dimanche 15 août 2021

APOSTASIE & PASS SANITAIRE

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Par Eric Ruiz

 

Encore une fausse croyance dans les milieux religieux : c’est la croyance au communautarisme.

Ce mot « communautarisme » est assez récent puisqu’il n’a été évoqué fréquemment qu’à partir des années 90 à la suite de la formation de l’Europe en tant que Communauté Européenne. 

Mais ce mot est employé le plus souvent avec des connotations négatives puisqu’il rejoint le séparatisme. Le groupe ainsi constitué est pointé du doigt par sa vocation à se séparer des autres, en valorisant ses différences avec la société ou la république. On parle d’ailleurs, depuis les attentats en France, du séparatisme islamique.

Eh bien, le séparatisme existe dans d’autres religions, lorsqu’elles ne cessent de monter en exergue leur sanctification. Ceux qui se sanctifient alors, se séparent des choses du monde et excluent les autres, les païens, ou les mécréants.

Se séparer du péché revient ainsi à se séparer aussi des pécheurs.  

Le communautarisme religieux fait de même par le fait de croire que Dieu se rangerait derrière un seul peuple et ses héros ;

Croire qu’il faut tous se rassembler derrière la même bannière religieuse ; Comme si Dieu avait déjà choisi ses élus.

Le communautarisme amène à développer une pensée unique.

Par exemple : en temps de guerre, beaucoup vont identifier l’ennemi et se œuvres comme inspiré du diable. Ils vont à l’opposé identifier le pays des pacifistes (qui, eux, ne demandaient rien au départ), comme des gens bienveillants;

De la même manière, ils vont en temps d’occupation identifier les résistants comme faisant parties des gens courageux et intègres ; et par opposition, ils vont voir les soumis comme des moutons peureux, d’où sortiront les futurs collabos.

On cherche dans tous les cas à placer une étiquette sur les groupes.

Les uns se sont les justes, les gentils à qui on a tout pris et les autres ce sont les nantis, sans cœur et sans courage qui s’emparent des biens et des libertés.

En août 2021, deux grandes communautés, avec deux grandes bannières se dessinent nettement.

1ère bannière :

On considère que ceux qui obéissent à un pouvoir dictatorial sont aux ordres des méchants.

Ceux qui résistent et s’opposent à la dictature tyrannique sont aux ordres de la justice.

 

2ème bannière :

On considère que ceux qui combattent au nom de la santé et de la vie d’autrui sont animés par l’amour d’autrui ; par contre ceux qui refusent de se soumettre à des lois sanitaires (aussi liberticides soient-elles, mais salvatrices), agissent en criminels.

Derrière quelle bannière un croyant doit-il se rassembler ? La première ou la deuxième ?

Je dirai, derrière aucune bannière de ce genre ; car en fait dans tous les cas, on se place derrière une bannière religieuse, puisqu’on place Dieu et sa justice, là où il nous arrange le mieux ;  

La chair, l’homme naturel cherche à s’identifier toujours au groupe ayant l’apparence des plus faibles, celui des opprimés, celui qui a moins et qui aurait mérité plus.

Un autre exemple : Quand les membres d’une Église se font attaqués dans un pays d’Afrique, quand une cathédrale brûle à Paris, quand des lois empêchent des croyants de se réunir dans un lieu de culte, quand des étrangers se font expulser de leur pays, la communauté des croyants y voit l’œuvre de l’ennemi.

Pas grand monde va se poser la question, pourtant vitale : «  Et si c’était la volonté de Dieu que les choses se fassent ainsi…dans le but de nous faire réaliser notre apostasie ? »

L’apostat : c’est celui ou celle qui a renier sa foi. Et la racine grecque du mot apostasia, c’est « apostasion » qui signifie : lettre de divorce, répudiation.

Cela veut dire que là où la majorité voit une injustice, il se passe souvent dans la réalité une répudiation.

