208
Par Éric
Ruiz
(Jeudi
soir, suite au texto d’un frère en Christ, j’ai eu d’un seul coup la très forte
intuition que des choses évidentes manquaient de profondeur ; et que des
vérités avaient été empoisonnées par la religion, je savais qu’une porte allait
s’ouvrir dans le ciel pour que la lumière brille là où règne encore les
ténèbres de la connaissance qui veut toujours décidé de ce qui est bien et mal.
Cette porte céleste s’est ouverte à partir de la question évoquée par le titre de
ce message).
Ne nous
voilons pas la face, cette question hante beaucoup de croyants.
J’utilise
le verbe « hanter » pour bien souligner que cela tourne à la peur et
à l’obsession dans la pensée collective,
et cela d’autant plus, parce que Jésus en parle clairement.
D’abord,
celui qui divorce de sa femme sans cause d’infidélité l’expose à l’adultère
nous dit Jésus (Matthieu 5 :32)
Ensuite
parce que se remarier après un divorce est un acte adultère. C’est ce que nous
pouvons lire dans Marc 10 :10 (Bible Martin)
« Puis ses Disciples l'interrogèrent encore sur cela même
dans la maison (on
voit déjà une persévérance sur la question qui les hante eux aussi). 11 Et il (Jésus) leur dit : quiconque
laissera sa femme, et se mariera à une autre, il commet un adultère contre
elle. 12 Pareillement si la femme laisse son mari, et se marie à un autre, elle
commet un adultère. »
C’est vrai
qu’à la lecture de ce que dit Jésus, cela ne fait aucun doute : se séparer
de son époux ou de son épouse pour se remarier est un adultère.
Et
avez-vous remarquez, Jésus ne limite pas ce péché aux seuls Juifs (Judéens), il
dit dans tous les cas « quiconque »
cela veut bien dire n’importe qui, qui divorcera et qui se remariera. Cet état
est valable pour tout le monde.
Alors
première constatation : c’est vrai qu’il y a foison de cas d’adultères
autour de nous, vu que plus d’un mariage sur deux fini par un divorce en France ;
et au vu aussi du nombre impressionnant de familles recomposées.
Dans les Eglises
ce phénomène est à l’identique.
Et là je
vois tous ceux qui se disent fidèle en amour et en mariage rehausser la tête et
gonfler leur poitrine en se disant qu’ils n’ont au moins pas ce péché-là et que
leur sanctification est bien supérieure.
Eh bien au
risque de les décevoir, j’affirmerai le contraire : si, si vous avez bien ce
péché et je dirai même que tous l’ont, sans exception.
Alors ne soyons
ni révolté contre Dieu, ni à l’inverse des croyants se considérant comme des
« hyper saints » purifiés par Jésus.
Là encore
remettons les choses dans leur contexte.
Jésus au
verset 2 répond aux Pharisiens qui viennent le tester et l’éprouver.
Ils connaissent
la loi de Moise et ils veulent voir s’il va répondre en s’y conformant.
Jésus leur
réplique alors : que dit la loi ?
« Ils dirent :
Moïse a permis d'écrire la Lettre de divorce, et de répudier [ainsi sa femme] ».
Mais Jésus surprend tout le monde et va plus loin : il
leur donne la raison de cette loi : « il
vous a donné ce commandement à cause de la dureté de votre cœur. »
La dureté du cœur, c’est l’orgueil, la volonté de détenir
la vérité et d’avoir raison ; et qui poussent à l’adultère.
Mais qui est adultère ici : le mari qui répudie ou la
femme répudiée ?
Eh bien, ce sont les deux.
Les deux ont le cœur dur. Les deux sont dans l’adultère.
Mais attention les choses ne s’arrêtent pas là.
Avec la grâce, Jésus laisse un Nouveau Testament et pas des
moindres.
Matthieu 5 :28
« Mais moi, je
vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un
adultère avec elle dans son cœur. »
A partir de là que ceux qui se croient sans péchés jettent
la première pierre aux divorcés et aux conjoints des divorcés ; car ils ne
sont pas meilleur qu’eux.
Car qui n’a jamais regardé une autre personne sans la
désirer, marié ou pas marié, d’ailleurs ?
