dimanche 7 juillet 2024

CHASSER LES DEMONS, en finir avec les troubles obsessionnels et compulsifs

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Par Eric Ruiz

« Et ce sont ici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon Nom; » (Marc 16 :17)


Ah, ce fameux don de chasser les démons. Ce don tellement convoité dans certains milieux religieux  avec tout ce lot de mystères et d’émerveillement que cela procure.

S’agit-il d’exorciser le mal par des moyens spectaculaires et de braver le danger ?

En tous les cas, Jésus parle au même niveau des démons et des maladies. Lui, ne met pas un don supérieur de guérison à l’un plus qu’à l’autre, ni une action plus dangereuse pour l’un et moins pour l’autre. Le mal s’exprime par toutes sortes de maladies (mentales, corporelles), c’est tout.

Y voir des démons plus forts qui nécessitent un protocole plus long et plus contraignant, ce n’est que de la poudre aux yeux qui sert dans la majorité des cas à impressionner l’auditoire pour que les dons de celui qui exerce l’exorcisme soient magnifiés.

Alors qu’est-ce qu’une personne liée par des démons ?

Il y a bien plusieurs niveaux, c’est vrai. Mais ce n’est pas des niveaux d’envoutement. Ce sont des niveaux d’enchaînement. Ce sont les chaînes qui lient la personne et ce sont ces mêmes chaînes qui doivent être brisées.

 

Premier niveau : (c’est un exemple que je prends, parce qu’il est fréquent) Avoir des envies ou des pulsions violentes envers une personne.

Ce niveau est juste une simple tentation, rien d’autre. On s’énerve après quelqu’un et on rêve de lui faire du mal. Ces pensées peuvent s’évaporer et ne plus avoir de conséquences si, on ne se couche pas sur la colère et si on ne rumine pas tout le tort qu’elle nous a causée.

Le deuxième niveau : montre un lien avec un ou plusieurs démons. C’est celui de passer à l’acte, d’agir violemment sur la  personne visée.

Mais dans la plupart des cas, ce deuxième niveau n’est pas atteint, pourquoi ?

Parce que la violence envers l’autre est un délit dans nos sociétés.  Agir en s’en prenant à l’intégrité physique et même morale de son prochain entraine déjà un trouble moral d’abord puis une infraction juridique ensuite, parce que selon les blessures causées, l’agresseur sera punit d’amendes et d’emprisonnement.

Alors ce deuxième niveau va être franchit mais différemment.

Cette violence contenue va s’exercer, mais indirectement par celui qui voulait l’exercer. Il va être violent envers lui-même. Cet acte s’explique par ce que la psychologie appelle : l’inhibition. L’acte ne pouvant se faire sur l’autre, il est inhibé et la pulsion violente se tourne alors vers celui qui a des envies violentes.

Son corps ressent alors le mal qu’il voulait faire à autrui. Il a mal à l’estomac par exemple, ou il est pris de vertiges, de palpitations, de vomissements, de perte de mémoire et de connaissance. Il n’a plus faim, tombe dans l’anorexie.

Ou encore, il se met à boire de l’alcool, ou à prendre des anxiolytiques pour lui permettre de retrouver son calme et sa paix.

Passons maintenant au troisième stade. C’est le stade compulsif ou obsessionnel. A ce stade l’enchainement est terrible.  Les liens sont très serrés. Les mauvaises pensées sont devenues récurrentes. Elles hantent la personne de jour comme de nuit. Elle est obsédée par l’injustice qu’elle pense vivre. Elle tourne et retourne dans sa tête des pensées négatives. Elle se sent constamment lésée et une irritation violente vient la perturbée sans même qu’elle y pense ou qu’elle cherche à y penser. Et cette pensée devient compulsive parce qu’elle échappe au contrôle de la personne. Contrôler ses émotions devient alors impossible.

À ce niveau, l’emprise des démons est très active. La destruction de la personne est en marche.

Nous avons un exemple concret de ces démons qui attaquait le roi d’Israël Saül. Au départ Saül jalousait David. Il jalousait ses victoires, son assurance et sa foi en Dieu. Il voyait en lui un concurrent au trône. Puis cette tentation de jalousie se transforma en haine violente. Saül était obsédé par David. Il en voulait à sa vie de manière compulsive. Il marchait chaque jour les armes à la main, prêt à le débusquer pour l’exterminer. Il n’avait plus qu’une seule idée : assouvir cette pulsion de meurtre envers David. Il y a mis tous les moyens, toutes ses forces, allant même, jusqu’à consulter ce qu’il avait chassé d’Israël : la divination.

