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Par Éric Ruiz
Les miracles ne cessent de dévoiler la vérité. Les Evangiles sont truffés d’exemples qui vont dans ce sens.
Mais
auparavant, l’Esprit Saint m’a stoppé net devant le passage très connu du 1er
livre des Rois au troisième chapitre à partir du verset 16 : Il s’agit du jugement
de Salomon.
Le jugement
de Salomon correspond à un moment de vérité fondamental pour le roi d’Israël,
puisqu’il fera sa renommée. Je vous
dépeint l’histoire.
Alors que
deux femmes (deux prostituées) sont venues devant lui réclamant chacune être la
mère d’un nouveau-né, Salomon a tranché pour décider à qui appartiendrait
l’enfant.
Comment
Salomon s’y est pris pour trouver la vraie mère ?
Son don de
sagesse qu’il avait reçu de Dieu allait en évidence l’inspirer. Il ordonna
qu’on lui amène une épée, puis il ordonna de couper l’enfant en deux pour en
donner la moitié à chacune des deux femmes. Evidemment la vrai mère se précipita
au pied du roi et lui dit : « Ah!
Mon seigneur, donnez-lui l’enfant qui vit, et ne le faites point mourir. Mais
l’autre dit: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le! ».
La mère
légitime choisit sans hésitation de se séparer de son enfant pour qu’il vive.
Par cette situation Salomon sut sans hésitation qui était la vraie mère. Car
une mère aimante ne peut accepter de voir son enfant mourir. L’instinct
maternel pousse à penser plus à son enfant qu’à elle-même. L’abnégation est
totale. Tandis que l’autre femme n’était que dans la convoitise et désirait
l’enfant pour elle. Elle mettait son désir au-dessus de l’enfant.
Elle ne voyait même plus l’enfant, mais elle était obnubilée par le combat qu’elle menait avec l’autre mère. Ce qui l’intéressait alors le plus, c’était d’humilier l’autre. Comme elle avait perdu son enfant, sa justice à elle consistait à ce que personne ne soit victorieux dans l’affaire. Elle avait perdu son enfant et sa peine devait être la même pour l’autre.
Maintenant,
en quoi cette situation peut être identique avec un miracle de Jésus ?
Comment se dévoile la même vérité ? Où se trouve le lien qui rend possible
l’analogie ?
Lisons auparavant Matthieu 9 :2-6 (version Bible Semeur) : « On lui amena un paralytique couché sur un brancard. Lorsqu’il vit quelle foi ces gens avaient en lui, Jésus dit au paralytique: Prend courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnes. 3Là-dessus, quelques spécialistes de la Loi pensèrent en eux-mêmes : « Cet homme blasphème ! » 4Mais Jésus connaissait leurs pensées. Il leur dit : Pourquoi avez-vous ces mauvaises pensées en vous-mêmes ? 5Qu'est-ce qui est le plus facile ? Dire : « Tes péchés te sont pardonnés » ou dire : « Lève-toi et marche » ? 6Eh bien, vous saurez que le Fils de l'homme a, sur la terre, le pouvoir de pardonner les péchés. Alors il dit au paralysé : Je te l'ordonne : lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ».
Jésus souhaite mettre en parallèle le pardon
des péchés avec un miracle de guérison.
En disant 5Qu'est-ce qui est le plus facile ? Dire Tes péchés…, il s’agissait de comprendre qu’est-ce qui est le plus important à vos yeux ? Qu’est-ce qui prime sur l’autre ?
La situation est identique à celle des deux femmes
avec le nouveau-né ; car Notre Père souhaite davantage pardonner les
péchés que de faire des miracles visibles. Pardonner les péchés sauve, permet
la vie Eternelle, tandis que guérir d’une infirmité ne le fait pas. Pardonner
son enfant de ses péchés est aussi important que de laisser son enfant en vie
plutôt que de se l’accaparer pour soi.
Une bonne mère souhaite le meilleur pour son enfant. Un bon père de famille souhaite lui aussi le meilleur pour son fils. Alors il lui pardonne ses fautes. Et Dieu est comme un bon père de famille, il souhaite ardemment sauver son fils et il lui pardonne ses fautes.