Mais revenons à Marc 10 :
Jésus finit son entrevue avec les pharisiens par cette
phrase choque :
« Que l’homme ne
sépare pas ce que Dieu a uni »
Le Fils de Dieu ne laisse plus aucune possibilité aux
religieux de trouver une échappatoire à leurs mauvaises actions.
Leurs cœurs devraient alors soit les juger et les condamner
ou soit les endurcir encore plus.
Car la loi de Moise apparaît, dans ce cas-là, beaucoup plus
que douce et permissive comparée à celle de la grâce proposée par Jésus.
La loi mosaïque dit ceci : Deutéronome 24 :1: « Lorsqu'un homme aura pris et épousé une
femme qui viendrait à ne pas trouver grâce à ses yeux, parce qu'il a découvert
en elle quelque chose de honteux, il écrira pour elle une lettre de divorce,
et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. »
Et Jésus, lui, va plus loin : il dit de ne pas séparer
ce qu’il a uni.
C’est beaucoup plus strict que Moise. Même si la femme fait
un acte honteux, qu’elle déshonore son mari, on ne devrait pas la renvoyer, la
répudier. Se séparer d’elle serait : manifester un cœur dur.
N’oublions pas que Jésus s’adresse aux esprits religieux
qui se jugent toujours supérieurs et plus saints que les autres.
Et nous, reconnaissons-le n’avons-nous pas parfois cet
esprit-là, orgueilleux et prétentieux ?
Mais là, Jésus met la barre tellement haute, que personne
ne peut plus la franchir. Humainement avouons-le, cela est devenu impossible.
Pensez-vous avoir, vous personnellement, échappé à
l’adultère ?
Si oui, ce n’est pas ce que Yahvé dit au prophète Jérémie chapitre
3 dès le verset 6. Il surnomme Israël, « d’Israël l’infidèle » et
Juda sa sœur de perfide. Il a même donné à Israël une lettre de divorce pour
lui faire ressentir de la crainte. Mais rien n’y a fait. Tout le pays a été
souillé.
L’Eglise est à la ressemblance d’Israël et sa souillure est
la même, elle est dans sa totalité souillée par l’adultère. Donc le croyant des
temps modernes est aussi un enfant rebelle et c’est à lui de revenir vers son
Dieu.
Le
Seigneur ne nous répudie pas, il met une fin à sa colère, il est miséricordieux
et il est prêt à revenir sur sa lettre de divorce et à la détruire (Jérémie
3 :12).
Mais
qui a un cœur repentant pour revenir ? Car le tri va se faire avec ceux
qui agissent avec justice, sans hypocrisie, ni faux-semblants.
Et au verset 14, Dieu dit : « Et je vous prends, un d'une ville et deux d'une
famille, pour vous amener à Sion. Là, je vous donnerai des bergers à ma
convenance, ils vous dirigeront avec du savoir-faire et du discernement.»
(Version Semeur)
Alors question :
Comme l’adultère est un péché et qu’il est à priori
impossible d’y échapper, doit-on ne rien faire contre lui ; Doit-on
accepter les divorcés et les remariages parmi les croyants ?
Jésus bizarrement, semble ne rien dire à ce propos, il semble
laisser soit planer un doute qui signifierai ; confesser votre péché et je
suis juste et fidèle pour vous purifier en retour ; Ou bien il semble
vouloir dire ne péchez plus, ne divorcez plus et ne vous remariez plus.
La vérité n’est ni dans le premier exemple ni dans le
second.
En fait, repensez à Jérémie que nous venons de voir, Dieu ramène son peuple à Sion par le
savoir-faire et le discernement.
Je m’explique :
Qu’a fait Jésus à la femme adultère qui allait être lapidée ?
Lui a-t-il tenu un discours moralisateur ?
Lui-a-t-il dit d’aller réparer sa faute et de demander
pardon à son mari ?
Non, il lui a dit : « où sont passés tes accusateurs ? Personne ne t’as
condamnée ?... Je ne te condamne pas non plus, vas et ne pèche plus ».
Jésus a insisté surtout sur une chose (mais sans donner
plus de détails): Il n’y a pas
d’accusateur. ET DIEU N’ACCUSE PERSONNE.
Aussi
face à l’adultère la réaction d’un croyant devrait être : ne pas montrer
du doigt, de ne pas accuser l’autre, car il s’accuse lui-même.
