dimanche 4 juillet 2021

QUAND DIEU NOUS LAISSE TOMBER…

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Par Eric Ruiz

On va lire Osée 13 : 6 pour commencer « Ils se sont rassasiés dans leurs pâturages; Ils se sont rassasiés, et leur cœur s'est enflé; C'est pourquoi ils m'ont oublié » et Osée 13 : 9 » Ce qui cause ta ruine, Israël, C'est que tu as été contre moi, contre celui qui pouvait te secourir. »

Quand Dieu nous laisse tomber c’est que nous avons rempli les conditions pour qu’il ne puisse plus nous secourir.

Je reviens sur ce dont je vous avais parlé lors de mon message précédent sur « l’enfant roi et la guerre » ; Lorsque Dieu se détourne, cache sa face, et s’éloigne de nous…nous subissons alors un châtiment. Ce châtiment, nous l’avons-nous-mêmes créé à notre insu, au départ, par nos paroles et par nos actes mauvais remplis de violence.

Mais avant de vivre ce châtiment, il existait des « signes » avant-coureurs, des signes qui agissent comme de véritables clignotant et qui nous montre les prémices de « l’abandon du Seigneur ».

Pourquoi nous envoie-t-il des signes (c’est bizarre) alors qu’il nous abandonne ?

Parce qu’il est avant tout sauveur. 

Et nous délaisser, rime avec nous récupérer par tous les moyens.

A tous les appelés, il leur a fait cette promesse et cette alliance : « je ne t’abandonnerai point, je ne te délaisserai point ».

Mais avant tout, avant de voir ces signes, un rappel :

Notre vie terrestre a été conçue pour le jugement, pour que chacun prenne conscience de sa propre spiritualité, qui prend forme à partir de ce que révèle ce que nous vivons ici-bas.

 

LES SIGNES DE L’ABANDON

 

1er signe : SE SENTIR ABANDONNE

 

Ce qui veut dire concrètement, que si je ressens fortement un abandon, c’est que moi-même j’ai abandonné les voies de Dieu.

Ça c'est le premier signe : se sentir abandonné. Mais il y a encore d’autres signes.

L’abandon fait que nous ressentons nos échecs comme un vif sentiment d’infidélité, voire de trahison.

 

2eme SIGNE : LE REMORD

 

Au départ nous ressentons des regrets pour certaines choses, mais ces regrets vont vite laisser place à des  remords.

Le regret est un sentiment créé par la mémoire de l’échec. Par contre, le remord va plus loin ; le remord comme son nom l’indique c’est une morsure. Mais, c’est comme si on s’était mordu soi-même.  Et, la blessure ressentie donne un goût amer, un goût de culpabilité.

On ne se pardonne pas l’échec car on s’en attribue la cause.

Le remord, ce sentiment amer va perdurer. Il va nous envahir, nous ronger, il va nous pourrir la vie.

Il va jusqu’à créer une amertume tenace et permanente,  tout comme la rancœur qui pourra même finir par de la rancune, un sentiment fort du désir de se venger.

Notre âme, en tous les cas, est alors très affectée. Et notre corps va réagir par des irritations, des inflammations en tout genre.

Et, dans notre esprit, nous ressassons, nous tournons les choses dans tous les sens, au sujet des causes et des circonstances de nos échecs.

« Ah, je n’aurai pas dû lui faire confiance ! Si j’avais été plus prudent, je ne lui aurai pas donné tant de pouvoir, tant de considération, je ne me serai pas tant investi pour lui (ou pour elle) ; Ou bien : « Avec l’expérience que j’ai aujourd’hui je réalise que je n’aurai pas dû faire ce mauvais choix, j’ai été bien bête d’avoir agi ainsi ; je me déçois, ma gentillesse me perdra, voilà ce que c’est que de tendre la main à des incultes, à des incompétents, à des ingrats, (pour ne pas dire d’autres mots beaucoup plus vulgaire) »

Cette manière de se tourmenter, devrait être un clignotant, une petite lumière permanente qui nous indiquerait surtout que la cause de ce tracas se trouve ailleurs.

Ne cherchons pas la cause non plus dans un manque de lucidité, un manque de prudence, ou un manque d’intelligence de notre part. Certes, c’est une réalité, nous avons bien manqué de clairvoyance, mais ce n’est toujours pas la cause profonde.

C’est peut-être après tout, pour apprendre l’humilité ?

L’HUMILITE ET LA SAGESSE DANS LES REMORDS

Non plus, car faire face à un échec apparent et faire face à ses propres remords, avec toute la dose de culpabilité que cela entraîne, ce n’est pas non plus un pas vers la sagesse et l’humilité.

Vous savez, se placer en victime de nos choix ne fais pas de nous des êtres meilleurs, qui reconnaissent leurs torts ou des êtres plus humbles pour les avoir confessés.

Car cette fausse croyance est bien ancrée chez ceux qui se veulent pieux.

Ils s’imaginent que les regrets et surtout les remords qui les tourmentent sont là présents pour leur apprendre ce qu’est l’humilité et la sagesse.

Ils se persuadent que leurs échecs les rendront plus saints.

Ils se disent que finalement : ils ne savent pas tout, qu’ils sont parfois trop crédules, qu’ils font trop confiance dans les gens ; qu’ils se trompent sur leurs intentions, et ce qui leur arrive est une bonne chose finalement, pour faire davantage confiance à Dieu pour les éclairer.

Ils préfèrent donc, un mensonge qui les réjouit, plutôt qu’une vérité qui fait mal.

En fait, cette manière de penser, ou ce mensonge auquel ils croient, leur procure une carapace de protection.

Ils se protègent du sentiment d’abandon, ainsi. Car ce qui leur ferait le plus peur, le plus mal : c’est de reconnaître que Dieu effectivement, ne leur tient plus la main.

Dans la réalité, ils sont au fond du trou et ils se lamentent sur leur sort.

Où se trouve l’attitude de l’homme de foi comme celle de Joseph ? Joseph, lorsqu’il a été abandonné par ses frères dans une citerne du désert, puis vendu à des étrangers comme esclave, qu’a-t-il fait ?

Lui, le fils d’Israël a-t-il entretenu de la rancœur ou de la rancune vis-à-vis d’eux ? S’est-il endurcit contre eux, les a-t-il maudit ?

Non, pour lui tout était justice, car Dieu a toujours eu les commandes de sa vie.

Alors, voilà un autre exemple  une illustration de ceux qui s’illusionnent en cherchant à se montrer et à montrer aux autres qu’ils sont pieux et saints, voilà leur confession :

« Mes amis, mes frères, mes sœurs m’ont quitté.

Celles et ceux que j’ai aidé hier, m’ont aujourd’hui délaissé. Ils ne sont plus reconnaissants à mon égard…eh bien même si je me sens négligé, je continue et je continuerai encore et toujours plus à louer Dieu pour sa fidélité, à le remercier pour sa protection que je ressens et que je constate chaque jour, à chaque instant ».

 

3ème SIGNE : LE DENI DE PIETE

 

J’appelle cela être dans « le déni de piété ».

Comme on a perdu la vraie piété, on se couvre d’un faux manteau de piété pour laisser croire qu’on est toujours saint voire même plus saint qu’avant.

Dans le déni de piété, les sentiments de remords, et de rancœur renforcent le sentiment religieux.

Qui pourra leur dire que Dieu les a abandonnés, alors qu’il n’arrête pas de ressentir sa présence et de louer Dieu pour sa fidélité ?

Personne… ils n’écouteront plus personne. Ils ont multiplié leurs temps de prière, ils ont retrouvé une nouvelle louange ; Ils n’ont jamais été autant reconnaissants à Dieu de ce qui leur arrive.

Ils sont tellement préoccupés par leur spiritualité qu’ils en viendront à changer même leurs remords, leur culpabilité, en victoire.

Voilà ce qu’ils confesseront :

«  Dieu, par cette épreuve m’a fait vivre l’injustice de mes échecs et de mes adversaires….eh bien la trahison que je vis me fait grandir spirituellement ».

Vous voyez l’apparence de la piété n’est pas que physique (il n’y a pas que les vêtements, les rites, les attentions) cette apparence ressort aussi dans le fait de transformer les sentiments impurs (les remords, les rancœurs, la rancune) en sentiments saints et louables.

C’est ce qu’ils font, poussés par l’orgueil.

Comme ils ne peuvent pas maudire Dieu (cela les disqualifierait automatiquement à leurs yeux et aux yeux de tous) alors ils maudissent la créature plutôt que le créateur.

Prenez Nombre chapitres 13 et 14     

Les 12 hommes (un pour chaque tribu) que Moïse envoya pour explorer le pays de Canaan s’étaient dans les faits détournés de Dieu et Dieu avait fait pareil avec eux. Tous sauf 2 hommes sur les 10 : Josué et Caleb.

Leur retour de Canaan, fut pour chacun d’eux un jugement.

A part Josué et Caleb, les autres furent effrayés par les peuples, des hommes de très grandes tailles qui habitaient les villes.

A leurs yeux ils se voyaient comme des sauterelles. Ils allaient finir comme elles, piétinés par ses géants.

Alors, pour ces 10 chefs israélites, l’imposture ne venait pas de Dieu ; la trahison venait forcément de ses envoyés (de Moïse et d’Aaron en premier).

Ils étaient rongés par les remords d’avoir quitté l’Egypte, d’avoir laissé derrière eux une existence dont ils n’avaient rien à craindre ; alors que là c’était une vie de nomades, dans un désert interminable. Un périple qui allait finir maintenant sous les pieds des Amalécites.

C’est pourquoi ils étaient remplis de rancœur et de rancune par le fait d’avoir écouté et fait confiance à Moïse.

Leurs remords, qui (rappelons-le) a fait grandir en eux un sentiment de honte et de culpabilité (celui de s’être laisser tromper) auraient dû être la petite lumière qui clignote.

Cette lumière aurait dû les amener à prendre conscience que ce sont eux, qui ont été rebelles à l’Eternel. Ceux sont eux qui tentaient Dieu. Oui ils tentaient Dieu, et le mot n’est pas trop fort.

La persévérance dans leur indignation et leur colère poussait Dieu aussi à la colère. Et c’est ce qu’ils ont récolté pour finir.

Et, comme ils avaient déjà vécu des miracles, des prodiges, et surtout connu la gloire de Dieu, Dieu ne leur pardonna pas une nouvelle fois leur rébellion, ils furent châtier en étant privé de la terre promise.

Nombres 14 :22 «Tous ceux qui ont vu ma gloire, et les prodiges que j'ai faits en Egypte et dans le désert, qui m'ont tenté déjà dix fois, et qui n'ont point écouté ma voix, 23tous ceux-là ne verront point le pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner, tous ceux qui m'ont méprisé ne le verront point ».

Cette méchante assemblée a fini par tomber dans le désert ; et au verset 37, nous lisons que :  « ces hommes, qui avaient décrié le pays, moururent frappés d'une plaie devant l'Eternel. » 

Dans un langage plus courant, on comprend qu’ils moururent touchés par une épidémie ou par une série de catastrophes naturelles.


4ème SIGNE : SE PLAINDRE DES CONSEQUENCES DE CE QU’ON A ADORE


Voilà le sort de ceux qui murmurent devant Dieu, qui se plaignent  de leur sort, et qui restent tourmentés par des  remords. La porte de la grâce leur restera fermée. 

Bossuet, évêque du 17ème siècle, a dit une chose très juste:

« Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes ».

Les causes qu’ils ont tant chéries sont nous l’avons déjà dit : L’imposture, car ils ont toujours voulu avoir eux-mêmes les commandes de leur existence ; Alors ils vont se plaindre des conséquences, de la culpabilité qu’ils ressentent ; ils vont se plaindre des remords et de la rancune qui les agitent et ils vont vivre les conséquences tragiques de ce qu’ils ont commis : un jugement radical.

 

5ème SIGNE : LA BENEDICTION ET LE  MEPRIT DU SAINT-ESPRIT

 

Ne prenons pas les avertissements de Dieu à la légère, car si nous avons connu la gloire de Dieu, nous ne connaitrons pas une deuxième chance dans cette génération, pour revenir à lui.

Hébreux 6 :4-8 : « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu. ».

Méfions-nous, il y a un peuple de Dieu qui a été souvent arrosé, un peuple qui a été fortement inspiré et qui est riche en bénédictions.

Et je ne le répèterai jamais assez, mais la bénédiction ne fait pas de nous des élus.

Si ce peuple se met à gonfler d’orgueil croulant sous les bénédictions et qu’il ne se méfie plus, alors non, il ne maudira pas Dieu en face, mais il verra ses échecs apparents comme des encouragements de Dieu à faire ses choix lui-même.

C’est de cette manière que ce peuple se coupera finalement de la grâce en se séparant lui-même de la promesse.

Je vous rappelle le verset du départ : Osée 13 : 6  « Ils se sont rassasiés dans leurs pâturages; Ils se sont rassasiés, et leur cœur s'est enflé; C'est pourquoi ils m'ont oublié » .

Amen

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