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Par Eric Ruiz
Il y a 15 jours de cela j’ai marié ma fille ainée Julie. Et une chrétienne me posait la question si elle s’était mariée dans le Seigneur. Sur le moment je n’ai rien répondu un peu interloqué et surpris par sa question.
Et puis une idée comme une affirmation est
venue : Toute union entre mari et femme quel qu’elle soit est forcément
faite dans le Seigneur.
La raison est simple et Jésus l’a rappelle
dans l’Évangile de Matthieu au chapitre 19 : « Il répondit aux pharisiens: N'avez-vous pas lu que le
créateur, au commencement, fit l'homme et la femme 5et qu'il dit: C'est pourquoi
l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux
deviendront une seule chair. ».
Jésus, là ne fait que citer un verset du livre de la Genèse en précisant que Dieu a conçu le mariage dès le début et sans y joindre aucune restriction. Tout mariage est béni au départ.
Genèse 1 : 28 : « Dieu
les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds.. ».
Dieu n’a jamais mis de loi sur l’obligation
de passer par une cérémonie officielle. Il n’a jamais donné d’indication sur
quelle partie les époux devaient s’engager. Il n’a jamais dit aussi qu’un
sacrificateur, un ecclésiastique, ou un membre religieux éminent devait
présider la célébration, tout comme aucun disciple n’a reçu un appel pour cela.
Les traditions, sont venues des hommes. Elles
ne sont pas un mal en soi. Célébrer cet évènement comme une fête est tout à
fait légitime. Cette fête, d’ailleurs rassemblait de tout temps des membres de
la famille et des invités. Parce qu’on voulait célébrer ce moment, cette union
devant les hommes (au sens large).
Ainsi tout mariage est une chose naturelle
comme la volonté aussi d’avoir une descendance. Ce commandement : « Soyez
féconds, multipliez, remplissez la terre, » est inscrit dans l’ADN de nos cellules, tout comme le
mariage.
Donc, disons-le bénir un mariage, c’est une
aberration. C’est un coup d’épée dans l’eau. Ça ne sert à rien puisqu’il est
déjà béni.
Jésus a tout dit en une seule phrase :
« Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils
sont une seule chair. ».
Quoi rajouter de plus ? Qu’ils se doivent fidélité, dans les meilleurs
jours comme dans les mauvais, qu’ils se respectent mutuellement, etc., etc. ?
On ne fait que de rajouter de l’évidence.
« Une
seule chair », cela
veut bien dire : fidélité, engagement, respect mutuel et bien plus que
cela encore. Un sacrifice total pour l’autre. Aimer l’autre comme sa propre
chair .
Dieu connait l’homme et il sait encore une fois
que la tradition allait remplacer la foi. Combien, croyant comme non croyants,
ne conçoivent pas le mariage sans une cérémonie religieuse ?
La cérémonie fait office de bénédiction et en
cela, elle apaise les mariés (ou la famille des mariés) qui se sentent
inconsciemment sous la voûte d’une protection céleste. On appelle cela de la
superstition.
La peur de subir un échec, amène à exagérer le
poids, l’importance d’un rituel. Ici la cérémonie religieuse ; la bénédiction
nuptiale a pris la place de la bénédiction divine.
Voulant proclamer cette bénédiction, le rituel l’a remplacé.
Le membre du clergé en prononçant des mots bien
choisi de la bénédiction du mariage aura la même perception qu’une eau bénite
tombant sur les mariés.
Et aujourd’hui reconnaissons-le les mariages
dans l’ensemble sont sous la bannière de la superstition.
« Quoi, mais ta fille ne s’est pas marié à
l’Église ? Tu n’as fait qu’un mariage civil ?
Mais tu laisses les époux sans protection !
Tu es inconscient !
Voilà l’inquiétude religieuse dévoilée encore
une fois dans les réactions des uns et des autres.
Et puis l’autre question qui brûle les lèvres :
« Les époux ont-ils épousé la même foi ? » (La foi catholique,
la foi protestante, la foi juive ?).