Je pense que vous voyez bien-sûr où je veux en venir avec la situation dans laquelle nous vivons avec le coronavirus.

Les uns pensent exercer une justice en acceptant le pass sanitaire, parce qu’il contribue à sauver des vies ; et les autres pensent le contraire que le pass sanitaire : c’est la privation de nos libertés et la soumission à un état proche de la dictature.

Et le séparatisme est évident : les deux groupes s’opposent violemment, armes à la main revendiquant chacun un droit supérieur à l’autre, parce que chacun se croit dans la vérité.

Qui a raison et qui a tort ? C’est à la fois une fausse et une très mauvaise question.

Car, il y a toujours eu pour chaque groupe antagoniste (qui s’affronte) de bonnes et de justes raisons pour défendre leur combat.

Et puis regardons un peu le passé, les Allemands qui combattaient la France en 1940, n’étaient pas pires ou meilleurs que nous, comme le chantait Jean Jacques Goldman (« Né en 17 à Leidensdat »).

Il finit d’ailleurs sa chanson sur ces mots : « Et qu’on nous épargne à toi et moi, si possible très longtemps d’avoir choisi un camp ».

L’apparence a toujours fait de ceux qui résistent : des héros et de ceux qui suivent comme des moutons, des gens ordinaires, manipulés.

Mais Jésus-Christ, n’a-t-il pas mis tout le monde au même niveau ?

Pour lui il n’y a aucune différence. Il n’y a qu’un seul groupe de moutons, un seul troupeau.

 

Jésus était « rempli de compassion » en voyant devant lui une foule rassemblée « comme des brebis languissantes et abattues n’ayant point de berger ». (Matthieu 9 :36)

 

Alors, y aurait-il forcément un groupe plus inspiré que l’autre ? Et ne serait-il pas celui qui rassemblent le groupe de croyants auquel chacun se réfère ? (allons donc !)

La bannière de Bethel, celle de la maison de Dieu serait-elle la vérité ?

Or, cette bannière n’est plus depuis longtemps révélatrice de la pensée de Dieu, car c’est justement bien là que l’on remarque toutes ces « brebis languissantes et abattues n’ayant point de berger ».

Pourtant avec le Dieu de la Bible, les choses semblent aller dans ce sens, dans le sens d’un troupeau rassemblé derrière la bannière de la foi.

Le peuple d’Israël était rassemblé, chacun sous la bannière de sa tribu…Or, je dis bien : les choses « semblent » aller dans ce sens… parce qu’il en est, dans la réalité, bien autrement.

Prenons le cas de Josué succédant à Moïse pour entrer en terre promise.

-Si on regarde du point de vue des Cananéens ;

Quand Josué avec Israël est venu s’emparer des villes, à l’ouest du Jourdain. La très grande majorité des autochtones voyait cet envahisseur comme leur ennemi juré.

L’envahisseur venait leur prendre leur terre natale, leur maison, leurs biens, leur bétail et leur or ; tout ce qu’ils avaient obtenues par leur travail, par la sueur de leur front. Quelle injustice ! Leur résistance semblait tout à fait juste, en tous les cas légitime.

-Si l’on regarde maintenant du point de vue des Hébreux : Ils venaient simplement reprendre la terre promise à Abraham et à sa descendance par l’Éternel Dieu; Cette terre qui étaient à eux à l’origine et que Dieu leur avait promis. Leur combat était lui aussi légitime et honorable.

Pourquoi alors, l’Éternel, le Dieu de paix ne les a-t-ils pas inspiré à négocier, plutôt qu’à s’entretuer ? Pourquoi ne les a-t-il pas inspiré à chercher un terrain d’entente avec les rois cananéens, pour qu’ils puissent vivre tous les deux dans une respectueuse cohabitation ?

Et je réponds par une autre question : Et si Dieu, l’Éternel  regardait, lui, très différemment ? Car n’oublions pas qu’il ne regarde pas à l’apparence mais au cœur.

