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Par Éric Ruiz
A quoi servent les miracles ?
Une question bizarre avouez pour commencer cette nouvelle année 2025.
On aurait envie de répondre, que les miracles servent à montrer tout simplement que le surnaturel existe et qu’il est divin. Que tout ne s’explique pas uniquement par le rationnel et le raisonné.
Pourquoi autant de pasteurs, d'hommes et de femmes de
Dieu affirment haut et fort que le but des
miracles de Jésus, va plus loin que cela…qu’il est de convertir les gens afin
que le nombre de ceux qui croient en lui progressent ? Pourtant, crier aux
miracles et attirer par ce fait beaucoup de gens dans les églises, pour qu’ils se
convertissent…Ce n'est qu'une intention humaine. Elle n’est pas divine. Jamais
cette intention n’est expliquée ainsi dans la Bible. Même Jésus ressuscitant
Lazare est loin de faire l’unanimité (Jean 11 : 45)
La doctrine des miracles est encore un dogme très
lucratif pour une certaine élite. Comme elle est très séduisante pour un peuple
idolâtre de cette élite.
Les miracles renforcent indéniablement plus l’idolâtrie
que la conversion à Christ.
Un fait est
certain parce qu’il se confirme maintes et maintes fois dans les Evangiles : Les miracles mettent plus la lumière sur l’incrédulité de
son entourage que sur Jésus-Christ lui-même.
Revenons à la résurrection de Lazare par Jésus. C’est un témoignage
fort au sujet de l’incrédulité des gens.
Mais l’incrédulité là aussi est dévoilée faussement
par les religieux. Ces hommes d’Eglise qui préfèrent insister sur Marthe la sœur du défunt et sur Marie. Cette Marie remplie d’amour et
d’attachement à notre Seigneur « qui
oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux »
(Jean 11 :2).
Une Marthe qui manque de foi parce qu’elle est accablée
par le chagrin ; et qui doute de la résurrection de son frère dans un
temps proche: « Je sais, lui répondit Marthe, qu'il
ressuscitera à la résurrection, au dernier jour ».
Les théologiens insistent aussi sur une Marthe dont la foi trésaille
alors qu’elle réagit au moment où Jésus ôte la pierre du sépulcre « elle dit:
Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là ». Ou encore, des docteurs de la loi qui
s’obstinent sur le manque de foi de Marie, parce qu’elle se désole que Jésus
n’ait pu venir avant que Lazare soit mort pour le guérir.
Tous ces théologiens insistent sur des miracles produits dans un temps court. Il est indispensable
pour un chrétien de croire à un miracle survenant dans un temps réduit.
Si bien qu’insister de la sorte sur l’incrédulité de ses deux femmes a
une intention évidente : Nous conditionner, en nous faisant croire que notre foi est liée à des miracles
manifestés dans un temps réduit. Si
nous croyons aux miracles rapides c’est que nous avons une grande foi ; Et
à l’inverse, ne pas s’attendre à voir un miracle se faire sous nos yeux, c’est
avoir une petite foi.
Et cet autre verset vient évidement comme une aubaine confirmer leurs théories :
« Jésus lui dit (à Marthe sœur de Lazare):
Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? ».
Or, Jésus n’est pas en train de faire des
reproches à Marthe. Il n’est pas en train de lui dire de marcher sur l’eau pour
le rejoindre. Rappelez-vous Matthieu 14 :31 où fasse à la peur de Pierre
de venir le rejoindre sur l’eau, Jésus lui dit : « homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Non, la situation n’a rien à voir. Les femmes
sont accablées. Elles sont dans le deuil et la peine. Et ce n’est pas le moment
de les mettre à l’épreuve. Il faut être cruel pour profiter d’un tel moment de
tristesse afin d’éprouver encore plus les cœurs et les esprits et dire à ces
deux femmes : « Femme de peu de
foi, pourquoi avez-vous douté ? ».
Mais si l’on croit les dogmes religieux, Marie
à l’évidence n’avait pas une foi assez forte pour voir la gloire de Dieu.
Quelle folie, quel aveuglement de croire
Jésus aussi dur de cœur que eux le sont.
