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Par Eric
Ruiz
Il y a des choses qui reviennent sans cesse dans l’esprit des croyants. Des choses qui révèlent une préoccupation majeure : c’est cette volonté de chercher sans cesse une raison à leurs idées et à leurs actes, ils cherchent une cause juste pour justifier leur position.
J’en ai pour preuve encore ce passage dans Marc 10 :10 : « Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. »
Les
disciples reviennent encore sur une chose dont Jésus à parler. Ils sont
préoccupés par une chose qu’il a évoquée juste avant, avec les religieux
pharisiens.
Pourtant
Jésus semble avoir été clair et les exemples qu’il a pris sont tous bien choisis
pour conclure sur ce grand principe de
la fidélité :
« Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni » (verset 9).
Eh bien
plutôt que de s’accommoder d’un tel postulat glorieux, les disciples comme les
religieux ne sont pas entièrement satisfaits de la réponse que le fils de Dieu
leur a donnée.
Il leur trotte toujours dans la tête cette même loi : on peut répudier une personne dans certains cas extrêmes, et lorsque cela se fait de manière répétée : parce qu’elle aurait (par exemple) agi en traitre, en adultère, de façon déshonorante, dégradante, de façon scandaleuse, sans amour, ou encore parce qu’elle aurait user de maltraitance sur son conjoint…
Et si cette union entre deux êtres ne serait-elle pas au final, un emprisonnement (une prison certes dorée au début mais une prison par la suite funeste et désolante) ?
C’est de
cela que les gens ont peur, de perdre leur liberté, de perdre leur libre
arbitre, qui leur permet eux seuls
de décider de la poursuite ou non d’une relation.
Alors, ils
se posent les mêmes questions au sujet du divorce : ont-ils le droit de
divorcer ou est-il définitivement impossible pour un croyant chrétien de rompre
le serment du mariage, ou peuvent-ils mettre fin à cette union sacrée d’une
autre manière, moins officielle, moins visible?
Et de là, il s’en suit d’interminables
discussions. Les uns sont stricts : la loi c‘est la loi, aucun divorce,
aucune séparation ; les autres sont plus mitigés et annoncent des cas
possibles, on se réfère à Moïse, on se réfère à la nouvelle loi de Christ, on
se réfère à son expérience personnelle, ou à celle de croyants connus et on
discute, on discute… et souvent chacun repart sur son idée, celle qui lui
permet d’exercer sa justice,
ou celle de son groupe d’appartenance.
Car au final, le plus important sera que chacun trouve sa solution.
Eh bien
ces discussions sans fin je les retrouve aussi, comme un fait exprès, dans le seul
message sur le divorce que j’ai mis en ligne il y a cinq ans : « un véritable croyant peut-il divorcer
et peut-il se remarier ? »
.
Sans réelle surprise, c’est le message sur YouTube qui accapare toujours le plus les croyants et, c’est là où les commentaires continuent d’abonder et où la polémique ne cesse de passionner (144 commentaires à l’heure actuelle).
Or, dans
le texte Biblique le plus important, c’est ce passage de Marc
10 :10 : ce double chiffre montre un fléau qui coule en
cascade. C’est un évènement qui attise la colère divine (pensez aux
10 plaies d’Égypte).
A ce titre
lisons Exode10 :10 : « Pharaon
leur dit: Que l'Éternel soit avec vous, tout comme je vais vous laisser aller,
vous et vos enfants! Prenez garde, car le malheur est devant vous! ».
Vous voyez il y a deux choses bien distinctes dans ce
verset.
Ce chiffre 10 annonce souvent des malheurs par ceux qui en
premier vous annonçaient la bonne nouvelle. Pharaon bénit le peuple hébreu au
départ, il décide de les libérer de leur esclavage, mais cette bénédiction
cache d’arrières pensés destructrices.
Et quelque temps plus tard ces mêmes malheurs tomberont sur
ceux qui les annonçaient aux autres.
Alors me direz-vous, quelle relation avec Marc 10 :10 « les disciples l'interrogèrent encore là-dessus » ?
