dimanche 15 décembre 2019

LA LOI ET LES PROPHÈTES (nombre 14)

308
Par Eric Ruiz

Avant de lire Luc 16 :16, je voudrais revenir sur ce nombre 16 avec la loi et les prophètes.
J’ai développé un message entier sur le nombre 16 qui montrait comment Dieu rassemble sa famille, ses familles en lui.  Ce message qui va suivre va complètement dans ce sens et ouvre aussi des perspectives nouvelles.

« La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. »

Première chose : si on lit rapidement sans approfondir, on peut rester sur la fausse impression que « la loi et les prophètes » n’existent plus après Jean Baptiste et que Jésus est venu abolir définitivement cette relation ;
Et certains en ont d’ailleurs profité pour sauter le pas et annoncer la fin de la loi mosaïque et la fin des prophètes (certains, ce sont même des traducteurs bibliques puisque la version Semeur va complètement dans ce sens (« L’époque de la Loi et des prophètes va jusqu’à Jean-Baptiste »).

Or il n’en est rien.

Jésus est en train de signifier que la loi et les prophètes sont restés en vie avant la venue de Jean, qu’ils ont  justement réussis à subsister.
Mais depuis, après Jean ; c’est-à-dire avec l’avènement du Fils de Dieu, avec la loi de Christ, la loi de la grâce, eh bien, la violence contre eux est terrible.

« Depuis que le Royaume de Dieu est annoncé » (la version Martin dit « évangélisé » à la place d’annoncé) ; donc depuis l’évangélisation, la cible de toutes les attaques se sont centralisées sur la loi et les prophètes. Voilà comment le texte biblique nous montre cette relation. L’Evangélisation applique avec elle, une force, une violence, pour forcer l’entrée dans le Royaume, donc pour détourner la vérité.

Rappelons ce que signifie cette association. « La loi et les prophètes »
Le petit mot de conjonction  traduit du grec par « et » aurait pu être traduit par « tous deux », car il y a plus qu’une association, il y a une union sacrée entre l’un et l’autre. Tous deux sont indissociables.

La loi, la vérité, ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu, a toujours été annoncé par un prophète.
On prend souvent Moïse pour le citer en exemple, mais c’est le messager de Dieu qui annonce la loi en tous temps ; et personne d’autres. Il ne fait d’ailleurs pas que de l’annoncé, il l’incarne, il la vit, il la respire, il la manifeste à 100%.

La loi, elle se résume ainsi dans Galates 5 :14 : «  car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » ;
Et puis, j’en ai parlé la semaine dernière, le prophète qui incarne la loi se voit par le fait qu’il fait aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fasse.
Matthieu 7 :12 : » Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes ».

De nos jours, ceux qui se proclament prophètes, qui annoncent la vérité de l’Evangile sont légions, on ne peut plus les comptabiliser tellement il y en a.
Beaucoup annoncent une loi, en précisant que c’est la loi de Christ.
Mais leurs œuvres d’amour ne montrent-elles pas qu’ils sont faux ?
Et s’ils sont faux, alors ce qu’ils annoncent est faux.

Alors oui c’est vrai, ils semblent être du bon côté, car ils aiment leur prochain, ils pensent à eux quand ils agissent pour les autres… Mais ne pensent-ils pas plutôt à leur enrichissement, à leur évangélisation, à annoncer leur royaume à venir ?
Ils rassemblent un peuple pour leur gloire.
Là, nous commençons à voir le type de violence qu’exerce l’évangélisation (Luc 16 :16)
 Jésus nous le dit (Luc 16) dès le verset 15  le verset précédent : « Jésus leur dit: Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu ».
Qui sont ces prophètes qui font autant d’efforts pour paraître justes du temps de Jésus ?
 Lisons le verset 14 :
« Les pharisiens, qui étaient avares, écoutaient aussi tout cela, et ils se moquaient de lui (Jésus) ».

Ah, on parle de prophètes avares qui retiennent l’argent pour eux-mêmes, ils ont changé de maître, c’est Mammon (qui signifie richesse) celui qui les dirige.
Là, je ne suis pas en train de discerner, ce n’est pas une supposition, c’est le discours de Jésus au verset 13 :

« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »

Donc la loi et les prophètes sont mis à mort par ce genre de croyants imbus d’eux-mêmes, avares, faisant mine de paraître juste et saint, mais ce sont des adultères.

Là aussi est-ce une supposition qu’ils soient infidèles et adultères ?
Pas du tout :
Jésus parle au verset 12 d’un manque : celui de ne pas avoir été fidèle avec les richesses. Et plus particulièrement avec les richesses des autres.
« si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous? »
Jésus leur reproche de n’avoir pas été fidèles dans les richesses injustes.
Verset 11 : «  Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables? ».

Alors je pose la question : Qui parmi les autres ont reçu des richesses injustes ?
Jésus, ? ne parle-t-il pas ici des croyants qui sont dans le besoin, alors que ce qui est juste serait qu’ils soient dans l’abondance ?

Et oui, cette apparence de richesse injuste permet en tous les cas une chose :
C’est de révéler le cœur tortueux de ces prophètes de Mammon.
Ils ne font pas aux autres ce qu’ils aimeraient qu’on leur fasse s’ils étaient eux-mêmes dans la même condition injuste.

Eux, pauvres aimeraient qu’on pourvoie à leur besoin ; alors pourquoi ne le font-ils pas pour ceux qu’ils voient nécessiteux autour d’eux ?
Pourquoi ne remettent-ils pas les dettes à ceux qui leur doivent de l’argent ou des biens ?

Jésus dit que s’occuper de l’indigent s’est être fidèle dans les petites choses.
Ce n’est même pas faire quelque chose d’extraordinaire, ce n’est même pas montrer un amour surnaturel.
Au verset 10, nous lisons :
« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes ».

Ce qui est évident, c’est que Jésus ne demande pas de regarder les choses qui frappent le regard. Il met l’accent sur les petites choses. Si nous sommes fidèles dans le fait de nous occuper des autres et en particulier des indigents, alors c’est que nous sommes aussi fidèles dans les grandes.
Mais l’inverse est vrai.
Nous devons réfléchir, méditer, sur cet exemple.
Les petites choses ne sont pas là où la religion veut nous conduire (comme de pourvoir aux obligations de l’Eglise).
Celui qui est infidèle dans les petites choses passe à côté de son frère qui est dans le besoin,  il est alors un infidèle, un adultère.
Et certains vont même plus loin : En fermant les yeux, sur les prières de leurs frères, ils augmentent la dette des plus pauvres.
L’obligation de payer un don à l’Eglise est une honte car elle creuse la dette des plus démunis.
Et ce crime ne s’arrête pas là puisque Jésus met cet acte d’ignominie au même niveau que « celui qui répudie sa femme et en épouse une autre, ou celui qui épouse une femme répudiée par son mari » (verset 18).
Et là on le sait, combien sont moralisateurs en ne voyant pas la poutre qui est dans leur œil puisqu’ils jugent l’adultère des autres, sans voir qu’ils ne lèvent pas le petit doigt pour leur frère dans le besoin.

Alors, Jésus continue et enfonce le clou avec la parabole du jeune homme riche et du pauvre Lazare, qu’il relate dans Luc 16 à partir du verset 19.
Le jeune homme riche, on le comprend maintenant, c’est le pharisien avare, imbu de sa personne (celui du verset 14) et qui passe la tête haute devant Lazare, couché à sa porte, le corps couvert d’ulcères, lui laissant juste les miettes de sa table qui tombe au sol.

Lazare est en réalité son frère de foi.
Ils aiment tous deux le même Dieu. Mais le jeune homme riche l’a dénigré, il l’a considéré comme impur ; et ce n’est qu’une fois en enfer qu’il réalisera sa folie, que ses terribles tourments lui causeront des remords, alors que Lazare se retrouvera, lui, du bon côté, au paradis, dans le sein d’Abraham.

Cette parabole, montre que les croyants attachés à leurs richesses, ceux qui possèdent en fait des richesses justes (qui se vantent d’être bénis et dans l’abondance) sont dans une attitude forcément antichrist et qu’ils doivent prendre très au sérieux les recommandations de Jésus.
Lorsque l’on dénigre la loi et les prophètes, il n’y a plus rien alors qui puisse nous faire changer, plus rien ni personne ne peut être notre sauveur. C’est comme cela que termine ce chapitre 16.
Plus aucun miracle ou aucun prodige, ou aucun ange terrestre comme céleste ne va ramener celui ou celle qui est comme le verset 14 :
Comme un religieux avare qui écoute la parole, mais qui se moque d’elle.

14 : nous renvoie à nous-mêmes à nos actes de compassion.
Question : Répondons-nous au besoin de nos proches comme Dieu répond à nos besoins ? ou bien sommes-nous un religieux avare ?
Donc 14 :14, deux nombres mis face à face, en miroir, doivent nous aider à faire le point avec la vérité de nos actes.
Alors, prenons les chapitres 14 et les versets 14 des Évangiles : que nous apprennent-ils dans ce sens ?

(Matthieu 14 :14)
« Quand il sortit de la barque, il (Jésus) vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades ».

On remarquera qu’à chaque fois que Jésus fut ému de compassion, cela provoqua un acte de sa part, un don : un don de guérison, un don alimentaire, une résurrection (celle de Lazare).
L’émotion pour un croyant (puisque cette émotion provient de l’Esprit) n’est pas juste une sensation, mais un déclencheur d’actes d’amour, c’est le don qui se manifeste alors.

Continuons avec Marc 14 :14
« Quelque part qu'il entre, dites au maître de la maison: Le maître dit: Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples? ».

La Pâque, le pain et le vin, c’est le symbole de la communion de Jésus et de ses disciples ; mais où se trouve ce lieu, cette maison où le don de soi, le don du sacrifice pour le corps de Christ peut-être exercé ?
Ce lieu propice, c’est le Saint-Esprit qui seul, peut nous le montrer.

Luc 14 :14
Commençons par le verset 13 pour comprendre le contexte :
« Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. 14Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille; car elle te sera rendue à la résurrection des justes ».
Ici est-il nécessaire de commenter ces versets où le don pour les autres n’attend rien en retour et que la récompense n’est pas mesurable ; on est heureux parce qu’on récoltera ce que l’on a semé ?

Enfin finissons par Jean 14 :14
« Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.. ».

Là aussi Dieu répond à nos besoins, mais comment ne pas relier notre demande, notre besoin, aux autres ? Nos prières témoignent de ce qui nous préoccupe vraiment: Sommes-nous toujours accaparés par nos besoins propres ou plutôt par ceux de nos proches ?

Alors pour résumer :

La loi et les prophètes se traduisent par le don aux autres. Un don d’amour qui n’attend aucun retour, aucune contrepartie, et qui ne tolère aucun privilégié, comme aucun laisser pour compte.
Nos émotions sont utiles si elles nous font agir en faveur des vrais nécessiteux.  
Le nombre 14 révèle le don qui répond aux besoins.
Nous agissons avec les autres comme Dieu agit avec nous ; et c’est dans ce sens que nous faisons aux autres ce qu’on voudrait qu’ils nous fassent.

Attention ! Tout cet amour désintéressé, n’est pas naturel, c’est ce qui est attaqué avec une violence inouïe par les mauvais esprits.

Alors soyons attentifs à notre changement d’humeur, parce que l’esprit saint risque fortement de nous faire agir vite pour les autres comme Elie le prophète l’a fait avec la veuve de Sarepta. Il  prophétisa sur elle (1 Roi 17 :14) que « ton pot de farine et ta jarre d’huile ne se videra pas ».
et parfois l’esprit nous poussera à agir de manière très singulière et dans la démesure, comme il l’a fait avec ce témoignage émouvant d’Abram, le Père de la foi.
Genèse 14 :14
« « Dès qu'Abram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma trois cent dix-huit de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu'à Dan. ».
Pas de calcul chez Abram, Il n’hésita pas, il prit ce qu’il y avait de meilleur chez lui, pour délivrer son frère.

Mais à l’inverse, ne faisons rien contre nos frères, rien qui puissent les faire chuter car comme nous le montre Romains 14 :14 : «  rien n'est impur en soi, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure» ;
Ce qui veut dire que l’impureté que nous voyons chez l’autre est bien souvent la nôtre ; et donc faisons attention à ne pas nous séparer des autres pour un aliment, (qu’il soit vu de façon naturel ou spirituel).
L’aliment spirituel, la parole, ne doit  pas être une occasion de division, car c’est l’amour pour notre prochain qui prime.
La suite de la lettre aux Romains c’est un avertissement : « ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. »
Abram bien que séparé de Lot n’hésita pas, lui, à venir à son secours dès qu’il sut qu’il avait été fait prisonnier.
Abram restait, bien que appelé à un destin différent, très à l’écoute du besoin de Lot.
D’ailleurs, le don de soi d’Abram a eu une conséquence des plus glorieuse, ce n’est pas un hasard, si juste après avoir manifesté la loi et les prophètes, il reçut la visite de Melchisédek sacrificateur du Dieu Très-haut.

Dans une autre mesure, ne nous décourageons pas aussi avec la longueur de nos épreuves.
Rappelons-nous que Jacob a servi quatorze ans dans la maison de Laban pour obtenir la main de ses deux filles Léa et Rachel.
C’est à ce prix, en répondant ainsi aux besoins de Laban que Jacob accomplissait son temps avant de devenir Israël.
Le don aux autres nécessite donc un temps de quatorze unités comme quatorze jours, quatorze années, quatorze générations (depuis la déportation de Babylone jusqu’à Christ) …quatorze agneaux, d’un an sans défauts.

Rappelons-nous que le sacrifice qui plait le plus au Seigneur est celui de nos projets personnels pour se rendre disponible pour nos frères et sœurs.
Chaque jour pendant sept jours à la fête des cabanes (Souccot), on sacrifiait quatorze agneaux d’un an sans défauts soit 98 agneaux.
Parmi tous les sacrifices d’animaux seuls ceux de ces agneaux restaient aussi élevé.
Pourquoi ?

Parce qu’il montrait la loi et les prophètes.
Pourquoi ces sacrifices devaient durer sept jours ?
Parce que sept c’est le temps du disciple accompli.
Et Le huitième jour le sacrifice ne disparaissait pas, il baissait de moitié (on passait de 14 agneaux à 7 ; Nombres 29 à partir du verset 12)
Voilà la loi et les prophètes, c’est un sacrifice journalier pour un disciple, un service quotidien et qui passe en premier par et pour celui des autres Et c’est un sacrifice perpétuel.
Job au verset 14 du chapitre 31 disait : « Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante lorsqu'ils étaient en litige avec moi, 14 que ferai-je quand Dieu se lèvera? Que répondrai-je quand il me demandera des comptes? ».

Par conséquent, accomplissons le droit divin en honorant nos proches :

Jésus affirme la chose suivante : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 

Jésus n’accomplit pas la loi et les prophètes lui-seul.
Il montre un chemin ; il montre le chemin qui est empreinté par ses disciples.
Celui qui enseignera aux hommes à faire de même, à observer ses commandements celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux ».(Matthieu 5 :17-19)
Alors, n’oublions pas que même si la loi et les prophètes ont été malmenés jusqu’à pratiquement disparaître, concrètement, tout à la fin doit être rétabli comme autrefois car, « il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. »
Donc, une chose est sure :
La loi et les prophètes, se sacrifier pour son prochain dans le besoin, c’est une justice qui restera éternellement.  Amen

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