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Par Eric Ruiz
JOB 5 : 17-24 :
« 17 Heureux
l'homme que Dieu châtie! Ne
méprise pas la correction du Tout-Puissant.
18 Il fait la plaie, et il la bande;
Il blesse, et sa main guérit.
19Six fois il te délivrera de l'angoisse,
Et sept fois le mal ne t'atteindra pas.
20Il te sauvera de la mort pendant la
famine, Et des coups du glaive pendant la guerre.
21Tu seras à l'abri du fléau de la langue,
Tu seras sans crainte quand viendra la dévastation.
22Tu te riras de la dévastation comme de la
famine, Et tu n'auras pas à redouter les
bêtes de la terre;
23Car tu feras alliance avec les pierres
des champs, Et les bêtes de la terre seront en paix avec toi.
24Tu jouiras du bonheur sous ta tente, Tu
retrouveras tes troupeaux au complet,» etc.
Ce passage tiré du chapitre 5 du livre de Job illustre tellement ce chiffre 5, celui du temps accompli ; un peu à l’image d’une autobiographie qui retracerait la vie du croyant, et qui montrerait ce qu’il a accompli sur terre.
L’homme heureux selon Dieu vit dans une paix
et une confiance constante envers son
créateur, malgré toutes les vicissitudes de la vie.
C’est vrai qu’il traverse de nombreuses tempêtes, des catastrophes climatiques, le froid intense comme la brûlure du soleil d’été, sans pour autant s’offusquer, ni maudire son créateur.
La dernière phrase qu’on pourrait exprimer à
la suite de ce chapitre serait : « Quand le mal touche le juste,
l’Eternel l’en délivre toujours »
toujours ?
Oui toujours, sinon, c’est que le juste ne
l’est plus, c’est qu’il a laissé tomber son manteau de justice et qu’il s’est
écarté de la voie divine pour finalement prendre un manteau d’imposture.
LA
DELIVRANCE : UNE FATALITE POUR LE JUSTE
Donc pour en revenir au juste, alors pourquoi
devrait-il prier Dieu pour qu’il exerce sa délivrance s’il se considère comme
saint et béni ?
Jésus-Christ n’a-t-il pas dit que notre Père
connait nos besoins bien avant que nous les exprimions ?
Et, il n’y a rien à espérer, ni à racheter ; La délivrance : c’est un fait déjà établi à l’avance. Nul besoin de la demander elle nous est acquise.
Alors pourquoi autant de croyants prient Dieu d’être épargné du Coronavirus ? Peut-être qu’ils ont eux aussi peur de n’être pas si juste que cela au fond d’eux ? Et, leur prière se trouve alors, en désaccord avec le chapitre 5 du livre de Job.
Pourtant c’est une certitude : même si leurs tests viraux sont positifs, ceux qui se confient en Dieu seront sauvés des bêtes de la terre « Et tu n'auras pas à redouter les bêtes de la terre; » (Job 5 :22).
Les virus sont des êtres vivants invisibles, des bêtes qui peuvent devenir féroces pour notre organisme au point de nous anéantir.
Sauf, que l’âme régénérée d’un croyant fera qu’il vivra en paix avec les virus.
Le verset 23 de Job, nous montre que cette paix, « cette alliance avec les pierres des champs » est la conséquence d’avoir été purifié par le sang de Christ qui nous amène à pratiquer des œuvres justes en étant en paix avec notre environnement.
Alors à quoi bon redouter de telles bêtes ? Comme à quoi bon redouter la famine, la guerre, l’angoisse, la calomnie (qui entre parenthèse est le fléau favori de la langue) ?
Nous n’avons rien à craindre, car notre condition fera que nous jouirons du bonheur ; et que si nous avons perdu des biens, de l’argent, un travail, nous les retrouverons.