Ce qu’il faut comprendre ici avec ces deux
passages bibliques, c’est que Jésus met en évidence la même interrogation, le
même verset interrogatif : Pourquoi avez-vous ces mauvaises pensées en vous-mêmes ?
Il y a exactement le même mensonge dans le
cœur de la mauvaise mère que dans le cœur de ces spécialistes des Ecritures, comme dans le cœur du mauvais croyant :
Ils convoitent tous un bien pour eux-mêmes. Pour l’un c’est un enfant, pour
l’autre ce ne sont pas les miracles, non, mais le pardon des péchés. Leur
mensonge vient couvrir une envie de pouvoir. La mère illégitime veut à tout prix
disposer de l’enfant à sa guise ; Le spécialiste de la loi souhaite
pardonner les péchés à qui il le décide. Tous deux dissimulent leurs intentions
dans leur cœur.
Le religieux Israelite n’aurait surement pas
pardonnés les fautes du paralytique. Il aurait plutôt pensé qu’il n’a peut-être
que ce qu’il mérite. Peut-être ce paralytique n’était pas un habitué du temple.
Etait-il circoncis ? Pratiquait-il les fêtes religieuses ?
Observait-il le sabbat de manière rituel ?
Pour eux Jésus ne pouvait se permettre un tel pouvoir. Mais eux, ce pouvoir, il se l’avait accaparé par ruse, tout comme la mère illégitime s’était accaparée ce pouvoir de tutelle sur l’enfant.
En fait, nous avons vu que la mauvaise mère ne
considère plus l’enfant. Elle est décidée même à le sacrifier. Pourquoi ?
Parce que son envie de punir l’autre femme et de la désavouer est plus grande.
Parce que sa vengeance n’aura de fin qu’au moment où l’autre femme sera réprouvée
et mise à terre.
Pour les docteurs de la loi leur cœur est
identique. Ils se moquent du pauvre paralytique ; Ils n’ont les yeux que
sur Jésus, cherchant comment le désavouer, comment faire pour le réprouver.
Le blasphème qu’ils voient est le point le plus important. Ils ne sont pas là pour l’infirme qui attend sa délivrance. Ils sont là pour la doctrine. Ils n’ont d’yeux que pour Jésus. Comment le prendre à contre-pied et le faire trébucher.
Ce constat devrait nous alarmer nous
croyants. Il devrait nous alarmer non pas sur les autres, mais en premier sur
nous-mêmes. Quel regard avons-nous vis-à-vis des circonstances et des personnes
que nous rencontrons ? Est-ce que nous examinons les choses avec un cœur
sensible au besoin de l’autre ? Ou sommes-nous accaparé par un jugement
qui nous pousse plus à regarder à la doctrine qu’au besoin. Nous sommes-nous
donné un pouvoir illégitime en jugeant l’autre ?
Les docteurs de la loi avaient dans le cœur le pouvoir de provoquer un divorce, comme celui de décider de la lapidation d’une femme adultère ; et ils se donnaient le pouvoir de juger un homme se déclarant fils de Dieu et voulant guérir et sauver une âme. Où se trouvait l’amour dans tout cela ? Nulle part. Pas une once d’amour. Rien
Pourquoi les docteurs de la loi disent que cet homme blasphème, en parlant de Jésus ? Eh bien parce qu’ils se sentent repris par leur imposture. Ils ont eux-mêmes volé la clé de la science en pardonnant les fautes à qui ils veulent, selon leur bon vouloir.
Dans le 1er
livre des Rois comme dans l’Evangile de Matthieu, ce qui est mis en avant,
c’est l’amour. L’amour triomphe de tout. La clé de la sagesse est là. La
véritable sagesse c’est l’amour d’une mère pour son enfant qui est prête au
sacrifice. Cet amour-là est supérieur à tout autre sentiment. L’amour d’un père
pour son fils atteint de paralysie et accablé par ses fautes est bien supérieur
à toute doctrine provenant de n’importe quel prophète ou de n’importe quel
docteur des Saintes Ecritures.
Les plus
grands miracles se font impulsés par ce sentiment non prémédité qu’est l’amour.
Ne pensez
pas que Jésus avait calculé son coup. Il agit complètement par amour avec le
paralysé. Il n’y a plus aucune limite à ce que le paralysé reçoive ses deux
miracles : le pardon et la guérison.
Marc
16 : 20 nous dit : « Le Seigneur travaillait avec eux,
et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient. ».
Dieu travaille avec ceux qui AIMENT au-dessus des doctrines, au-dessus des lois, au-dessus des principes, au-dessus même de ce qui convient de faire ou de ne pas faire. Et Dieu confirme la parole de ses disciples aimants par-dessus tout par des miracles.
La générosité, la bienveillance, la bonté ce sont des
personnes. Et ces personnes ne s’embarrassent pas de savoir si c’est le jour ou
pas de faire des bonnes actions. Elles ne disent pas à son prochain
« revient un autre jour j’aurai réfléchis et pris le temps pour
agir ». Elles ne regardent pas aux
fêtes religieuses pour le faire ; elles ne regardent pas aux anniversaires
pour bien agir envers l’autre. Elles n’attendent pas la Pâques pour se tourner
vers son prochain qui a faim. Elles n’attendent pas la Pâque ou le Yom Kippour
pour pardonner à son frère en buvant le vin de notre Seigneur, en buvant ce
sang qui a coulé pour le pardon de nos péchés.
La Cène
se fait à chaque fois que nous avons besoin de pardonner aux uns et aux autres
ou à chaque fois que nous ressentons le besoins de pardonner les péchés.
C’est cela se souvenir du sacrifice de Jésus-Christ. C’est agir comme il a agi
envers ceux qui l’ont mis à mort. « Père pardonne-leur, ils ne savent
ce qu’ils font ».
Jésus ne les a pas pardonnés dans un moment facile, au
milieu d’un prêche, ou après une agape. Il les a pardonnés, là, en pleine
épreuve, en pleine agonie.
Ceux qui aiment les rites, les traditions ne montrent
qu’une seule chose : leur manque d’amour. Il leur faut un jour précis pour
aimer. Le juste selon Dieu aime en tout temps.
La vérité se manifeste toujours par deux paramètres :
le jugement et l’amour.
Salomon aurait pu rendre sa justice comme le fait n’importe quel homme de loi en demandant à chaque femme de fournir des arguments et des preuves visibles de leur légitimité. Non, c’est l’amour la seule preuve.
La vérité, elle se rend à la condition que nous refusions de dissocier, ou de séparer l’amour du jugement et le jugement de l’amour.
Alors la
question posée par Jésus ; 5Qu'est-ce qui est le
plus facile ? Dire : « Tes péchés te sont pardonnés » ou dire : « Lève-toi et
marche » ?
Eh bien l’amour nous montre qu’il n’y a pas
une hiérarchie mais une fusion. Il ne faut surtout pas dissocier le pardon de
la guérison. Tout marche ensemble. De toute évidence Dieu aspire à redonner la
guérison à celui à qui il a pardonné les péchés.
Il le dit d’ailleurs au verset
6 : « 6Eh bien,
vous saurez que le Fils de l'homme a, sur la terre, le pouvoir de pardonner les
péchés. Alors il dit au paralysé : Je te l'ordonne : lève-toi, prends ton
brancard et rentre chez toi » Il
y a une continuité dans l’amour, comme un sang qui coule dans tout le corps. L’amour
divin ne met aucune frontière, aucune méthode, aucune doctrine en avant. Le pouvoir de pardonner
engendre avec lui des guérisons en cascades.
L’esprit
ne fait pas alors de distinction entre l’âme d’un côté et le corps de l’autre.
Le roi d’Israël : Salomon, a reçu lui-même de Dieu
cette parole reliant le pardon à la guérison : « si mon peuple sur qui est invoqué mon nom
s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises
voies, -je l'exaucerai des cieux, je
lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays » (2 Chroniques
7 :14).
Mes frères
et sœurs, nous sommes appelés à pardonnés les fautes. Ce ministère d’amour
rétablit la justice de Dieu. Ne nous embarrassons pas des coutumes et des
manières religieuses. Laissons parler notre cœur régénéré qui travaille avec
Dieu ; et c’est lui (notre cœur et le Saint-Esprit unit ensemble) qui
confirme nos paroles par des miracles et des guérisons.
Je
terminerai sur cette pensée que nous devons chérir : le miracle comme la guérison ne sont pas une affaire de doctrine, mais
d’amour.
Amen
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