dimanche 11 juillet 2021

LA MALADIE du disciple…Une PERSECUTION ?

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Par Eric Ruiz

En préambule, je voudrais vous avertir que je vais toucher un sujet sensible très controversé et tabou : la maladie du croyant. Mais Dieu rétablit les choses qui ont été enfouis au plus profond. Il nous donne de la manne cachée en son temps.


Nous prions souvent pour chasser le mal ou pour l’éviter. «  Père délivre-nous du mal, protège-nous du mal ».

Un serviteur de Dieu pense toujours qu’il est protégé des attaques adverses et que toute arme forgée contre lui sera sans effet.

Certes, les armes seront sans effets contre lui, mais cela ne repousse pas forcément le tireur, le rival. L’arme et l’opposant sont toujours très présents, voire très provoquants.

Paul va dans le même sens et semble donner un commandement du Seigneur lorsqu’il affirme que : « tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3 :12).

Maintenant quelle est l’attitude à avoir face à la persécution ?

David, alors qu’il était roi d’Israël et que Saül était mort, vit arriver vers lui « un homme de la maison de Saül, nommé Schimeï, fils de Guéra ».

Schimeï venait à lui en proférant des malédictions, en jetant des pierres sur lui et sur ses serviteurs. Il le traitait d’homme cruel et criminel. « Il faisait voler la poussière », en le maudissant et ne quittait pas David des yeux, en marchant en parallèle, sur le flanc de la montagne.

Abischaï, un des hommes de David ne supportant plus la situation dit au roi : « Laisse-moi je te prie couper la tête de ce chien ».

Abischaï, était, comme la plupart des croyants aujourd’hui : radical, sans pitié avec ceux qui font le mal.

Insulter un roi, c’est comme insulter un serviteur de Dieu, c’est intolérable et méprisable au plus haut point. Cela  demande une réaction et une sanction des plus radicales.

David, oint par l’esprit saint ne fut pas du tout de cet avis. « Laissez-le, et qu'il maudisse, car l'Eternel le lui a dit. 12Peut-être l'Eternel regardera-t-il mon affliction, et me fera-t-il du bien en retour des malédictions d'aujourd'hui. » (2Samuel 16 :11-12)

David avait été enseigné par l’esprit à ne pas anéantir le persécuteur. Il avait compris que le laisser agir, c’était une attitude juste.

Car, c’est l’Eternel Dieu qui permet lui-même que cet homme puisse agir ainsi.

David à bien des niveaux manifestait la grâce de Dieu. Pas parce qu’il était meilleur que les autres, mais parce que son état d’âme et son onction le permettaient tous deux.

Dans les faits, pour nous, nous aimons prier Dieu pour faire sa volonté, nous prions pour qu’il puisse agir à travers nous ;

Mais paradoxalement, nous pensons que nous devons faire taire les ennemis, ceux qui nous veulent du mal.

Comme si leurs injures allaient entacher notre beau vêtement de sainteté.

Ah ! On peut tout nous faire, sauf une chose : toucher à ce vêtement de sainteté qui est le nôtre !

En fait, c’est l’humiliation que cela provoque, qui est insupportable.

S’il y a toujours de l’orgueil en nous, notre réaction sera évidemment comme celle d’Abischaï : une envie forte de couper la langue à celui qui nous couvre d’injures et d’outrages.

Mais voilà, la persécution est indispensable à notre vêtement de sainteté.

Je vais poser une question surprenante sans doute : La persécution, est-elle seulement humaine ?

N’existe-il pas d’autres formes de persécutions ?

 

La maladie par exemple, n’est-elle pas, elle aussi, une persécution pour le croyant ?

 

Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang mais contre les esprits mauvais dans les lieux célestes.

La maladie : n’est-elle pas elle aussi l’expression d’un esprit impur ?

Je rappelle qu’il n’y a pas qu’une seule sorte de maladie, mais 5.

J’avais développé cette doctrine dans le message « la maladie vient-elle du diable ? » Il y a :

1.    La " maladie-malédiction " transmise avec l’hérédité

2.    La "maladie-provoquée" une conséquence directe du péché (le cancer du fumeur par exemple)

3.    La "maladie-fatalité" qui peut être une destinée finale.

4.    La "maladie-châtiment" créé par notre désobéissance

5.    La "maladie-bénédiction" une mise à part comme une consécration, où se trouve, nous l’avons vu aussi la maladie révélation ; mais il y a aussi dans ce registre de maladie bénédiction : la maladie persécution, celle dont je vais vous parler ici.

J’en avais fait part récemment, un croyant qui est malade ressent de la honte, une forme d’indignité, de déshonneur même.

Cela lui occasionne la même humiliation que des calomnies à son égard. Il sent qu’il vit une terrible injustice.

D’un côté, c’est vrai, il prie pour les malades et constate des guérisons chez les non croyants ; et d’un autre côté lui, croyant, est atteint de maladie durable, chronique, menant parfois à la mort.

Pourquoi un tel opprobre ? Pourquoi sommes-nous si peu épargnés des afflictions ?

D’abord, si nous tombons malade, il est juste de prier pour sa guérison et de l’attendre avec foi.

Mais si le mal persiste, doit-on continuer à supplier Dieu, de nous en délivrer ?

Car, après-tout et si Dieu avait un projet ?

Voyez-vous, il y a aussi une maladie qui agit comme le ferait un persécuteur.

Pourquoi alors, s’acharner tous les jours à prier pour sa guérison ?

 

Si nous rentrons en combat contre nos persécuteurs, nous rentrons en combat contre notre propre consécration.

 

Je reprends quelques passages d’Esaïe 53 :

« Qui a reconnu le bras de l'Eternel?
…Homme de douleur et habitué à la souffrance, Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié… Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche,
Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie… Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance…C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands».

 

Vous avez vu les mots chocs employés dans le chapitre 53 : « souffrance, douleur, humilié, maltraité, opprimé, briser… » ; Là aussi, on se plait à louer le fils de Dieu pour son sacrifice ; (en se disant à voix basse) qu’on l’a échappé belle quand même en ne vivant pas sa souffrance à lui.

 

Mais attention, on nous a promis à nous aussi une part avec les grands et Jésus est le chemin.

 

Ce qui veut dire aussi qu’il nous montre le chemin sur lequel nous devons nous aussi marcher.

L’héritage, le sien est pour nous, si nous marchons dans ses pas.

Ce n’est pas notre salut qui est en jeu ici, mais c’est « notre part avec les grands, notre butin avec les puissants », comme lui.

Voulons-nous aussi être le bras de l’Eternel ?

Alors,(et là notre chair n’a pas fini de grincer des dents et de crier le plus fort possible en nous NON !) il y a une couronne de gloire à obtenir par la souffrance.

Jésus-Christ ne nous a-t-il pas prévenu qu’il y aurait un chemin de souffrance?

« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. »

(Jean 16 :33)

 

Je dois vous confesser (et je ne me place évidemment pas en maître en vous disant tout cela). Vous avez pu le constater, depuis plus d’un mois je suis affaibli par un nez bouché, jour et nuit.

Je me suis habitué aux inconvénients de la sinusite, par exemple, aucune envie de manger, ni aucun goût pour les aliments.

J’ai prié, j’ai demandé à Dieu de m’ouvrir les yeux sur mes fautes … et j’ai été voir le médecin, j’ai pris des antibiotiques (des années que je n’en avais pris) ? J’en suis à la troisième ordonnance, mais la guérison n’est toujours pas là.

Je ne me plains pas. Mais la maladie agit comme une maîtresse maltraitante. Elle nous humilie, elle nous brise en nous infligeant de mauvais traitement.

C’est vrai aussi que je connais parmi mes proches, des croyants plus affectés que moi par la maladie, des maladies qui mènent à la mort. Eux, ils n’ouvrent pas la bouche, ils ne se plaignent pas ; et je me sens bien petit vis-à-vis de leur consécration.

Nous devons être avec cette sorte de maladie, comme David l’était avec Schimeï ; une attitude de confiance, de foi, de lâcher prise et de louange.

Je reprends le verset où David confesse sa foi et je vais y introduire les mots maladie et souffrance à la place de maudire, de malédiction :

« Laissez-la, la maladie, et qu'elle fasse son œuvre, car l'Eternel le lui a demandé. Peut-être l'Eternel regardera-t-il ma souffrance, et me fera-t-il du bien en retour des maladies d'aujourd'hui »

Mes frères, mes sœurs, mes amis :

N’ayons surtout aucune rancœur, aucun sentiment d’injustice : il a plu à Dieu de nous briser par la souffrance (et pourquoi pas par la maladie aussi ?).

De la même manière, j’ai vu ma mère croyante, vivre ses dernières années dans un corps qui lui rappelait  à chaque instant, qu’il était vieillissant, impotent et douloureux.

Une croyante, peu de temps avant son décès, l’avait vu en vision avec une couronne sur la tête.

C’est à ce prix que notre nom sera changé en Nikao (victoire) comme pour l’Eglise de Pergame « A celui qui vaincra (qui aura la victoire, Nikao) je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit.

Pourquoi est-il le seul à le connaître, ce nom ?

Parce qu’il a vaincu la maladie et la souffrance sans se plaindre comme un agneau qu’on amène à la boucherie.

Mais dans les faits, qui aime souffrir ? Qui aime la maladie ? Qui se complait dans cette situation ? Je pense comme je le suis aussi, bien peu de croyants… Nous pensions pour la plupart, ne pas en être débarrassée, mais au moins : en être souvent dispensée.

Nous pensions être comme Abischaï face à toute maladie, prêt à lui couper la tête.

« Au nom de Jésus esprit de maladie quitte ce corps ! »

Oui, mais quand le diable se présent à nous, c’est d’abord par la convoitise qu’il pointe son nez.

A Jésus qui a faim, « Le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu'elle devienne du pain. Jésus lui répondit: Il est écrit: L'Homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »

Le diable nous dit à nous qui avons soif de guérison: « si tu es un fils de Dieu, commande à cette maladie de sortir de ton corps ; Et le Saint-Esprit en nous, nous fait répondre : la parole de Dieu est mieux que la guérison »

Ce que dit Dieu est mieux que de vouloir être guéri.

Pourquoi ?

Parce que notre Dieu ne souhaite pas forcément nous guérir comme nous le pensons, il souhaite avant tout que nous nous habituons à la souffrance.

Il y a un apprentissage dans la souffrance.

Regardez les sportifs, en traitant durement leur corps, ils apprennent à la gérer, à la dépasser, à la sublimer ; est-ce la même chose pour un disciple de Christ ?

J’ai regardé le week-end dernier la neuvième étape du tour de France.

C’était une étape exécrable pour un cycliste.

Certains coureurs ont dit qu’ils avaient vécus « l’enfer comme jamais sur leur vélo ». Le froid, la pluie incessante, la grêle, le tout sur 144kms avec 4 cols à grimper et une arrivée à plus de 2000mètres d’altitude.

12 coureurs ont dû abandonner.

Des visages grimaçants, blêmes, parfois déformés par la souffrance physique, d’autres pleuraient à l’arrivée.

Ceux qui ont « survécu » à cette épreuve, les journalistes les ont appelés : « brave chez les braves » ou « héros ».

Vous voyez, ceux qui surmontent les difficultés et les souffrances obtiennent déjà ici-bas des médailles, des couronnes, des louanges.

Qu’en sera-t-il alors pour les fils de Dieu ?

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux! ».