Facile
de dire à l’autre qu’il est adultère alors que l’on est aussi soi-même.
Et ensuite que devrait-il dire ou faire ?
Quoi discerner dans tout cela ?
Souvenons-nous que c’est lui, notre Père qui est dans les
cieux qui provoqua toutes les situations que Jésus a rencontré et l’ordre et la
succession dans lesquelles il les a vécus.
C’est lui le chef d’orchestre de la vie de Jésus ;
lui, qui a la partition écrite et il n’y a aucune fausse note, aucun instrument
parasite ou aucun instrument imposé de l’extérieur.
Alors toujours dans Marc 10, à la suite de son entrevu avec
les pharisiens, à partir du verset 13, on lui amène des enfants pour qu’ils les
touchent.
Mais quelles sortes d’enfant le Père céleste a laissé s’approcher
de Jésus ?
Car ses disciples semblent outrés, scandalisés.
Le texte nous dit : ils les repoussèrent en reprenant
ceux qui les emmenaient et le grec va plus loin en disant que c’est avec une
certaine force et violence qu’ils le firent, employant même la menace.
Pourquoi un tel affrontement envers ceux qui viennent avec
ces enfants ?
Je le répète il faut du savoir-faire et du discernement
Parce que les
disciples voient des enfants illégitimes se présenter à lui. Ce ne sont
assurément pas des enfants issus de familles sans reproches, en ordre, bien
comme il faut, sinon d’où viendrait leur opposition ?
Je suis sûr qu’il y a eu des enfants issus de parents
divorcés ou issus d’un remariage. Car les disciples pour être si directs
devaient bien connaître la réputation des adultes accompagnants.
Mais Jésus s’indigne de la situation et décide d’outrepasser
les blocages et il bénit les enfants, contre toute attente.
Plutôt que de regarder le péché, son regard se fixe sur le
pécheur.
Croyez-vous qu’il aurait dû les répudiez ou leur dire qu’il
ne pouvait pas les bénir dans l’état de péché où étaient leurs parents ?
Non bien au contraire, il leur a dit que le royaume des
cieux ressemble à ces enfants et à ceux qui leur ressemble.
Quelle instruction notre Père céleste voulait-il nous
apprendre à ce moment-là ?
Eh bien, il me semble évident qu’il voulait que nous
réalisions ce que c’est que d’être juste.
Ressembler à un enfant c’est faire comme eux, c’est
accepter ceux qui leur ressemble et qui font la même chose qu’eux.
Lorsque les disciples viennent dire à Jésus qu’ils ont
empêché un chasseur de démons d’agir en son nom, ils n’ont pas agi comme un
enfant l’aurait fait.
Un enfant qui voit un autre l’imiter, joue avec lui, sans
se poser la question s’il est bon ou mauvais. Et Jésus le dit : « Celui qui n’est pas contre moi est avec moi…et
il assemble ».
Par
conséquent, la justice c’est : que nous bénissions tous les adultères,
absolument tous et de la même manière que Jésus a béni les petits enfants qu’on
lui a amené ;
Que nous les aimions, même si leur péché est évident.
N’oublions pas que
« …tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 :23).
Alors ôtez la fausse sainteté de votre regard.
Et ne vous laisser pas impressionner par le péché.
En bénissant ceux qui ont séparé ce que Dieu a uni, NON,
vous ne faites pas l’œuvre de l’ennemi ; NON, vous ne vous rendez pas
non plus complice du péché ; mais bien au contraire vous participez à rompre
leurs chaînes, à ouvrir les yeux aux aveugles.
Voilà la raison de : « bénissez et ne maudissez pas ».
Et Jésus toujours dans Marc 10, dévoile ce que les aveugles
doivent voir et ce que les adultères doivent
faire.
Jésus commence à s’éloigner des enfants…
Notre Père céleste va permettre encore à une autre
situation de se produire :
Au verset 17 : d’un seul coup, un homme accourt et se
jette à ses pieds. Et lui demande : « Bon maître, …que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? ».
Et Jésus lui répond… Il lui répond quoi ?
Eh bien, sans plus attendre il lui demande s’il respecte
les commandements de Moise.
