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Par Éric Ruiz
Nous arrivons tout près de la fin de notre génération. Ce constat n’est pas seulement le mien ou celui de quelques exégètes, penseurs, philosophes ou prophète. Mais autour de nous les mots à tendance résonnent.
Quels mots ? Nouvelle république, nouvelle pensées impulsées par les médias et les réseaux sociaux d’internet ; nouvelles nations par l’afflux de réfugiés, nouvelle société dirigée par les femmes ou par des hommes femme, domination des ultra riches et disparition des classes moyennes ; Nouvelle société administrée et contrôlée par l’Intelligence Artificielle».
Tous ces
exemples montrent qu’un chapitre est sur le point de se terminer et qu’un autre
va s’ouvrir. Ce nouveau chapitre ne
s’annonce pas enthousiasmant. On n’a peur pour nos enfants, parce qu’ils sont
cette nouvelle génération. On se demande comment vont-ils vivre ou survivre
dans ce climat mondial délétère, (un climat nuisible et pernicieux, où le
sentiment d’abandon les guettent encore plus).
Et ce n’est
pas noircir encore plus l’avenir que d’annoncer une génération perverse
mondialisée. Force est de constater que tous les dirigeants du monde, tous ceux
qui ont une influence sur la société sont des crapules par excellence. J’insiste
sur le mot « crapule ». Il
n’est pas exagéré. Une crapule c’est
une personne qui agit sans scrupule ni principe et qui commet n’importe quel
bassesse et malhonnêteté. C’est un être de débauche par excellence.
Ces
crapules ne pensent qu’à leurs intérêts ; D’ailleurs les scandales qui les
touchent ou les toucheront ne cessent de dévoiler qu’ils avaient pour beaucoup caché
leur mégalomanie criminelle jusqu’ici. Quant à notre qualité de vie. Elle
évolue comme jamais d’un point de vue technique et technologique… mais ce que
nous avions comme pilier dans notre société à travers la santé, la famille,
l’éducation sans oublier la foi, tout tend à partir en décrépitude.
Quel monde
allons-nous laisser ?
Et pour nous
qui croyons en Dieu, qui aimons Christ…que devons-nous faire ?
Comment
être utile avec sa foi ?
Prier
certes est indispensable, mais nous le ressentons, ce n’est pas suffisant.
Nous
devons faire des choix et des choix inspirés pour ne pas devenir cette crapule
que nous détestons.
Jésus-Christ
insiste sur les mauvais choix et ce que nous devons sacrifier. Le fils de Dieu
est sans détour avec ce mot grec répété au sein de 17 versets dans les livres du Nouveau testament. Ce mot
c’est « Sumfero » [Soom-fer’-o].
Sumfero souligne d’abord ce qui est utile, profitable,
avantageux.
Jésus-Christ
dès le départ avec l’Evangile de Mathieu
chap 29 montre que l’œil peut être inutile, nuisible et qu’il vaut mieux
s’en séparer que de le garder dans cet état.
« Si
ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin
de toi; car il est avantageux (Sumfero) pour toi qu'un seul de tes
membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. ».
Le mot Sumfero
par ses autres sens va nous aider à comprendre ce que l’œil droit doit
voir pour ne pas être une occasion de chuter.
Voilà d’autres sens : « Porter ou apporter ensemble. Supporter ensemble. Supporter en même
temps. Porter avec les autres ».
Eh bien avec une telle vision, celle de porter avec les
autres, on ne peut avoir un œil droit inutile. Ce qui veut dire aussi à
l’inverse, qu’avoir un œil centré sur soi, sur ses désirs, sur son profit, sur
son émancipation est une occasion de chuter. Cet œil tourné vers son propre être
intérieur est à retrancher sans attendre.
Il est donc indispensable pour que sa foi soit utile, de se
séparer avec violence d’un œil qui ne cherche qu’à s’occuper de ses propres affaires
en négligeant les autres. Ou un œil qui voyant que les autres portent secours,
détourne le regard pour ne pas secourir avec
eux. Constater le besoin d’un frère ou d’une sœur et chercher du regard qui
pourra se substituer à nous face à ce besoin, ce n’est pas avoir un œil utile.
Alors bien-sûr arracher
son œil, ce n’est pas un acte à prendre dans le sens premier, à la lettre.