Je rappelle une chose : Dieu veut que chacun arrête de penser comme le diable ; par conséquent que chacun arrête de penser qu’il est derrière la bannière des plus inspirés, des plus bénis, des plus saints.

Chaque Hébreu comme chaque Cananéen devaient se poser la question vitale pour lui-même :

« Et si c’était la volonté de Dieu que les choses se fassent ainsi…dans le but de nous faire réaliser notre apostasie ? ».

Auparavant, il n’y a eu que Josué et Caleb qui se sont posés cette vraie question de manière profonde.

Les autres en restant superficiels ont laissé monter en eux l’esprit de rébellion. Ils se sont opposés à entrer en Canaan et ils ont été éliminés. Ils sont morts dans le désert, et n’ont pas franchi la frontière du Jourdain.

Et du coté des Cananéens… Apparemment il ne faisait pas bon à être habitant de Jéricho quand Josué arriva avec ses troupes.

Étaient-ils tous maudits, alors ?

Non, la ville des palmiers, comme son nom Jéricho l’indique, était arrosée spirituellement par une eau céleste.

Qu’ont fait les habitants de cette eau ? Ils l’ont rendu impur par leurs actes, sauf, une prostituée, Rahab, qui s’était posée la question de l’apostasie, pour elle.

Elle a répondu à la question en ouvrant sa porte aux deux éclaireurs hébreux, elle les a caché, protégé, puis les a aidé à fuir les soldats en les faisant descendre par la fenêtre de sa maison, pour éviter qu’ils se fassent tuer.

Pourquoi a-t-elle fait cela ?

Parce qu’elle connaissait l’histoire de l’exode de ce peuple et elle avait foi dans le Dieu de Josué. Et c’est sa foi mise en pratique qui l’a sauvé elle et toute sa famille.

Et pour Josué et son peuple, alors, les choses ont-elles été plus faciles ?

Non pas du tout, il leur a fallu la foi pour qu’au bout de 7 jours et au son des trompettes les murs de Jéricho s’écroulent.

Et tous les gens d’Israël ont-ils été bénis parce qu’ils étaient du côté des vainqueurs ?

Là, non plus.

L’hébreu Acan, lui, n’a pas réalisé qu’il faisait fausse route. Acan, porte bien son nom puisqu’il signifie en hébreu : « il a causé du trouble ».

Acan n’a pas pris conscience de son apostasie.

Acan, fils de Carmi de la tribu de Juda a désobéi à Josué. Il a causé du trouble parce qu’il a convoité le butin gagné sur l’ennemi. Il s’est emparé de choses dévouées par interdits comme une partie du butin de Jéricho ; et résultat : trente mille hommes prirent la fuite, ensuite devant l’ennemi et 36 hommes périrent dans les combats à cause de lui, contre le roi d’Aï.

C’est alors que Josué, après avoir déchiré ses vêtements en signe de détresse et d’humiliation posa une question à Dieu très révélatrice : «  Ah Seigneur Éternel, pourquoi as-tu fais passer le Jourdain à ce peuple pour nous livrer aux mains des Amoréens et nous faire périr ? »(Josué 7 :7).

La réponse se trouve dans sa question :

Parce qu’il y a justement un peuple infidèle parmi vous qui veut votre perte et qui est semblable aux Amoréens et qui finira comme beaucoup d’entre eux, exterminés.

Une partie de Juda était donc réellement dans l’apostasie.

Si bien, qu’il n’y a pas eu que les habitants de Jéricho qui furent anéantis, mais aussi ceux qui avaient renié leur foi parmi Juda. Et  les œuvres d’Acan démasquées, il fut lapidé, lui et sa famille par les autres hébreux.

Avec Dieu, il faut le reconnaître tout n’est pas à sens unique. Il n’y a pas d’un côté un peuple élu et de l’autre un peuple maudit. Sa justice se révèle dans les combats.

Il faut être spirituellement prêt pour ne pas tomber dans les combats, d’un côté comme de l’autre.

Or, aujourd’hui les choses sont exactement comme elles étaient au temps de Josué. La colère de Dieu ne tombe pas seulement sur Acan et sa tribu, elle tombe aussi sur ceux qui estiment aujourd’hui que leur point de vue est éclairé. Ils sont si sûrs d’eux-mêmes, si convaincu de connaître la vérité sur ce qui est juste et bien de faire face au pass sanitaire.

Comme je le disais un peu avant : tout le monde est persuadé de suivre le bon troupeau.

Mais Jésus-Christ casse encore les concepts. Il ne va dans le sens de tout le monde, ni dans le sens de la bien-pensante loi religieuse.

Il avertit le troupeau : «  je serai pour vous tous, cette nuit une occasion de chute…Vous serez tous scandalisés, car je frapperai le berger et les brebis seront dispersées ».

Pourquoi le fils de l’homme disperse-t-il au lieu de rassembler ?

Parce que les moutons se sont rassemblés derrière des mauvais bergers, des mercenaires. Les troupeaux suivaient aveuglément des aveugles.

Et Pourquoi le faisaient-ils ?

Parce qu’ils ne se sont pas préparés à affronter les combats. Alors ils sont devenus apostats et ont rompu leur alliance avec Dieu.

Pourquoi ont-ils méprisé le message du messager (à l’époque c’était Josué) ?

Parce qu’ils sont devenus sourds et aveugles à la foi.

Tout le monde a des oreilles mais qui entend, qui comprend ce que dit l’Esprit ?

Le verset d’Apocalypse 2 :29 résonne à travers tous les âges : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises! ».

Or, il est impossible à un homme d’avoir des oreilles qui entendent la révélation si le mal demeure en lui ; Et Jésus-Christ devient alors un objet de scandales, une occasion de chute pour celui ou celle qui se trouve du côté des dispersés, alors qu’il se croyait gardé au meilleur endroit.

Il a été chassé du temple comme Jésus l’a fait avec les marchands véreux et toutes leurs brebis qu’ils vendaient.

Dieu voulait que l’on se souvienne de ce qui s’est passé pour Acan.

La vallée où il fut lapidé porte le nom de vallée d’Acor : « vallée des tourments, vallée des afflictions ».

Dieu a remplacé la bannière de la foi par celle des tourments et des afflictions, dans le but  de nous faire réaliser notre apostasie. Car, cette vallée qui existe toujours est en réalité un énorme trou, un gouffre. L’apostasie nous amène dans un gouffre, un trou sans fin où règnent tourments et afflictions.

Donc pour en revenir au pass sanitaire, pour ou contre ?

Le vrai combat à mener n’est pas celui des hommes ; ce n’est pas un combat d’idées ; c’est un combat d’esprit.

La bannière à suivre est celle de l’esprit ; et la bannière à éviter est bien-sûr celle des idées.

« Les brebis, les moutons entendent la voix du bon berger et elles le suivent ». Elles ne suivent pas un homme et ses idées, mais une voix, une voix intérieure qui est reliée à l’Esprit saint.

Dans les faits : si vous êtes rebelles à la vérité et que vous obéissez à l’injustice alors, vous manifesterez de l‘irritation, de la colère et un esprit de dispute vous animera.

C’est Paul qui le dit dans Romains 2 :8

En clair, l’esprit de dispute, l’amertume aussi (le zèle amer) montrera que vous n’avez pas la pensée et les sentiments qui étaient en Christ, et que vous mentez contre la vérité.

Tout ce que vous ferez alors engendrera du désordre, du trouble (comme Acan).

Mais si vous avez les mêmes sentiments que ceux qui étaient en Christ, alors, l’esprit vous inspirera quoi faire.

Il vous montrera comme à Jéricho, comment, de quelle façon prendre possession de votre héritage.

Amen

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