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Par Eric
Ruiz
Lorsque nous lisons dans la Bible que Dieu est un Dieu d’ordre et non de désordre, nous avons à l’idée une certaine organisation des choses.
C’est
vrai, Dieu est un Dieu d’ordre, mais c’est un organisateur qui organise bien
souvent de manière très différente de celles des humains.
Car les
voies de Dieu sont insondables et les voies des humains, elles, sont tellement
tortueuses.
Alors, on est bien souvent victimes
de sa religion.
Elle, depuis longtemps a organisé les évènements divins selon son plan. Et la
religion part d’un principe, plus même, elle part d’un postulat. Une parenthèse
pour préciser qu’un postulat, c’est un principe que l’on admet comme vrai sans
aucune démonstration. Donc, la religion
place le postulat suivant : son plan suit celui de Dieu.
Les
dispensations bibliques par exemple, sont de véritables postulats admis par le
plus grand nombre comme des piliers de connaissances, et qui aident à la
compréhension des Saintes Écritures.
Une dispensation, qu’est-ce que
c’est au juste ?
C’est
comme dans nos livres d’histoire, où nous voyons les ères, les âges, les
périodes se succéder les uns aux autres : l’époque contemporaine qui succède
aux temps moderne. Puis les temps modernes qui succèdent au Moyen-âge, et enfin
le Moyen-âge qui succède à l’antiquité.
Et là ?
la Bible nous montrerait non pas cinq mais sept périodes bien distinctes où
Dieu va agir différemment avec les hommes selon des principes et des lois
différentes.
Les notes
de la Bible Scofield nous disent en plus : « une dispensation devient un âge pendant lequel un certain régime
prévaut ».
Je vous
cite ces régimes:
La dispensation de
1-l’Innocence,
2-la Conscience
3-Le Gouvernement humain,
4-La Promesse
5-La Loi
6-La Grâce ou l’Église,
7-le Royaume.
Ce
découpage historique est séduisant puisqu’il classe les choses par temps ou par
ère en s’appuyant sur les sept jours de la création.
Mais Dieu
a-t-il fait les choses ainsi ? A-t-il tout fait sur le modèle des sept
jours ?
Ce qui
signifierait que nous sommes à la veille du dernier jour et que notre
génération, elle seule aura le privilège de renter dans son repos, qui est celui
du dimanche. Nous serions rendu au samedi, au temps de la grâce et nous nous
préparons au dimanche : au Royaume.
Les
choses sont-elles ainsi faites ? Certainement pas. Ce postulat, bien qu’il
frôle la vérité ne part absolument pas d’une révélation, mais d’un échafaudage
de principes.
D’abord
de qui est venue cette « boussole biblique » ?
Tiens, elle
est apparue au 19ème siècle avec la doctrine de l’enlèvement, et en particulier
par les théologiens Darby et Scofield, dès le début de l’époque contemporaine.
Darby est
un prédicateur anglais et traducteur biblique. Il est très cultivé. Il est
avocat. Cet homme de loi est par
conséquent très influencé par les valeurs de progrès technologiques et
scientifiques de son époque. C’est cette même époque qui succèdera à celle des
lumières et au début de l’industrialisation. C’est là où les idées
progressistes émergent et se diffusent.
Pourquoi
je vous dis cela ?
Parce que
ce n’est pas anodin qu’un tel découpage biblique naisse à ce moment-là par les
théologiens du moment qui ont ce même désir d’exposer et de transmettre leur
savoir et leur connaissance. Ils voient
alors l’histoire biblique comme une évolution de l’homme vers Dieu ; donc
un être humain plus perfectionné et agréable à Dieu qui s’améliore avec le temps.
L’humanité progresse et passe de l’homo erectus à l’homo sapiens moderne, plus
évolué.
Ce
découpage a comme but de montrer que la Bible comme la révélation, est
progressive.
Alors,
vous pourrez sous-estimer l’importance des dispensations en disant mais après
tout, les conséquences ne sont pas si terribles que cela, il y aurait même une
exagération à en dire du mal.
Laisser-moi vous dire une chose : la religion, ne vous montre jamais une prison au départ. Elle vous montre un lieu agréable où l’on se sent à l’abri, protéger des méfaits de l’extérieur, le tout agrémentée d’une assistance et d’une nourriture régulière. Or, c’est bien après que vous y verrez les barreaux aux fenêtres, les cadenas aux portes, la nourriture fade et sans consistance, la saleté et les odeurs nauséabondes et pour finir la désolation de ce lieu enténébré.
Pourquoi
les dispensations sont-elles si hérétiques que cela ?
Parce
qu’elles dressent des murs, posent des scellées entre chaque périodes et elles surestiment
la grâce dans notre période.
