dimanche 26 janvier 2025

S’ARRACHER L’OEIL DROIT POUR NE PAS SCANDALISER

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Par Éric Ruiz

Nous arrivons tout près de la fin de notre génération. Ce constat n’est pas seulement le mien ou celui de quelques exégètes, penseurs, philosophes ou prophète. Mais autour de nous les mots à tendance résonnent.  


Quels mots ?  Nouvelle république, nouvelle pensées impulsées par les médias et les réseaux sociaux d’internet ; nouvelles nations par l’afflux de réfugiés,  nouvelle société dirigée par les femmes ou par des hommes femme, domination des ultra riches et disparition des classes moyennes ; Nouvelle société administrée et contrôlée par l’Intelligence Artificielle».

Tous ces exemples montrent qu’un chapitre est sur le point de se terminer et qu’un autre va s’ouvrir.  Ce nouveau chapitre ne s’annonce pas enthousiasmant. On n’a peur pour nos enfants, parce qu’ils sont cette nouvelle génération. On se demande comment vont-ils vivre ou survivre dans ce climat mondial délétère, (un climat nuisible et pernicieux, où le sentiment d’abandon les guettent encore plus).

Et ce n’est pas noircir encore plus l’avenir que d’annoncer une génération perverse mondialisée. Force est de constater que tous les dirigeants du monde, tous ceux qui ont une influence sur la société sont des crapules par excellence. J’insiste sur le mot « crapule ». Il n’est pas exagéré. Une crapule c’est une personne qui agit sans scrupule ni principe et qui commet n’importe quel bassesse et malhonnêteté. C’est un être de débauche par excellence.

 

Ces crapules ne pensent qu’à leurs intérêts ; D’ailleurs les scandales qui les touchent ou les toucheront ne cessent de dévoiler qu’ils avaient pour beaucoup caché leur mégalomanie criminelle jusqu’ici. Quant à notre qualité de vie. Elle évolue comme jamais d’un point de vue technique et technologique… mais ce que nous avions comme pilier dans notre société à travers la santé, la famille, l’éducation sans oublier la foi, tout tend à partir en décrépitude.

Quel monde allons-nous laisser ?

Et pour nous qui croyons en Dieu, qui aimons Christ…que devons-nous faire ?

Comment être utile avec sa foi ?

 

Prier certes est indispensable, mais nous le ressentons, ce n’est pas suffisant.

Nous devons faire des choix et des choix inspirés pour ne pas devenir cette crapule que nous détestons.

 

Jésus-Christ insiste sur les mauvais choix et ce que nous devons sacrifier. Le fils de Dieu est sans détour avec ce mot grec répété au sein de 17 versets dans les livres du Nouveau testament. Ce mot c’est « Sumfero » [Soom-fer’-o].

Sumfero  souligne d’abord ce qui est utile, profitable, avantageux.

Jésus-Christ dès le départ avec l’Evangile  de Mathieu chap 29 montre que l’œil peut être inutile, nuisible et qu’il vaut mieux s’en séparer que de le garder dans cet état.

« Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux (Sumfero) pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. ».

Le mot Sumfero par ses autres sens va nous aider à comprendre ce que l’œil droit doit voir pour ne pas être une occasion de chuter.

Voilà d’autres sens : « Porter ou apporter ensemble. Supporter ensemble. Supporter en même temps. Porter avec les autres ».

 

Eh bien avec une telle vision, celle de porter avec les autres, on ne peut avoir un œil droit inutile. Ce qui veut dire aussi à l’inverse, qu’avoir un œil centré sur soi, sur ses désirs, sur son profit, sur son émancipation est une occasion de chuter. Cet œil tourné vers son propre être intérieur est à retrancher sans attendre.

Il est donc indispensable pour que sa foi soit utile, de se séparer avec violence d’un œil qui ne cherche qu’à s’occuper de ses propres affaires en négligeant les autres. Ou un œil qui voyant que les autres portent secours, détourne le regard pour ne pas secourir avec eux. Constater le besoin d’un frère ou d’une sœur et chercher du regard qui pourra se substituer à nous face à ce besoin, ce n’est pas avoir un œil utile.

Alors bien-sûr arracher son œil, ce n’est pas un acte à prendre dans le sens premier, à la lettre. Vous aurez bien compris qu’un aveugle peut lui aussi être tenté par assouvir ses besoins avant ceux des autres. Ce n’est pas l’organe qui est visé. Il ne s’agit pas de s’estropier. Par conséquent, arracher son œil, c’est user d’un acte d’une telle détermination, d’une telle volonté, que notre résolution n’entrevoit aucun retour possible, aucune marche en arrière.  C’est : ne se donner aucune chance de voir à nouveau comme avant. Un œil arraché ne repousse pas. Il disparait à jamais. L’œil est perdu. C’est une perte définitive.

 

 

Au verset suivant (Matthieu 5 :30) le mot Sumfero est encore utilisé, mais cette fois-ci en rapport avec la main droite.

« Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne ».

Revenons là encore au grec Somfero. Mais à d’autres sens émis par ce mot : « Collecter ou contribuer dans le but d’aider ».

Vous voyez, une main qui ne sert qu’à amasser pour soi-même ou une main qui collecte dans le but d’amasser pour aider, mais qui au final aidera plus le commanditaire que le nécessiteux, cette main est à trancher. Combien de collectes, combien de recueils de dons ne servent qu’à entretenir les désirs d’un pasteur ou d’un dirigeant d’Eglise ?

 

La main droite, (comme l’œil droit) ce côté latéral sert à montrer le côté fort, celui qui dirige, qui pousse dans une direction. Dans le tir au fusil, ou au tir à l’arc par exemple, on parle d’un œil directeur. Un œil plus fort, plus précis. Cet œil visera tandis que l’autre sera fermé. Alors, l’action de la main droite, cette main forte et précise, elle va elle aussi dans la même direction, et elle révèle malheureusement le plus souvent une main qui agit par des actes intéressés.

 

Où est l’avantage d’avoir un bon œil et une bonne main ?

Cette utilité est destinée non pas à soi mais à l’autre en premier, ou pour l’utilité commune, l’utilité du groupe plutôt que pour son propre bénéfice. Un œil qui convoite ou qui prend pour soi, sans s’intéresser en priorité à l’autre, nous entrainera inévitablement vers ce qu’il a de pire… devenir finalement cette crapule détestée.

Et ne nous voilons pas la face, la catégorie de crapule la plus répandue, c’est celle qui montre en premier le bon œil et la bonne main. Elle est ce « bon samaritain » qui aide son prochain en toute occasion. Mais cette crapule surprendra son entourage lorsque les autres s’apercevront de la duperie, lorsqu’ils verront que sa bienveillance était bidon. Et qu’il est maintenant l’objet de risée, de honte et de scandale.

Car le mauvais œil ou la mauvaise main qui n’a pas été sectionnée, devient un objet de scandale.

Alors maintenant, vous me reprocherez peut-être le fait que j’interprète à ma façon les Ecritures ; et que le mot Sumfero me permet cet écart.

Regardons alors le contexte dans lequel Jésus parle de cet œil à retrancher et de cette main à couper. Les versets qui précèdent, donc les 27 et 28, Jésus avertit celui qui est adultère, parce qu’il regarde une femme pour la convoiter. Convoiter n’est-ce pas ce désir de possession des choses et des êtres pour soi-même ? N’est-ce pas aussi envier le bien d’autrui et les premières places ?

Le problème c’est que là aussi, le déni nous fait voir l’adultère que d’un point de vue sexuel. Regarder la femme de l’autre en la désirant sexuellement. Mais ce regard-là est très réducteur. Il y a tellement de façon différente de convoiter.

La convoitise est un péché qui vous amènera là où vous n’y penser pas. Il vous fera commettre des actes regrettables par des choix mal inspirés. Et pour finir vous apparaitrez aux yeux de tous comme un renégat, comme une crapule.

Pour vous donner un exemple, c’est comme prendre sa voiture en étant alcoolisé. On le fait sans voir les conséquences ; jusqu’au jour, ou la chance tourne et où les conséquences d’un accident feront alors perdre la vie à plusieurs personnes. On vous montrera du doigt, on vous reprochera violemment d’avoir été aussi lâche et irresponsable devant vos passions.

Et se dire : « si j’avais su » démontre encore plus l’urgence de la radicalité des propos de Jésus.

 

Continuons, et examinons les conséquences que provoquent les scandales.

Matthieu 18 :6 : » Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer. ». Le mot sumfero est là encore utilisé, dans le sens où « il vaudrait mieux pour lui » Il vaudrait mieux mourir que de provoquer ce genre de scandale. Ici l’œil ou la main nuisible provoque un scandale auprès de ces petits qui croient en Jésus-Christ. Par scandale, c’est la chute, la perte de leur foi qui est pointée ici.

Jésus souhaite en toute évidence choquer celui ou celle qui laisse son œil ou sa main guider ses choix et ses actes, d’autant plus qu’il reçoit et donc enseigne d’autres jeunes croyants dans la foi. Ses actes provoqueront l’enfer, son enfer.

 

L’apôtre Paul témoigne devant les Corinthiens de ce que dit Jésus. Il confirme ce qui est le plus utile à faire pour un disciple : son sacerdoce.  Lisons 1Corinthiens 10 : 33

 

«… faites tout pour la gloire de Dieu. 32Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l'Eglise de Dieu, 33de la même manière que moi aussi je m'efforce en toutes choses de complaire à tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés ».

Sumfero est traduit ici par: cherchant, non mon avantage. Paul confirme que son ministère est totalement dirigé vers les besoins du plus grand nombre, s’oubliant lui-même, toujours avec ce même but en ligne de mire : sauver les gens. Car c’est ce que nous avons à faire pour sauver cette nouvelle génération : je le répète : à ne pas chercher notre avantage mais celui du plus grand nombre.

Et Paul ne s’arrête pas là. Un peu plus loin dans sa lettre aux Corinthiens, il explique pourquoi le Saint-Esprit nous a été donné.

1 Corinthiens 12 :7 « Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune (Sumfero) » La version Martin nous dit que la manifestation de l’esprit, c’est la lumière de l’Esprit. C’est la lumière de l’Esprit saint qui doit éclairer nos actes, nos actes utiles pour le bien commun.

 

Maintenant, sans jeter la pierre à quiconque, pourquoi beaucoup échouent dans ce sacerdoce sacré ?

 

Une des raisons est sans doute qu’ils ont agi sans détermination. Ils ont dans les faits, bandé leur œil, ou ils ne se sont plus servis pour un temps de leur main droite. Le résultat a été positif, mais seulement pour un temps. Parce que par la suite on s’en doute : ils ont succombé à la tentation.

Pour être concret : bon nombre de croyants étaient bouillants au départ pour leurs frères. Puis constatant qu’ils ne rendaient plus la pareille ou bien qu’ils profitaient de leur gentillesse, ou que l’on ne les remerciaient pas assez de leurs sacrifice, ils se sont dits : « Après tout, si je pensais un peu à moi pour une fois. Y en a marre de constamment mettre les autres à ma place. Y en a marre de penser aux ingrats, ou à tous ceux qui réclament qu’on les aide mais qui agissent toujours en égoïste, moi aussi j’ai des besoins et ils ne sont pas négligeables ».

 

Cette tentation, combien de fois nous a-t-elle été infligée à nous croyants. C’est une véritable attaque diabolique disons-le.

A cette tentation Jésus a répondu. Luc 22 :31 : «  Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. »

C’est le même contexte. Quand le doute s’empare de nous, que nous nous sentons cribler, abattu, découragé, ce doute nous ramène à nous-même. Nous redevenons notre priorité. Notre œil droit vise alors à côté des autres.

Mais ayons foi que la prière de Jésus pour Simon Pierre est toujours agissante aujourd’hui. Dieu nous soutient et il nous affermis aussi par des frères pour que notre foi ne défaille pas et que nous ayons toujours les yeux et la main dirigée vers notre prochain.

Amen

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