dimanche 7 mars 2021

DE L’ESPOIR A L’ESPERANCE (un secret dévoilé)

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Par Eric Ruiz

 

La malédiction est-elle une fatalité ?

Après tout, à en voir le désespoir qui règne sur ce monde on dirait bien que oui.


La loi de Murphy, vous connaissez ?

Pourtant c’est une théorie des plus  répandues.

La loi de Murphy consiste à voir les effets négatifs comme les seuls effets dominants de notre existence.

C’est la tartine beurrée qui tombent toujours du mauvais côté ; C’est le verre toujours à moitié vide. C’est notre mauvaise étoile qui annonce toujours de mauvaises nouvelles. C’est l’effet boomerang, où les choses négatives vous reviendrons un jour ou l’autre en pleine figure. Les jeunes d’aujourd’hui disent que : C’est le mauvais karma.

Cette pensée qui consiste à baisser les bras et à s’en remettre à une fatalité écrite à l’avance par nos échecs et nos actes sombres : c’est la pensée dominante, en tous les cas cette pensée se renforce même chez les plus optimistes aujourd’hui, au point où ils sont hantés par des pensées de mort.

Mais il y a toujours un moyen de sortir d’une spirale infernale ou de la fameuse loi des séries, même quand tout est au plus mal et que rien ne marche.

Toucher le fond n’est pas forcément un point d’arrivée.

Et le moyen de rebondir n’est pas lié au résultat d’une adhésion à une philosophie des lumières ni à une nouvelle méditation.

C’est l’espoir, la solution.

L’espoir : c’est un sentiment qui permet de reconsidérer l’avenir en des termes positifs.

Mais comment recevoir de l’espoir ? Comment cet espoir peut-elle naître alors que tout est noir ?

La psychologie affirme que « celui qui désire, espère et croit en lui-même » et que ne plus avoir de désir donc, provoque le désespoir puisqu’on ne croit plus en soi.

Or la réalité est plus profonde que cela.

La recherche de nouveaux désirs n’amènera pas un nouveau souffle d’espoir, tout simplement parce que les désirs humains palissent à ce moment-là, et n’ont plus d’attirance. Voilà la cause profonde du manque d’espoir.

Ce qui est certain : c’est que l’espoir ne peut pas renaître tant qu’ il n’y a que du noir.

Il faut une lumière.

Je cite encore une fois le prophète Zacharie dans la Bible : «Au temps du soir, la lumière paraîtra ».

Donc, aussi faible, aussi minuscule soit elle, cette lumière doit exister. Même si c’est un lumignon, cette lumière aussi infime soit elle créée de l’espoir.

Quelle est cette petite lumière concrètement ?

C’est une réponse.

Le lumignon, en fait, c’est la réponse à une prière, tout simplement.

Lorsque l’on prie, alors qu’on ne peut plus se raccrocher à rien, l’espoir nait ou renaît.

Le cordon qui avait été cassé se reconstitue alors. Et le contact avec le divin reprend vie.

L’espoir en hébreu, c’est le mot « tiqvah »  (33 versets dans la Bible) qui a le sens aussi de corde et de cordon.

L’espoir, ce cordon qui vous rattache à la vie ne naît pas parce que vous avez entendu un prédicateur vous prêcher la vie éternelle ou parce que vous avez été séduit par une doctrine vous convainquant de la résurrection.

Le cordon n’est pas là.

C’est Matthieu 12 : 18 qui nous le dit aussi :

« Voici mon serviteur que j'ai choisi, Mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui, Et il annoncera la justice aux nations.

(De quelle manière ?)
il ne criera point, Et personne n'entendra sa voix dans les rues.
 »

Vous voyez, ce n’est pas sa voix et ses cris qui nous amèneront vers lui. Ce n’est pas en descendant dans la rue, en allant dans un lieu que l’on trouvera l’espoir.

Cet endroit lumineux est infime, invisible, caché très profond, puisqu’il se trouve dans le cœur de chacun.

Et prier, c’est comme souffler sur les braises, c’est rallumé un feu qui était éteint.

Esaïe le prophète, le rappelle au verset 20 de Matthieu 12 :
« Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n'éteindra point le lumignon qui fume, Jusqu'à ce qu'il ait fait triompher la justice ».

Pour illustrer cela, je voudrais vous relater l’anecdote suivante : je suis tombé cette semaine sur une vidéo concernant les encouragements d’un rabbin pour ses fidèles.

Ce Rabbin très connu des juifs français, racontait qu’après plus d’un mois de confinement des juifs en Israël ( ils n’avaient plus de concerts, de théâtres et de cinémas, plus de bars ni de restaurants comme chez nous en France) et il disait comme si cela n’était pas suffisant : plus de plages, plus de mer, il y a eu une marée noire (des centaines de tonnes de bitume ont pollué tout le littoral d’Israël, plus de 170 kms de côtes, du Nord du Liban jusqu’au sud de la bande de Gaza)

Eh bien ce rabbin disait qu’il n’y a plus rien pour se distraire, que tout est verrouillé parce que c’est le moment de Hachem (c’est le moment de Dieu)

Le seul et unique espoir doit venir de Hachem.

C’est Hachem, Dieu qui fait triompher la justice, parce que tant qu’il a de la vie, il y a de l’espoir, tant qu’il y a une lumière, il y a de l’espoir.

Alors l’espoir est un sentiment fort qui nait à un moment T. Il est très lié à la conjoncture.

A ce moment précis, c’est une lumière qui brille comme une vision vers l’avenir.

Quelle est cette vision ?

Cette vision, c’est un peu comme si en plein hiver, se présente devant vous un arbre en fleur.

C’est l’espoir d’un renouveau.

 

Mais, il y a une seconde étape, bien différente, qui s’appelle l’espérance.

- L’espérance, au premier abord est bien mystérieuse. Il y a comme un secret qui demande à être révélé.

Tout d’abord : l’espérance s’inscrit bien-sûr dans le prolongement de l’espoir…

Mais cette étape est plus profonde et constante que l’espoir, puisque la vision de l’arbre en fleur a disparu.

Mais cette fois-ci : l’arbre, c’est vous et il est en fleur.

 

Nous n’avons plus à faire à  un sentiment mais à une condition, un état de l’âme.

 

Et dans le concret, vous êtes toujours tourné vers l’avenir, mais avec une solide confiance dans les choses qui se sont construites en vous.

De quelles manières ces choses se sont-elles construites ?

Eh bien par la foi et par l’amour.

 

C’est la foi et l’amour qui ensemble ont construit l’espérance.

 

Pour garder l’image de l’arbre fleuri que vous êtes devenu :

Eh bien cet arbre a une certitude bien  solide, une assurance ferme d’avoir des fruits, pourquoi ?

Parce que ces fleurs ce sont déjà des actes de foi et des actes d’amour répétés.

Et même si on ne voit pas encore les fruits, vous savez par l’espérance que votre arbre produira de bons fruits. Vous avez l’espérance d’une bonne récolte le moment venu.

C’est pourquoi ces trois vertus ne font qu’un. L’arbre, les fleurs et les fruits sont indissociables tout comme le sont la foi l’espérance et l’amour.

 

1 Corinthiens 13 :13

 « Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c'est la charité. »

 

Nous comprenons mieux maintenant le sens du mot espérance lorsque Paul l’emploie dans 1 Corinthiens 9 : 10

« Celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l'espérance d'y avoir part. ».

Ici il ne s’agit pas d’espoir, d’espérer à la fin être du bon côté de la moisson.

Il s’agit d’avoir l’espérance qui est une évidence… parce que notre travail s’est fait dans la foi et l’amour.

Toutes les épreuves, toutes les tempêtes ont été traversées avec foi et amour.

Et le lien qui relie les trois c’est bien sûr le sacrifice. On sacrifie et on est prêt à sacrifier tout . L’amour, en premier est sacrificiel ; mais la foi aussi : elle n’admet pas la tiédeur ; quant à l’espérance, je dirais comme Paul, la mort est un gain pour elle.

Notre espérance à ce niveau n’est pas le fruit d’un hasard, mais d’une construction ; Un peu comme une maison qui est restée debout malgré les intempéries, parce qu’elle a été construite avec les bons matériaux.

Maintenant Paul donne une précision concernant l’espérance.

Galates 5 :5

« Car, pour nous, nous attendons par l'Esprit l'espérance d'être justifiés par la foi.»

L’espérance encore ici n’est pas l’espoir. Paul n’attend pas que la justice de Dieu se fasse pour lui dans le sens que peut-être qu’il l’a mérité.

Il « sait par la foi » qu’elle « est déjà », Elle « Est », comme elle le sera.

Donc, il n’est pas là, à espérer comme le font ceux qui doutent que la promesse de la justice divine leur soi acquise.

L’espérance, fait qu’il attend sereinement « la manifestation » de cette justice (qui est déjà une réalité spirituelle).

Car il sait (il est sûr) de cette réalisation, car c’est un fait aussi évident que les fruits sortiront après les fleurs, parce que c’est un arbre fruitier productif.

Alors, je connais des croyants découragés qui doutent complètement de cette espérance qu’a Paul.

Ils gardent leur peur comme un secret.