Oui, le fait d’être atteint d’une maladie pour la justice nous ouvre le royaume des cieux, d’autant que, souvent avec la maladie vient un persécuteur humain ;

vous savez ce genre de personne qui se veut pieuse et moralisatrice et qui n’hésite pas à vous calomnier, vous accusant d’avoir engendré vous-mêmes, par votre impureté une maladie châtiment.

En signe d’encouragements, elle vous maudira et vous lancera des pierres comme Schimeï l’a fait à David.

« Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c'est une grâce devant Dieu. »(1 Pierre 2 :20)

 

Maintenant, il y a le cas d’Epaphrodite, compagnon de Paul qui pourvoyait à ses besoins. Son «  compagnon d'œuvre et de combat » comme Paul le nomme dans le chapitre 2 de la lettre aux Philippiens.

Epaphrodite a été malade et sur le point de mourir. Sa maladie a d’ailleurs rempli le cœur de Paul, de tristesse. Et l’apôtre s’est confondu en remerciement à Dieu de l’avoir gardé en vie pour lui et pour les Philippiens à qui il écrit la lettre.

. « 29Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes. 30Car c'est pour l'œuvre de Christ qu'il a été près de la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence dans le service que vous me rendiez. »

La maladie d’Epaphrodite a eu plusieurs conséquences :

Premièrement, la joie de Paul et des Philippiens ; ensuite la reconnaissance de sa consécration et bien-sûr la prise de conscience que son absence crée un vide dans le corps de Christ dans lequel il a toute sa place.

La grâce renforce les liens entre disciples dans le corps de Christ et la maladie et la souffrance sont utiles à cette œuvre (voilà ce que voulait dire Paul).

Mais, le chapitre 2  de l’épitre aux Philippiens, nous révèle des choses plus profondes encore autour d’Epaphrodite, d’abord dont le nom grec signifie « beau et aimable » ; et de la maladie d’Epaphrodite, qui arrive en fin de chapitre comme un témoignage à ce qu’écrit Paul plus haut.

Paul parle de compassion en ayant tous un même sentiment, une même âme et une même pensée envers ceux qui souffrent  dans le corps de Christ et qui ont besoin de consolation. Il nous rappelle que « l’humilité nous fasse regarder les autres comme au-dessus de nous-mêmes », car c’est ainsi que nous pouvons discerner que nous avons bien « les mêmes sentiments que ceux qui étaient en Jésus-Christ ».

Et en parlant de sentiment, le but étant  de s’humilier comme lui Christ, s’est humilié.

Comment ?

« Il s’est humilié lui-même se rendant obéissant jusqu’à la mort ».

Obéir : ce n’est pas juste dire en parole que nous lui restons fidèles, alors que notre cœur réclame justice.

Obéir : c’est pour celle ou celui qui est dans la maladie et la souffrance n’avoir aucune crainte, aucune hésitation sur la volonté de Dieu ;

Et pour ceux qui constatent la maladie chez leurs frères et sœurs, obéir, c’est les entourer de compassion, d’amour sans les juger sur leur état mais en voyant que leur souffrance les rends bien supérieurs à nous qui sommes bien portants.

Non, la maladie persécution ne touche pas notre vêtement de sainteté.

Elle ne crée pas de nouvelles tâches, mais elle procure une gloire que seuls ceux qui sont obéissants, comme Christ, peuvent recevoir.

C’est cela le sens du renoncement, de renoncer à tout pour Christ.

La maladie du croyant révèle notre niveau de renoncement pour lui.

Rappelons-nous que c’est la foi et l’amour qui ensemble vont construire notre espérance. L’espérance qui n’est pas comme l’espoir : un sentiment, mais un état d’âme.

Alors, oui la maladie persécution est une bénédiction, car elle fait croître la foi, l’amour et pour finir l’espérance chez le disciple.

La maladie accomplit ce qui manque au disciple pour être parfait : son corps céleste est bien supérieur à son corps terrestre..

Amen

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