LE DÉNI : LE DÉMON DE L’AVEUGLEMENT

312

Par Eric Ruiz

Pourquoi commencer mon explication par redéfinir l’Eglise ?

L’Esprit saint qui m’a inspiré le sait et je fais confiance à sa bonne volonté, à sa constante bienveillance pour aider, exhorter, libérer les captifs de la prison qu’ils ont eux-mêmes construit.

On est toujours soi-même son pire ennemi (je ne cesse de le répéter) ; et lorsque l’on trébuche, on a le mauvais réflexe de chercher toujours le démon fautif, ou celle ou celui qui aurait été à l’origine de notre mise à terre.

Comment cette chute a-t-elle été provoquée ?

Commençons par le début : l’Eglise.

L’Eglise pourrait ressembler à cette société indépendante de l’Etat qui peut avoir parfois le statut d’une œuvre humanitaire comme une ONG (Organisation non Gouvernementale).

Mais l’Eglise est différente d’une ONG

Pourquoi ?

Parce que l’Eglise n’est pas une institution humaine, ou une juridiction humaine mais un corps spirituel.

Ce qui fait d’elle non pas une ONG mais une OGS une organisation gouvernementale spirituelle.

La différence est considérable.

Pour une ONG, il existe à la base une dépendance juridique qui lui donne des droits et des obligations au regard de sa juridiction (le droit français) ; et donc c’est une organisation soi-disant indépendante, mais quand même, qui défend une cause juste basée sur le bien.

Là, on pourrait s’arrêter et dire : " C’est la même chose avec l’Eglise, elle vise une cause juste et louable, et elle est régie par des lois morales. Elle agit par conséquent toujours dans le but de faire le bien".

Sauf que… la loi qui régit l’Eglise est spirituelle, c’est je le répète : une OGS, une organisation gouvernementale spirituelle, ce n’est pas la loi morale. Ce qui la gouverne (son gouvernement) est d’ordre spirituel et uniquement spirituel.

L’organisation de l’Eglise n’est pas indépendante, elle est très dépendante au contraire puisqu’elle est gouvernée par des lois : des lois spirituelles qui émanent de l’inspiration de l’Esprit divin.

Ce qui veut dire : que c’est l’inspiration qui guide les actions et c’est elle qui juge aussi si les actes produits sont conforment à sa loi.

J’insiste, avec la loi spirituelle, ce n’est pas une loi morale qui guide les actions.

Par exemple : Pour nous disciples de Christ, notre moteur d’action n’est pas la Bible : « on n’agit pas parce que c’est écrit », on n’agit pas en fonction d’un code de la route qui nous dit que nous arrêter au feu rouge, c’est bien et que de le dépasser c’est mal, c’est même interdit et punissable. Si on est dans une OGS, on peut rouler au feu rouge et s’arrêter alors que le feu est vert ; parce que la Bible n’est plus notre code de la route.

Jésus nous montrait, que lui, agissait sous un autre code, avec des actions prioritaires différentes.

« Les religieux s’étonnaient disant : Comment connaît-il les Ecritures lui qui n’a pas étudié ? Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. » (Jean 7 :15-16)

Jésus connaissait par inspiration des écrits qu’ils n’avaient pas étudié, c’est évident, et il  n’avait pas obligation d’agir comme  les autres agissaient.

A certains moments il passait au feu rouge. (Attention, je ne vous dit pas de le faire, c’est une allégorie)

« Quand il guérissait un malade le jour du Sabbat », il passait au rouge. Il disait qu’il était, lui, Fils de l’homme maître du Sabbat.

Quand il chassait au fouet les vendeurs dans le Temple, il passait au rouge, parce qu’il n’avait pas à le faire, il ne représentait pas la loi de Jérusalem, le temple était sous une juridiction romaine.

Quand il disait à Pierre : « Arrière de moi Satan «  il passait aussi au rouge, parce qu’il traitait un de ses frères de sataniste ! (lui, celui qui dit de ne pas juger et d’aimer son prochain comme soi-même !).

Jésus outrepassait le code de son époque, pour leur montrer à tous : Son code, celui du Père dicté par un amour Agapé (Divin) différent du leur.

