dimanche 26 mars 2023

LE SIXIEME SCEAU de l’Apocalypse : LA FIN DU MONDE ?

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Par Eric Ruiz


La lecture du sixième sceau a toujours été très impressionnante. De par les fléaux qu’il décrit et l’angoisse extrême qui y règne, il fait partie des grands versets « apocalyptiques ».

Il a été tellement commenté et interprété par toutes sortes d’érudits et d’eschatologues. Il a inspiré tellement les cinéastes qui se sont servis de ces versets pour élaborer les scénarios de leurs films catastrophes.

On m’en a parlé comme d’un temps où ceux qui vivront ces choses, verront les dernières années sur terre. Des temps « apocalyptiques » pour dire que ce sera comme la fin du monde.

Est-ce vraiment ainsi que ce sceau doit-être considéré ?

Moi j’y vois, en tous les cas tellement de contradictions et de divergences. Le Saint-Esprit peut lui seul mettre sa lumière. Il est la vérité.

 

Lorsque le sixième sceau est ouvert, il est surprenant de constater que parmi ceux qui vivent les tribulations personne ne se plaint… personne ne se plaint de l'épreuve qui risque de les tuer ou de les anéantir. Ils cherchent à se faire entendre pour une toute autre raison.

Lisons ce passage d’Apocalypse 6 :16 "Ils disaient (ils commandaient) aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’agneau "


On pense sans doute par commodité que la tribulation, l'épreuve, arrive causée par un tiers, qu’elle est la cause de contraintes extérieures, des catastrophes naturelles bien-sûrs mêlées à des guerres.

On pense, que les guerres ou les craches politiques, économiques, sociaux sont et seront les seuls grands signes précurseurs des empires qui s'écroulent.
Mais nous avons déjà un indice issu du mot tribulation lui-même, qui signifie aussi « tourment ».
Un tourment est une angoisse, une souffrance interne. Rien en apparence ne permet de la visualiser et de s'y préparer.
La grande tribulation est avant tout un temps de grands tourments physique mais surtout mental.
Je pense que la grande tribulation telle qu'elle apparaît dans la Bible fait davantage référence à une souffrance psychologique, que physique. C’est une souffrance qui trouble profondément l’âme.
Et je crois que cette souffrance est grande par sa durée. On s'installe dans un état mental et physique de dépression profond et permanent.

Quand on en arrive à prier que les montagnes nous tombent dessus, ne sommes-nous pas alors prêt à mourir plutôt qu’à vivre ? C’est une forme de suicide, ou d’appel au suicide.

Ce passage me fait tellement penser au récit de Jonas.

Jonas prophète d’Israël avait pris le bateau pour partir se cacher à l’autre bout du monde loin de la face de Dieu. Il avait pris conscience de sa désobéissance. Il avait volontairement choisi de faire sa propre volonté plutôt que celle de Dieu. Il avait refusé de libérer des captifs, de sauver des âmes, parce qu’il les considérait, lui, impures, indignes de la miséricorde divine.

Et il est donc resté cloitrer, incognito, là dans la cale du bateau comme un être désespéré et dépressif. D’ailleurs il dira plus tard à l’équipage alors que le bateau allait sombrer, Jonas 1 :12« Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête».

Lisons maintenant Apocalypse 6 :12, pour bien mesurer le contexte qui s’y rapproche si fortement :
"Je regardais, quand il ouvrit le sixième sceau ; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang,

et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu’un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes.
Le ciel se retira comme un livre qu’on roule ; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places."

 A priori rien ne parait comme dans le récit de Jonas. Et même, ici les choses semblent aller bien pires que pour Jonas.

Le prophète d’Israël n’avait pas lui (à part la mer et le vent qui se déchainaient au milieu d’une grande tempête) à lutter contre tous ces éléments naturels qui évoluaient en catastrophes apocalyptiques.


Pourtant, ce qui est contradictoire et improbable dans ce passage biblique c'est que les hommes courent se cacher parce qu'ils ont peur de Dieu. Ils n’ont pas peurs des éléments extérieurs (ils ne craignent pas le tremblement de terre, ni les étoiles qui tombent, ni le soleil noir, ni le ciel qui disparaît) ; au contraire ils voudraient aussi que les montagnes leurs tombent dessus (!?).

S’ils avaient peurs des éléments extérieurs, ils auraient aussi peur que les montagnes leur tombent elle aussi dessus.

Or, il n’en est rien.