Alors que faire pour chasser ce démon ?

Dans le cas de Saül comme dans le cas de beaucoup, on ne peut rien faire, car les démons leur permettent une élévation sociale ou humaine. Les démons participent activement à la réussite de la personne.

Et comme le dit Jésus : « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. ».

Donc se corrompre pour réussir, amène à « s’asseoir à la table des démons ».

Mais si cette personne aspire et réclame une délivrance, alors il y a quelque chose à faire.

 

Suffit-il de prier dans le nom de Jésus pour que le possédé n’ait plus cette envie obsessionnelle de meurtre ou de violence ?

 

De nos jours, les prières de délivrance s’accumulent dans les assemblées, sans qu’elles soient pour autant efficaces.

Pourquoi ?

Parce que ces prières s’occupent de chasser ce qui est obsessionnel et compulsif.

Oui, le démon est de cette nature. Il rend le trouble compulsif et obsessionnel. Mais ces prières chasse-t-elles pour autant ce qui tourmente la personne ?

Non, pas du tout.

Prier pour que la personne n’ait plus de malaise, qu’elle arrête d’être tourmentée, ou qu’elle ne prenne plus de drogue, ne chasse pas le démon.  Vous aurez beau dire : «  Démon sort de ce corps au nom de Jésus ! », Il partira un instant mais reviendra, parce que la cause est toujours vivante.

La personne se croira guérit parce que les symptômes obsessionnels et convulsifs auront disparu et que le trouble n’est plus là. Mais le trouble reviendra et souvent différemment.

Prenons cette maladie mentale très connue de nos jours appelé par les médecins : TOC, c’est-à-dire  T comme trouble, O comme obsessionnel et C comme compulsif.

Cette maladie est la même pour tous au niveau des deux dernières lettres Obsessionnelle et Compulsive. Mais, en ce qui concerne le trouble, celui-ci prends mille formes possibles.

Cela va de la maniaquerie (comme se laver les mains dix fois par jour), en passant par l’utilisation abusive de drogues (pour diminuer l’apparition des obsessions), jusqu’à la folie avec des idées fixes, ou la perte de lucidité et de contrôle mental.

Mais là aussi, le trouble reste et restera encore mystérieux quant à sa cause.

 

Revenons à notre exemple. Pourquoi la personne a-t-elle des malaises fréquents ?

Parce qu’elle a une aversion prononcée envers une tierce personne. Voilà la raison de vivre du démon. Le cœur de la personne s’est emmuré par une haine compulsive envers l’autre.

Que doit-elle faire ?

Arrêter de combattre et pardonner à cette personne.

Pardonner de tout son cœur. Comme Jésus-Christ crucifié, abandonné de tous, a pardonné à ses bourreaux et à ses moqueurs cruels.

Vous voyez la prière de délivrance doit commencer avant tout par ce que dit l’apôtre Jacques : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, reconnaissez vos péchés les uns devant les autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. »(Jacques 5 :16).

Dans notre cas, la personne doit reconnaitre que sa haine, son aversion pour l’autre est un péché. Et le dire ne suffit pas. Elle doit le confesser. C’est-à-dire qu’elle doit rebrousser chemin, pardonner à celle qui lui a causé du tort. Et si c’est possible lui communiquer son pardon.

A ce moment-là, la prière des croyants pourra être efficace. 

 

Or le pardon arrivé à un stade d’endurcicement est difficilement possible. Alors, si la personne ne parvient pas profondément à pardonner, que faire ?

Eh bien cette personne doit jeûner. Pourquoi ? Parce que le jeûne va permettre que l’influence de sa chair diminue, qu’elle ait de moins en moins d’emprise sur elle et pour finir qu’elle puisse laisser grandir l’esprit du Seigneur en elle qui l’a convaincra qu’elle pèche.

Dans tous les cas, il est primordial de prendre du temps pour parler avec le malade qui est tourmenté, afin qu’il puisse confesser son péché. Ce n’est pas le nombre de chaines et la dureté d’emprisonnement par ces chaines qui comptent.

Parler de ses différentes souffrances, de sa maladie, de ses multiples addictions ne mettra jamais le malade sur la voie de la guérison et la vérité. Mais qu’elle parle de ce qui hante son cœur est le plus important.

Chasser les démons nécessite trois réconciliations. D’abord se réconcilier avec Dieu, puis se réconcilier avec soi-même et enfin se réconcilier avec la tierce personne.

Les confessions et les prières doivent aller dans ce sens.

-Se réconcilier avec Dieu, c’est reconnaitre que sans lui il n’y a pas de délivrance possible, puisqu’au début c’est lui qui met la lumière sur le mal et à la fin c’est lui qui purifie.

-Se réconcilier avec soi-même signifie arrêter de se faire du mal. Arrêter de se punir, de s’en vouloir de son état et de l’injustice qu’à causer l’autre.

Se pardonner à soi-même signifie que nous sommes trop faible, trop orgueilleux pour chercher ce qui est juste pas nous-même. Nous devons arrêter de nous combattre ainsi, car c’est un faux combat. Nous n’avons pas à nous châtier parce que l’objet de notre souffrance reste encore en vie. Reconnaissez que vous n’avez aucune raison à vous en vouloir de vous être rendu esclave de vos fautes. C’est le pouvoir de la chair qui étant faible et fourbe vous a entrainé dans ses turpitudes.

-Enfin se réconcilier avec l’autre qui nous a blessé et meurtri, c’est reconnaitre qu’il ne sait pas ce qu’il fait, qu’il est lui-même sous une emprise mauvaise ou reconnaitre qu’il avait raison d’agir comme il l’a fait et qu’au bout du compte la vengeance et la justice appartiennent à Dieu le Père.

Alors face à cette manière de chasser les démons, on peut me rétorquer que jamais Jésus n’a parlé de cela dans les Évangiles et que sa manière de faire était beaucoup plus expéditive. Il voyait une personne possédée, il chassait les démons et poursuivait son chemin.

Je répondrais d’abord que tout n’a pas été dit dans les Évangiles.

Pour illustrer ce propos je pose juste une question :

Que voulait dire Jésus par force et pouvoir lorsqu’il dit : « Jésus, ayant assemblé les douze, leur donna force et pouvoir sur tous les démons, avec la puissance de guérir les maladies. » ?

 

Par conséquent tout n’a pas été dit pour plusieurs raisons. La plus flagrante est de laisser l’interprétation possible.

Chacun doit penser et faire en son âme et conscience, derrière les mots force, pouvoir et puissance.

Par exemple, quand on chasse les démons pour impressionner l’autre, ou par un intérêt trompeur, ce mal doit s’exprimer aussi.

Comment chasser les démons ?

Eh bien, Christ peut nous l’insuffler par son Esprit. Pourquoi avoir besoin d’une lettre pour nous l’expliquer ?

Je préfère croire à cette possibilité qui nous rend libre en Jésus-Christ.

Pour ceux qui s’attendent à une loi, des théologiens leur trouveront une loi sur la délivrance.  Et la loi nous met sous l’emprise de démons en nous rendant dure de cœur. Car des démons peuvent-ils chasser d’autres démons ? Pourtant, c’est bien le cas en général.

Pour Christ, sa volonté, je le crois est de nous présenter un cadre incomplet, pour nous laisser libre choix avec son esprit afin d’agir selon les circonstances.

Le cadre qu’il nous présente, c’est en premier : Que celui qui veut être délivré s’approche de Dieu, qu’il prenne lui-même les devant pour aller vers des croyants.

Deuxièmement, le cadre insiste sur la communion.

Tout se fera à plusieurs, là ou deux ou trois sont en accord avec Dieu pour délivrer son prochain.

Les disciples étaient envoyés par deux dans l’intention que la gloire ne retombe pas sur une personne en particulier.

Nous devons éviter de prier seul pour une délivrance. Pourquoi ? Parce que c’est se garder soi-même et garder les autres de l’idolâtrie.

Enfin, troisièmement le cadre insiste sur la prière, le jeûne, la confession des péchés.

Mes frères et sœurs, vous qui écoutez ce message, et qui êtes troublé, sachez que celui qui s’abaisse sera toujours élevé par notre Seigneur. Alors ne cherchez pas un acte magique, qui ne fera que vous troubler encore plus, mais chercher la vérité qui elle seule vous rendra libre.

Amen.

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