Eh bien, cette plaie d’Égypte, c’est la réaction des disciples.
Je trouve que tout est dit avec cette conséquence
désastreuse de remettre sur la table des choses qui ne doivent en aucun cas
être discutées ou débattues.
Le fait
de discuter encore et encore d’une chose qui n’appartient pas à l’homme mais à
l’Esprit divin, c’est déjà la contester ;
c’est déjà annoncer en même temps que la
bonne nouvelle des malheurs sur soi et sur les autres.
D’ailleurs ce genre de discussion tourne généralement très vite vers des certitudes, puis des invectives et pour finir des condamnations sur les uns et les autres.
Proverbes 10 :10 : « … celui qui est insensé des lèvres court à sa perte ».
Croire que l’on peut discuter de tout n’est pas un signe de sagesse mais c’est un dérèglement spirituel qui mène à la ruine.
Parce qu’ici, on conteste un droit que l’on n’a pas.
En fait, il appartient au Saint-Esprit seulement de séparer ce qu’il a uni, lorsque deux êtres se sont présentés devant lui pour « devenir une seule chair ».
Nous devrions quoi qu’il advienne nous en remettre qu’à lui seul, au Saint-Esprit, c’est à lui seul de s’occuper de nos affaires.
Or, la réalité montre bien souvent
l’inverse, l’adultère
spirituel est bien là… dans la discussion et le débat.
D’ailleurs
Jésus dans Marc 10 :11 et 12, insiste encore sur l’adultère.
Toute
séparation, toute répudiation d’un des mariés est un adultère, qu’elle soit à l’instigation
de la femme comme celle du mari.
Jésus insiste, il enfonce le clou, ce n’est pas à l’être humain d’agir ici. Tout ce qu’il fera pour séparer amènera à l’adultère.
Cette
nouvelle loi parait dure comparée à celle de Moïse qui laissait plus le rôle à
l’homme de décider.
Mais la
loi de Christ ne vient pas rajouter une nouvelle loi à celle de
Moïse.
Elle vient l’accomplir
Comment ?
Accomplir la loi signifie que l’homme, comme la femme n’ont aucune décision à prendre.
Ici, la loi de Christ n’est pas dans le faire, ni dans une prise de décision, ni même dans une réflexion, elle est dans le silence et l’inaction. Seule la prière est opportune. Le reste rajoute à la parole et devient anathème.
Le cœur
dur va juger l’adultère, il va juger qui a le plus de torts dans l’affaire ou
qui est le plus à plaindre. Le cœur contrit et aimant du disciple, lui ne juge
de rien, il laisse ce rôle au Saint-Esprit.
Le bon
cœur, se contente de la paix et de la joie que le Saint-Esprit lui déverse
chaque jour comme une offrande.
Si un
couple est en difficulté, le cœur aimant ne va pas peser encore plus lourd sur
la situation et précipiter son dénouement. Il va au contraire se contenter
d’aimer patiemment, sans retenue, ni égard. Bref, il va agir comme un insensé
aux yeux du monde, car il va faire confiance entièrement dans ce que l’esprit lui
confère.
Le Saint-Esprit
a naturellement vocation de restaurer ; et nous, nous allons tout faire
pour lui faciliter la tâche.
Par contre, si une séparation intervient, elle sera engendrée malgré nous, à notre insu. Les évènements provoqués le seront malgré nous. Car de notre côté, nous aurons tout fait pour qu’une réconciliation soit possible, sachant que « tout concoure au bien de celui qui aime Dieu ».
Mais dans
la réalité, que de contradictions par ceux qui discutent sur la loi de la
fidélité, parce qu’ils continuent de prier : « Père, que ton règne
vienne, Père, que ta volonté soit faite… ».
Or, Dieu
entend plutôt : « -Père que ton règne s’arrête là où j’y vois mes
intérêts personnels ; -Père, que ta volonté se mêle à la mienne au moment
où les choses deviendront inacceptables».
Leur bouche prie et chante des louanges alors que leur cœur est éloigné de Dieu.
Ce n’est pas un hasard si juste après la
discussion sur le divorce, on amena des enfants vers Jésus.