Je les entend me dire la peur au ventre : qu’au jour de la moisson, ils seront comme l’ivraie, brûlés.

Ils ont peur, car ils ont perdu espoir…mais pour un temps seulement. Pourquoi, leur espérance n’existerait-elle plus pour autant ?

Non, la prière qui donne espoir soufflera encore une fois sur leur braise et rallumera leur feu.

Mais est-ce pour autant que tout ce qu’ils ont construit avec foi et amour s’est effondré et a disparu à jamais ?

Non l’espoir, comme je le dis est de passage, et il est fragile. Il peut s’effriter avec les chagrins, les combats, les difficultés de la vie, mais il n’est qu’un déclencheur.

On peut être cloué par la maladie et la souffrance dans un lit d’hôpital et avoir perdu tout espoir d’en sortir, mais l’espérance peut encore là, être bien vivante.

C’est vrai que lorsque l’espoir nous quitte, alors nous sombrons dans le découragement, nous ne voyons plus cet arbre fleuri.

Nous voyons à la place, un arbre dénudé de feuilles. Mais est-il mort pour autant ? Non. 

C’est ce que dit l’apôtre Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens découragés.

« notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation. » ( 2 Corinthiens 1 :7)

Paul voyant l’espoir des Corinthiens s’éteindre par les souffrances qu’ils traversent, garde néanmoins le même état d’âme pour eux.

Malgré ce qu’endurent les corinthiens, Paul ne les condamnent pas.

Son espérance à leur égard est ferme. Ce qui veut dire que cela ne change ni leurs fruits, ni la bonne récolte qui leur est destinée.

Et l’esprit de consolation qui est le Saint-Esprit possède cette fonction d’essuyer nos larmes en nous montrant non pas l’arbre nu de l’hiver mais l’arbre du printemps, celui qui a fleuri et qui refleurira. Cet arbre productif dont les fruits abondent ont été formés avec le Saint-Esprit, en nous.

Paul prend exemple dès le verset suivant sur les conditions terribles qu’il a vécues, lui-même en Asie.

Tout espoir de continuer à vivre était anéanti à ce moment-là.

« nous avons été excessivement accablés, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. »

Paul avait perdu l’espoir de vivre, mais avait-il perdu l’espérance ?

Absolument pas.

« nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts. »

Paul avait gardé les yeux sur la récolte à venir.

Cela peut paraitre au premier abord paradoxal, mais l’espoir de vivre s’amenuisant, son espérance s’est accru d’autant plus.

Son espérance était d’une telle abondance, qu’il nomma Dieu : le Dieu de l’espérance.

« Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit! » (Romains 15 :13)

Par l’espérance, nous franchissons avec Christ le chemin de croix dans la joie et la paix.

 

(1 Pierre 4:13)
Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez AUSSI dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra."

 

Notre regard à ce moment-là n’est plus sur nos souffrances. Nous ne prions plus pour que nos souffrances cessent.

Elles sont nécessaires à notre espérance, puisqu’elle le nourrisse.

 

 Notre regard n’est plus aussi sur notre condition matérielle, physique, ou morale mais sur notre condition spirituelle : Christ et nous-mêmes. Puisque les fruits que nous portons sont ceux de Christ (ce ne sont pas les nôtres).

 

Voilà où se situe notre espérance : Notre corps céleste a pris une plus grande importance que notre corps terrestre.

C’est le mystère de Colossiens 1 : 27 « caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints.. à savoir Christ en vous l’espérance de la gloire ».

Alors comment l’espérance peut-elle abonder en nous, à ce point-là ?

Parce qu’elle devient le résultat de ce qu’a dit Paul, et que nous lisons au verset 28 : «  exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ ».

L’espérance qui abonde : c’est de pouvoir se présenter devant Dieu dans l’état d’hommes et de femmes matures (Telios, parfaits, accomplis)

Sans l’espérance point de perfection, pas d’accomplissement terrestre.

Pour en revenir à « Tiqva » en hébreu. Ce n’est plus un cordon que forme l’espérance, (le cordon c’est pour l’espoir) mais une corde bien plus  grosse et solide.

Elle est même incassable car c’est « l’espérance de la gloire ».

Voilà comment la souffrance accomplit en nous l’espérance, car sans elles ( la souffrance et l’espérance), nous ne pouvons parvenir à la stature parfaite de Christ.

Une stature, c’est la hauteur de la personne. Cette taille est atteinte quand  nous prenons conscience que Christ en nous est bien supérieur que nous (notre corps terrestre).

Que notre Seigneur Jésus-Christ scelle en nous l’espérance de la gloire.

Amen

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