C’est que la raison de leur tourment est tout autre.
Leur principal tourment, c'est de vivre, ce n'est pas de mourir ; la souffrance qu’ils endurent, c'est au contraire de rester en vie.
Ils aimeraient mourir pour ne plus voir Dieu. Mais leur souffrance continue car ils ne cessent d'être tourmentés par Dieu et par la colère de l'agneau (je rappelle au passage que l’agneau est le caractère de Dieu, celui que doivent hériter les disciples accomplis).

C’est exactement le même scénario que celui du livre de Jonas. Le même tourment, la même volonté de mourir, la même peur de Dieu et de sa colère.

Et c’est ce qui me fait affirmer que les catastrophes, dans le texte, sont à prendre comme des attributs spirituels en premier. Les catastrophes naturelles sont des métaphores.

 

-Le tremblement de terre, c’est quelque chose que vous apprenez de la bouche de quelqu’un ou par révélation et qui va changer radicalement votre vie parce que le tremblement de terre aura tout déplacé.

Ma conversion au Seigneur Jésus-Christ a été un véritable tremblement de terre dans mon existence, par sa radicalité : Je n’ai plus fait les mêmes choix, je me suis séparé du mal, j’ai pardonné à ceux qui m’ont fait souffrir…

Mais de la même manière, lorsqu’un homme de grande réputation est traîné sur la place publique pour que  son imposture ou que sa corruption soit vue de tous, c’est aussi un tremblement de terre pour lui, parce que sa vie d’après ne sera plus du tout la même.

 

-Quand le soleil devient noir comme un sac de crin,  ténébreux, c’est que votre foi est ébranlée. Le soleil, votre vision de Dieu, vos doctrines le concernant, sont toutes anéanties. Il n’y a plus d’horizon, plus de projet possible avec lui.

 

-La lune entière se transformant en sang, eh bien la lune entière annonce un peuple saint dans son ensemble, en sang ; c’est-à-dire en pleine souffrance, en plein tourment.

 

-Quant aux étoiles qui tombent du ciel sur la terre, n’est-ce pas toutes ces idoles que vous vous êtes faites qui viennent mourir à vos pieds ? 

Et le vent violent qui les secouent  comme des figues vertes et les projettent au sol, n’est-ce pas cette réalité que vous avez refusé de voir, qui vous sautent aux yeux en un instant et qui vous serrent la gorge par l’angoisse, qui vous oppressent comme si on tentait de vous empêcher de respirer ?

 

 Oui, mais alors, Le ciel  qui se retire comme un livre qu’on roule , cela n’est-il pas le signe que toute vie est finie, que le monde a disparu et qu’il va falloir passer à tout autre chose voire même au néant.

Oui TOUT EST FINI, pour la personne qui se rend compte de sa posture (charnelle) et de son imposture (spirituelle). Elle réalise que Dieu ne l’a connait pas malgré tous les miracles et prodiges qu’elle a pu vivre en son nom.

Le sixième sceau c’est le jugement de l’apostat.

 

Et que dire de toutes les montagnes et les îles qui furent remuées de leurs places ?

Pour les montagnes, ces hauts sommets : ce sont des sommités humaines, des grands hommes qui détiennent les fondamentaux, les bases du savoir. Ce sont des doctrines, des crédos considérés comme immuables, éternels (comme les montagnes et leur neige éternelle) qui ne sont plus à leur place, qui sont jetés aux rebus, comme de vulgaire détritus ; « remués » a le sens ici « de ôter d’un lieu ». D’un lieu saint ces crédos passent à la poubelle.

Les montagnes et les iles, ne sont plus là où on les avait connues de tout temps. Cela désoriente complètement tous ceux qui mettaient leur confiance dans la sagesse humaine.

Les iles sont connues parce qu’elle sont rattachées à un continent. Elles tiennent leur culture de ce rattachement. Or, si elles sont déplacées, c’est qu’elles perdent leur racine culturelle historique et spirituelle (la foi n’est plus alors rattachée aux grands principes enseignés depuis des siècles).

Voilà le sens spirituel de ces versets du sixième sceau.

Les bouleversements sont si énormes qu’ils ébranlent complètement celui qui se croyait éternellement béni, investi d’un ministère infaillible, ou qui se croyait un disciple modèle prêt pour à être adopté et qui mettait sa connaissance culturelle au même niveau que la vérité. (Eh bien tout cela va être déplacé, remué).

 

L’agneau qui dévoile le sixième sceau nous révèle au verset 15 qui est ce disciple aveuglé.

Il n’est pas seulement comme beaucoup veulent le croire : une personne puissante, illustre, réputée par sa position sociale ou parce qu’elle est une étoile religieuse.

Bien sûr, ceux qui règnent sur des peuples sont en premières lignes comme : « les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants » ; Mais le verset continue de citer d’autres catégories de personnes : « tous les esclaves et les hommes libres ».