Le
fils de Dieu n’était pas dans le jugement mais dans la compassion. Jésus n’a jamais eu cette intention comme beaucoup l’ont interprété
faussement. Le contexte est très clair. Son
cœur était en communion avec celui de Marie et de Marthe et le verset 33 du 11ème
chapitre de Jean nous le démontre aisément (comme les chiffre et les nombres
d’ailleurs) : « Jésus, la voyant pleurer, elle et les
Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému. ». Jésus est triste. Il est même bouleversé. Il pleure
avec ceux qui pleurent. Il est dans le deuil avec celles et ceux qui sont dans
le deuil. Et le fils de Dieu plutôt que de montrer un manque de foi de leur part,
montre plutôt la conséquence de la foi de ces femmes. Leur amour pour Lazare comme
leur amour pour lui (rappelez-vous le verset 2 qui précise qui est Marie) est
récompensé. La récompense de la foi sera de voir leur frère Lazare passer de la
mort à la vie. Comprenons les choses
ainsi : « Je t’avais dit auparavant que tu allais voir, grâce à ta
foi la gloire de Dieu, maintenant tu vas la voir ! »
Alors Jésus-Christ parle bien-sûr d’incrédulité
ensuite, mais d’une autre incrédulité, d’un autre manque de foi. Il parle
d’autre chose, pour d’autres personnes. Sa lumière pointe ailleurs que sur
Marthe et Marie.
D’abord, Jean chapitre 11 verset 19 nous montre que la
foule était nombreuse à assister à ce miracle.
« Beaucoup de Juifs étaient venus vers
Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. » ; et pourtant
nous lisons à la suite de cette résurrection, que les chefs religieux en voulaient plus encore à la vie de Jésus
sans oublier celle de Lazare (qu’il voulait elle aussi anéantir).
Et n’hésitons pas à le dire : la consolation de certains juifs
pour les deux femmes était moins due à des élans de cœur qu’à l’obéissance à des
convenances sociales et coutumières.
Sans oublier que lors d’une cérémonie d’enterrement, nous assistons
très souvent à ce brassage de gens qui viennent de partout, avec des intentions
différentes les uns vis-à-vis des autres. Les uns pour soutenir les endeuillés,
les autres par curiosité, les autres encore pour juger et critiquer les
attitudes et l’accoutrement ou encore d’autres pour se faire voir.
Mais pour eux, ces pharisiens
qui se disent avoir la foi, curieusement, ils s’attendaient à voir un miracle.
Eux ne sont pas comme Marthe, Ils fustigent Jésus de ne pas l’avoir déjà
fait : Jean 11 : 37 « Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui
a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne
mourût point? ».
Alors Jésus-Christ, le fils de Dieu sonde les cœurs et
connait ce qui est caché. Il met en
avant dans la foi : l'obéissance à sa parole. La parabole sur le riche
et le pauvre Lazare, met en avant que si les gens qui n’ont besoin de rien, qui
se croient riche spirituellement « n’écoutent pas
Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader même si quelqu’un
ressuscite» (Luc 16 :31).
Jésus-Christ n'attend pas que les gens disent « Amen ! »
à ses lois, comme on l'entend répétés tout au long des prêches le dimanche
matin. Dieu attend des croyants qu'ils se comportent sans dédain ni mépris pour
les pauvres autour d’eux, qu’ils adhérent à la foi par des actes spontanés de
justice et d'amour les uns avec les autres. Ces actes qui ne sont en fait que
des exemples d’application de la loi de Moïse et des prophètes. Et l’acte de
Marthe répondait à cette justice-là, à cet amour qui l’a pousse à oindre de parfum le Seigneur et à lui essuyer les pieds
avec ses cheveux.
Revenons aux miracles. Et lisons le chapitre 12 qui
suit la résurrection de Lazare. Regardons bien comment Christ se sert du
miracle pour insister sur un bilan désastreux : celui de nombreux cœurs
durs rendus aveugle par l’incrédulité.
Jean, 12:37-40 « Malgré tant de miracles qu`il avait
faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui. afin que s`accomplît la parole qu`Ésaïe, le prophète,
a prononcée: Seigneur, Qui a cru à notre prédication? Et à qui le bras du
Seigneur a-t-il été révélé?
Aussi ne pouvaient-ils croire, parce qu`Ésaïe a
dit encore:
Il a aveuglé leurs yeux; et il a endurci leur cœur,
De peur qu`ils ne voient des yeux, Qu`ils ne comprennent du cœur, Qu`ils ne se
convertissent, et que je ne les guérisse ».
Beaucoup de choses sont dites ici sur le but des
miracles. Et aussi
curieusement que cela paraisse : Les miracles sont inutiles pour la foi d’un
peuple endurci. Qu’il soit juif, chrétien, ou autre, les miracles servent de
révélateur. Ils révèlent le manque de foi de ce peuple, qui ne guérira pas de
ses maux.
Pour un disciple qui se
consacre, sa foi doit être ou elle doit rester simple et réaliste. Une
foi simple, parce que les miracles visibles servent en premier à montrer la
grande miséricorde de Dieu, qui n’a de cesse de vouloir guérir. Dieu est
sauveur et il nous sauve de nos maladies et de nos infirmités. Notre foi nous permet
aussi de déplacer nos montagnes. Par exemple croire que Dieu peut renverser totalement
des situations familiales ou professionnelles devenues impossibles à changer.
