dimanche 25 mai 2025

LES PAIENS, ENTRE AMOUR ET HAINE

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Par Éric Ruiz

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »


A qui s’adresse cette miséricorde ? Notre Père est-il miséricordieux envers certains plus que d’autres ? Dieu a-t-il décidé de ne s’intéresser qu’à celui qui le prie et l’appelle par son nom ?

A écouter l’ensemble des chrétiens, la miséricorde s’adresse à tout le monde. Mais à observer leur comportement, notre Père céleste ferait de grandes différences entre croyants et païens et même entre chrétiens et chrétiens.

Or, je crois qu’il y a une énorme confusion à la base ; un malentendu entre amour et bénédictions.

La religion essaye de cacher sa rébellion, son apostat. Alors elle entretient un flou, un amalgame entre ces deux termes. Pour elle, s’il n’y a pas de bénédiction, c’est qu’il n’y a pas d’amour.

La bénédiction serait la preuve que Dieu nous aime. L’absence de bénédiction serait la démonstration qu’il a cessé d’aimer. Si Dieu nous aime, il nous fait du bien. Comment un bon père pourrait tolérer des malheurs à ses enfants ?

Or, le jugement commence par sa maison. Dieu châtie celui qu’il aime, il le frappe du bâton. Il résiste aux orgueilleux. Il punit celui qui s’élève contre son frère. Il juge plus sévèrement celui qui agit en hypocrite. Il promet aux idolâtres qu’ils souffriront beaucoup. Ils grinceront des dents et pleureront abondamment.

Certes, Dieu est amour, il aime tout le monde et se préoccupe de tout le monde. D’ailleurs je suis toujours aussi étonné de constater combien Jésus met en garde en premier ceux qui désobéissent et trahissent sa parole, qui le renie en mettant des fardeaux aux autres. Jésus s’occupe des enfants de son Père qui se rebellent et qui agissent mal. Il les secoue violemment en leur disant qu’ils ont pour père le diable. Mais il met aussi en garde ceux qui obéissent et qui obtiennent les bénédictions parce qu’ils risquent eux aussi de tomber.

Pourtant, dans les faits pourquoi si peu se préoccupent des autres ?

Nous devrions tous exercer le même amour si nous sommes animés du même esprit saint.

Alors, devons-nous aimer les païens ?

Oui, déjà parce que beaucoup d’entre eux seront nos futurs frères et sœurs. La bonne attitude consiste à être ouvert vis-à-vis d’eux. S’ils se présentent à nous avec un cœur repentant ou rempli de bonté, acceptons-les. S’ils sont en opposition ou agressifs  changeons de chemin à moins que le Saint-Esprit nous amène à un autre choix.

Jésus se réjouissait-il du malheur des païens ?  Etait-il méprisant à leur égard ? Etait-il dédaigneux ?  Non, les païens ont toujours servis de référence face aux croyants. Jésus montrait souvent la différence entre le royaume des païens et le royaume de Dieu. Il disait par exemple que l’inquiétude est un état constant chez les païens qui s’inquiètent de ce qu’ils vont avoir ou ne pas avoir. Alors que le disciple de Christ ne devrait s’inquiéter de rien, bien au contraire puisque son Père céleste le bénit continuellement.

Alors les païens représentent-ils une frontière entre ce qui est vil et ce qui est saint ? Eh bien, pas toujours...

Luc 16 :8 « les enfants de ce siècle sont plus prudents à l'égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière. Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses injustes,(dit jésus)» les païens peuvent aussi nous enseigner notamment en ce qui concerne la gestion des richesses. Comment les répartir pour les besoins de chacun ou comment remettre les dettes par exemple. Ils savent le faire.

Pourtant, aujourd’hui combien de croyants méprisent les païens. Ils sont dans le jugement et la condamnation face à la détresse d’un monde rempli de corruption et subissant les catastrophes ? Combien méprisent les païens les accusant d’avoir laissé un tel monde se dégrader de la sorte ?

Plutôt que de résister aux païens, Jésus n’a-t-il pas dit de rendre à César ce qu’il lui appartient ? Donc donnons leur ce qu’ils demandent.

Alors, Jésus souhaitait au préalable que l’on s’occupe d’abord de sa maison, et c’est ce qu’il ordonna à ses 12 disciples dans Matthieu 10 :5-6 « N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains; 6 allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël ».

Avant de faire une doctrine de ce verset, nous devons examiner le contexte, et voir s’il est en contradiction avec cet amour universel du fils de Dieu qui a donné sa vie pour tous afin que tous croient en lui. Si Dieu est le sauveur d’Israël et des nations, son intérêt dépasse largement le cadre d’Israël. Et cette mission, Jésus ne la donne-t-il pas à ses disciples avant son sacrifice ultime ?

Matthieu 28 :19 : « Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; [Et] les enseignant de garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis toujours avec vous jusques à la fin du monde. Amen » (Bible Martin).

Entre Matthieu 10 et Matthieu 28, il n’y a pas une doctrine différente, il y a seulement du temps qui s’est écoulé et un ordre allant de la localité à l’éloignement.  D’un peuple où Dieu s’est révélé au départ, vers les autres. Une autre preuve aussi est dans son attitude. Jésus donne certes une primauté à la maison d’Israël, mais a-t-il rejeté un seul païen venant à lui ?