Et qu’il
dira : « Laissez venir à moi les petits
enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui
leur ressemblent ». (Marc 10 :14)
Notre Père céleste avait tout conçu pour que ces enfants qui viennent à Jésus soient la démonstration visible de sa justice.
Ces enfants viennent-ils au-devant de Jésus pour l’interroger ?
Vont-ils lui demander de quelle doctrine il tient
l’imposition des mains ?
Seraient-ils troublés si on leur disait qu’aucun homme ne
doit pas séparer ce que Dieu a uni ?
Ont-ils une double intention en venant vers Jésus ?
Non, ils viennent comme ils sont, sans a priori, sans idées préconçues.
De nos jours, avec la parole comme couronne de la sagesse,
la crédulité est perçue à l’inverse, comme un grand défaut.
Venir sans questionnement, sans appréhension, sans méfiance
devant un inconnu est très dangereux.
Or, la crédulité
de ces enfants, est une marque
de sagesse pour le Royaume, c’est ce que confirme Jésus-Christ.
La
crédulité associée à l’innocence attribut
à l’autre une confiance totale.
Que produit cette crédulité ?
-Elle nous fait traiter toutes informations avec simplicité.
-Elle ne s’embarrasse pas d’interrogations sur les enjeux à
venir, comme sur ce qui se pratiquait avant.
-Elle n’interroge pas notre conscience.
-Elle vit le moment présent et se satisfait de la relation en
oubliant ses intérêts personnels.
Jésus-Christ est là et sa présence à elle seule réjouit le
cœur de ces enfants, qui n’ont plus peur de rien, et qui profitent sans
arrière-pensée de ce doux moment…
Alors, qu’il faut le mentionner, les disciples étaient eux
dans le raisonnement puisqu’ils » « reprirent ceux qui les amenaient ».
Pourquoi leur ont-ils faits des reproches ?
Parce que ceux qui amenaient les enfants n’avaient pas
bonne réputation. Ils devaient sans doute roder autour d’eux de la suspicion
sur la fidélité de leur couple.
Quoi qu’il en soit, les disciples n’avaient pas à entrer
dans ce jeu-là.
Ils n’avaient pas à se scandaliser sur ces enfants.
Et oui, les disciples, eux aussi étaient dans l’adultère,
puisqu’ils avaient perdu leur crédulité, leur innocence.
L’enfant n’était plus en eux.
Ce constat montre une fois de plus que les disciples à ce moment-là ne connaissaient Dieu que par la chair.
Jésus loin de les condamner, les plonge au milieu d’une
situation. Et cette situation doit leur faire prendre conscience de l’enfant
qu’ils doivent être (si ils ont le Saint-Esprit en eux).
Et nous, de mêmes, en étant comme des enfants, nous échapperons à tous les codes de suspicion du monde, et nous passerons alors aux yeux des autres pour des gens vulnérables, faciles à berner, des gens faciles à manipuler, caractériser même par un déficit d’intelligence émotionnelle, (émotionnelle, puisque notre joie constante paraitra alors plus que suspecte).
Vous voyez comment d’un côté le fait de s’intéresser à une chose, de poser des questions, d’échanger des opinions, de dialoguer est si bénéfique et émancipateur, alors que d’un autre coté il peut être si révélateur de l’incrédulité du croyant.
On peut si facilement manquer la cible.
On peut s’émouvoir devant un faux tableau nous montrant une
communion que l’on croit sainte alors qu’elle est démoniaque.
Mon souhait n’est pas de noircir la vie spirituelle des croyants ; mais au contraire de révéler la noirceur qui y figure déjà ; pour que la prise de conscience soit salutaire.
Combien passent leurs temps à discuter ou à
débattre de choses spirituelles dont ils ne devraient pas épiloguer.
Plus que de perdre leur temps, ils tuent l’Esprit et se
coupent de l’union sacrée avec Christ.
L’enjeu est d’une importance majeure, ne sous-estimons pas
ce que Dieu a uni, respectons-le sachant que Dieu a vocation à tout réunir en
lui, à la fin.
Amen.
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