dimanche 1 août 2021

LA MEDITATION DE LA PAROLE : LE VRAI DU FAUX

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Par Eric Ruiz

Les œuvres du Saint-Esprit sont décidément bien différentes des œuvres humaines, charnelles et bien-sûr religieuses.

Exemple d’une œuvre charnelle :

On entend souvent comme une loi, comme un devoir obligatoire dans les assemblées : « Vous devez méditez la parole ! Vous devez absolument méditer la parole !».

Méditer : veut dire réfléchir longuement sur quelque chose ;

Et le reflexe que l’on souhaite provoquer c’est celui d’ouvrir sa Bible, de lire un ou plusieurs versets, et de remercier Dieu pour cette lecture qui bien souvent, doit nous pousser à l’adoration.

Par exemple, un verset qui revient fréquemment (c’est Jésus-Christ qui parle) :« Je suis le chemin, la vérité la vie ».

Que cherchent à provoquer en nous, ceux qui enseignent ce genre de méditation ?

Ils veulent que vous réfléchissiez… mais que vous réfléchissiez d’une certaine manière, en vous souvenant de ce qu’ils vous ont appris au sujet de ce verset : que Jésus, le Fils de Dieu, « l’Homme Dieu » est le seul chemin, la vérité et la vie.

Ils vous font adorer bien souvent la créature plutôt que le créateur. C’est très subtil, mais en mettant l’image de Dieu au-dessus de l’Esprit, ils vous font adorer l’image, l’homme. Et par conséquent indirectement, ils vous maintiennent dans un schéma ou vous adorerez un prédicateur, un pasteur, un prophète homme, femme au lieu du Saint-Esprit.

Un autre verset qui sert à la méditation : Hébreux 11 :1 : « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas ».

Là aussi, la réflexion est orientée et même manipulée pour que la foi devienne une technique, et la technique devienne une habitude afin d’obtenir ce qu’on désire.

La foi sert alors à la convoitise. Pourtant le contexte d’Hébreux 11, nous montre plutôt le sacrifice agréable à Dieu qui déclenche la foi juste, comme la crainte respectueuse de Noé a sauvé sa famille.

Pour ma part, je dois reconnaître que je ne ressens plus aucune envie de méditer en me souvenant de ce que j’ai appris des autres. J’ai brisé ces habitudes.

Et, par conséquent, je ne ressens pas l’obligation d’ouvrir ma Bible systématiquement pour méditer ; En tous les cas je ne l’ouvre pas pour me dire : Il faut que je réfléchisse un moment sur un verset,  j’ai médité ce matin, je le ferai ce midi puis ce soir.

Mais, à contrario, je dois avouer que je passe un temps fou à méditer… et la nuit comme le jour.

Même en dormant je médite sur les choses de Dieu. Au réveil, j’en prends conscience, je réfléchi et je prends des décisions.

Je ne suis pas en train de me vanter, de me faire plus pieu que les autres, c’est un constat que je fais, car je ne recherche pas la méditation pour la méditation, je la vit c’est tout. C’est comme si on me demandait : « quand respires-tu ? », je ne masque rien et je n’amplifie rien, méditer fait partie de ma nouvelle nature.

Qu’est-ce que méditer, alors ?

Méditer, c'est d'abord s’arrêter un moment de parler, de manger, d'agir, c'est se placer dans un état de calme, propice à la réflexion (on ne peut méditer dans l’énervement et la colère, par contre on peut méditer même dans le bruit).

Méditer demande que nous soyons intérieurement dans le calme. L’extérieur importe peu.

On peut méditer au milieu d’une foule, dans les transports, au volant d’une voiture, même devant les images d’un écran de télé.

Je me rappelle le témoignage d’une personne qui s’était convertie à Christ en regardant une émission sur le New-âge.

Et pour moi, le film The vow ( « Je te promet ») a été le déclencheur, la prise de conscience de l’abnégation divine ; par le fait de ressentir la souffrance que Dieu a pour ses enfants rebelles et son désir le plus cher de nous reconquérir.

Cela m’a permis de percevoir que Dieu ressent les mêmes sentiments que ceux d’un homme qui n’est plus reconnu par la femme de sa vie parce qu’elle est devenue amnésique, et qui va passer son temps, en multipliant les signes et les gestes délicats, à reconquérir le cœur de sa bien-aimée.

Ce qui me fait dire concrètement, que méditer la parole consiste à replacer dans la réalité ce qui est dit avec ce qu'on vit personnellement, en vue de prendre une décision.

C'est se parler à soi-même, se poser les questions : est-ce que je mets vraiment la parole en pratique ? Est-ce que je ne me borne pas simplement à l'écouter ? Est-ce que je ne me trompe pas moi-même avec des raisonnements faux ?

En quoi ce que je reçois peut m’aider à vivre plus consacré, à comprendre mon état d’âme ?

Ensuite au sortir de la méditation, c'est faire un acte de foi.

Car le but de toute méditation de la parole est qu'il y ait en nous la même pensée qu'en Jésus-Christ.

La méditation rejoint sur bien des points la prière. Se mettre à part, se poser des questions comme si on les posait aussi à Dieu (aide-moi à penser comme tu penses); Et ensuite agir en ayant conscience que Dieu nous a répondu, en ayant une pensée différente… mais qui est celle de Jésus-Christ.

En fait la méditation, Jésus-Christ, comme ses apôtres, n’en ont jamais parlé dans ces termes.

Vous ne trouverez rien qui évoque ce mot « méditer » dans le nouveau testament. Pourquoi ?

Est-ce un oubli ou bien une erreur de traduction ?

Ni l’un, ni l’autre, car en fait, ce mot correspond à un état intérieur ; et cet état est décrit par Paul dans l’épitre aux Philippiens chapitre 2 verset 5, il nomme cet état : SENTIMENT  « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, ».

Que devons-nous ressentir dans nos cœurs? Quel état de conscience devons-nous avoir ? Quelle perception juste devons-nous acquérir ?

Dans la lettre des Actes, Luc nous dit : nous devons avoir « des sentiments nobles » ; dans la lettre aux Romains, ce sont « des sentiments modestes » ou d’avoir « les mêmes sentiments les uns avec les autres » ; Pierre, lui, insiste dans sa première épitre sur « les mêmes sentiments pleins d’amour fraternel, de compassion, d’humilité ».

Et quels sont ces sentiments que Paul nous dit de rechercher dans sa lettre aux Ephésiens par la méditation ?

Paul dans la même lettre, toujours au même chapitre 2 nous les énumère à partir du verset 3:

« Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes » et au verset 4 : « Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. ».

Or, il faut l’admettre, ce qui est communément pratiqué c’est plutôt, d’ouvrir sa Bible, de lire quelques versets et de finir par prier : «  merci Seigneur parce que tu me béni », (en pensant que nous ne sommes heureusement pas comme les autres qui sont eux, aveuglés et perdus).

Rappelons-nous que béni, « berak » a ce sens en hébreu, celui de s’agenouiller, de descendre sur ses genoux.

Or, leur méditation ne fait que de se grandir, de s’élever au-dessus des autres et ce sont des sentiments diaboliques qui sortent de leur bouche, alors.

La méditation peut donc s’avérer être négative, elle devient un moyen d’augmenter ses sentiments de supériorité, d’orgueil, de suffisance.

A l’extrême, exciter par les démons, ces pensées serviront aux complots aux stratégies de divisions ou d’oppression contre ses frères et sœurs.

C’est de cette méditation-là que Paul met en garde les Ephésiens :

« Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d'impureté jointe à la cupidité ».

Et Paul réitère avec les  Philippiens : « Car je n'ai personne ici qui partage mes sentiments, pour prendre sincèrement à cœur votre situation;21tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ »

 En continuant à lire la deuxième épitre aux Philippiens,  Paul revient sur l’exemple de Jésus-Christ.

Il écrit qu’il « s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; 8et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix ».


Oui, vous l’aurez sans doute compris comme moi, Jésus était dans la méditation et la prière, lorsqu’il s’est mis à part dans le jardin de Gethsémané, la nuit précédant son arrestation.

Il méditait dans le but d’être obéissant jusqu’à la mort, dans le but de garder ce sentiment d’humilité, cette forme de serviteur jusqu’au bout, sans donner prise à une méditation charnelle qui veut que l’on soit au-dessus des autres.

Et il avait besoin aussi de ses frères pour veiller à se maintenir ensemble dans cet état de soumission, et d’avoir les mêmes sentiments les uns avec les autres.

La méditation ne devrait servir qu’à retrouver l’unité collective en Christ.

Alors, je reviens sur l’ambiance de la méditation.

Pour donner un exemple qui choquerait ceux qui ont l’esprit religieux.

Je suis affirmatif, on peut méditer partout et à partir de n’importe quoi, un livre que l’on lit, une émission de radio ou une musique que l’on écoute, devant n’importe quoi, même devant un spectacle; et peu importe le type de spectacle. Une scène peut vous émouvoir et toucher vos sentiments et vous faire réaliser ce qu’est le don de soi ; et vous faire réfléchir sur où en êtes-vous dans votre vie sur vos renoncements.

On est là, en pleine méditation ; et je dirai peu importe où, combien de temps et avec quoi cela se fait ;

Dieu choisit les choses folles de ce monde, les choses que l’on considère comme vils et méprisables pour en tirer gloire.

L’esprit religieux trouvera toujours un lieu plus saint, un moment plus propice ; et une attitude plus élévatrice : comme rechercher des sensations les yeux fermés, le regard dans le vide et la Bible à la main… mais quelle fausse humilité !

Le regard dans le vide, c’est une méditation qui cherche la paix certes, mais par des techniques corporelles. C’est vrai le regard a une grande importance, mais pas du tout par une technique à adopter.

Un des très rares versets de l’Ancien Testament traduit avec le mot méditation nous montre la place du regard: Psaume 149 :148 : « je devance les veilles, et j’ouvre les yeux pour méditer ta parole » ;

Tiens bizarre : on ne ferme plus les yeux pour méditer, mais on les ouvre, au contraire. Encore un préjugé qui tombe.

Ensuite ouvrir les yeux à n’importe qu’elle heure de la nuit, c’est cela devancer les veilles ; puis, il n’est pas question d’avoir forcément un manuscrit entre ses mains puisque la parole arrive, par l’esprit, dans les cœurs, dans les pensées.

L’attitude juste c’est d’avoir les yeux ouverts certes, mais pour veiller.

C’est ce que reprochait Jésus dans le jardin de Gethsémané, à ses disciples, c’est qu’ils ne veillaient pas avec lui. Ils n’avaient pas comme lui les yeux ouverts.

Et pour avoir les yeux ouverts, nous devons regarder comme Dieu regarde.

A nous humain, pécheur, il nous demande d’aller voir sous le tapis si nous n’y a avons pas laissé de la saleté cachée, celle-là même qui aurait dû être brulée et exterminée.

Si Pierre, Jacques et Jean étaient venue veiller avec Jésus, dans cette fameuse nuit à Gethsémané, ils auraient vu qu’ils se considéraient encore supérieurs aux autres et donc qu’ils voyaient Jésus comme un roi et non un comme un simple serviteur obéissant jusqu’à la mort, jusqu’à la crucifixion.

Et cela aurait même changé les circonstances de l’arrestation.

Un des trois disciples en méditant avec Jésus, n’aurait pas sorti son épée pour couper l’oreille du souverain sacrificateur, qui venait arrêter le fils de Dieu.

En méditant je me suis aperçu aussi, qu’une tristesse m’envahissait parfois. Que la joie n’était pas forcément au rendez-vous.

Pourquoi, et par qui étais-je attristé ?

Aujourd’hui je sais que des images arrivent en leitmotiv. Ces images évoquent les nombreux temps de malheurs, les deuils, les souffrances dues aux captivités, mais aussi aux liens que nous nous faisons à vouloir nous entêter dans nos mauvaises convictions. Et cette méditation-là, le Psaume 137 l’évoque si bien,

Verset 1 : "Près des fleuves de Babylone, là–bas, nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion".

Jésus n’a-t-il pas lui aussi eut cette tristesse le poussant aux larmes à Gethsémané ?

Il « commença à éprouver de la tristesse et de l’angoisse » et il confessa que « son âme est triste jusqu’à la mort »,

Son âme était triste, pas parce qu’il devait obéir jusqu’à la mort, mais bien parce qu’il se souvenait de Sion, abandonnée à elle-même ; il se souvenait des cris de détresse de sa bien-aimée. Il se souvenait comme un fiancé se souvient de celle qu’il aime mais qui s’est livrée à un autre. Cette fiancée, Sion, a tant besoin de lui, de sa consolation. Et c’est cette consolation que Jésus préparait en se livrant à la mort pour elle. Il tenait enfin sa vengeance. Et cette vengeance : C’est l’esprit de consolation qui allait venir… grâce au ressuscité, grâce à sa résurrection.

Alors, mes frères, mes sœurs, mes amis, chassons de notre vie les fausses méditations, celles qui ne flattent que notre égo ; et acceptons celles qui arrivent n’importe quand, n’importe où, en utilisant parfois un support méprisable… parce que rien dans ce monde ne peut nuire à notre saint désir de retrouver la pensée de Jésus-Christ, ses sentiments nobles, remplis de modestie et d’humilité ; ces pensées qui permettent de retrouver l’unité collective du corps de Christ.

« Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment » Paul dans 1Corinthiens 1 :10.

Méditer ne doit avoir qu’un seul objectif pour chacun d’entre nous : retrouver notre place dans le corps de Christ. Et cette place commence par avoir un même sentiment dans le Seigneur.

Amen

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