Ah mince, ces derniers mots ne sont pas arrangeants. En fait, avec ces mots (esclaves, hommes libres), aucun être humain ne peut se soustraire au jugement du sixième sceau.

Pourtant l’esclave est dépendant d’une autre personne, il peut se retrancher derrière le fait qu’il ne pouvait que suivre et obéir à des directives imposées. Il n’avait pas le choix.

Si, il avait lui aussi le choix de rejeter le mal et de chérir la vérité, il le pouvait.

Il ne pourra trouver aucune raison pour se soustraire au jugement de ce sceau.

Les hommes libres, quant à eux, semblent être dépendant d’aucun système politique économique ou religieux.

Bien qu’ils se diront libre de leur pensée et de leur choix, cet état ne leur donnera aucune immunité, ni aucun privilège.

Eux aussi n’ont aucune raison d’avoir agi en vautour, ou comme des loups ravisseurs, alors que leur nature nouvelle aurait dû les inciter à agir en agneau. Et puis ne savaient-ils pas que seul le caractère de l’agneau pouvait les sanctifier ?

Et, ce n’est pas tout : toutes ces personnes que l’on vient de citer se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. » (Apocalypse 6 :15).

Ce qui veut dire en clair que ces personnes font comme Jonas, poursuivies par leur désobéissance, elles cherchent un endroit isolé et fermé où on peut les oublier, où peu de personnes ne connaissent leur vie, où elles peuvent passer presque incognito.

Elles ne veulent plus qu’on vienne les déranger, Pourquoi ?

Parce que leur identité porte avec elle l’opprobre et la honte. Cette noirceur d’avoir trahi ses proches et d’avoir chassé Dieu de leurs projets.

Ces personnes vont-elles finalement recevoir comme celles du cinquième sceau une robe blanche ? Vont-elles se retrouver sous l’autel ?

Non, le sixième sceau désigne uniquement des croyants apostats. Ils ont été mesurés, pesés comme impurs, dans chaque époque, chaque siècle.

Hébreux 6 à partir du verset 4 nous dit bien que ces croyants-là ont gouté aux Saint-Esprit, à sa bonne parole et à ses dons. Mais comme ils sont tombés, ils ne peuvent être renouvelé par l’Esprit saint et amené de nouveau à la repentance, puisqu’ils ont crucifié Christ en agissant comme des renégats.

Alors, ils seront brûlés à la manière d’une terre stérile qu’on brûle, parce qu’elle ne produit que des chardons et des épines.

Ils n’auront comme récompense que la colère de Dieu et de l’agneau.

Apocalypse 6 :17 l’annonce en toute clarté : « le grand jour de sa colère est venu » ; et la question reste sans réponse, puisque le sixième sceau se termine par cette question: « Qui peut subsister ? ». Qui peut tenir encore debout ou qui peut rester dans sa présence ainsi ?

Ceux qui veulent absolument se tenir devant Dieu, et qui résiste en sa présence ne témoignent pas d’une maturité, mais d’une imposture puisque ce sont les mêmes qui se prétendaient voyant, saint irréprochable devant Jésus, les mêmes qui interrogèrent Jésus en lui demandant comme une provocation : « Nous aussi, sommes-nous aveugles?

Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste » (Jean 9 :40).

Ceux qui persistent dans leur péché, qui se prétendent éclairés alors que leur chandelier à changer de main, ce sont les mêmes qui verront les portes de l’enfer s’ouvrirent. C’est un terrible châtiment qui s’annonce.

Jésus leur a annoncé de vive voix : «Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas.».

Jonas persistant dans son péché, finit en enfer, dans ce gros poisson au fond de la mer, d’où il criera sa détresse.

Et la colère de l’agneau l’amènera à revenir sur terre, trois jours après,

Pourquoi ? Pour finir sur quoi il s’était engagé au départ.

Ce n’est pas une résurrection glorieuse que Jonas va traverser.

Le récit nous montre plutôt : un prophète ressuscité, trainant les pieds, se plaignant de son sort, s’irritant même de ses victoires, implorant de nouveau le Seigneur pour qu’il lui reprenne la vie. Même aidé de l’Esprit saint (le ricin) sa joie sera de courte durée et il repartira dans la dépression, espérant la mort comme une délivrance.

Au final, le sixième sceau n’est pas la fin du monde. L’agneau est présent. Les fils de Dieu sont sur terre et ils constatent de visu le jugement qui est fait aux apostats. Dans chaque siècle le même jugement a lieu : les masques tombent et continueront de plus en plus à tomber.

Amen

 

 

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