n’est pas en brisant les statues, en changeant les cathédrales en temples,
en transformant l’homélie en sermon, en
remplaçant la messe par le culte, ou les prêtres par le pasteur ; ou
encore en abandonnant les vêtements ecclésiastiques au profit du costume
cravate, qu’on bannit le catholicisme.
Ils n’ont pas
jeté le médicament empoisonné, ils lui ont changé simplement la forme et la
couleur sous un bel emballage moderne.
Ils ont fait croire que la réforme avait tout changée, que Martin Luther,
père du protestantisme, avait fait un grand pas en avant, puis ensuite que le
courant méthodiste avait procédé à la même démarche innovante, comme celui des
baptistes, et ensuite celui des pentecôtistes.
On aurait gardé ce qui est bon et jeté ce qui est mauvais ?!!!
Les réformes de l’Église des nations, ont eu comme effet ce que le
développement durable fait avec les matières premières.
Elle les recycle. Les réformes ont recyclé plutôt qu’innové. L’Église des
nations montre un éternel recyclage.
« Il n’y a rien de nouveau sous le soleil » comme l’écrivait l’Ecclésiaste. « Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, ».
L’erreur, c’est toujours de croire que tous auraient mis une pierre
nouvelle à l’édifice pour qu’au final, on puisse retrouver la même religion que
celles des premiers chrétiens ; cette religion qu’ils avaient embrassé, au
1er siècle et qui provient directement de Jésus-Christ.
C’est une erreur qu’entretiennent les différents groupes chrétiens (comme
les autres d’ailleurs).
Ils veulent laisser croire à un renouveau qui n’est qu’un simple
remplacement, une simple substitution. Un véritable tour de passe-passe comme
la magie le ferait.
Le renouveau
spirituel des religions est une imposture.
Il n’existe pas. La matière première (qui a été jetée, mise à la poubelle)
est la même, de génération en génération et de nations en nations. C’est la
même pierre, le même fondement diabolique.
Maintenant, Dieu, par son fils Jésus-Christ n’est pas venu fonder une
nouvelle religion, une nouvelle matière première. Il n’est pas venu transmettre
un modèle non plus (non, il n’y a pas de modèle : l’Église n’est pas
Jérusalem ou Éphésienne ou Laodicéenne). Christ est venu poser une nouvelle
pierre, un nouveau fondement.
Il est venu annoncer que l’Église c’est le royaume de Dieu et que c’est une
volonté du ciel qui se fait sur la terre, comme elle est faite au ciel ;
et que seuls ceux qui ont le Saint-Esprit sont en mesure de faire cette volonté
et surtout de la vivre.
S’ils ont le Saint-Esprit, ils n’ont pas besoin d’un modèle ou qu’on leur montre comment faire, puisque le Père leur montrera en temps voulu.
Jésus a dit à Simon Pierre un mystère à cette occasion. Et ce mystère
embarrasse les religions parce que chacune d’elles pensent alors mettre la vrai
pierre à l’édifice.
Et cette pierre, en fait, crée le plus grand bazar qui soit, c’est une pierre d’achoppement, elle fait trébucher, c’est une pierre de scandales, car elle n’amène que la discorde, la haine et la guerre parce que chacun à son point de vue sur la pierre de l’Église ; et ce point de vue est humain, charnel… pire encore, il est induit par des incrédules qui ont dans la réalité rejeté la vrai pierre.
Simon Pierre dans sa première épitre le confirme ainsi : « Mais, pour les incrédules, La pierre qu'ont rejetée ceux
qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle, et une pierre
d'achoppement et un rocher de scandale; ils s'y heurtent pour n'avoir pas cru à
la parole, et c'est à cela qu'ils sont destinés. »
Ils se heurtent sans cesse à la
vraie pierre ; c’est-à-dire que leur incrédulité les amènent à chaque fois
à trébucher sur ce passage de Matthieu 16 :18
« Et moi, je te dis que tu es Pierre, et
que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des
morts ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du Royaume
des cieux; et tout ce que tu auras lié sur la terre, sera lié dans les cieux;
et tout ce que tu auras délié sur la terre, sera délié dans les cieux ».
La
pierre qui a été donnée à l’apôtre Simon Pierre, qui peut la posséder
réellement ?
Surement pas un chef religieux, (on vient de le voir, il l’a rejette au contraire). Elle ne peut donc être attribuée par un concile ou par une quelconque ordination religieuse.
Cette pierre est précieuse.
Elle est précieuse spirituellement parce que Jésus-Christ
est la pierre angulaire avec laquelle il édifie les apôtres et les prophètes
(Éphésiens 2 :20).
C’est encore et toujours le même principe : Sans l’huile, sans le Saint-Esprit en soi, on ne peut recevoir cette pierre.
L’apôtre Simon Pierre, le dit dès le début de son
épitre qu’il destine « à ceux qui sont étrangers et
dispersés…élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit ».
Ce n’est même pas Simon Pierre qui transmet cette pierre précieuse ; c’est la sanctification de l’esprit. Sanctifier qui signifie mettre à part. L’Esprit met à part les élus parmi ceux qui ont été dispersés.
Et puis cette pierre est précieuse sur le plan terrestre ; j’en ai déjà parlé autrefois c’est le jaspe, la première pierre, parce qu’elle est le premier fondement de la muraille de la nouvelle Jérusalem. Cette nouvelle Église qui descend du ciel, c’est-à-dire : qui vient par l’Esprit.
Alors maintenant, cette pierre précieuse ne
peut arriver qu’après un temps de destruction et de dispersion, comme les épitres de Simon
Pierre l’attribuent (pas un temps de réforme, non jamais)… Donc la pierre est
attribuée après une violence exercée par Christ lui-même sur la fausse église.