Pour agir, il n’ouvrait pas les vieux rouleaux d’Esaïe afin de savoir ce que le prophète avait prédit sur le Fils de l’homme presque huit cent ans avant… (Jésus, se disait-il : puisque c’est écrit que le bras de Dieu devait venir dans un certain état, comme une faible plante, je dois donc me remplir d’humilité, je dois accepter d’être brisé, blessé, donc je ne vais pas m’indigné devant les insultes et les jets de pierre, je vais me laisser faire sans chercher à protester ou à fuir…

A-t-il agi comme cela ? S’est-il toujours laissé faire comme une brebis qu’on amène à l’abattoir ?

Non, il a fui à certains moments, il s’est indigné et opposé à d’autres, en exhortant, en dévoilant le mensonge ;

(il disait qu’il se montrait en secret car son temps n’était pas encore venu)

 et quand le temps fut arrivé il se laissa mené comme une brebis qu’on amène à la boucherie, parce qu’il agissait comme son Père le lui indiquait (sans se préoccuper d’Esaïe) parce qu’il savait qu’Esaïe ne le contredirait pas, au final.

Mais il ne cherchait pas à coller aux textes anciens des prophètes.

Il ne lisait pas un verset des Saintes Ecritures tous les matins avant de commencer sa journée. Il priait surtout son Père, de faire sa volonté.

Ce n’est pas une nuance, c’est une autre manière d’agir, celle d’une Organisation Gouvernementale Spirituelle, une manière totalement différente qui n’a absolument rien à voir avec ce fameux code moral ( « Tu dois, tu ne dois pas » qui n’a plus sa place ici).

Quand on vient (comme lui, avait le but de le faire),  accomplir une loi, c’est-à-dire : la compléter pour la terminer ; il devait rajouter ce qui manque le plus.

Et ce qui manquait le plus c’est :

La loi venant du Père et non la loi venant du livre (l’esprit donne la vie, la lettre tue).

Mais avant que cette loi qui vient du Père puisse être possible ; il fallait que la loi des prophètes soient déjà accomplies. « Aime ton prochain comme toi-même ».

Quand Jésus arrive à Jérusalem, il ne voit même pas cette loi accomplie ;

Il ne voit pas l’amour du second commandement.

Il est obligé de reformuler ce commandement, de prendre des exemples et des paraboles pour l’illustrer…

Alors, comment la loi du Père peut-elle être d’actualité ?

Sa venue montre une chose essentielle : il est en décalage avec la plus grande majorité des croyants de son époque, puisqu’il ne reçoit qu’insultes, jet de pierres ou encore le déni.

Ah, le déni…

Qu’est-ce que le déni ?

Le déni : c’est une attitude défensive qui consiste à nier la réalité, à refuser de prendre en compte une partie de la réalité. On en fait abstraction, on ne veut plus la voir.

Pourquoi ?

Parce que cette réalité est vécue comme inacceptable ou beaucoup trop douloureuse.

Le déni est un mécanisme de défense inconscient, (très bien connu des psychologues), par lequel une personne même confrontée aux faits, refusera de reconnaître leur réalité.

Et une chose importante : celui ou celle qui est dans le déni (par exemple : du mal qu’elle commet), justifiera tous ses actes par le bien.

Elle n’arrêtera pas de se justifier et de recenser ses bonnes actions ; et  mettra de la fumée sur ses mauvais agissements pour qu’on ne les voit pas.

Elle fera de l’enfumage, comme on dit de nos jours.

Un exemple : Les femmes enceintes qui sont dans le déni, vivent comme si elles ne l’étaient pas, alors que les faits sont accablants et prouvent le contraire.

Ce n’est pas qu’elles font semblant d’oublier leur état ; une partie du cerveau a vraiment occulté la réalité. Elles passent pour folles.

Pour certains religieux du temps de Jésus, voilà comment ils disaient faire le bien, comment ils exprimaient leur déni : (je vais prendre la situation de plusieurs versets des Evangiles)

« Je jeûne plusieurs fois par semaine, je pais ma dime, et je prie pour ne pas ressembler aux incrédules »

(Luc 18 :12)

Pour d’autres le déni, c’est :

« de se faire briller devant les autres, donc de les reprendre sur leur manque de consécration, de faire attention à son aspect extérieur : à savoir être respectueux, courtois avec tous, sans oublier un petit mot d’encouragement ou un verset des Ecritures bien approprié » (Luc 11 :38-39)

Pour d’autres encore, le déni prend forme autrement : ils prient comme le jeune homme riche, en commençant leur prière par : « Bon maitre, que dois-je faire, pour te plaire, vu que je connais et que j’applique tous tes commandements depuis bien longtemps (depuis ma jeunesse) ? » (Marc 10 : 19)

Voyez, toutes ces actions, ces réactions, sont des comportements d’évitement, des échappatoires à la douleur.

On ne veut voir alors que ce qui est bien. Et on passe vite d’un sujet à un autre pour éviter d’aborder les choses blessantes.

Mais la peur n’évite pas le danger et la douleur n’est pas évacuée pour autant :

La preuve est que : celui qui est respectueux et courtois ne l’est pas aussi intérieurement ; il  n’agit pas avec amour pour les autres et cela le trouble ;

Le jeune homme riche, lui, lorsqu’il entendit la réponse de Jésus qui lui dit qu’il ne lui manquait plus qu’une seule chose à faire (celle de tout quitter) est parti triste, parce qu’il pris conscience de son déni ; et qu’il vit pointer sa grande douleur, parce qu’il avait de grands biens auxquels il ne pouvait se séparer.

Dieu, n’était pas numéro 1 dans son cœur. Il le savait, mais il se faisait tourner la tête avec ses actes religieux. Il avait évacué inconsciemment ce qui le gênait. Il pensait que plus il ferait le bien, plus cela gommerait sa noirceur.

Pensez-vous qu’aujourd’hui le déni soit banni des croyants, qu’ils aient vraiment changés, eux ?

C’est exactement pareil.

Ils affirment, par exemple, ne pas voir la différence entre être chrétien et être disciple ; mais ce n’est pas parce qu’ils ne l’ont pas compris ; c’est plutôt parce que la douleur du sacrifice que demande d’être disciple, est beaucoup trop forte.

Tous ceux qui réclament un Messie aujourd’hui sont incapables de le recevoir.

Ils sont eux-aussi dans la violence, les insultes, les calomnies ou de manière plus subtile, le déni.

Et pourtant, ils sont sincères quand ils se lamentent après la seconde venue de Jésus, ils parlent d’elle et pour certains même au quotidien ; ils rêvent de partir avec Dieu et ils mettent en garde les autres sur leur agissement ou leur endormissement…

Mais, ils  sont comme au temps de Jésus de Nazareth, incapables de supporter sa présence et de rester auprès de lui.

Pourquoi ? car Christ leur rappellerait trop ce qu’ils ont occulté par leur déni.

Ils sont pourtant prêts jusqu’à se mettre à genoux dans la rue avec une pancarte autour du cou où est écrit qu’il donne leur vie à Jésus, quel témoignage !...

Oui, quel témoignage, mais quand Jésus dit : « celui qui ne mange pas mon corps et ne boit pas mon sang, n’a pas la vie », 70 disciples ont pris leur jambes à leur coup.

Je suis certains que ces disciples qui fuyaient ont été dans le même déni que ceux qui s’agenouillent dans la rue, parce qu’ils croyaient donner leur vie eux-aussi.

Ils avaient occulté ce qui les gênait.

Jésus ne leur disait rien d’autres que : celui qui veut exercer la loi du Père doit passer par ces épreuves-là.

Et là, une lumière éclatante vint les éclairer pour montrer qu’ils ne pratiquaient même pas la loi des prophètes (« aime ton prochain comme toi-même »).

« On ne fuit pas les gens aimables, on se fuit soi-même ».

Quand Jésus dit qu’il est venu pour un jugement  (en précisant que ceux qui voient deviendront aveugles), il ne voulait pas dire qu’il leur envoyait un mauvais présage, ou un démon d’aveuglement (il n’y a aucun mal dans le fils de Dieu)…  pas du tout, il voulait sans doute dire que leur déni ferrait tout simplement qu’ils ne verraient plus rien et que ce qu’ils ont caché et fui, s’est volatilisé devant leurs yeux. Ils ne peuvent pas voir ce qu’ils ont tué, crucifier eux-mêmes. Je ne suis pas en train de caricaturer, je dis ce que leur conscience a fait. Elle a voilé la vérité et fait descendre la fumée sur leur mensonge.

Moi, en tous les cas, c’est ce que je remarque le plus dans mes échanges avec ceux qui me posent des questions.

Je ne peux pas leur ouvrir les yeux, car ils ont fui et caché ce que je veux leur montrer, tout comme l’apôtre Paul avant le chemin de Damas, qui ne voyait que sa religion et rien d’autre.

Ils se disent oint du St Esprit (donc ils seraient dans une Eglise OGS organisée selon un gouvernement spirituel), mais dès qu’il voit quelqu’un faire un écart de comportement par rapport à la compréhension qu’ils ont des Ecritures, ils jugent que le mal les attaque,  c’est de la tentation.