Vous aurez bien compris qu’un aveugle peut lui aussi être tenté par assouvir
ses besoins avant ceux des autres. Ce n’est pas l’organe qui est visé. Il ne
s’agit pas de s’estropier. Par conséquent, arracher
son œil, c’est user d’un acte d’une telle détermination, d’une telle
volonté, que notre résolution n’entrevoit aucun retour possible, aucune marche en
arrière. C’est : ne se donner aucune chance de voir à nouveau
comme avant. Un œil arraché ne repousse pas. Il disparait à jamais. L’œil
est perdu. C’est une perte définitive.
Au verset
suivant (Matthieu 5 :30) le mot Sumfero
est encore utilisé, mais cette fois-ci en rapport avec la main droite.
« Et si ta main droite est pour toi
une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est
avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps
entier n'aille pas dans la géhenne ».
Revenons là encore au grec Somfero. Mais à d’autres sens émis par ce mot : « Collecter ou contribuer dans le but
d’aider ».
Vous voyez, une main qui ne sert qu’à amasser pour soi-même
ou une main qui collecte dans le but d’amasser pour aider, mais qui au final
aidera plus le commanditaire que le nécessiteux, cette main est à trancher.
Combien de collectes, combien de recueils de dons ne servent qu’à entretenir
les désirs d’un pasteur ou d’un dirigeant d’Eglise ?
La main droite, (comme l’œil droit) ce côté latéral sert à
montrer le côté fort, celui qui dirige,
qui pousse dans une direction. Dans le tir au fusil, ou au tir à l’arc par
exemple, on parle d’un œil directeur. Un œil plus fort, plus précis. Cet œil
visera tandis que l’autre sera fermé. Alors, l’action de la main droite, cette main
forte et précise, elle va elle aussi dans la même direction, et elle révèle malheureusement
le plus souvent une main qui agit par des actes intéressés.
Où est l’avantage d’avoir un bon œil et une bonne
main ?
Cette utilité est destinée non pas à soi mais à l’autre en
premier, ou pour l’utilité commune, l’utilité du groupe plutôt que pour son
propre bénéfice. Un œil qui convoite ou qui prend pour soi, sans s’intéresser
en priorité à l’autre, nous entrainera inévitablement vers ce qu’il a de
pire… devenir finalement cette crapule détestée.
Et ne nous voilons pas la face, la catégorie de crapule la
plus répandue, c’est celle qui montre en premier le bon œil et la bonne main.
Elle est ce « bon samaritain » qui aide son prochain en toute
occasion. Mais cette crapule surprendra son entourage lorsque les autres
s’apercevront de la duperie, lorsqu’ils verront que sa bienveillance était
bidon. Et qu’il est maintenant l’objet de risée, de honte et de scandale.
Car le
mauvais œil ou la mauvaise main qui n’a pas été sectionnée, devient un objet de
scandale.
Alors maintenant, vous me reprocherez peut-être le fait que
j’interprète à ma façon les Ecritures ; et que le mot Sumfero me permet cet écart.
Regardons alors le contexte dans lequel Jésus parle de cet
œil à retrancher et de cette main à couper. Les versets qui précèdent, donc les
27 et 28, Jésus avertit celui qui est adultère, parce qu’il regarde une femme
pour la convoiter. Convoiter n’est-ce pas ce désir de possession des choses et
des êtres pour soi-même ? N’est-ce pas aussi envier le bien d’autrui et
les premières places ?
Le problème c’est que là aussi, le déni nous fait voir
l’adultère que d’un point de vue sexuel. Regarder la femme de l’autre en la
désirant sexuellement. Mais ce regard-là est très réducteur. Il y a tellement
de façon différente de convoiter.
La convoitise est un péché qui vous amènera là où vous n’y
penser pas. Il vous fera commettre des actes regrettables par des choix mal
inspirés. Et pour finir vous apparaitrez aux yeux de tous comme un renégat, comme
une crapule.
Pour vous donner un exemple, c’est comme prendre sa voiture
en étant alcoolisé. On le fait sans voir les conséquences ; jusqu’au jour,
ou la chance tourne et où les conséquences d’un accident feront alors perdre la
vie à plusieurs personnes. On vous montrera du doigt, on vous reprochera
violemment d’avoir été aussi lâche et irresponsable devant vos passions.
Et se dire : « si j’avais su » démontre
encore plus l’urgence de la radicalité des propos de Jésus.
Continuons, et examinons les conséquences que provoquent
les scandales.
Matthieu 18 :6 : » Mais, si
quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux
pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au
fond de la mer. ». Le mot sumfero
est là encore utilisé, dans le sens où « il vaudrait mieux pour lui »
Il vaudrait mieux mourir que de provoquer ce genre de scandale. Ici l’œil ou la
main nuisible provoque un scandale auprès de ces petits qui croient en
Jésus-Christ. Par scandale, c’est la chute, la perte de leur foi qui est
pointée ici.
Jésus souhaite en toute évidence choquer celui ou celle qui
laisse son œil ou sa main guider ses choix et ses actes, d’autant plus qu’il
reçoit et donc enseigne d’autres jeunes croyants dans la foi. Ses actes
provoqueront l’enfer, son enfer.
L’apôtre
Paul témoigne devant les Corinthiens de ce que dit Jésus. Il confirme ce qui
est le plus utile à faire pour un disciple : son sacerdoce. Lisons 1Corinthiens 10 : 33
«… faites tout pour la
gloire de Dieu. 32Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à
l'Eglise de Dieu, 33de la
même manière que moi aussi je m'efforce en toutes choses de complaire à tous, cherchant,
non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient
sauvés ».
Sumfero
est traduit ici par: cherchant,
non mon avantage. Paul
confirme que son ministère est totalement dirigé vers les besoins du plus grand
nombre, s’oubliant lui-même, toujours avec ce même but en ligne de mire :
sauver les gens. Car c’est ce que nous avons à faire pour sauver cette nouvelle
génération : je le répète : à ne pas chercher notre avantage mais
celui du plus grand nombre.
Et Paul ne s’arrête pas là. Un peu plus loin dans sa lettre
aux Corinthiens, il explique pourquoi le Saint-Esprit nous a été donné.
1 Corinthiens 12 :7 « Or, à chacun la manifestation de
l'Esprit est donnée pour l'utilité commune (Sumfero) »
La version Martin nous dit que la manifestation de l’esprit, c’est la lumière
de l’Esprit. C’est la lumière de l’Esprit saint qui doit éclairer nos actes,
nos actes utiles pour le bien commun.
Maintenant, sans jeter la pierre à quiconque, pourquoi
beaucoup échouent dans ce sacerdoce sacré ?
Une des raisons est sans doute qu’ils ont agi sans
détermination. Ils ont dans les faits, bandé leur œil, ou ils ne se sont plus
servis pour un temps de leur main droite. Le résultat a été positif, mais
seulement pour un temps. Parce que par la suite on s’en doute : ils ont
succombé à la tentation.
Pour être concret : bon nombre de croyants étaient
bouillants au départ pour leurs frères. Puis constatant qu’ils ne rendaient
plus la pareille ou bien qu’ils profitaient de leur gentillesse, ou que l’on ne
les remerciaient pas assez de leurs sacrifice, ils se sont dits : « Après
tout, si je pensais un peu à moi pour une fois. Y en a marre de constamment
mettre les autres à ma place. Y en a marre de penser aux ingrats, ou à tous
ceux qui réclament qu’on les aide mais qui agissent toujours en égoïste, moi
aussi j’ai des besoins et ils ne sont pas négligeables ».
Cette tentation, combien de fois nous a-t-elle été infligée
à nous croyants. C’est une véritable attaque diabolique disons-le.
A cette tentation Jésus a répondu. Luc
22 :31 : « Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous
a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin
que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes
frères. »
C’est le
même contexte. Quand le doute s’empare de nous, que nous nous sentons cribler, abattu,
découragé, ce doute nous ramène à nous-même. Nous redevenons notre priorité.
Notre œil droit vise alors à côté des autres.
Mais ayons
foi que la prière de Jésus pour Simon Pierre est toujours agissante
aujourd’hui. Dieu nous soutient et il nous affermis aussi par des frères pour
que notre foi ne défaille pas et que nous ayons toujours les yeux et la main
dirigée vers notre prochain.
Amen
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