Et le premier commandement que Jésus lui montre est (encore
un pied de nez au hasard): « Ne
commet point d’adultère »
Et le jeune homme lui répond avec assurance qu’il a gardé
tous ces commandements depuis sa jeunesse.
La réaction de Jésus est surprenante, il a un air
compatissant et le texte nous dit :
« Jésus l’ayant regardé, l'aima, ».
Jésus ne l’a pas condamné, il ne lui a pas dit : « ne sois pas sage à tes propres yeux »,
il ne lui a fait aucun reproche sur ce qu’il venait d’affirmer. Il aurait pu lui
faire la morale, le traiter de menteur, car il savait très bien qu’il n’avait
pas gardé tous ses commandements et qu’il est en plein dans l’adultère.
Pourquoi ?
Déjà par le fait de l’avoir appelé « bon maître », d’être empressé
d’exercer une fausse humilité ; et aussi par le fait de ne pas avoir
reconnu la chose impossible : celle d’être toujours fidèle.
Non, Jésus ne l’accusa de rien, il le regarda attentivement
et il l’aima en lui disant la vérité.
Comment le savons-nous ?
Parce qu’il le lui dit lui-même : « et lui dit: Il te manque
une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un
trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. 22 Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en
alla tout triste; car il avait de grands biens.»
L’adultère ici est expliqué de façon très
claire, en prenant l’exemple de ce qui est juste (la fidélité, l’abnégation,
l’abandon total).
Jésus
est très perspicace, il prend le contre-pied de ce que ferait n’importe qui
dans ce cas ; il ne lui montre pas directement son infidélité et son
adultère. NON, il fait en sorte que le pécheur prenne conscience lui-même de sa
dissimulation. En montrant la lumière,
Jésus encore une fois dévoile les ténèbres.
Qu’aurait-il dû faire, ce jeune homme?
A l’évidence, tout quitté pour Dieu, tout abandonné
pour lui, se débarrasser de son argent, le donner aux pauvres et suivre Jésus.
Mais cette fidélité-là lui est insupportable, elle le rend
triste. Il préfère de toute évidence ses ténèbres à la lumière.
Voilà la profondeur de l’adultère, ce n’est pas s’attacher
aux choses visibles et superficielles comme le sont le divorce, ou le remariage
qui sont des vernis, qui brillent par leur apparence ; mais le but
véritable : c’est celui de s’attacher à ce qui est beaucoup plus
profond : la fidélité envers Dieu.
Suivre Dieu ou l’Agneau partout où il va, c’est ne pas « se souiller avec des femmes »,
nous dit Apocalypse 14 :4 Aussi
pour rester vierge, un croyant se doit de discerner cette partie cachée de lui,
qui est adultère et qui se croit pure, donneuse de leçons. C’est elle, cette
femme souillée et impure qui doit disparaître.
Alors une dernière question :
Doit-on aller jusqu’à bénir un remariage, bénir un mariage
chrétien fait de divorcés ?
La réponse coule de source. OUI OUI OUI , trois fois oui.
Car ne soyons pas des disciples aveugles (comme nous
l’avons lu dans Marc 10 :13) repoussant les pécheurs de la bénédiction.
Laissons-les librement se présenter devant le Seigneur, comme des enfants
devant leur père.
Oui,
bénissons ces mariages sans exercer de jugement, ni d’accusation.
1°) Bénissons-les avec le même amour que Jésus a eu pour la
femme adultère.
2°) Avec le même amour qu’il a eu pour le jeune homme qui
s’est jeté à ses pieds.
3°) Avec la même simplicité et spontanéité que les enfants
ont lorsqu’ils accueillent les autres enfants, et enfin,
4°) avec le même amour que Jésus a eu pour ces enfants
illégitimes qui se sont approchés de lui pour qu’ils les bénissent.
Soyez donc naturel, exercez vos actes d’amour spontanés. Réjouissez-vous
avec ceux qui se réjouissent dirait Paul encore une fois et pas seulement aux
Romains ;
Pardonnez leurs fautes, priez avec eux pour qu’ils soient
prêt à tout quitter pour le Seigneur.
Il n’est pas trop tard pour se purifier.
Tout ce que je vous dis-là ne vient pas de moi, c’est ce
que faisait Jésus qui le voyait faire au Père.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire