dimanche 13 mai 2018

LA DOCTRINE DIVINE… MAIS A QUOI SERT-ELLE VRAIMENT?

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Par Éric Ruiz

1Pierre 4:8
« Mais surtout, ayez entre vous une ardente charité : car la charité couvrira une multitude de péchés ».

Ici, quel verset extraordinaire ! Surtout qu’il met un véritable coup de pied dans les doctrines qui alimentent des discours creux, sans contenance et s’appuyant sur des démonstrations profanes (opposées au sacré).
https://youtu.be/Wlclq0pmUWkPaul mettait en garde Timothée de ne pas alimenter de tels échanges qui occasionnent des disputes liées à la fausse science (ici, c’est la science théologique et tout son bagage de mensonges qui est visée).
Car la doctrine n’est pas faite pour la polémique, son but premier est bien différent : elle doit servir à l’amour.
La doctrine s’est du concret, de la pratique, ce n’est pas du bla, bla, bla, elle sert à couvrir les fautes.

Pierre rappelle comment lutter contre le péché, comment?
Eh bien tout simplement en manifestant l’amour.
Si ton frère ou ta sœur pèche reprend-le dans l’amour, exerce auprès de lui des actes attentionnés, serviles même.

La doctrine sert-elle à voir nos frères et sœurs comme des pécheurs perdus et condamnés?

Non, comme des pécheurs perdus peut-être, mais surtout potentiellement sauvés. Et bien-sûr la doctrine sert à voir d’autres personnes (non converties, païennes ou adonnées au mal) comme de futurs habitants du royaume et non pas comme de futurs habitants des ténèbres ad vitam aeternam.

1 Timothée 2:3: « Dieu notre Sauveur, […] veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »

C’est pourquoi la doctrine n’est pas secondaire.
Ceux qui pensent qu’ils n’ont pas besoin de doctrine pour avoir une foi ferme se trompent complètement ou alors ils préfèrent cacher un mensonge.
Ils sont encore sous l’influence de pensées hypocrites, car ils jugent, ils se condamnent, même si devant les autres ils affirment que leur amour est inconditionnel ; et en cela ils montrent qu’ils n’ont pas la connaissance de la vérité.

Jésus a passé le plus clair de son temps à montrer sa doctrine. Il a, (partout où il allait), enseigné, émis de nouvelles règles de conduite ou reprécisé certaines qui avaient été données par la loi mais pratiquées sans amour, sans justice (comme la dîme par exemple).

Parce que la grâce de Dieu qui est la saine doctrine de Christ coupe les liens, sépare le mal du bien et rétablit. Rétablir c’est comme le rétablissement, c’est redonner la santé à un corps malade.

Par conséquent  la doctrine qui consisterait  à croire que certains sur cette terre n’hériteront pas le royaume de Dieu, c’est déjà le restreindre (ce royaume), à une partie seulement ; et donc voir les autres avec un autre regard que celui de la charité, un regard vertical, pyramidal (en voyant les uns en haut et les autres en bas), alors que notre vue devrait être horizontal (tous au même niveau).

Et dans le concret, comment faire alors pour couvrir les péchés ? Comment acquérir alors cette « ardente et brûlante » charité dont nous parle l’apôtre Pierre ? (réponse : impossible avec une doctrine fausse) 

Je prends mon exemple sans vouloir me mettre plus haut que les autres.
Depuis que je sais que Dieu ne perdra aucun de ceux qu’il a engendré sur cette terre, mon regard envers les ennemis a évolué.
Je sais qu’ils sont importants aux yeux de mon Dieu, et lorsque je vois des actes inconsidérés de leurs part, frôlant l’inimaginable et l’insupportable…

Qui m’offensent ?  Eux ou les esprits qui les animent ?

Ce sont les esprits mauvais qui me répugnent, et que je hais en eux. Et Je suis attristé de voir l’attachement qu’ils ont encore et toujours pour leurs mauvais désirs.
C’est vrai qu’ils sont ce qu’ils font et que ce qu’ils font montrent ce qu’ils sont; mais n’oublions pas que rien n’est irréversible et que Dieu parvient, lui, à changer la nature des gens. Je prie notre Seigneur Jésus-Christ qu’il brise leur cœur à salut.
Et n’oublions pas ce qui est dit dans  Romains 5 : 6 « Car lorsque nous étions encore privés de toute force, Christ est mort en son temps pour nous, qui étions des impies ».

Cette doctrine m’aide à me détourner d’un amour superficiel qui n’est pas celui de la charité, mais plutôt d’un amour humain, intéressé, partagé, charnel.
Non seulement je comprends mieux, mais je ressens plus la profondeur de ce que Jésus disait sur la croix face à ses bourreaux: « Père pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font. »

Quand je vois les coupes de colère se déverser sur un peuple rebelle, je ne me réjouis pas de leur malheur, en me disant : c’est bien fait pour eux! Ils n’ont que ce qu’ils méritent !
C’est vrai qu’ils récoltent ce qu’ils ont semé en se moquant de Dieu.
Mais je lève la tête parce que ma délivrance approche ...et aussi la leur; parce que je sais aussi que de telles souffrances et de tels tourments sont salutaires pour eux.
Il y a une délivrance pour l’impie et un pardon qui lui est destiné.
Dieu n’est pas un homme pour s’endurcir à tout jamais dans la colère.

Alors la profondeur de l’amour d’un disciple a besoin d’une doctrine saine et équilibrée, pas d’une connaissance qui plait plus qu’une autre parce qu’elle rentrerait plus dans nos crédos religieux.
La doctrine c’est comme la loi, c’est comme le sabbat, l’homme n’est pas fait pour la doctrine mais c’est la doctrine qui est faite pour l’homme.

D’ailleurs « doctrine » bizarrement se traduit aussi par « chemin ou voie » en grec tout ça c’est le même mot: « hodos ».
La doctrine prépare donc le chemin le (hodos) du Seigneur dans nos cœurs.
La doctrine a cette fonction de nous libérer, sur notre chemin, des gros cailloux, des racines hostiles qui dépassent qui peuvent nous faire trébucher et des pentes abruptes qui nous découragent dans notre marche. Vous voyez, en aplanissant nos sentiers, la doctrine montre qu’elle est remplie d’amour et de compassion.
Ce chemin, cette connaissance n’est pas large et spacieuse, elle est très réduite au contraire.
Cette connaissance loin d’être universelle, elle n’enfle pas, ne produit pas d’élévation de l’orgueil, c’est pour cela qu’elle n’est pas très recherchée en fait.
On disait à Jésus la concernant : « Maitre nous savons que tu es vrai et que tu enseignes la voie, (le hodos) de Dieu selon la vérité, sans t’inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes « (Matthieu 22:16)

Cette doctrine, cette voie que l’on enseigne, c’est vrai, ne divise pas elle rassemble justement tous ceux qui avaient une autre doctrine à la base.
Matthieu 22:10: « ces serviteurs allèrent dans les chemins (hodos, dans les doctrines, parmi les religions) et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons et la salle des noces fut pleine de convives ».

La vraie doctrine se trouve à la croisée des chemins, au croisement des religions, au carrefour des fausses doctrines. C’est là dans ces sentiers ténébreux, au milieu d’elles que Christ nous réveille.

Mais rassembler ne se fait pas sans tempête ni sans tremblement de terre donc sans heurts.
Prenons un verset dans les Actes, chapitre 19:23 lisons dans la version Martin qui semble une des rares à vouloir ici traduire hodos par doctrine:

« Mais en ce temps-là il arriva un grand trouble, à cause de la doctrine ».

Le trouble décrit par Paul se passe à Ephèse. Pourquoi ce trouble a été si important à Ephèse?

La raison c’est que la doctrine de Christ propagée par Paul va nuire sévèrement à la vie commerciale de la ville, faisant baisser la vente d’objet aux effigies de la déesse Artémis.

Alors, en quoi cette situation est-elle similaire à ce que nous connaissons à notre époque ?

Parce que cet événement reflète ce que Jésus enseigne : « on ne peut servir deux maîtres, Dieu ou Mammon » (Dieu ou les richesses).