Mais notre foi nous
éloigne aussi de la crédulité ; et à ce titre nous
savons que les miracles ont une autre intention, celle de montrer la grande convoitise
des cœurs et la jalousie qui s’y déverse.
Qui aura le courage d'annoncer qu'avec de tels
sentiments de convoitise et de jalousie encore présent en soi, aucune
conversion n'est possible? Qui dira qu’un bon nombre de croyants sont sûrs
d’avoir la foi et d’être consacrés alors que ce n’est qu’un leurre ?
J’ai très bien connu autrefois un pasteur qui
témoignait sans cesse que ce sont les miracles visibles qui l'ont amené à Dieu.
C’est en voyant un prédicateur gitan faire des
miracles qu’il s’est dit en lui-même : « et si je pouvais moi
aussi en faire autant ». Et lorsqu’il a réussi à l’imiter, alors la
convoitise à gagner l’ensemble de son âme ; et il s’est mis à prêcher que
les miracles sont les témoins de la foi. Et que ces miracles attirent les gens
comme le miel attire les abeilles. Sans
le dire ouvertement bien-sûr, toute sa
vie n'a été conduite que par les miracles. Il a fini par conclure que ses
miracles témoignaient que ce qu'il prêchait était vrai. Il citait alors Marc 16 :17 et 31
« Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: …
Le Seigneur travaillait avec eux, et
confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient.».
Les miracles sont bien présents chez un peuple qui se sanctifie.
Mais de-là à dire que les miracles visibles sont la preuve que le Seigneur
travaille bien avec certains plus qu’avec d’autres… Le pas est vite franchit
pour s’attribuer la gloire de Dieu.
Le miracle associé à la
piété est une des propagandes les plus abouties aujourd’hui.
Et cette propagande a amené
un nombre incalculable d’idoles sur la planète.
Le miracle manifesté est un habit de lumière pour se
montrer plus spirituel et plus saint que les autres. Ils brandissent un étendard
où est écrit que le Seigneur travaille avec ceux qui font des miracles. Le
miracle une fois prouvé est la confirmation que l’on tient son ministère de
Dieu lui-même. Le miracle sert à montrer
à ceux qui n’en font pas (ou d’insignifiants), qu’ils doivent se laisser
conduire par ceux qui en font (et de spectaculaires).
Cette doctrine est démoniaque. Elle détourne le croyant du vrai Evangile et de la vraie foi. Mais cette doctrine n’a cessé de faire de nombreux adeptes tout au long des siècles.
Alors dans ce cas, Pourquoi Dieu ne s’est-il pas
insurgé contre ces faiseurs de miracles et ce faux évangile qui en est
sorti ? Pourquoi a-t-il laissé les miracles salir ainsi ce qu’il fait
lui-même ?
Dieu a laissé les miracles attirer les uns et
les autres pour qu'il manifeste le même ministère que celui qu'ils avaient
usurpé au ciel. Les séraphins, une des catégories d’anges déchus, se sont précipités sur terre sur ces
ministères. Ils se sont rués sur cette nourriture parce qu’elle convient parfaitement
à leur nature pécheresse.
Une fois nés dans un corps humain, ils ont
recherché à posséder cette lumière.
Ces séraphins agissaient de cette façon avec le prophète Esaïe. Esaïe, chapitre 6 nous montre des anges qui purifient les péchés du prophète avec une pierre ardente qu’ils posent sur sa bouche. Et abracadabra voilà notre prophète purifié de ses fautes Ces séraphins ont fait sur terre ce qu’il faisait au ciel.
Mais leur imposture c’est la volonté de Dieu qu’il en soit ainsi, puisque c’est celle que l’on prie « Père, que ta volonté se fasse sur terre comme elle est faite au ciel ».
Pour que
Dieu règne, tout doit être dévoilé. Tout doit être mis en lumière, le bien
comme le mal. Et tout passe en jugement. Les miracles servent à rétablir la
vérité. Ils servent aussi à montrer les imposteurs. Ces
imposteurs qui se servent des miracles pour juger la foi de ceux qui en font et
ceux qui n’en font pas, ou ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas dans un
court délai. Mais les miracles servent aussi à montrer la faiblesse de
l’être humain qui se laisse séduire facilement et conduire par le bout du nez
vers des doctrines de démons où il imagine un dieu à son image.
Soyons reconnaissant à notre Seigneur de nous ouvrir
les yeux sur nos faiblesses. Ces faiblesses, le témoin fidèle nous conseille un
collyre pour ouvrir nos yeux et les voir. Afin de nous permettent de nous convertir
et être guéri ; et pour qu’au final
nous devenions enfin libres.
Amen