C’est la même réaction qu’on eut les disciples
de Jésus après qu’il ait dit aux pharisiens que l’homme s’attachera à sa femme ;
et « Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. ». Les disciples ont eu une réaction de rejet à l’égard des enfants qu’on
amenait à Jésus: ils les repoussèrent. Les disciples repoussent les
enfants des parents qui n’ont sans doute pas la réputation d’être de bons
croyants. Alors, Jésus les prend à contre-pied. Sa réponse est suivie d’actes
et de paroles d’inclusion. « Et
Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi;
car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Il leur imposa les mains, et il partit de là. ». Un enfant va aller vers un autre pour jouer avec lui
sans se poser la question de sa religion ou si ses parents sont bons ou mauvais.
Trop souvent l’homme veut choisir à la place de Dieu. Et trop souvent il
rejette celui ou celle qui est son enfant.
Les disciples eux-mêmes se trompent entre ce
qui est sacré et profane, puisqu’ils rejettent les enfants.
De la même façon, combien de soi-disant bons
croyants jugent-ils un mariage comme sacré face à un autre qu’ils jugeront
profane simplement en jugeant à l’apparence, à la religion, à la cérémonie ou à
la personne qui célèbre le mariage.
Ne diront-ils pas que Dieu fait de
même ? Qu’il approuve certaines unions et en désapprouve d’autres. Le Dieu de Moïse n’a-t-il pas interdit
certains mariages ?
(Deutéronome 7 :3). « Lorsque l'Eternel, ton Dieu, te les aura livrées et que tu
les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point
d'alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. 3Tu ne contracteras point de mariage
avec ces peuples, tu ne
donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles
pour tes fils ».
Ce texte a servi tellement de fois à condamner
des unions jugées comme illicites parce que les époux n’avaient pas la même
religion, le même culte, le même cérémonial. On n’a séparé des peuples, comme on
a interdit des unions parce les religions ne s’accordaient pas entre elle.
Est-ce juste de procédé ainsi ?
La question légitime est pourquoi Dieu a-t-il
interdit ce genre de mariage à ce moment-là ?
Le contexte est encore une fois primordial.
Israël entrait en possession du pays promis
par Dieu et elle devait s’opposer à des nations terribles, des peuples d’une
idolâtrie féroce, d’une méchanceté, d’une cruauté sans borne. S’ils
s’unissaient à ce peuple qui déifiait la violence, qui déshonorait le mariage
en opprimant l’épouse, en la rendant esclave de son mari, en donnant tout droit
au mari, jusqu’au meurtre, en sacrifiant jusqu’aux enfants, comment alors
Israël aurait-elle pu rester une nation sainte et accomplir le destin que Dieu
lui attribuait ?
Les israélites connaîtraient alors une
condition pire que celle qu’ils avaient connue en Égypte.
Dieu
est fidèle à son alliance. Il a promis un pays où coulent le lait et le miel, pas
un pays où s’exercent l’oppression et la honte. Si bien qu’il prévient du
danger et interdit une union qui sera, c’est sûr désastreuse.
Mais cet avertissement est néanmoins à
prendre aussi au sérieux pour tous ceux qui se disent descendant de la foi
d’Abraham aujourd’hui.
Non pas qu’ils doivent se méfier des autres
religions. Non, ils doivent se méfier de ce que procure l’idolâtrie chez
certaines personnes.
Par exemple : Un bon père qui a la foi
devrait mettre en garde sa fille si celui qu’elle désire épouser à une tendance
à manifester la même cruauté que ces peuples qui ont été chassés par Israël. Je
veux parler des Héthiens, des Guirgasiens, des Amoréens,
des Cananéens, des Peréciens, des Héviens et des Jébusiens. Ces peuples nommés
dans le chapitre 7 du livre du Deutéronome, ce sont des esprits mauvais.
S’unir avec un homme ou une femme possédant le même esprit fourbe et destructeur, c’est aller droit dans le mur. C’est-à-dire, aller droit aux excès de colère, à la tyrannie, à l’adultère, à la séparation, au divorce sans oublier les diverses maltraitances physiques et morales qui seront légions sur l’autre et sur les enfants.
Dieu demande à ceux qui l’aiment de discerner le cœur des
futurs époux pour savoir si l’union a de bonnes chances d’être auréolée de joie
et de bonheur ou au contraire si tous les signes d’une malédiction sont là. Parce que la malédiction ne vient pas de Dieu
mais de l’homme et de la femme qui s’unissent alors que l’un a un cœur très
endurci et que son idolâtrie l’aveugle et le pousse à de terribles excès.
Les exemples bibliques ne manquent pas. Samson en
s’unissant à Dalila ruina sa vie. Il en perdit la vue et la force. Le roi de
Juda Achab en s’unissant à Jézabel, fut manipulé par elle, qui l’excita à la
violence, à exterminer les prophètes de Dieu et à commettre le crime.
Les pharisiens aussi provoquent de mauvaises unions. Ils
abordèrent Jésus en lui posant des questions pour l’éprouver, parce qu’ils
avaient ce cœur endurci, un cœur bâtit pour provoquer les malédictions. « Ils
dirent, pour l'éprouver: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un
motif quelconque? » (Matthieu
19)
Jésus est obligé de préciser que le divorce est une loi donnée
à Moïse parce qu’elle est venue avec la dureté du cœur, parce qu’au
commencement il n’en était pas ainsi. Jésus ne fait que montrer que ces
israélites se sont, dans les faits, unis aux mauvais esprits des Amoréens, de
ces peuples violents qui condamnent et lapident à tout va. Ils devraient
exercer cette violence contre eux-mêmes d’abord, pour se repentir.
Pour Jésus-Christ les noces ont toujours été un moment particulier
où les cœurs se dévoilent. Regardez la parabole du festin des noces. Elle
commence ainsi
Matthieu 22 : 2 ; « 2Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des
noces pour son fils ».
Les serviteurs conviés refusent l’invitation.
Les conviés ne sont pas dignes pourquoi ? Parce qu’ils dénigrent, ils
haïssent. Ils sont méprisants à l’égard des autres. Ce cas n’est pas rarissime,
bien au contraire. Des proches refusent
d’honorer le mariage ou même s’y opposent frontalement. Ils se refusent
d’honorer un mariage qu’ils jugent peu à leur goût, et surtout qui est profane
à leurs yeux. Ce n’est pas une union sainte, c’est un véritable sacrilège.
Et l’homme qui vient sans habits de noces. De
qui se moque-t-il en négligeant sa tenue, en méprisant les mariés et le roi. Il
montre lui aussi un cœur tortueux et idolâtre. Oui idolâtre car son amour pour
lui-même exclut celui des autres.
Le contraste est flagrant avec l’attitude de Jésus
aux noces de Cana, qui lui se soucie de la joie des convives. Ainsi, face au
manque de vin, il fait un miracle. Mais il le fait dans des vases d’ablution.
Des vases destinés à la purification. Les uns se sont réjouis du vin qui ne
manquait plus et qui était meilleur que celui du début, tandis que d’autres ont
du se scandaliser que quelqu’un ait pu ainsi profaner des ustensiles saints
ainsi qu’une eau bénite.
Jésus à un autre moment parle de cette
attitude orgueilleuse à vouloir se mettre aux premières places pour des noces.
Lui-même ne se plaçait pas aux places
d’honneur. Il ne prenait pas la parole pour se mettre en avant. Il ne venait
pas y annoncer une bénédiction particulière, parce qu’il respectait ce moment
sacré qu’avait instauré son Père dès le départ.
Dieu connait ce moment particulier des noces
qui attire tous ceux qui aiment le pouvoir. C’est un moment où il chassera les
intrus et bénira les humbles, les doux et les bienveillants.
Ses noces
avec ses élus ressembleront à nos noces traditionnelles.
Car c‘est
là que se dévoilent les cœurs et les esprits.
Donc pour résumer : que peut-on faire si
nous sommes conviés à un mariage ?
Surtout bien-sûr, ne jamais s’y opposer. S’y
opposer ferait de nous des êtres qui maudissons. Mais aussi, ne pas se mettre
en avant, rester discret. Intervenir que si les mariés le sollicitent vraiment. Et si on nous donne la parole : Annoncer
que le mariage est déjà béni parce Dieu l’a fait au départ et que les époux ne
forment qu’une seule chair. Leur dire que la réussite comme l’échec dépend
d’eux et non d’une bénédiction particulière. Insister sur leurs qualités qui seront
leurs atouts pour rester fidèle. Et observer les réactions des uns et des
autres qui montreront leur cœur et leurs esprits. Sans oublier
l’essentiel : vivre l’instant présent, honorer les époux, se vêtir de ses
plus beaux habits, se réjouir avec les mariés et ceux qui partagent leur joie.
Car avant tout c’est une grande fête qui célèbre ceux que Dieu a uni.
Amen
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