Reconnaissons d’abord que toutes les religions vivent de leur fausse doctrine. Leur doctrine est devenue leur fonds de commerce, leur moyen de s’enrichir et d’avoir pignon sur rue. Elle leur donne de l’importance, un semblant de culture.
Alors facile d’avoir les yeux rivés uniquement sur Lourdes et la dévotion faite à la vierge Marie pour y voir l’apogée du phénomène.
Mais reconnaissons que toutes les religions ont leur statue, même si elle n’est présente qu’en image mentale.
Chacune s’est construit l’image de son propre Dieu, de ses propres prophètes.

Enlever leur doctrine et vous enlever leurs fidèles, leurs pratiquants, disons-le, leurs pourvoyeurs financiers.

C’est pourquoi rétablir la vérité n’est pas simple car cela créé inévitablement un trouble important, comme Paul l’a vécu à Ephèse.
Le retour du Seigneur par sa Parole crée comme une agitation semblable à du désordre.
Concrètement on assiste à une levée de boucliers du plus grand nombre.
Pourquoi ?
Parce que: Qui va accepter de remettre en cause les fondements de son propre mouvement religieux ?
Qui va, sans réagir, laisser s’écrouler les bases indestructibles, la pierre angulaire disons-le, qu’ont placées leurs anciens prophètes ?
Quand le juge Gédéon brisa toutes les statues, les idoles de son père, le village tout entier cherchait à le tuer.
Constater que l’amour du prochain disparaît de leur assemblée ne cause pas de soucis pour la majorité.
Mais la nouveauté dérange le clergé, ou ceux se réclamant des élites. Ils vont par tous les moyens, alors, chasser ou dénigrer « la parole nouvelle », car le risque de passer pour des imposteurs et de voir se vider leurs assemblées est beaucoup trop grand.

Nous devons par conséquent revenir à l’humilité pour revenir à la doctrine, et à ce qu’elle était.
C’est un retour en arrière qu’il faut faire, revenir aux anciennes vraies traditions.
Et cela demande, c’est vrai, un retour sur soi-même que peu sont capable aujourd’hui
Ces traditions, ces coutumes ont été rappelées par Jésus il y a plus de deux mille ans ; et même lui ne rappelait-il pas des traditions plus vieilles encore?
L’enseignement de l’agneau c’est la tradition originelle, celle qui était en Dieu de tous temps.
Jean 14 :26 « Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

Pourquoi j’emploie les mots « traditions ou coutumes à côté de doctrine « ?
Pour rappeler qu’un vieux mot anglais  « Lore » contient ces différentes significations.
Savez-vous que j’habite une petite commune de quelques centaines d’habitants qui contient ce petit mot anglais : « Lore » et un antre mot vient s’y accoler : « Lamb »  (l’agneau).
28 ans que j’habite Lamblore, dans ce lieu où je vois la vraie doctrine, la vraie tradition de notre Seigneur se révéler progressivement, (surtout depuis 3 ans).
La doctrine traditionnelle de l’agneau, voilà où sont mes racines !

Alors une des doctrines de l’Agneau qui est fondamentale et sur laquelle j’insiste en ce moment est celle de la réincarnation.
Si la réincarnation existe et qu’elle est prouvée comme une résurrection possible, alors que feront tous ces mouvements qui ont fondé leur doctrine sur le jugement dernier, sur ce jugement, juste après la première mort?
Que feront-ils, eux, qui pensent qu’à notre mort il n’y aura pour tous qu’un seul jugement définitif et sans appel ? Les uns seront jugés pour la vie éternelle, et les autres pour la damnation éternelle.
Cette tradition religieuse, n’est pas une tradition divine car elle appelle plus à la haine et à la guerre qu’à l’amour et la compassion.

Alors, c’est vrai, je me trouve un peu isolé avec cette doctrine !... Pourtant, pas si isolé que ça !

Il y a un mouvement en France qui semble avoir voulu résister aux grands dogmes ecclésiastiques de son époque.
Non, je ne parle pas des protestants, je parle d’un mouvement bien antérieur, qui vivait aux alentours du dixième siècle après Jésus-Christ : Les Cathares.

Les religieux de l’époque les surnommaient « les parfaits ou les bonhommes et les bonnes femmes » On les appelait ainsi pour sans doute ironiser sur leur sanctification. (Cathares en grec a le sens de « pur » ; En français on emploie l’adjectif cathartique pour souligner qu’un phénomène purifie ou enlève les impuretés ou encore qu’il libère.
La catharsis, c’est même un acte thérapeutique visant la séparation du bon avec le mauvais.

Pour en revenir aux cathares… les Cathares croyaient dans la réincarnation des âmes.
Ils avaient gardé cela de la première Eglise de Jérusalem et bien d’autres choses qui les différenciait complètement de l’Eglise d’Etat, l’Eglise soumise au pape et au roi de France.
Pour eux, (les Cathares) les âmes restaient dans une prison corporelle et terrestre tant qu’elles n’étaient pas baptisées dans l’Esprit Saint. Les âmes errent donc de corps en corps et de mort en naissance, jusqu’à leur purification totale.

Non je ne cherche pas à vous dire que c’est eux qui ont la vérité et qui sont la vraie religion (car toutes les religions ont-été empoisonnées, nous l’savons bien), mais il y a des vérités enfouies un peu partout. Et je crois que le Saint-Esprit les déterre au moment de son retour.

De manière très inattendue,  c’est une émission de TV la semaine dernière qui m’a fait découvrir ce mouvement religieux du sud-ouest de la France (dont je ne me souciais pas du tout jusqu’à là) et les cathares ont presque totalement disparu, depuis le moyen-âge.
Ces chrétiens ont été très persécutés par l’Eglise catholique qui les nommait à l’époque « les hérétiques albigeois ».  
Deux croisades ont été menées afin de les exterminer (la dernière datait de 1226). La France du Nord contre la France du sud, le midi. Beaucoup de nos frères et sœurs Cathares sont morts en martyr (en témoin) refusant de renier leur foi pour devenir catholique.

Le mot martyr n’a pas le sens originel de témoin pour rien.
Ce sont ces croyants-là qui doivent nous inspirer le plus.
Ce sont eux les vrais témoins du Christ.
Eux, qui ont été au bout de leur foi sans s’opposer aux autres pour les amener par force à embrasser leur doctrine.
Plutôt que d’avoir les yeux rivés sur les grands théologiens, les grands défenseurs de la sainte doctrine, nous ferions mieux de fixer nos regards sur ceux qui ont été les vrais témoins de la saine doctrine : nos frères et sœurs morts en martyr.

Aujourd’hui il ne reste des Cathares que leur histoire, quelques écrits sur leur foi et de nombreux châteaux forts, pour la plupart en ruine au sommet de collines abrupt.

Pour l’histoire : Certains historiens disent que c’est la culture la plus raffinée de l'époque qui a disparu avec eux : la civilisation occitane issue du mythe de la chevalerie, de l'honneur chevaleresque et de l'amour-courtois, honorée par les troubadours.
Les troubadours, ces poètes, jongleurs et musiciens qui récitaient leur texte dans leur patois : la langue d’oc.
Il reste aussi une phrase impensable  de l’Abbé Arnaud Armory quand des soldats lui ont demandé comment faire pour distinguer les fidèles des hérétiques, au moment du siège de Béziers; il leur a répondu : « Tuez-les tous Dieu reconnaîtra les siens ! ».

Par conséquent, pour la persévérance et la charité et les valeurs qu’ils ont manifestées, ces cathares sont plus que respectables.
Peu en effet ont renié leur foi sous la contrainte de l’inquisition et face à la mort. Certains ont été massacrés au fil de l’épée tandis que d’autres se sont jetés volontairement dans les flammes des bûchers qui leurs étaient destiné et beaucoup aussi se sont exilés en Italie.

Donc, nous ne devons pas refaire de croisades et rallumer des brasiers pour ceux qui nous paraissent dans les ténèbres, et qui n’ont pas la même doctrine que la nôtre ou qui refusent de s’y conformer.
Ne voyons pas l’autre différent comme un hérétique,
Mais ayons une brûlante charité pour nos ennemis, même s’ils doivent passer par l’enfer pour gagner leur part au paradis.
Ils méritent que nous ne les condamnions pas par un jugement humain dénué d’amour et de justice.
Amen

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