Ils vous mettent en garde : Attention, si vous faites une chose soi-disant inspirée, mais qui n’est pas selon la doctrine biblique, Dieu ne vous protègera plus ; vous serez livrés au diable et à ses démons !

Alors, il ne reste plus qu’une seule chose à faire : Prier pour eux.

Mais prier pour que les écailles de leurs yeux tombent à terre.

Seul notre Père céleste peut faire ce miracle.

Car l’homme qui exerce le déni peut aller jusqu’à mentir devant la mort, face à sa propre mort même.

Le 14 février 1929, une bande rivale s’est fait attaquer par la bande d’Al Capone dans l’Etat américain de Chicago. Franck Gusenberg un membre du gang était étonnement encore en vie au moment où la police est intervenue sur la scène du crime. Et là devinez ce qu’il a déclaré ?

Il a déclaré, le corps criblé de 14 balles : « personne ne m’a tiré dessus ». Il décédera trois heures plus tard.

Quel déni ! Quel aveuglement !

L’être humain est assez extrême dans sa folie pour aller jusqu’à encore cacher la réalité à ce point-là de non-retour !

Alors, je suis convaincu que la prière est l’arme absolue.

Je peux dire cela d’autant que moi-même, j’ai été comme cela aveuglé par mon déni.

Un jour j’ai prié et jeuné pour que mes écailles tombent. J’étais à bout…

Et c’est là, dans cette impasse, que le miracle a eu lieu.

Paul le disait déjà : il n’y a qu’une seule tristesse qui mène à la repentance. « la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut » (2 Corinthiens 7 :10).

Ce que Dieu a fait pour moi, pourquoi ne le ferait-il pas aussi pour vous ?

Jésus, (Marc 9 :17…) parle du démon d’incrédulité pour montrer l’aveuglement.

Et il dit que ce démon ne peut sortir que par le jeûne et la prière. Un état d’abaissement maximum.

Dites à un croyant, qui ne s’est pas mis dans le jeune et la prière, qu’il a un démon d’incrédulité et vous allez voir rapidement son énervement, il va vous injurier, vous traiter lui-même de démoniaque et peut-être même être violent.

On doit comprendre qu’aujourd’hui l’incrédulité porte un nom : le déni.

Le déni, n’est pas un fait isolé.

J’observe tous les jours cette attitude dans ma profession, auprès de certains de mes élèves (qui au passage sont de plus en plus nombreux à l’exercer) ; et je suis certains que ce comportement vous l’observez aussi autour de vous et même chez beaucoup de « frères et sœurs qui « ont la foi ».

Alors pourquoi pas vous ? Etes-vous plus fort, plus saint, et mieux protégé que les autres ?

Arrêtons d’être dans le déni, et examinons humblement nos voies. Prions pour que Dieu nous montre ce que nous avons occulté.

De même : si nous voyons ce que notre frère ne voit pas…alors nous devons, par amour pour lui, exercer le lavage des pieds.

« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres » (Jean 13 :14).

Montrer à l’autre son déni, et prier pour lui, c’est lui laver ses pieds ; c’est l’aider à sortir de l’incrédulité.

Jésus lavait déjà les pieds du jeune homme riche en lui montrant son déni : celui de ne pas avoir tout quitté pour le suivre ;

Il lavait aussi, les pieds des 70 disciples lorsqu’il leur montrait leur manque de renoncement.

Quand il répondit à ses disciples à la question : « qui est le plus grand parmi nous ? » que le plus grand soit le serviteur de tous, il lavait encore les pieds de ses disciples qui étaient dans le déni, qui se croyaient supérieurs aux autres. Ils ont été tristes de la réponse, ils ne voulaient pas entendre qu’il fallait être le serviteur de tous.

Mes frères et sœurs, laissez-vous vous laver les pieds, ne soyez pas dans une certitude aveuglante.

L’enjeu est important : « Etre sacrificateur pour Christ » demande d’avoir les yeux grands ouverts sur soi et sur les autres.

Et l’aveuglement est la particularité des croyants de notre époque qui vivent la fin de Babylone, la dernière Eglise (qui n’est pas une OGS) : « Ecris à l'ange de l'Eglise de Laodicée…parce que tu ne sais pas que tu es aveugle …je te conseille d'acheter de moi …un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies » (Apocalypse 3 :14-18).

Verset 19 : «  Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime, aies donc du zèle et repends-toi ! »

Amen