Un croyant, donc, se rit de la dévastation, il se rit du désastre qui touche son environnement proche, pas parce qu’il est insouciant, optimiste, ou qu’il a acquis plus de sagesse, mais parce que l’Esprit saint en lui procure cette forme d’état d’âme. La foi se concrétise par une assurance sans faille à obtenir l’aide de Dieu en toute circonstance. La foi nous fait confesser : « Je sais que Dieu me délivrera quoi qu’il m’arrive ».
Or, que constatons-nous le plus
souvent ?
Aujourd’hui, un croyant qui voit l’épreuve
augmentée, voit les démons, le diable se déchaîner et il se précipite pour prendre
les armes de la prière ou il se met à s’agiter dans tous les sens, à chercher
partout les raisons d’un tel chamboulement, et trop souvent il trouve des
raisons extérieures à lui.
Alors qu’il devrait être heureux que Dieu le châtie.
Il devrait regarder la correction comme un
enseignement salvateur sachant que sa main va le guérir.
Il devrait regarder la plaie qu’il a en se
disant que, quel que soit la gravité, Dieu va la bander et la guérir, à sa
façon, selon ses voies à lui.
LE
REFUS DU CHATIMENT ET SES TERRIBLES CONSEQUENCES
Non, au lieu de cela, il a les yeux rivés sur
le verset 19 et se dit en lui-même : sept fois le mal ne m’atteindra pas. Oui,
et si c’était la huitième fois avec cette pandémie ? Dieu va-t-il
continuer à me soigner ?
Six fois, il me délivrera de l’angoisse : Oui, et si cette angoisse a dépassé elle aussi les limites permises ?
Ah ! Ce fameux verset 19, ce nombre 19
où il est question de frontière, de limite entre celui qui est dans la paix et
celui qui est dans l’angoisse et la peur.
C’est nous-même qui mettons une limite là où il n’y a pas de frontière, comme si à la huitième fois, Dieu ne délivrerai plus.
Pourquoi celui qui s’angoisse en est-il
arrivé là ?
Pourquoi le châtiment du verset 17 Heureux l'homme que Dieu châtie! Est-il devenu dans la réalité « Malheur pour l’homme que Dieu
châtie » ?
Pourquoi « cette béatitude » est-elle devenue une prédiction de malheur plutôt qu’une voie vers le bonheur ?
Parce que celui qui s’angoisse n’a pas tenu
compte de la deuxième partie du verset, qui au passage aurait dû être un autre
verset.
« Ne
méprise pas la correction du Tout-Puissant ».
Eh oui, il a méprisé la correction. Il n’en veut pas… car il se sent bien supérieur à elle. Oui, ce verset devrait être le 18, parce que satan s’interpose. Cet esprit mauvais pousse le croyant à haïr la correction divine. Satan s’attaque aux œuvres sacrées en s’interposant violemment contre elles.
Alors plusieurs solutions s’offrent à celui
qui tombe. Soit il rejette la correction, soit il trouvera un subterfuge (un
moyen habile pour se tirer de l’embarras) ;
Et cette tactique prend forme en se vantant soi-même,
d’être repris par l’esprit.
Certains se disent corriger par le Seigneur
quand ils se sentent repris par un verset, par une pensée, par une réflexion ou
par une remontrance d’un frère.
Est-ce vraiment cela la correction de Dieu ?
Dans le texte de Job, la correction n’épargne
pas une forme de violence comme prendre des coups, ouvrir des plaies.
La souffrance physique et morale serait elle
un passage obligé, alors pour le disciple ?
Nous devons en être convaincus,
Proverbes 29 :19 : « Ce
n'est pas par des paroles qu'on châtie un esclave; même s'il comprend, il
n'obéit pas. ».
Dieu considère-t-il alors, ses enfants comme de vulgaires
esclaves ?
Oui, quand ils se soumettent au péché, oui, lorsqu’ils
redeviennent esclaves de la loi après avoir connu la grâce.
Oui, parce qu’ils deviennent comme des insensés et se
privent de révélation.
Dieu ne veut pas voir son peuple mourir faute de
révélation, alors il le châtie pour le sauver.
Mais que dit satan ?
Voilà comment satan parle à travers celui qui fuit la correction.
« Non, elle ne m’était pas
attribuée ; Non, c’est le diable qui m’a attaqué parce que ma
sainteté le dérange ; Non, ce sont des croyants imbéciles et
méprisables qui m’ont calomniés, abandonnés et ce sont eux qui ont méprisé le châtiment.
Non, la
maladie, comme les catastrophes ne sont plus un châtiment divin sous la grâce.
Dieu aime ses enfants, il ne peut leur faire ça ! » etc, etc.
Rappelons-nous simplement comment Jérusalem
la bien-aimée du Seigneur a été châtiée… par l’épée, la famine et la peste.
MON
CHATIMENT
Alors, c’est vrai, il est facile pour moi de
me mettre à l’écart de vous, en vous laissant croire que la maladie ne me
touche que très rarement ou en tous cas pour d’autres causes que le châtiment
divin ; que je n’ai que des « maladies-bénédictions », où Dieu
m’isole pour me parler ; ou bien que je n’ai que « des maladies fatalités »,
celles qui arrivent pour tous sans distinction.
Mais là, je me nourrirais d’un pain au levain… et comment le sang de Jésus pourrait-il alors continuer à me purifier ?
Je vais donc être transparent et prendre mon
cas personnel. Cela tombe bien, aujourd’hui, lorsque j’écris ces lignes, nous
sommes le lundi 7 juin, et au réveil, j’ai reçu un châtiment de mon Père
céleste. J’ai été jusqu’à composer le 15 pour obtenir l’aide du Samu pour
résorber l’œdème qui s’était formé dans ma gorge pendant la nuit et qui
obstruait ma respiration. Cet œdème n’est pas arrivé par hasard.
Oui, j’ai un terrain allergique depuis
longtemps, c’est une très bonne raison. Mais ce n’est pas la cause profonde.
La cause pourrait être d’ordre conflictuel.
Ce qui m’a fait gonfler (ou dans un langage très familier : ce qui me
gonfle) c’est surtout mon travail. Je me laisse attrister par les difficultés
relationnelles avec des élèves qui deviennent de plus en plus désobligeants,
ingrats, irrespectueux.
Oui, mais la cause n’est pas encore là. La cause est : que je compte sur mes forces plus que sur celles de Dieu. Si je laissais Dieu agir pleinement, je me rirais (comme le verset 22 du cinquième chapitre de Job l’exprime) du désastre qui règne dans l’esprit de ces collégiens ; et la situation difficile de mon travail ne me pèserait pas.
Vous voyez, si je reste superficiel, je rejette
la faute sur mes antécédents allergiques, ou sur l’insolence des élèves. Je me
place alors en victime de mon environnement ;
Et, ce que je reçois dans mon corps est
injuste.
Mais si je regarde au châtiment de Dieu, j’y
trouve la cause du point de départ ; et c’est là que se trouve mon salut.
Mon salut ne se trouve ni dans les médicaments, ni dans un changement de classe
d’élèves ou encore dans l’arrêt de mon activité professionnelle, avec ma future
retraite.
Toutes ces solutions je ne les rejette pas,
bien au contraire, mais le plus important se trouve ailleurs.
Dieu m’aime et me montre la brèche qui s’est
faite dans la muraille de ma forteresse. Et c’est à moi de combler cette
brèche.
C’est à moi de revenir vers lui.
En bref, je me dois de rester bouillant pour
lui.
Je ne peux le mettre à l’écart de ma vie, en me faisant confiance. Car en faisant ainsi, je succombe à la tentation où je place ma foi en moi… mais plus en lui.
Ma prière intime est par conséquent :
« Non pas ma volonté, mais que ta volonté soit-faite Seigneur en toute
situation ».
LE
CHATIMENT REVELATION
Donc, je veux louer Dieu dans ma maladie,
parce qu’il m’en délivre comme il l’a toujours décidé ; et je veux le
louer de ce châtiment qui m’ouvre les yeux sur les causes réelles de ma
maladie.
Vous voyez, je ne le loue pas pour qu’il me
guérisse, non, je le loue parce qu’il le fait toujours. La nuance est plus que
subtile, c’est un grand écart dans la foi. Je ne fais pas pour obtenir, je fais pour révéler.
Je prie pour révéler, je loue pour révéler. De ces façons, je participe activement au jugement de Dieu sur ma vie.
Mon châtiment ne devient plus alors synonyme
de malédiction, mais de révélation.
Je ne fais pas de la pensée positive, c’est
Dieu qui a toujours agit avec ses enfants de la sorte. Voilà pourquoi le verset
17 est si positif : « heureux
l’homme que Dieu châtie ».
Parce que le châtiment ouvre les yeux et fait
changer de voie.
L’apôtre Pierre qui a reçu les clés du Royaume, par Jésus, nous les transmet aussi de cette façon dans sa première épître: 1 Pierre 4 :17 : « Car c'est le moment où le jugement (le châtiment) va commencer par la maison de Dieu. Or, si c'est par nous qu'il commence, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile de Dieu? 18Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l'impie et le pécheur? 19 Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien. »
Vous avez lu comme moi, la clé : le
juste se sauve lui-même. Comment ?
En faisant ce qui est bien ; c’est-à-dire ?
En « souffrant selon la volonté de Dieu » nous affirme Pierre au verset 19, en acceptant le
châtiment comme un châtiment révélation et non en le fuyant.
Voilà comment on « remet son âme au créateur » : en acceptant la réprimande aussi sévère soit-elle,
dans la plus grande humilité.
Le juste qui se sauve avec peine, qui n’obéit
pas à l’évangile de Dieu : c’est celui qui méprise le châtiment.
Il méprise la correction, parce qu’elle
l’humilie. Elle lui montre son manque d’humilité flagrante, alors qu’il
n’arrête pas de la montrer aux autres et de se l’approprier faussement, car la
correction de Dieu lui fait honte.
Pierre le rappelle juste avant au verset 16 de sa première
épitre :
« Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait
point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom ».
Nous,
qui clamons haut et fort que Dieu sauve, qu’il délivre, et qu’il guérit,
n’ayons pas honte de notre appartenance à Dieu parce que nous sommes nous-mêmes
dans l’épreuve de la maladie.
Glorifions plutôt le nom de Dieu à cause de cette
épreuve ; Et nous verrons poindre alors la vérité, celle qui nous
affranchie et qui nous sauve.
LE
CHATIMENT : POUR ETRE PARFAIT, ACCOMPLI
« La
crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la
crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans
l'amour. » (1 Jean 4 :18)
Le châtiment sert à montrer que nous ne sommes pas parfait
dans l’amour, sinon il n’y aurait aucune crainte, aucune peur.
Frères et sœurs ayons cette foi qui bannit la crainte en
acceptant l’humiliation du châtiment qui est là pour nous délivrer.
Et ne pensons pas que les châtiments seront toujours plus
cléments pour ses enfants.
David connait bien les châtiments de Dieu pour en avoir vécu à maintes reprises.
Plusieurs fois dans les psaumes il dira et il le chantera
même : « Eternel! ne me punis pas dans ta colère,
Et ne me châtie pas dans ta fureur ».
David savait que s’entêter dans l’endurcissement entraine
Une coupe de fureur de plus en plus grande de notre Père …et on sait au fond jusqu’où cela peut finir pour nous.
Alors ne craignons rien. Si la peur vient nous saisir,
c’est que l’épreuve qui arrive est à un niveau où nous pourrons la supporter.
Pourquoi ?
Parce
que notre Seigneur souhaite que nous soyons , comme lui, parfaits dans l’amour.
Amen
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