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Par Eric Ruiz
Jésus, après avoir ressuscité et pris le repas avec ses disciples posa trois questions (au premier abord semblables) à son disciple sur l’amour … « Pierre m’aime-tu ?», Jésus après la réponse affirmative de Pierre, répondit trois fois de suite, la même réponse comme pour insister sur les effets d’une loi perpétuelle : « Pais mes agneaux… pais mes brebis … pais mes brebis » (Jean 21 :15-16 Bible Segond, Bible Martin).
LE PASTEUR OINT PAR DIEU
Mais d’autres traductions (Bible Segond 21, Bible des peuples, la King James, etc, apportent un complément d’informations loin d’être un détail, puisqu’elles disent : Fais paitre mes agneaux, fais paitre mes brebis, nourris mes agneaux, prends soin de mes brebis, nourris mes moutons ».
C’est une injonction, un impératif que Jésus
donne, ce n’est pas un simple encouragement ou un simple effet de l’amour
de Dieu (car c’est ce que cela inspire dans d’autres traductions);
Mais non, c’est un commandement de Dieu comme le nombre 21
l’indique, d’ailleurs : « Fais paître ! » ; et
ce commandement n’est pas destiné à tous. Il est destiné à celui qui aime
véritablement le Seigneur. Car Jésus insiste sur la question « m’aimes-tu (agapao) plus que ceux-ci ?»
en désignant les autres disciples.
M’aimes-tu véritablement ?… » Au
point de ne plus douter comme Simon Pierre a pu le faire jadis en le reniant
trois fois.
En fait Simon Pierre
est passé d’un amour phileo(un amour humain, filial) à un amour agapao (amour
divin).
« M’aimes-tu ? » en grec, c’est agapao. C’est à une « brebis agapao » à qui Dieu donne les clés du Royaume, elle a le rôle de pasteur ; la version Darby ou Semeur ou Liturgique traduisent les mots de Jésus ainsi : « Sois berger de mes brebis ».
Simon Pierre a une
mission incroyable : celle d’Ézéchiel 34 :15 :
« C'est moi
qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer, dit le
Seigneur, l'Éternel. »
Vous rendez vous compte, Simon Pierre a la mission que
s’est donné le Seigneur pour lui-même.
Il a pour mission de placer les brebis dans une situation favorable où elles pourront se nourrir de la nourriture abondante et véritable du pâturage de Dieu et se reposer.
Or, cette mission signifie-t-elle que Dieu aurait échoué dans ses projets pour la donner à un homme?
Non pas du tout. Dieu
le Père fait paitre ses brebis en s’associant à un pasteur comme Simon Pierre.
En vivant par le Saint-Esprit dans
Pierre, Dieu réalise sa mission auprès de ses brebis.
Alors, croire que Pierre
décide de tout ferait de lui un imposteur.
Il est vrai, que le
monde des Églises nous montrent un autre exemple.
Les brebis faibles désignées
par le pasteur sont frappées et chassées,
pour d’autres il les empêche de se joindre au troupeau.
Et les autres
doivent marcher d’un même pas, selon les lois qu’il a prescrit.
Non, Simon Pierre n’est pas comme cela, il porte secours à la brebis faible ou blessée ; il ne met pas à part les brebis, il ne les trie pas, c’est Dieu qui met à part ses brebis. Jésus est la porte des brebis et elles reconnaissent sa voix (à travers celle de Pierre) et aussi à travers elles.
D’autre part, n’allez
pas croire que Pierre est élu sur les paroles d‘amour qu’il a prononcées ou sur
son charisme de disciple.
Pierre est qualifié selon
un autre critère et pas des moindres.
Le verset 19 de Jean
21(qui met une frontière remarquable) place l’amour de Dieu jusqu’à la gloire.
Cette gloire c’est le genre de mort, de sacrifice qu’est capable de vivre le disciple : Le sacrifice de l’agneau.
Tout d’abord, il
faut savoir que ceindre ses reins pour aller au combat est une expression très
coutumière de l’époque.
Or, Jean 21 verset 18, Jésus dit à Pierre qu’il ne se ceindra plus lui-même, mais
qu’un autre le ceindra et l’emmènera où il ne voudra pas.
Le sacrifice est là :
c’est celui d’accepter de se faire mettre une ceinture pour nous emmener à un
combat inique, c’est-à-dire : vivre un combat qu’on n’a pas décidé
soi-même, comme d’accepter de se faire mener vers une mort injuste et cruelle.
Ce critère répond au caractère du disciple d’exception qui est l’agneau sacrifié (que j’avais déjà expliqué, développé, dans plusieurs messages du mois dernier de décembre 2021).
Maintenant, « faire paitre » que cela signifie pour un pasteur ?
Parce qu’on pourrait croire que Dieu annonce à Pierre un avenir paisible où il aura à protéger et à garder des brebis dociles qui lui seront soumises et où elles pourront vivre sans adversité parce que l’amour règnera en maître.
On fait souvent référence au verset d’Esaïe : « Le loup et l'agneau paîtront ensemble, Le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte, Dit l'Éternel. ».
Or, on
n’en est pas encore là ; Jésus ne parle pas de ce pâturage-là à Simon
Pierre. Il est loin d’être sans danger. Il n’est pas encore sur sa montagne
sainte.
Bien au
contraire, il s’y fera du tort et des dommages puisque n’importe quel esprit
prédateur peut y entrer.
Par ailleurs, il n’est pas demandé au pasteur
désigné par Dieu de forcer les brebis à se nourrir de ses paroles. Là aussi le
conducteur mène le troupeau dans la paix et la liberté. Le pasteur a pour
mission simplement, de veiller sur ce que mange les brebis pour qu’elles
soient en bonnes santé, qu’elles croissent et qu’elles se multiplient ;
Et constat bizarre : Toutes ne mangent
pas la même chose. Seules celles qui connaissent
« le bon berger » (Et le bon berger connais ses brebis), celles-là
broutent la bonne herbe.
Vous voyez, le pasteur a la même fonction
qu’avait Adam dans le jardin d’Éden.
Adam devait veiller à ce qu’il mange lui et Ève et alerter Ève si elle venait à manger les fruits défendus du mauvais arbre.
RECONNAITRE LA BREBIS DE DIEU
Donc le pâturage est le lieu où s’exerce le jugement de Dieu et, c’est l’agneau qui vit dans un homme oint comme Simon Pierre qui exerce le jugement de Dieu.
Mais de quelle façon l’exerce-t-il ?
Christ est au milieu du pâturage. Il provoque des choix de la part de la
part des brebis.
Leur nouvelle nature fait que les brebis de Dieu
mangent la bonne herbe. Cette nourriture qui correspond à leur nature de
brebis.
Jésus voulait sans doute nous faire comprendre
aussi que sa nourriture correspond à sa nature. Un loup ne mange pas de l’herbe,
c’est un mammifère carnassier qui se nourrit exclusivement de viande crue.
Même si ce loup se déguise en brebis, (et là
je fais référence aux faux prophètes déguisés en vêtements de brebis) il ne peut
manger ce que mange l’agneau et vice et versa d’ailleurs (un agneau ne mange
pas de viande).
Donc, un pasteur qui est de la lignée de Simon
Pierre exerce un jugement, pour montrer que ce que l’on mange c’est ce que l’on est.
Pour montrer aussi qu’un bon nombre se force à
manger une herbe toxique pour la recracher ou la vomir ensuite parce cette
nourriture n’est pas la leur, elle n’est pas celle de leur espèce. Ils agissent
comme des anorexiques de la foi. Ces croyants-là sont revenus à ce qu’ils
avaient renier pour Christ
Ou alors, le pasteur met en lumière les
séducteurs et les menteurs qui font croire (comme beaucoup de soi-disant
croyants font) ; ils font croire qu’il mange de la bonne herbe mais en
ingurgite une autre, toxique de surcroit en faisant croire qu’elle leur fait du
bien.
«Voici, je jugerai entre la brebis grasse
et la brebis maigre… je porterai secours à mes brebis, afin
qu'elles ne soient plus au pillage, et je jugerai entre brebis et brebis. » Ézéchiel 34 :20-22
CE QUE TU MANGES MONTRE TON AMOUR POUR DIEU
Maintenant nous avons dans le verset de Jean,
une réponse à Jérémie 23 :3 « je rassemblerai le reste de mes
brebis De tous les pays où je les ai chassées; Je les ramènerai dans leur
pâturage; Elles seront fécondes et multiplieront. »
Comment Dieu rassemblera ses brebis. Sur quel
critère ? Comment les reconnaitra-t-il (il y a tellement de
pâturages et tellement de brebis différentes)?
Jésus le dit clairement à Pierre : si tu
m’aimes vraiment (aimer du grec agapao) alors tu nourris mes agneaux.
Jésus est en train d’associer la nourriture à l’amour.
Ceux qui aiment Jésus se nourrissent de la même nourriture que le pasteur, qui lui-même boit la même eau du puit.
Les grandes alliances entre Dieu et son peuple
se sont faites autrefois avec des brebis et des puits. Rappeler-vous Beersheba (le
puit des 7 ou le puit des serments) , Genèse 21, Abraham a creusé ce puit et il
a scelle son alliance avec Abimelec en lui offrant 7 brebis.( 7, chiffre
spécial de l’amour exceptionnel du
disciple).
Par contre les autres, qui ont brisé
l’alliance, se nourrissent autrement et ils boivent à une autre source. Ils
s’emparent par la force de l’eau des puits.
Dans les faits : aimer Jésus plus que les
autres nous fait boire son eau, sa parole, sans se l’accaparer et sans la voler ;
Notre amour pour lui, nous fait prendre son
pain de vie qui est le Saint-Esprit.
Aimer moins nous laisse nous nourrir avec un
autre pain, avec un autre esprit, celui des démons.
Et le jugement fera ce que dit Jésus : « je frapperai le berger et les brebis seront dispersées »
Mais le bon berger, lui, encourage agneaux et
brebis à se nourrir. Il les oriente vers deux sortes de nourriture.
Pour les agneaux, encore très petits
(puisqu’ils ont moins d’un an) il les amènera vers le lait, le lait maternel
dont ils ont besoin pour grandir ; mais il veillera au contraire à
privilégier l’herbe des champs pour les brebis matures. Il exhortera les uns
comme les autres selon leur degré de maturité.
Pierre est comme Jésus, qui souhaite nous
faire comprendre que la nourriture que nous recevons quand nous l’aimons est celle
qui nous fait grandir en maturité, dans la foi et elle est sans commune mesure
avec celle dont se nourrissent les autres.
De la même
façon qu’on ne peut aimer Dieu et Mammon on ne peut aimer la viande et l’herbe,
la nourriture des loups et celle des brebis.
Or, Tous
les pasteurs oints par le Saint-Esprit se sont aperçus ou s’apercevrons vite
que beaucoup au final se contentent de la nourriture de démons.
Beaucoup
préfèrent se servir en premier et montrent qu’ils aiment boire la coupe des démons et venir s’assembler
dans les pâturages, pour leur propre édification. Beaucoup préfèrent partager
une communion démoniaque, où l’on vient prendre sa bénédiction, où l’on vient
prélever son offrande, recevoir sa dîme.
Quand nous recherchons notre intérêt dans la relation aux autres, nous nous accaparons par la force, l’or du Temple. Nous prenons d’autorité les richesses de ce que d’autres devraient recevoir.
Pensons à cela dans nos relations. Posons-nous la question, si nous ne volons pas un dû pour les autres. Le loup qui vient dans les pâturages il a cette intention de voler. Il fait semblant de brouter l’herbe, mais il convoite sa nourriture. Il voit l’agneau qu’il pourra dévorer.
Nous
devons être lucide, le pâturage laissé à
Simon Pierre est libre mais il n’est pas de tout repos.
Il s’y trouve plein de petits
chefs dans son sein qui se comportent comme des loups déchirant leur proie ; répandant le sang, perdant les
âmes, dans le but d’assouvir leur cupidité.
Ce n’est
pas une lubie. C’est une réalité biblique.
Il est vrai qu’au début l’Église de Jérusalem semblait répondre à la montagne sainte de Dieu. Pierre, après sa prédication, avait devant lui un pâturage immense où trois mille âmes s’étaient convertis en une seule journée.
Mais,
l’amour s’est refroidit, de fausses brebis s’y sont introduit et le troupeau a
été dispersé partout dans l’Asie mineure.
Une preuve
irréfutable est le récit de Simon Pierre : dans ses deux épitres, il
s’adresse bien à des brebis qui vivent la diaspora en Asie mineure.
Il ne veille pas sur un pâturage
concentré, visible et dénombrable.
L’apôtre
rempli sa mission pastorale en exhortant les brebis dispersées. Il les encourage
à persévérer au travers des souffrances qu’elles ont subies et à ne pas revenir
en arrière en convoitant ce qu’elles ont déjà vaincu autrefois.
Leur
éparpillement est une volonté de l’Esprit de Dieu qui sanctifie et met à part
lui-même les brebis (d’un côté les brebis de l’autre côté les boucs).
Cet
éparpillement, cette diaspora n’est pas une régression, mais une progression
Pourquoi ?
Parce que
Pierre écrit que « vous étiez comme
des brebis errantes, mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur, et le
gardien de vos âmes ».
Le bon
berger n’a de cesse de montrer où est l’herbe verte de Dieu, cette herbe qui
favorise la croissance.
Simon
Pierre revient pour cela sur les fondamentaux de la foi :
-la
soumission des femmes envers leurs maris, -la beauté de leur parure intérieure ;
-des maris honorant leurs femme ; -un
amour fraternel rempli de compassion, d’humilité, de douceur et de respect,
sans paroles trompeuses, recherchant la paix.
-L’exercice
de l’amour ardent qui couvre les péchés, -l’hospitalité envers tous, -se mettre
au service des autres…
Oui, ce
pâturage est le même en 2022, l’herbe de Dieu a la même saveur.
Elle sent l’amour, l’abnégation, mais aussi elle sent le brûlé, car la fournaise qui éprouve chacun, sanctifie la brebis sainte, elle met à part celle qui est heureuse dans l’outrage pour Christ.
Pierre
rappelle que le jugement règne dans tous les pâturages : puisqu’il écrit
que « le moment est venu où le jugement
commence par la maison de Dieu ».
L’apôtre n’oublie pas non plus les agneaux, les jeunes convertis qui doivent rester soumis aux anciens et se revêtir d’humilité, ou résister à l’orgueil, car le diable rôde comme un lion rugissant pour les dévorer.
En
conclusion, passer de pâturage en pâturage, n’enlève pas le mobile de Dieu :
c’est le lieu où s’exerce sa justice divine. Dès que deux ou trois sont
assemblés en son nom, c’est là que le Seigneur rassemble ses brebis, et c’est
là qu’il fait tomber les masques.
Le loup et
l’agneau se révèlent en plein jour. Le mercenaire et le berger aussi.
Ce
jour-là, c’est le jour du Seigneur. Ce jour où éclate la vérité et où chacun
reçoit ses récompenses ou ses malédictions.
Jusqu’au
bout, le pasteur se donnera à sa mission, sans compter son temps et son
énergie, afin qu’aucune des brebis du
Seigneur ne périsse. Simon Pierre sachant que les cieux étaient déjà enflammés
et que la ruine pointait, termina sa deuxième lettre par cette prière (et
c’est ma prière aussi pour chacun qui m’écoute ou me suis): « croissez dans la grâce et la connaissance de notre
sauveur et Seigneur Jésus-Christ (sans jamais oublier) qu’à lui soit la gloire maintenant et pour
toujours».
Amen
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