La grâce
par exemple, serait surtout un attribut fondamentale pour l’époque de
Jésus-Christ et celles qui vont suivre.
J’ai
montré dans un précédent message que la grâce commence dès la Genèse. C’est
Dieu lui-même qui fait le sacrifice d’un animal pour couvrir Adam et Ève d’une
peau de bête (Genèse 3 :21). Ce sacrifice permet à nos deux désobéissants
d’échapper à la mort.
De même
l’onction du Saint-Esprit, si l’on suit la logique des dispensations ne
pourrait véritablement être apportée qu’avec la résurrection de Jésus-Christ.
Or, Abel
qui signifie souffle respiration manifestait déjà les fruits de l’Esprit saint
en présentant une offrande agréable à Dieu, c’est-à-dire en essayant par tous
les moyens de ramener le cœur de son frère Caïn vers son père céleste. Abel est
mort persécuté par son frère comme le seront longtemps après lui, les disciples
de Christ, persécutés eux aussi par ceux qui se réclament de Dieu.
Quand à
Joseph fils du grand patriarche Israël, ne manifestait-il pas lui aussi le Esprit
saint ? N’a-t-il pas gracié ses frères qui l’avaient condamné à mort, puis
vendu comme esclave. Ne les a-t-il pas couvert de bénédictions, eux ses
ennemis ? N’a-t-il pas tout simplement agit en vrai disciple de Christ ?
Et que
dire de cette première dispensation de l’Innocence ? Adam n’est pas né
vierge de toute connaissance. Il devait obéir certes à Dieu. Mais sa
désobéissance était déjà gravée dans son cœur.
Comme je
l’ai expliqué dans mon dernier message, son âme avait une cartographie. Des
autoroutes étaient déjà tracées dans son coeur, dont la voie de l’amour propre
(s’aimer plus que Dieu). Le serpent n’a fait que de révéler cette désobéissance
qu’Adam et Ève avaient en eux.
J’aurai
plutôt appelé ce temps-là : la révélation des ténèbres de l’homme. La lumière créée le premier jour a révélé les
ténèbres d’Adam et Ève. Parce qu’au fond toutes ces dispensations ne sont que
des révélations du bien et du mal et de leurs conséquences : la grâce
divine ou le châtiment.
« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et
utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la
justice, »
(2Timothée 3 :16).
Dieu nous permet d’avoir la Bible, dans le but de nous
enseigner sa sagesse. Et la première étape, c’est de ne pas se considérer comme
meilleur que les autres. Pourquoi voir ceux qui vivaient sous la loi de Moïse, moins
aboutis que nous. Moins aboutis, sous prétexte que nous avons la grâce venue
par Jésus-Christ ?
Nous ne sommes pas meilleurs qu’Abel, que les frères de Joseph,
que l’entourage d’Abraham, que les Hébreux qui suivaient Moïse… parce que
Christ nous a gracié. Il n’y a pas un
salut historique, qui ferait que nous avons de la chance d’être né à la bonne
époque.
Le fils de Dieu, certes s’est manifesté dans un corps pour
porter le péché du monde, mais il a toujours été avec celles et ceux qui se
sacrifiaient par amour pour leur prochain. Christ et l’Alpha et l’Omega, le
premier et le dernier. De la Genèse à l’Apocalypse, il n’y a toujours eu qu’un
seul nom qui sauve.
Et ne réduisons pas sa volonté : sa mort et sa
résurrection ont été au bénéfice des croyants morts avant sa venue sur terre.
Sinon, la transfiguration avec Elie et Moïse ne serait
qu’une farce.
Dieu est venue en chair réconcilier tout en lui : ceux d’avant comme ceux d’après mais aussi il est venu réconcilier les temps, les époques, les régimes en lui.
Le fait d’insister sur leur époque qui est la dispensation
de la grâce, permet aux prédicateurs quel qu’ils soient, deux sortes d’excès :
Le premier excès est de dire à leurs ouailles de se montrer
encore plus reconnaissant à Dieu de les avoir fait naitre par l’eau et
l’esprit, afin d’être chrétien. Et donc d’accepter les injustices et les
brimades venant de l’Église, car elles ne sont rien comparées à celles qui
existaient sous la loi.
« Si un frère te persécute en disant du mal sur toi,
ce n’est rien comparé aux excès de violence des Hébreux qui violaient et
tuaient leurs frères sous une autre dispensation ».
La deuxième chose est qu’un prédicateur se permet d’affirmer que la grâce est une purification
supérieure, qu’elle permet un état privilégié. Nous serions plus facilement
purifiés de nos péchés et par conséquent moins atteint par le péché que ceux de
la loi.
La grâce aurait en supprimant certains rites, supprimer
aussi une partie des conséquences de nos fautes.
Dieu nous verrait purs, alors que nous péchons encore.
Que dire, puisqu’à ce moment-là, l’Écriture ne nous corrige
plus, elle ne nous instruit plus dans la justice. La foi d’Abraham ne serait
plus la même que celle de l’apôtre Paul. Une hérésie de plus.
Le
problème de la dispensation c’est qu’il produit une justice de Dieu différente, parce
le régime était différent.
La foudre qui tombait autrefois sur un peuple infidèle et
cruel, ne tomberait plus aujourd’hui sur un même peuple parce que la grâce oblige
Dieu à agir différemment ?!!!
Pensez-vous réellement que Dieu a changé sa justice ?
« Jésus-Christ est le même hier aujourd’hui
et éternellement »,
mais il aurait changé sa justice pour ceux qui sont chrétiens ? Quel
non-sens. Et pourtant combien croient que ce temps nouveau de la grâce à
changer la justice de Dieu, et qu’il est plus clément qu’avant.
Combien pensent que Sodome et Gomorrhe c’était pour une
autre dispensation, pour des gens bien plus cruels, mais qu’aujourd’hui la
grâce protège les habitants des villes. Ils pensent que l’Église, leur temple,
au centre du village reste un signe de la protection divine.
Ils ont oublié que cette forme de pensée était celles des
Babyloniens, puis des grecs païens, pour devenir un dogme chrétien.
Dieu ne s’est
jamais plu au milieu des pierres, au milieu des cœurs de pierre mais au
milieu d’un peuple soumis, se sacrifiant
pour les autres.
Cette justice-là n’a jamais changé.
Reprenons cette classification à partir des dispensations.
Et voilà ce qu’écrit Scofield dans ses notes bibliques : « Ainsi l’objectif de toute dispensation est
de placer l’homme sous une règle de conduite particulière. »
Vous voyez l’objectif a été confondu avec les moyens. Scofield pensait que l’homme devait se soumette à une loi divine différente
selon les régimes.
Est-ce réellement
l’objectif de Dieu ?
N’est-ce pas ce que je crois plus : Que les
différentes règles et lois ne sont que des moyens, qui vont permettre de
révéler la conduite de l’homme ? Que ces règles et lois révèlent si cette
conduite est pure ou impure ou si elle est faite par soumission à la loi ou qu’elle
aspire de l’amour de Dieu ?
De tout
temps, de toute dispensation, c’est la conduite de l’homme qui a été jugée, et
non s’il suivait scrupuleusement les traditions. Quand Jésus brise le Sabbat en laissant ses
disciples se nourrir, il va bien au-delà de la règle qu’il a établie sous Moïse.
Par conséquent, celui qui était circoncis de cœur avait
beaucoup plus de valeur que celui qui était circoncis dans sa chair.
Joseph, fils d’Israël et de Rachel ne connaissait pas la loi
de Moïse, il ne connaissait pas l’Évangile de Christ et pourtant sa conduite
n’avait rien à voir avec sa dispensation. Son cœur était circoncis et les 10
commandements déjà gravées dans son être intérieur.
Alors le progrès que notre génération cherche à s’octroyer,
(comme Darby aussi) existe bien. Mais ce progrès n’est pas historique ou
raciale, ce progrès est d’ordre spirituel. Chacun
doit progresser dans sa soumission à Christ.
Nous
n’avons pas à suivre les lois de la grâce, mais à avoir un cœur qui puisse être
gracié.
Alors, je garderais uniquement ce chiffre 7 comme
indicateur ainsi que les sept jours de la création Pourquoi ?
Parce que la croissance du disciple se fait en 7 étapes.
Chaque jour nouveau fera que Christ régnera davantage en lui. Je rappelle ses 7
coups de tonnerre.
Premier coup de tonnerre : LE JUGEMENT
Deuxième coup de tonnerre : LA
REPENTANCE
Troisième coup de tonnerre : LA
JUSTICE, (le pardon)
Quatrième coup de tonnerre : LE
RENONCEMENT, LE SACRIFICE
Cinquième coup de tonnerre : LA
PURIFICATION(le Saint-Esprit et son baptême)
Sixième coup de
tonnerre : L’ADOPTION par notre Père en tant que Fils
Septième coup de tonnerre : LA
GLOIRE PARTAGÉE
En 7 tonnerres notre
être spirituel prend une maturité supérieure quel que soit son époque.
Et la finalité est pour ce septième jour, ou ce septième
tonnerre, qu’il soit un jour de sabbat c’est-à-dire une journée de repos complet,
un jour où les œuvres sont faites en Dieu et aucune autre œuvre ne soit faite
en dehors de lui (c’est-à-dire, que tout soit fait par lui et pour lui). Voilà
le Royaume de Dieu.
Amen.
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