Cet acte violent fait fuir le mercenaire et disperser les brebis (Je fais le lien, là avec mon dernier message sur « charlatans et mercenaires dans les assemblées »).
Quand Christ vient avec l’épée, c’est pour
ensuite créer son Église, c’est pour montrer la pierre précieuse du fondement à
ceux qui auront confessé son nom, malgré la forte adversité.
Il vient avec son fouet pour chasser les
marchands du temple. Parce que ce sont des temples faits de main
d’hommes. Et ils ont toujours eu cette même caractéristique décadente : Jésus
le dit de façon clair dans Jean 2 : 16 : « ne faites pas de la maison de
mon Père une maison de trafic. ».
Ensuite Jésus sortant du temple de Jérusalem dit à ses disciples: » Voyez-vous tout cela? (en montrant le temple) Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. »
C’est lui, Christ, qui renverse les temples
comme c’est lui aussi
qui relève l’édifice et qui choisit à qui il va donner la pierre pour le faire
avec lui. Personne d’autres que le Père le sait.
Il n’y a pas de passation naturelle ni de
transmission religieuse entre les uns et les autres.
Il y a une élection faite par Christ.
Regardez les 7 Églises de l’Apocalypse (que
l’on trouve dans les chapitres 2&3). Elles sont toutes tombées sauf une.
Aucune d’entre les six ne pouvait recevoir la
pierre angulaire parce que
*la première a oublié l’amour de sa jeunesse
(son premier amour),
*la deuxième a montré des croyants déguisés en
saints alors qu’ils ne cesse de calomnier les autres ;
*la troisième a été qualifiée de « trône
de satan » ;
*la quatrième, une prophétesse enseignait et
séduisait les serviteurs pour les pousser à pécher ;
*la cinquième a été qualifiée de « morte »
car elle n’a pas gardé ce qu’elle a reçu au départ ; *Quant à la septième,
elle a été jugée « tiède, malheureuse, misérable aveugle et nue ».
**Seule la sixième, elle, a plu à Dieu.
Pourquoi ?Qu’avait-elle de plus que les autres ?
En fait, elle avait moins que les autres… parce qu’on la regardait comme insignifiante. Elle n’attirait pas les regards. On l’a trouvé « sans puissance ». Et pourtant, c’est elle qui a gardé sa parole ; c’est la seule qui n’a pas renié son nom. Elle a reçu la couronne de persévérance parce qu’elle n’a pas renié Christ quand les tribulations sont venues.
Et c’est la seule où l’on fera venir vers elle,
celles et ceux qui se disent croyants pour se prosterner à ses pieds et
connaître qu’elle est aimé de Dieu.
Et cette petite Église d’apparence chétive et dispersée, mais tellement persévérante « sera gardée aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre » (cela ne vous fait-il pas penser à notre heure ?).
Vous voyez cette église, elle est comme le fils de Dieu, elle nait dans l’anonymat. Elle n’a pas un nom connu. La religion la trouve inintéressante car elle règne sur rien. Son royaume ne se voit pas. Elle est comme ces disciples que Jésus avait envoyé par deux dans les maisons.
Il n’y a que l’amour fraternel qui la distingue, cet amour
qui se lit dans son nom : Philadelphie.
Philadelphie nommée aussi autrefois « Porte de
l’Orient » Est-ce un hasard si le texte biblique nous dit qu’une
« une porte ouverte, a été mise devant elle que personne ne
peut fermer » ?
Eh oui, l’amour fraternel possède la clé du Royaume, elle ouvre la porte du salut, elle délie sur terre et dans le ciel ceux qui ont été prisonniers du mal.
Cette Église nouvelle c’est les prémices d’une nouvelle civilisation. Elle se forme d’abord cachée en Christ. Puis seconde étape elle se verra aux yeux de tous.
L’apôtre Simon Pierre parle de cette première
étape dans son épitre.
« Approchez-vous de lui, pierre
vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse
devant Dieu; 5 et
vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison
spirituelle (lorsqu’on s’édifie, on forme une
Église), un saint
sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par
Jésus-Christ. ».
Avez-vous remarqué que cette maison spirituelle est constituée de sacrifices saints offerts. Vous avez sacrifiés des victimes spirituelles ; c’est-à-dire : vous vous êtes concrètement écartés des idoles, et des mensonges et des calomnies proférés autour de vous et sur vous.
Simon Pierre au chapitre 2 verset 10 dit une chose tellement
contradictoire : « vous qui autrefois n'étiez pas un peuple,
et qui maintenant êtes le peuple de Dieu »
Il est en train de leur dire que maintenant en étant dispersé dans toute l’Asie
mineure des croyants forment réellement le peuple de Dieu.
Autrefois, ils étaient rassemblés dans le même lieu, priant
ensemble, louant Dieu ensemble mais sans la miséricorde de Dieu, alors que
maintenant dispersés ils la reçoivent.
Ils forment une Église véritable en étant éloigné les uns
des autres.
Si quelqu’un s’adressant à vous, vous dit cela, vous rirez de son incohérence, pour ne pas dire de sa folie ; mais c’est Simon Pierre qui le dit. Pourquoi ?
Parce qu’à ce moment-précis le lien qui les unis tous, les
uns aux autres n’est autre que Christ.
L’Eglise ressemble à une femme, à une épouse qui n’est pas
resplendissante par son apparence, (on ne la remarque pas, elle n’a pas mise de
robe de mariée, elle ne porte pas ses plus beaux atouts). Mais cette épouse se
voit intimement par « la parure intérieure et cachée dans le
cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand
prix devant Dieu. » (1
Pierre 3 :4)
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire