dimanche 12 janvier 2025

L’AMOUR JUGE DE TOUT

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Par Éric Ruiz

Les miracles ne cessent de dévoiler la vérité. Les Evangiles sont truffés d’exemples qui vont dans ce sens.


Mais auparavant, l’Esprit Saint m’a stoppé net devant le passage très connu du 1er livre des Rois au troisième chapitre à partir du verset 16 : Il s’agit du jugement de Salomon.

Le jugement de Salomon correspond à un moment de vérité fondamental pour le roi d’Israël, puisqu’il fera sa renommée.  Je vous dépeint l’histoire.

Alors que deux femmes (deux prostituées) sont venues devant lui réclamant chacune être la mère d’un nouveau-né, Salomon a tranché pour décider à qui appartiendrait l’enfant.

Comment Salomon s’y est pris pour trouver la vraie mère ?

Son don de sagesse qu’il avait reçu de Dieu allait en évidence l’inspirer. Il ordonna qu’on lui amène une épée, puis il ordonna de couper l’enfant en deux pour en donner la moitié à chacune des deux femmes. Evidemment la vrai mère se précipita au pied du roi et lui dit : « Ah! Mon seigneur, donnez-lui l’enfant qui vit, et ne le faites point mourir. Mais l’autre dit: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le! ».

La mère légitime choisit sans hésitation de se séparer de son enfant pour qu’il vive. Par cette situation Salomon sut sans hésitation qui était la vraie mère. Car une mère aimante ne peut accepter de voir son enfant mourir. L’instinct maternel pousse à penser plus à son enfant qu’à elle-même. L’abnégation est totale. Tandis que l’autre femme n’était que dans la convoitise et désirait l’enfant pour elle. Elle mettait son désir au-dessus de l’enfant.

Elle ne voyait même plus l’enfant, mais elle était obnubilée par le combat qu’elle menait avec l’autre mère. Ce qui l’intéressait alors le plus, c’était d’humilier l’autre. Comme elle avait perdu son enfant, sa justice à elle consistait à ce que personne ne soit victorieux dans l’affaire. Elle avait perdu son enfant et sa peine devait être la même pour l’autre.

Maintenant, en quoi cette situation peut être identique avec un miracle de Jésus ? Comment se dévoile la même vérité ? Où se trouve le lien qui rend possible l’analogie ?

 

Lisons auparavant Matthieu 9 :2-6  (version Bible Semeur) : « On lui amena un paralytique couché sur un brancard. Lorsqu’il vit quelle foi ces gens avaient en lui, Jésus dit au paralytique: Prend courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnes. 3Là-dessus, quelques spécialistes de la Loi pensèrent en eux-mêmes : « Cet homme blasphème ! » 4Mais Jésus connaissait leurs pensées. Il leur dit : Pourquoi avez-vous ces mauvaises pensées en vous-mêmes ? 5Qu'est-ce qui est le plus facile ? Dire : « Tes péchés te sont pardonnés » ou dire : « Lève-toi et marche » ? 6Eh bien, vous saurez que le Fils de l'homme a, sur la terre, le pouvoir de pardonner les péchés. Alors il dit au paralysé : Je te l'ordonne : lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ».

Jésus souhaite mettre en parallèle le pardon des péchés avec un miracle de guérison.

En disant 5Qu'est-ce qui est le plus facile ? Dire Tes péchés…, il s’agissait de comprendre qu’est-ce qui est le plus important à vos yeux ? Qu’est-ce qui prime sur l’autre ?

La situation est identique à celle des deux femmes avec le nouveau-né ; car Notre Père souhaite davantage pardonner les péchés que de faire des miracles visibles. Pardonner les péchés sauve, permet la vie Eternelle, tandis que guérir d’une infirmité ne le fait pas. Pardonner son enfant de ses péchés est aussi important que de laisser son enfant en vie plutôt que de se l’accaparer pour soi.

Une bonne mère souhaite le meilleur pour son enfant. Un bon père de famille souhaite lui aussi le meilleur pour son fils. Alors il lui pardonne ses fautes. Et Dieu est comme un bon père de famille, il souhaite ardemment sauver son fils et il lui pardonne ses fautes.

Ce qu’il faut comprendre ici avec ces deux passages bibliques, c’est que Jésus met en évidence la même interrogation, le même verset interrogatif : Pourquoi avez-vous ces mauvaises pensées en vous-mêmes ?

Il y a exactement le même mensonge dans le cœur de la mauvaise mère que dans le cœur de ces spécialistes des Ecritures,  comme dans le cœur du mauvais croyant : Ils convoitent tous un bien pour eux-mêmes. Pour l’un c’est un enfant, pour l’autre ce ne sont pas les miracles, non, mais le pardon des péchés. Leur mensonge vient couvrir une envie de pouvoir. La mère illégitime veut à tout prix disposer de l’enfant à sa guise ; Le spécialiste de la loi souhaite pardonner les péchés à qui il le décide. Tous deux dissimulent leurs intentions dans leur cœur.

Le religieux Israelite n’aurait surement pas pardonnés les fautes du paralytique. Il aurait plutôt pensé qu’il n’a peut-être que ce qu’il mérite. Peut-être ce paralytique n’était pas un habitué du temple. Etait-il circoncis ? Pratiquait-il les fêtes religieuses ? Observait-il le sabbat de manière rituel ?

Pour eux Jésus ne pouvait se permettre un tel pouvoir.  Mais eux, ce pouvoir, il se l’avait accaparé par ruse, tout comme la mère illégitime s’était accaparée ce pouvoir de tutelle sur l’enfant.

En fait, nous avons vu que la mauvaise mère ne considère plus l’enfant. Elle est décidée même à le sacrifier. Pourquoi ? Parce que son envie de punir l’autre femme et de la désavouer est plus grande. Parce que sa vengeance n’aura de fin qu’au moment où l’autre femme sera réprouvée et mise à terre.

Pour les docteurs de la loi leur cœur est identique. Ils se moquent du pauvre paralytique ; Ils n’ont les yeux que sur Jésus, cherchant comment le désavouer, comment faire pour le réprouver.

Le blasphème qu’ils voient est le point le plus important. Ils ne sont pas là pour l’infirme qui attend sa délivrance. Ils sont là pour la doctrine. Ils n’ont d’yeux que pour Jésus. Comment le prendre à contre-pied et le faire trébucher.

Ce constat devrait nous alarmer nous croyants. Il devrait nous alarmer non pas sur les autres, mais en premier sur nous-mêmes. Quel regard avons-nous vis-à-vis des circonstances et des personnes que nous rencontrons ? Est-ce que nous examinons les choses avec un cœur sensible au besoin de l’autre ? Ou sommes-nous accaparé par un jugement qui nous pousse plus à regarder à la doctrine qu’au besoin. Nous sommes-nous donné un pouvoir illégitime en jugeant l’autre ?

Les docteurs de la loi avaient dans le cœur le pouvoir de provoquer un divorce, comme celui de décider de la lapidation d’une femme adultère ; et ils se donnaient le pouvoir de juger un homme se déclarant fils de Dieu et voulant guérir et sauver une âme. Où se trouvait l’amour dans tout cela ? Nulle part. Pas une once d’amour. Rien

Pourquoi les docteurs de la loi disent que cet homme blasphème, en parlant de Jésus ? Eh bien parce qu’ils se sentent repris par leur imposture. Ils ont eux-mêmes volé la clé de la science en pardonnant les fautes à qui ils veulent, selon leur bon vouloir.

Dans le 1er livre des Rois comme dans l’Evangile de Matthieu, ce qui est mis en avant, c’est l’amour. L’amour triomphe de tout. La clé de la sagesse est là. La véritable sagesse c’est l’amour d’une mère pour son enfant qui est prête au sacrifice. Cet amour-là est supérieur à tout autre sentiment. L’amour d’un père pour son fils atteint de paralysie et accablé par ses fautes est bien supérieur à toute doctrine provenant de n’importe quel prophète ou de n’importe quel docteur des Saintes Ecritures.

Les plus grands miracles se font impulsés par ce sentiment non prémédité qu’est l’amour.

Ne pensez pas que Jésus avait calculé son coup. Il agit complètement par amour avec le paralysé. Il n’y a plus aucune limite à ce que le paralysé reçoive ses deux miracles : le pardon et la guérison.

Marc 16 : 20 nous dit : «  Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient. ».

Dieu travaille avec ceux qui AIMENT au-dessus des doctrines, au-dessus des lois, au-dessus des principes, au-dessus même de ce qui convient de faire ou de ne pas faire. Et Dieu confirme la parole de ses disciples aimants par-dessus tout par des miracles.

La générosité, la bienveillance, la bonté ce sont des personnes. Et ces personnes ne s’embarrassent pas de savoir si c’est le jour ou pas de faire des bonnes actions. Elles ne disent pas à son prochain « revient un autre jour j’aurai réfléchis et pris le temps pour agir ».  Elles ne regardent pas aux fêtes religieuses pour le faire ; elles ne regardent pas aux anniversaires pour bien agir envers l’autre. Elles n’attendent pas la Pâques pour se tourner vers son prochain qui a faim. Elles n’attendent pas la Pâque ou le Yom Kippour pour pardonner à son frère en buvant le vin de notre Seigneur, en buvant ce sang qui a coulé pour le pardon de nos péchés.

La Cène se fait à chaque fois que nous avons besoin de pardonner aux uns et aux autres ou à chaque fois que nous ressentons le besoins de pardonner les péchés. C’est cela se souvenir du sacrifice de Jésus-Christ. C’est agir comme il a agi envers ceux qui l’ont mis à mort. «  Père pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font ».

Jésus ne les a pas pardonnés dans un moment facile, au milieu d’un prêche, ou après une agape. Il les a pardonnés, là, en pleine épreuve, en pleine agonie.

Ceux qui aiment les rites, les traditions ne montrent qu’une seule chose : leur manque d’amour. Il leur faut un jour précis pour aimer. Le juste selon Dieu aime en tout temps.

La vérité se manifeste toujours par deux paramètres : le jugement et l’amour.

Salomon aurait pu rendre sa justice comme le fait n’importe quel homme de loi en demandant à chaque femme de fournir des arguments et des preuves visibles de leur légitimité. Non, c’est l’amour la seule preuve.

La vérité, elle se rend à la condition que nous refusions de dissocier, ou de séparer l’amour du jugement et le jugement de l’amour.

Alors la question posée par Jésus ; 5Qu'est-ce qui est le plus facile ? Dire : « Tes péchés te sont pardonnés » ou dire : « Lève-toi et marche » ? 

Eh bien l’amour nous montre qu’il n’y a pas une hiérarchie mais une fusion. Il ne faut surtout pas dissocier le pardon de la guérison. Tout marche ensemble. De toute évidence Dieu aspire à redonner la guérison à celui à qui il a pardonné les péchés.

Il le dit d’ailleurs au verset 6 : « 6Eh bien, vous saurez que le Fils de l'homme a, sur la terre, le pouvoir de pardonner les péchés. Alors il dit au paralysé : Je te l'ordonne : lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi » Il y a une continuité dans l’amour, comme un sang qui coule dans tout le corps. L’amour divin ne met aucune frontière, aucune méthode, aucune doctrine en avant. Le pouvoir de pardonner engendre avec lui des guérisons en cascades.

L’esprit ne fait pas alors de distinction entre l’âme d’un côté et le corps de l’autre.

Le roi d’Israël : Salomon, a reçu lui-même de Dieu cette parole reliant le pardon à la guérison : « si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, -je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays » (2 Chroniques 7 :14).

Mes frères et sœurs, nous sommes appelés à pardonnés les fautes. Ce ministère d’amour rétablit la justice de Dieu. Ne nous embarrassons pas des coutumes et des manières religieuses. Laissons parler notre cœur régénéré qui travaille avec Dieu ; et c’est lui (notre cœur et le Saint-Esprit unit ensemble) qui confirme nos paroles par des miracles et des guérisons.

Je terminerai sur cette pensée que nous devons chérir : le miracle comme la guérison ne sont pas une affaire de doctrine, mais d’amour.

Amen

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