dimanche 12 mars 2023

Derrière les nombreuses discussions sur LE DIVORCE...

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Par Eric Ruiz

 

Il y a des choses qui reviennent sans cesse dans l’esprit des croyants. Des choses qui révèlent une préoccupation majeure : c’est cette volonté de chercher sans cesse une raison à leurs idées et à leurs actes, ils cherchent une cause juste pour justifier leur position.

J’en ai pour preuve encore ce passage dans Marc 10 :10 : « Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. »

Les disciples reviennent encore sur une chose dont Jésus à parler. Ils sont préoccupés par une chose qu’il a évoquée juste avant, avec les religieux pharisiens.

Pourtant Jésus semble avoir été clair et les exemples qu’il a pris sont tous bien choisis pour conclure sur ce grand principe de la fidélité :

« Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni » (verset 9).

Eh bien plutôt que de s’accommoder d’un tel postulat glorieux, les disciples comme les religieux ne sont pas entièrement satisfaits de la réponse que le fils de Dieu leur a donnée.

Il leur trotte toujours dans la tête cette même loi : on peut répudier une personne dans certains cas extrêmes, et lorsque cela se fait de manière répétée : parce qu’elle aurait (par exemple) agi en traitre, en adultère, de façon déshonorante, dégradante, de façon scandaleuse, sans amour, ou encore parce qu’elle aurait user de maltraitance sur son conjoint…

Et si cette union entre deux êtres ne serait-elle pas au final, un emprisonnement  (une prison certes dorée au début mais une prison par la suite funeste et désolante) ?

C’est de cela que les gens ont peur, de perdre leur liberté, de perdre leur libre arbitre, qui leur permet eux seuls de décider de la poursuite ou non d’une relation.

Alors, ils se posent les mêmes questions au sujet du divorce : ont-ils le droit de divorcer ou est-il définitivement impossible pour un croyant chrétien de rompre le serment du mariage, ou peuvent-ils mettre fin à cette union sacrée d’une autre manière, moins officielle, moins visible?

 Et de là, il s’en suit d’interminables discussions. Les uns sont stricts : la loi c‘est la loi, aucun divorce, aucune séparation ; les autres sont plus mitigés et annoncent des cas possibles, on se réfère à Moïse, on se réfère à la nouvelle loi de Christ, on se réfère à son expérience personnelle, ou à celle de croyants connus et on discute, on discute… et souvent chacun repart sur son idée, celle qui lui permet d’exercer sa justice, ou celle de son groupe d’appartenance.

Car au final, le plus important sera que chacun trouve sa solution.

Eh bien ces discussions sans fin je les retrouve aussi, comme un fait exprès, dans le seul message sur le divorce que j’ai mis en ligne il y a cinq ans : « un véritable croyant peut-il divorcer et peut-il se remarier ? » .

Sans réelle surprise, c’est le message sur YouTube qui accapare toujours le plus les croyants et, c’est là où les commentaires continuent d’abonder et où la polémique ne cesse de passionner (144 commentaires à l’heure actuelle).

Or, dans le texte Biblique le plus important, c’est ce passage de Marc 10 :10 : ce double chiffre montre un fléau qui coule en cascade. C’est un évènement qui attise la colère divine (pensez aux 10 plaies d’Égypte).

A ce titre lisons Exode10 :10 : «  Pharaon leur dit: Que l'Éternel soit avec vous, tout comme je vais vous laisser aller, vous et vos enfants! Prenez garde, car le malheur est devant vous! ».

Vous voyez il y a deux choses bien distinctes dans ce verset.

Ce chiffre 10 annonce souvent des malheurs par ceux qui en premier vous annonçaient la bonne nouvelle. Pharaon bénit le peuple hébreu au départ, il décide de les libérer de leur esclavage, mais cette bénédiction cache d’arrières pensés destructrices.

Et quelque temps plus tard ces mêmes malheurs tomberont sur ceux qui les annonçaient aux autres.

 Alors me direz-vous, quelle relation avec Marc 10 :10 « les disciples l'interrogèrent encore là-dessus » ?

