dimanche 23 janvier 2022

« FAIRE PAITRE » : UN COMMANDEMENT très DANGEREUX

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Par Eric Ruiz

 

Jésus, après avoir ressuscité et pris le repas avec ses disciples posa trois questions (au premier abord semblables) à son disciple sur l’amour … « Pierre m’aime-tu ?», Jésus après la réponse affirmative de Pierre, répondit trois fois de suite, la même réponse comme pour insister sur les effets d’une loi perpétuelle : « Pais mes agneaux… pais mes brebis … pais mes brebis » (Jean 21 :15-16 Bible Segond, Bible Martin).


LE PASTEUR OINT PAR DIEU

Mais d’autres traductions (Bible Segond 21, Bible des peuples,  la King James, etc,  apportent un complément d’informations loin d’être un détail, puisqu’elles disent : Fais paitre mes agneaux, fais paitre mes brebis, nourris mes agneaux, prends soin de mes brebis, nourris mes moutons ».

C’est une injonction, un impératif que Jésus donne, ce n’est pas un simple encouragement ou un simple effet de l’amour de Dieu (car c’est ce que cela inspire dans d’autres traductions);

Mais non, c’est un commandement de Dieu comme le nombre 21 l’indique, d’ailleurs : « Fais paître ! » ; et ce commandement n’est pas destiné à tous. Il est destiné à celui qui aime véritablement le Seigneur. Car Jésus insiste sur la question « m’aimes-tu (agapao) plus que ceux-ci ?» en désignant les autres disciples.

 M’aimes-tu véritablement ?… » Au point de ne plus douter comme Simon Pierre a pu le faire jadis en le reniant trois fois.

En fait Simon Pierre est passé d’un amour phileo(un amour humain, filial) à un amour agapao (amour divin).

« M’aimes-tu ? » en grec, c’est agapao. C’est à une « brebis agapao » à qui Dieu donne les clés du Royaume, elle a le rôle de pasteur ; la version Darby ou Semeur ou Liturgique traduisent les mots de Jésus ainsi : « Sois berger de mes brebis ».

Simon Pierre a une mission incroyable : celle d’Ézéchiel 34 :15 :

 « C'est moi qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur, l'Éternel. »

Vous rendez vous compte, Simon Pierre a la mission que s’est donné le Seigneur pour lui-même.

Il a pour mission de placer les brebis dans une situation favorable où elles pourront se nourrir de la nourriture abondante et véritable du pâturage de Dieu et se reposer.

Or, cette mission signifie-t-elle que Dieu aurait échoué dans ses projets pour la donner à un homme?

Non pas du tout. Dieu le Père fait paitre ses brebis en s’associant à un pasteur comme Simon Pierre.

En vivant par le Saint-Esprit dans Pierre, Dieu réalise sa mission auprès de ses brebis.

Alors, croire que Pierre décide de tout ferait de lui un imposteur.

Il est vrai, que le monde des Églises nous montrent un autre exemple.

Les brebis faibles désignées par le pasteur sont  frappées et chassées, pour d’autres il les empêche de se joindre au troupeau.

Et les autres doivent marcher d’un même pas, selon les lois qu’il a prescrit.

Non, Simon Pierre n’est pas comme cela, il porte secours à la brebis faible ou blessée ; il ne met pas à part les brebis, il ne les trie pas, c’est Dieu qui met à part ses brebis. Jésus est la porte des brebis et elles reconnaissent sa voix (à travers celle de Pierre) et aussi à travers elles.

D’autre part, n’allez pas croire que Pierre est élu sur les paroles d‘amour qu’il a prononcées ou sur son charisme de disciple.

Pierre est qualifié selon un autre critère et pas des moindres.

Le verset 19 de Jean 21(qui met une frontière remarquable) place l’amour de Dieu jusqu’à la gloire.

Cette gloire c’est le genre de mort, de sacrifice qu’est capable de vivre le disciple : Le sacrifice de l’agneau.

Tout d’abord, il faut savoir que ceindre ses reins pour aller au combat est une expression très coutumière de l’époque.

Or, Jean 21 verset 18, Jésus dit à Pierre qu’il ne se ceindra plus lui-même, mais qu’un autre le ceindra et l’emmènera où il ne voudra pas.

Le sacrifice est là : c’est celui d’accepter de se faire mettre une ceinture pour nous emmener à un combat inique, c’est-à-dire : vivre un combat qu’on n’a pas décidé soi-même, comme d’accepter de se faire mener vers une mort injuste et cruelle.

Ce critère répond au caractère du disciple d’exception qui est l’agneau sacrifié (que j’avais déjà expliqué, développé, dans plusieurs messages du mois dernier de décembre 2021).


Maintenant, « faire paitre » que cela signifie pour un pasteur ?

Parce qu’on pourrait croire que Dieu annonce à Pierre un avenir paisible  où il aura à protéger et à garder des brebis dociles qui lui seront soumises  et où elles pourront vivre sans adversité parce que l’amour règnera en maître.

On fait souvent référence au verset d’Esaïe : « Le loup et l'agneau paîtront ensemble, Le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte, Dit l'Éternel. ».

Or, on n’en est pas encore là ; Jésus ne parle pas de ce pâturage-là à Simon Pierre. Il est loin d’être sans danger. Il n’est pas encore sur sa montagne sainte.

Bien au contraire, il s’y fera du tort et des dommages puisque n’importe quel esprit prédateur peut y entrer.

 

Par ailleurs, il n’est pas demandé au pasteur désigné par Dieu de forcer les brebis à se nourrir de ses paroles. Là aussi le conducteur mène le troupeau dans la paix et la liberté. Le pasteur a pour mission simplement, de veiller sur ce que mange les brebis pour qu’elles soient en bonnes santé, qu’elles croissent et qu’elles se multiplient ;

Et constat bizarre : Toutes ne mangent pas la même chose. Seules celles qui connaissent  « le bon berger » (Et le bon berger connais ses brebis), celles-là broutent la bonne herbe.

Vous voyez, le pasteur a la même fonction qu’avait Adam dans le jardin d’Éden.

Adam devait veiller à ce qu’il mange lui et Ève et alerter Ève si elle venait à  manger les fruits défendus du mauvais arbre.


RECONNAITRE LA BREBIS DE DIEU

 

Donc le pâturage est le lieu où s’exerce le jugement de Dieu et, c’est l’agneau qui vit dans un homme oint comme Simon Pierre qui exerce le jugement de Dieu.

Mais de quelle façon l’exerce-t-il ?

Christ est au milieu du pâturage. Il provoque des choix de la part de la part des brebis.

Leur nouvelle nature fait que les brebis de Dieu mangent la bonne herbe. Cette nourriture qui correspond à leur nature de brebis.

Jésus voulait sans doute nous faire comprendre aussi que sa nourriture correspond à sa nature. Un loup ne mange pas de l’herbe, c’est un mammifère carnassier qui se nourrit exclusivement de viande crue.

Même si ce loup se déguise en brebis, (et là je fais référence aux faux prophètes déguisés en vêtements de brebis) il ne peut manger ce que mange l’agneau et vice et versa d’ailleurs (un agneau ne mange pas de viande).

Donc, un pasteur qui est de la lignée de Simon Pierre exerce un jugement, pour montrer que ce que l’on mange c’est ce que l’on est.

Pour montrer aussi qu’un bon nombre se force à manger une herbe toxique pour la recracher ou la vomir ensuite parce cette nourriture n’est pas la leur, elle n’est pas celle de leur espèce. Ils agissent comme des anorexiques de la foi. Ces croyants-là sont revenus à ce qu’ils avaient renier pour Christ

Ou alors, le pasteur met en lumière les séducteurs et les menteurs qui font croire (comme beaucoup de soi-disant croyants font) ; ils font croire qu’il mange de la bonne herbe mais en ingurgite une autre, toxique de surcroit en faisant croire qu’elle leur fait du bien.

«Voici, je jugerai entre la brebis grasse et la brebis maigre… je porterai secours à mes brebis, afin qu'elles ne soient plus au pillage, et je jugerai entre brebis et brebis. » Ézéchiel 34 :20-22

 

CE QUE TU MANGES MONTRE TON AMOUR POUR DIEU

 

Maintenant nous avons dans le verset de Jean, une réponse à Jérémie 23 :3 « je rassemblerai le reste de mes brebis De tous les pays où je les ai chassées; Je les ramènerai dans leur pâturage; Elles seront fécondes et multiplieront. »

Comment Dieu rassemblera ses brebis. Sur quel critère ? Comment les reconnaitra-t-il  (il y a tellement de pâturages et tellement de brebis différentes)?

Jésus le dit clairement à Pierre : si tu m’aimes vraiment (aimer du grec agapao) alors tu nourris mes agneaux.

Jésus est en train d’associer la nourriture à l’amour.

Ceux qui aiment Jésus se nourrissent de la même nourriture que le pasteur, qui lui-même boit la même eau du puit.

Les grandes alliances entre Dieu et son peuple se sont faites autrefois avec des brebis et des puits. Rappeler-vous Beersheba (le puit des 7 ou le puit des serments) , Genèse 21, Abraham a creusé ce puit et il a scelle son alliance avec Abimelec en lui offrant 7 brebis.( 7, chiffre spécial de l’amour  exceptionnel du disciple).

Par contre les autres, qui ont brisé l’alliance, se nourrissent autrement et ils boivent à une autre source. Ils s’emparent par la force de l’eau des puits.

Dans les faits : aimer Jésus plus que les autres nous fait boire son eau, sa parole, sans se l’accaparer et sans la voler ;

Notre amour pour lui, nous fait prendre son pain de vie qui est le Saint-Esprit.

Aimer moins nous laisse nous nourrir avec un autre pain, avec un autre esprit, celui des démons.

Et le jugement fera ce que dit Jésus : « je frapperai le berger et les brebis seront dispersées »

Mais le bon berger, lui, encourage agneaux et brebis à se nourrir. Il les oriente vers deux sortes de nourriture.

Pour les agneaux, encore très petits (puisqu’ils ont moins d’un an) il les amènera vers le lait, le lait maternel dont ils ont besoin pour grandir ; mais il veillera au contraire à privilégier l’herbe des champs pour les brebis matures. Il exhortera les uns comme les autres selon leur degré de maturité.

Pierre est comme Jésus, qui souhaite nous faire comprendre que la nourriture que nous recevons quand nous l’aimons est celle qui nous fait grandir en maturité, dans la foi et elle est sans commune mesure avec celle dont se nourrissent les autres.

De la même façon qu’on ne peut aimer Dieu et Mammon on ne peut aimer la viande et l’herbe, la nourriture des loups et celle des brebis.

 

Or, Tous les pasteurs oints par le Saint-Esprit se sont aperçus ou s’apercevrons vite que beaucoup au final se contentent de la nourriture de démons.

Beaucoup préfèrent se servir en premier et montrent qu’ils aiment  boire la coupe des démons et venir s’assembler dans les pâturages, pour leur propre édification. Beaucoup préfèrent partager une communion démoniaque, où l’on vient prendre sa bénédiction, où l’on vient prélever son offrande, recevoir sa dîme.

Quand nous recherchons notre intérêt dans la relation aux autres, nous nous accaparons par la force, l’or du Temple. Nous prenons d’autorité les richesses de ce que d’autres devraient recevoir.

Pensons à cela dans nos relations. Posons-nous la question, si nous ne volons pas un dû pour les autres. Le loup qui vient dans les pâturages il a cette intention de voler. Il fait semblant de brouter l’herbe, mais il convoite sa nourriture. Il voit l’agneau qu’il pourra dévorer. 

Nous devons être lucide, le pâturage laissé à Simon Pierre est libre mais il n’est pas de tout repos.

Il s’y trouve plein de petits chefs dans son sein qui se comportent comme des loups déchirant leur proie ; répandant le sang, perdant les âmes, dans le but d’assouvir leur cupidité.

Ce n’est pas une lubie. C’est une réalité biblique.

Il est vrai qu’au début l’Église de Jérusalem semblait répondre à la montagne sainte de Dieu. Pierre, après sa prédication, avait devant lui un pâturage immense où trois mille âmes s’étaient convertis en une seule journée.

Mais, l’amour s’est refroidit, de fausses brebis s’y sont introduit et le troupeau a été dispersé partout dans l’Asie mineure.

Une preuve irréfutable est le récit de Simon Pierre : dans ses deux épitres, il s’adresse bien à des brebis qui vivent la diaspora en Asie mineure.

Il ne veille pas sur un pâturage concentré, visible et dénombrable.

L’apôtre rempli sa mission pastorale en exhortant les brebis dispersées. Il les encourage à persévérer au travers des souffrances qu’elles ont subies et à ne pas revenir en arrière en convoitant ce qu’elles ont déjà vaincu autrefois.

Leur éparpillement est une volonté de l’Esprit de Dieu qui sanctifie et met à part lui-même les brebis (d’un côté les brebis de l’autre côté les boucs).

Cet éparpillement, cette diaspora n’est pas une régression, mais une progression

Pourquoi ?

Parce que Pierre écrit que « vous étiez comme des brebis errantes, mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur, et le gardien de vos âmes ». 

Le bon berger n’a de cesse de montrer où est l’herbe verte de Dieu, cette herbe qui favorise la croissance.

Simon Pierre revient pour cela sur les fondamentaux de la foi :

-la soumission des femmes envers leurs maris, -la beauté de leur parure intérieure ; -des maris honorant leurs femme ;  -un amour fraternel rempli de compassion, d’humilité, de douceur et de respect, sans paroles trompeuses, recherchant la paix.

-L’exercice de l’amour ardent qui couvre les péchés, -l’hospitalité envers tous, -se mettre au service des autres…

 

Oui, ce pâturage est le même en 2022, l’herbe de Dieu a la même saveur.

Elle sent l’amour, l’abnégation, mais aussi elle sent le brûlé, car la fournaise qui éprouve chacun, sanctifie la brebis sainte, elle met à part celle qui est heureuse dans l’outrage pour Christ.

Pierre rappelle que le jugement règne dans tous les pâturages : puisqu’il écrit que « le moment est venu où le jugement commence par la maison de Dieu ».

L’apôtre n’oublie pas non plus les agneaux, les jeunes convertis qui doivent rester soumis aux anciens et se revêtir d’humilité, ou résister à l’orgueil, car le diable rôde comme un lion rugissant pour les dévorer.

En conclusion, passer de pâturage en pâturage, n’enlève pas le mobile de Dieu : c’est le lieu où s’exerce sa justice divine. Dès que deux ou trois sont assemblés en son nom, c’est là que le Seigneur rassemble ses brebis, et c’est là qu’il fait tomber les masques.

Le loup et l’agneau se révèlent en plein jour. Le mercenaire et le berger aussi.

Ce jour-là, c’est le jour du Seigneur. Ce jour où éclate la vérité et où chacun reçoit ses récompenses ou ses malédictions.

Jusqu’au bout, le pasteur se donnera à sa mission, sans compter son temps et son énergie,  afin qu’aucune des brebis du Seigneur ne périsse. Simon Pierre sachant que les cieux étaient déjà enflammés et que la ruine pointait, termina sa deuxième lettre par cette prière (et c’est ma prière aussi pour chacun qui m’écoute ou me suis): «  croissez dans la grâce et la connaissance de notre sauveur et Seigneur Jésus-Christ  (sans jamais oublier) qu’à lui soit la gloire maintenant et pour toujours».

Amen

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