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Par Eric
Ruiz
Encore une fausse croyance dans les milieux religieux : c’est la croyance au communautarisme.
Ce mot « communautarisme » est assez récent
puisqu’il n’a été évoqué fréquemment qu’à partir des années 90 à la suite de la
formation de l’Europe en tant que Communauté Européenne.
Mais ce mot est employé le plus souvent avec des
connotations négatives puisqu’il rejoint le séparatisme. Le groupe ainsi constitué est pointé du doigt par
sa vocation à se séparer des autres, en valorisant ses différences avec la
société ou la république. On parle d’ailleurs, depuis les attentats en France,
du séparatisme islamique.
Eh bien, le séparatisme existe dans d’autres religions, lorsqu’elles
ne cessent de monter en exergue leur sanctification. Ceux qui se sanctifient
alors, se séparent des choses du monde et excluent les autres, les païens, ou
les mécréants.
Se séparer du péché revient ainsi à se séparer aussi des
pécheurs.
Le communautarisme religieux fait de même par le fait de
croire que Dieu se rangerait derrière un
seul peuple et ses héros ;
Croire qu’il faut tous se rassembler derrière la même bannière religieuse ; Comme si Dieu avait déjà choisi ses élus.
Le communautarisme amène à développer une pensée unique.
Par exemple : en temps de guerre, beaucoup vont identifier
l’ennemi et se œuvres comme inspiré du diable. Ils vont à l’opposé identifier le
pays des pacifistes (qui, eux, ne demandaient rien au départ), comme des
gens bienveillants;
De la même manière, ils vont en temps d’occupation identifier les résistants comme faisant parties des gens courageux et intègres ; et par opposition, ils vont voir les soumis comme des moutons peureux, d’où sortiront les futurs collabos.
On cherche dans tous les cas à placer une étiquette sur les groupes.
Les uns se sont les justes, les gentils à qui on a tout
pris et les autres ce sont les nantis, sans cœur et sans courage qui s’emparent
des biens et des libertés.
En août 2021, deux grandes communautés, avec deux grandes
bannières se dessinent nettement.
1ère
bannière :
On considère que ceux qui obéissent à un pouvoir
dictatorial sont aux ordres des méchants.
Ceux qui résistent et s’opposent à la dictature tyrannique
sont aux ordres de la justice.
2ème
bannière :
On considère que ceux qui combattent au nom de la santé et de la vie d’autrui sont animés par l’amour d’autrui ; par contre ceux qui refusent de se soumettre à des lois sanitaires (aussi liberticides soient-elles, mais salvatrices), agissent en criminels.
Derrière quelle bannière un croyant doit-il se rassembler ? La première ou la deuxième ?
Je dirai, derrière aucune bannière de ce genre ; car en
fait dans tous les cas, on se place derrière une bannière religieuse, puisqu’on
place Dieu et sa justice, là où il nous arrange le mieux ;
La chair, l’homme naturel cherche à s’identifier toujours au groupe ayant l’apparence des plus faibles, celui des opprimés, celui qui a moins et qui aurait mérité plus.
Un autre exemple : Quand les membres d’une Église se
font attaqués dans un pays d’Afrique, quand une cathédrale brûle à Paris, quand
des lois empêchent des croyants de se réunir dans un lieu de culte, quand des
étrangers se font expulser de leur pays, la communauté des croyants y voit
l’œuvre de l’ennemi.
Pas grand monde va se poser la question, pourtant vitale :
« Et si c’était la volonté de
Dieu que les choses se fassent ainsi…dans le but de nous faire réaliser notre
apostasie ? »
L’apostat : c’est celui ou celle qui a renier sa foi.
Et la racine grecque du mot apostasia, c’est « apostasion » qui signifie :
lettre de divorce, répudiation.
Cela veut dire que là où la majorité voit une injustice, il
se passe souvent dans la réalité une répudiation.
Je pense que vous voyez bien-sûr où je veux en venir avec
la situation dans laquelle nous vivons avec le coronavirus.
Les uns pensent exercer une justice en acceptant le pass
sanitaire, parce qu’il contribue à sauver des vies ; et les autres pensent
le contraire que le pass sanitaire : c’est la privation de nos libertés et
la soumission à un état proche de la dictature.
Et le séparatisme est évident : les deux groupes s’opposent violemment, armes à la main revendiquant chacun un droit supérieur à l’autre, parce que chacun se croit dans la vérité.
Qui a raison et qui a tort ? C’est à la fois une fausse et une très mauvaise question.
Car, il y a toujours eu pour chaque groupe antagoniste (qui
s’affronte) de bonnes et de justes raisons pour défendre leur combat.
Et puis regardons un peu le passé, les Allemands qui
combattaient la France en 1940, n’étaient pas pires ou meilleurs que nous,
comme le chantait Jean Jacques Goldman (« Né en 17 à Leidensdat »).
Il finit d’ailleurs sa chanson sur ces
mots : « Et qu’on nous épargne à toi et moi, si possible très
longtemps d’avoir choisi un camp ».
L’apparence a toujours fait de ceux qui résistent : des héros et de ceux qui suivent comme des moutons, des gens ordinaires, manipulés.
Mais
Jésus-Christ, n’a-t-il pas mis tout le monde au même niveau ?
Pour
lui il n’y a aucune différence. Il n’y a qu’un seul groupe de moutons, un seul
troupeau.
Jésus était « rempli de compassion » en voyant devant lui une foule rassemblée « comme
des brebis languissantes et abattues n’ayant point de berger ». (Matthieu 9 :36)
Alors, y aurait-il forcément un groupe plus inspiré que
l’autre ? Et ne serait-il pas celui qui rassemblent le groupe de croyants
auquel chacun se réfère ? (allons donc !)
La bannière de Bethel, celle de la maison de Dieu
serait-elle la vérité ?
Or, cette bannière n’est plus depuis longtemps révélatrice de la pensée de Dieu, car c’est justement bien là que l’on remarque toutes ces « brebis languissantes et abattues n’ayant point de berger ».
Pourtant avec le Dieu de la Bible, les choses semblent
aller dans ce sens, dans le sens d’un troupeau rassemblé derrière la bannière de
la foi.
Le peuple d’Israël était rassemblé, chacun sous la bannière de sa tribu…Or, je dis bien : les choses « semblent » aller dans ce sens… parce qu’il en est, dans la réalité, bien autrement.
Prenons le cas de Josué succédant à Moïse pour entrer en terre
promise.
-Si on regarde du point de vue des
Cananéens ;
Quand Josué avec Israël est venu s’emparer des villes, à
l’ouest du Jourdain. La très grande majorité des autochtones voyait cet
envahisseur comme leur ennemi juré.
L’envahisseur venait leur prendre leur terre natale, leur maison, leurs biens, leur bétail et leur or ; tout ce qu’ils avaient obtenues par leur travail, par la sueur de leur front. Quelle injustice ! Leur résistance semblait tout à fait juste, en tous les cas légitime.
-Si l’on regarde maintenant du point de vue des Hébreux : Ils venaient simplement reprendre la terre promise à Abraham et à sa descendance par l’Éternel Dieu; Cette terre qui étaient à eux à l’origine et que Dieu leur avait promis. Leur combat était lui aussi légitime et honorable.
Pourquoi alors, l’Éternel, le Dieu de paix ne les a-t-ils pas inspiré à négocier, plutôt qu’à s’entretuer ? Pourquoi ne les a-t-il pas inspiré à chercher un terrain d’entente avec les rois cananéens, pour qu’ils puissent vivre tous les deux dans une respectueuse cohabitation ?
Et je réponds par une autre question : Et si Dieu, l’Éternel regardait, lui, très différemment ? Car n’oublions pas qu’il ne regarde pas à l’apparence mais au cœur.
Je rappelle une chose : Dieu veut que chacun arrête de
penser comme le diable ; par conséquent que chacun arrête de penser qu’il
est derrière la bannière des plus inspirés, des plus bénis, des plus saints.
Chaque Hébreu comme chaque Cananéen devaient se poser la
question vitale pour lui-même :
« Et si c’était la volonté de Dieu que les choses se fassent ainsi…dans le but de nous faire réaliser notre apostasie ? ».
Auparavant, il n’y a eu que Josué et Caleb qui se sont
posés cette vraie question de manière profonde.
Les autres en restant superficiels ont laissé monter en eux l’esprit de rébellion. Ils se sont opposés à entrer en Canaan et ils ont été éliminés. Ils sont morts dans le désert, et n’ont pas franchi la frontière du Jourdain.
Et du coté des Cananéens… Apparemment il ne faisait pas bon à être habitant de Jéricho quand Josué arriva avec ses troupes.
Étaient-ils tous maudits, alors ?
Non, la ville des palmiers, comme son nom Jéricho
l’indique, était arrosée spirituellement par une eau céleste.
Qu’ont fait les habitants de cette eau ? Ils l’ont
rendu impur par leurs actes, sauf, une
prostituée, Rahab, qui s’était posée la question de l’apostasie, pour elle.
Elle a répondu à la question en ouvrant sa porte aux deux
éclaireurs hébreux, elle les a caché, protégé, puis
les a aidé à fuir les soldats en les faisant descendre par la fenêtre de sa
maison, pour éviter qu’ils se fassent tuer.
Pourquoi a-t-elle fait cela ?
Parce qu’elle connaissait l’histoire de l’exode de ce peuple et elle avait foi dans le Dieu de Josué. Et c’est sa foi mise en pratique qui l’a sauvé elle et toute sa famille.
Et pour Josué et son peuple, alors, les choses ont-elles été plus faciles ?
Non pas du tout, il leur a fallu la foi pour qu’au bout de
7 jours et au son des trompettes les murs de Jéricho s’écroulent.
Et tous les gens d’Israël ont-ils été bénis parce qu’ils
étaient du côté des vainqueurs ?
Là, non plus.
L’hébreu Acan, lui, n’a pas réalisé qu’il
faisait fausse route. Acan, porte bien son nom puisqu’il signifie en
hébreu : « il a causé du trouble ».
Acan n’a
pas pris conscience de son apostasie.
Acan, fils
de Carmi de la tribu de Juda a désobéi à Josué. Il a causé du trouble parce qu’il
a convoité le butin gagné sur l’ennemi. Il s’est emparé de choses dévouées par
interdits comme une partie du butin de Jéricho ; et résultat : trente
mille hommes prirent la fuite, ensuite devant l’ennemi et 36 hommes périrent dans
les combats à cause de lui, contre le roi d’Aï.
C’est
alors que Josué, après avoir déchiré ses vêtements en signe de détresse et d’humiliation
posa une question à Dieu très révélatrice : « Ah
Seigneur Éternel, pourquoi as-tu fais passer le Jourdain à ce peuple pour nous
livrer aux mains des Amoréens et nous faire périr ? »(Josué
7 :7).
La réponse
se trouve dans sa question :
Parce qu’il y a justement un peuple infidèle parmi vous qui veut votre perte et qui est semblable aux Amoréens et qui finira comme beaucoup d’entre eux, exterminés.
Une partie
de Juda était donc réellement dans l’apostasie.
Si bien, qu’il n’y a pas eu que les habitants de Jéricho qui furent anéantis, mais aussi ceux qui avaient renié leur foi parmi Juda. Et les œuvres d’Acan démasquées, il fut lapidé, lui et sa famille par les autres hébreux.
Avec Dieu,
il faut le reconnaître tout n’est pas à sens unique. Il n’y a pas d’un côté un
peuple élu et de l’autre un peuple maudit. Sa justice se révèle dans les
combats.
Il faut être spirituellement prêt pour ne pas tomber dans les combats, d’un côté comme de l’autre.
Or, aujourd’hui
les choses sont exactement comme elles étaient au temps de Josué. La colère de
Dieu ne tombe pas seulement sur Acan et sa tribu, elle tombe aussi sur ceux qui
estiment aujourd’hui que leur point de vue est éclairé. Ils sont si sûrs d’eux-mêmes,
si convaincu de connaître la vérité sur ce qui est juste et bien de faire face
au pass sanitaire.
Comme je
le disais un peu avant : tout le monde est persuadé de suivre le bon
troupeau.
Mais
Jésus-Christ casse encore les concepts. Il ne va dans le sens de tout le monde,
ni dans le sens de la bien-pensante loi religieuse.
Il avertit le troupeau : « je serai pour vous tous, cette nuit une occasion de chute…Vous serez tous scandalisés, car je frapperai le berger et les brebis seront dispersées ».
Pourquoi
le fils de l’homme disperse-t-il au lieu de rassembler ?
Parce que
les moutons se sont rassemblés derrière des mauvais bergers, des mercenaires.
Les troupeaux suivaient aveuglément des aveugles.
Et Pourquoi le faisaient-ils ?
Parce qu’ils
ne se sont pas préparés à affronter les combats. Alors ils sont devenus
apostats et ont rompu leur alliance avec Dieu.
Pourquoi
ont-ils méprisé le message du messager (à l’époque c’était Josué) ?
Parce
qu’ils sont devenus sourds et aveugles à la foi.
Tout le monde a des oreilles mais qui entend, qui comprend ce que dit l’Esprit ?
Le verset d’Apocalypse 2 :29 résonne à travers tous les âges : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises! ».
Or, il
est impossible à un homme d’avoir des oreilles qui entendent la révélation si
le mal demeure en lui ; Et Jésus-Christ devient alors un objet de
scandales, une occasion de chute pour celui ou celle qui se trouve du côté des
dispersés, alors qu’il se croyait gardé au meilleur endroit.
Il a été chassé du temple comme Jésus l’a fait avec les marchands véreux et toutes leurs brebis qu’ils vendaient.
Dieu voulait que
l’on se souvienne de ce qui s’est passé pour Acan.
La vallée où il
fut lapidé porte le nom de vallée d’Acor : « vallée des tourments,
vallée des afflictions ».
Dieu a remplacé la bannière de la foi par celle des tourments et des afflictions, dans le but de nous faire réaliser notre apostasie. Car, cette vallée qui existe toujours est en réalité un énorme trou, un gouffre. L’apostasie nous amène dans un gouffre, un trou sans fin où règnent tourments et afflictions.
Donc pour en revenir au pass sanitaire, pour ou contre ?
Le vrai combat à mener n’est pas celui des
hommes ; ce n’est pas un combat
d’idées ; c’est un combat d’esprit.
La bannière à suivre est
celle de l’esprit ; et la bannière à éviter est bien-sûr celle des idées.
« Les brebis, les moutons entendent la voix du bon berger et elles le suivent ». Elles ne suivent pas un homme et ses idées, mais une voix, une voix intérieure qui est reliée à l’Esprit saint.
Dans les faits : si vous êtes rebelles à la
vérité et que vous obéissez à l’injustice alors, vous manifesterez de
l‘irritation, de la colère et un esprit de dispute vous animera.
C’est Paul qui le dit dans Romains 2 :8
En clair, l’esprit de dispute, l’amertume aussi (le
zèle amer) montrera que vous n’avez pas la pensée et les sentiments qui étaient en
Christ, et que vous mentez contre la vérité.
Tout ce que vous ferez alors engendrera du désordre, du trouble (comme Acan).
Mais si vous avez les mêmes sentiments que ceux qui
étaient en Christ, alors, l’esprit vous inspirera quoi faire.
Il vous montrera comme à Jéricho, comment, de quelle
façon prendre possession de votre héritage.
Amen
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