Eh bien, cette plaie d’Égypte, c’est la réaction des disciples.

 Je trouve que tout est dit avec cette conséquence désastreuse de remettre sur la table des choses qui ne doivent en aucun cas être discutées ou débattues.

 Le fait de discuter encore et encore d’une chose qui n’appartient pas à l’homme mais à l’Esprit divin, c’est déjà la contester ; c’est déjà annoncer en même temps que la bonne nouvelle des malheurs sur soi et sur les autres.

D’ailleurs ce genre de discussion tourne généralement très vite vers des certitudes, puis des invectives et pour finir des condamnations sur les uns et les autres.

Proverbes 10 :10 : « … celui qui est insensé des lèvres court à sa perte ».

Croire que l’on peut discuter de tout n’est pas un signe de sagesse mais c’est un dérèglement spirituel qui mène à la ruine.

 Parce qu’ici, on conteste un droit que l’on n’a pas.

 En fait, il appartient au Saint-Esprit seulement de séparer ce qu’il a uni, lorsque deux êtres se sont présentés devant lui pour « devenir une seule chair ».

Nous devrions quoi qu’il advienne nous en remettre qu’à lui seul, au Saint-Esprit, c’est à lui seul de s’occuper de nos affaires.

Or, la réalité montre bien souvent l’inverse, l’adultère spirituel est bien là… dans la discussion et le débat.

D’ailleurs Jésus dans Marc 10 :11 et 12, insiste encore sur l’adultère.

Toute séparation, toute répudiation d’un des mariés est un adultère, qu’elle soit à l’instigation de la femme comme celle du mari.

Jésus insiste, il enfonce le clou, ce n’est pas à l’être humain d’agir ici. Tout ce qu’il fera pour séparer amènera à l’adultère.

Cette nouvelle loi parait dure comparée à celle de Moïse qui laissait plus le rôle à l’homme de décider.

Mais la loi de Christ ne vient pas rajouter une nouvelle loi à celle de

Moïse. Elle vient l’accomplir

Comment ?

Accomplir la loi signifie que l’homme, comme la femme n’ont aucune décision à prendre.

Ici, la loi de Christ n’est pas dans le faire, ni dans une prise de décision, ni même dans une réflexion, elle est dans le silence et l’inaction. Seule la prière est opportune. Le reste rajoute à la parole et devient anathème.

Le cœur dur va juger l’adultère, il va juger qui a le plus de torts dans l’affaire ou qui est le plus à plaindre. Le cœur contrit et aimant du disciple, lui ne juge de rien, il laisse ce rôle au Saint-Esprit.

Le bon cœur, se contente de la paix et de la joie que le Saint-Esprit lui déverse chaque jour comme une offrande.

Si un couple est en difficulté, le cœur aimant ne va pas peser encore plus lourd sur la situation et précipiter son dénouement. Il va au contraire se contenter d’aimer patiemment, sans retenue, ni égard. Bref, il va agir comme un insensé aux yeux du monde, car il va faire confiance entièrement dans ce que l’esprit lui confère.

Le Saint-Esprit a naturellement vocation de restaurer ; et nous, nous allons tout faire pour lui faciliter la tâche.

Par contre, si une séparation intervient, elle sera engendrée malgré nous, à notre insu. Les évènements provoqués le seront malgré nous. Car de notre côté, nous aurons tout fait pour qu’une réconciliation soit possible, sachant que « tout concoure au bien de celui qui aime Dieu ».

Mais dans la réalité, que de contradictions par ceux qui discutent sur la loi de la fidélité, parce qu’ils continuent de prier : « Père, que ton règne vienne, Père, que ta volonté soit faite… ».

Or, Dieu entend plutôt : « -Père que ton règne s’arrête là où j’y vois mes intérêts personnels ; -Père, que ta volonté se mêle à la mienne au moment où les choses deviendront inacceptables».

Leur bouche prie et chante des louanges alors que leur cœur est éloigné de Dieu.

 Ce n’est pas un hasard si juste après la discussion sur le divorce, on amena des enfants vers Jésus.

Et qu’il dira : «  Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent ». (Marc 10 :14)

Notre Père céleste avait tout conçu pour que ces enfants qui viennent à Jésus soient la démonstration visible de sa justice.

Ces enfants viennent-ils au-devant de Jésus pour l’interroger ?

Vont-ils lui demander de quelle doctrine il tient l’imposition des mains ?

Seraient-ils troublés si on leur disait qu’aucun homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni ?

Ont-ils une double intention en venant vers Jésus ?

Non, ils viennent comme ils sont, sans a priori, sans idées préconçues.

De nos jours, avec la parole comme couronne de la sagesse, la crédulité est perçue à l’inverse, comme un grand défaut.

Venir sans questionnement, sans appréhension, sans méfiance devant un inconnu est très dangereux.

Or, la crédulité de ces enfants, est une marque de sagesse pour le Royaume, c’est ce que confirme Jésus-Christ.

La crédulité associée à l’innocence attribut à l’autre une confiance totale.

Que produit cette crédulité ?

-Elle nous fait traiter toutes informations avec simplicité.

-Elle ne s’embarrasse pas d’interrogations sur les enjeux à venir, comme sur ce qui se pratiquait avant.

-Elle n’interroge pas notre conscience.

-Elle vit le moment présent et se satisfait de la relation en oubliant ses intérêts personnels.

Jésus-Christ est là et sa présence à elle seule réjouit le cœur de ces enfants, qui n’ont plus peur de rien, et qui profitent sans arrière-pensée de ce doux moment…

Alors, qu’il faut le mentionner, les disciples étaient eux dans le raisonnement puisqu’ils » « reprirent ceux qui les amenaient ».

Pourquoi leur ont-ils faits des reproches ?

Parce que ceux qui amenaient les enfants n’avaient pas bonne réputation. Ils devaient sans doute roder autour d’eux de la suspicion sur la fidélité de leur couple.

Quoi qu’il en soit, les disciples n’avaient pas à entrer dans ce jeu-là.

Ils n’avaient pas à se scandaliser sur ces enfants.

Et oui, les disciples, eux aussi étaient dans l’adultère, puisqu’ils avaient perdu leur crédulité, leur innocence.

L’enfant n’était plus en eux.

Ce constat montre une fois de plus que les disciples à ce moment-là ne connaissaient Dieu que par la chair.

Jésus loin de les condamner, les plonge au milieu d’une situation. Et cette situation doit leur faire prendre conscience de l’enfant qu’ils doivent être (si ils ont le Saint-Esprit en eux).

Et nous, de mêmes, en étant comme des enfants, nous échapperons à tous les codes de suspicion du monde, et nous passerons alors aux yeux des autres pour des gens vulnérables, faciles à berner, des gens faciles à manipuler, caractériser même par un déficit d’intelligence émotionnelle, (émotionnelle, puisque notre joie constante paraitra alors plus que suspecte).

Vous voyez comment d’un côté le fait de s’intéresser à une chose, de poser des questions, d’échanger des opinions, de dialoguer est si bénéfique et émancipateur, alors que d’un autre coté il peut être si révélateur de l’incrédulité du croyant.

On peut si facilement manquer la cible.

On peut s’émouvoir devant un faux tableau nous montrant une communion que l’on croit sainte alors qu’elle est démoniaque.

Mon souhait n’est pas de noircir la vie spirituelle des croyants ; mais au contraire de révéler la noirceur qui y figure déjà ; pour que la prise de conscience soit salutaire.

 Combien passent leurs temps à discuter ou à débattre de choses spirituelles dont ils ne devraient pas épiloguer.

Plus que de perdre leur temps, ils tuent l’Esprit et se coupent de l’union sacrée avec Christ.

L’enjeu est d’une importance majeure, ne sous-estimons pas ce que Dieu a uni, respectons-le sachant que Dieu a vocation à tout réunir en lui, à la fin.

Amen.

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