 

Jésus de Nazareth s’est autorisé toute forme de liberté. Il est ébahi face à la grande foi d’un centenier, (un soldat romain) qui vient à lui pour la guérison de son serviteur malade. Jésus guérit la fille tourmentée par un démon pour une femme cananéenne et qui venait se prosterner à ses pieds (alors que ses disciples voulaient la renvoyer). Il se met à guérir tous ceux qu’on lui amène peu importe leur origine. Même une foule qui venait au-delà du Jourdain (l’autre côté du Jourdain c’est la Jordanie ou la Syrie actuelle, ce sont des peuples arabes et non juifs).

Alors, Jésus a-t-il rejeté et dispensé de guérisons ces peuples parce qu’ils étaient étrangers à Israël et que sa mission première ne les concernait pas ?

Et la femme samaritaine à qui Jésus demande à boire. Même elle est choquée qu’un juif lui adresse la parole alors que les deux peuples n’ont aucun contact à l’ordinaire. Mais Jésus se laisse encore une fois conduire par son Père qui lui envoie celles et ceux qui doivent être délivré ;

 

Et il n’y a pas de loi à la délivrance.

 

Et pour aller à la règle : C’est l’exception qui est la règle. La raison est que Dieu veut que l’on s’attache à l’exception et non pas à la règle. L’exception échappe elle à tout contrôle humain. L’exception demande à être à l’écoute du Saint-Esprit. Jésus-Christ enseigne la règle de l’exception à travers les Evangiles. Mais elle a déplu fortement aux religieux parce qu’ils ont un esprit de contrôle et qu’ils refusent de perdre le contrôle. Le contrôle leur permet d’aimer qui ils veulent.

Quant à Jésus, il s’est préparé à être surpris par la foi des païens. Et les exemples cités avant le démontrent.

 

Le fils de Dieu par contre est beaucoup plus sévère avec les pharisiens et les saducéens qu’avec les païens, quand il leur annonce un grand châtiment à vivre. Il met en garde davantage la maison d’Israël des conséquences désastreuses qu’elle va vivre. Il ne parle pas de la maison des païens.

Quant à la maison d’Israël, à ce présupposé sanctuaire, Jésus est loin de la prendre en exemple de sainteté. Il parle même de la détruire et de la reconstruire en 3 jours. Il n’est pas surpris de ce qui s’y passe comme tromperies. Il met en garde celui qui s’approche de Dieu. « …observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Ils disent et ne font pas » Oui, les prédicateurs disent à leurs fidèles d’aimer tout le monde, mais au fond d’eux, ils veulent gagner le monde, puisqu’ils cherchent la gloire et qu’ils n’aiment que ceux qui les aiment. Pourquoi ? Parce que ce sont des pécheurs qui ont pour un temps aimé la repentance, mais qui simulent parce qu’ils sont retournés rapidement à ce qu’ils avaient vomi.  C’est ce que leur reprochent Jésus d’ailleurs : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment . Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi agissent de même» (Luc 6 :32-33).

Alors ces croyants là, concentrent leurs dons et leurs soutiens uniquement envers leur assemblée et pour les choses qu’ils estiment leur être profitables. Ils renient leurs frères se réclamant des autres doctrines. Ils sont méfiants vis-à-vis de celles et ceux qui ne sont pas baptisés selon leur rites. Ils bénissent les rencontres qui leur amènent un intérêt quelconque. Ils ne tolèrent aucune exception à leurs règles de fréquentation, sauf si elles peuvent leur rapporter un intérêt pour eux-mêmes. (Et là ils s’appuieront sur l’exception du Saint-Esprit mais sans en recevoir la force puisqu’ils mettront des liens à la place de la délivrance).

 

Mais alors pourquoi y a-t-il autant de missionnaires de nos jours ? Autant d’hommes et de femmes de Dieu parcourant la planète ?

 

L’esprit fourbe et hypocrite du religieux l’incite à évangéliser tout le monde sans exception avec cette contradiction de faire des choix parce qu’il s’interdit d’aimer le monde et ce qu’il y a dans le monde. Mais, et c’est encore une particularité qui montre qu’il est attaché à son péché, c’est qu’il part en mission à l’autre bout de la planète, alors que tellement de gens sont encore dans le besoin autour de lui. Il va dépenser du temps, de l’énergie, des collectes et des dîmes pour son ministère missionnaire et il est avare avec ses frères, sur tout cela, allant jusqu’à demander à son frère qu’il connait et qui vit à ses côtés de faire des efforts pour pourvoir à ses besoins.

Dans les faits, il aime sa doctrine plus que son prochain, plus que ses propres frères.  Puisqu’il montre qu’il va plutôt vers les brebis perdues de la maison évangélique ; tandis que d’autres iront vers les brebis perdues de la maison protestante ou catholique ou mormone etc.,

Toutes ces maisons n’appartiennent pas à Christ. Dieu a en horreur ce qui s’y passe. Ce sont pour beaucoup, des païens qui se sont convertis, mais qui sont redevenus des païens.

Et la fureur de Dieu est pour ces nouveaux païens. Parce que leur trahison est abjecte. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique pour que quiconque croit en lui … soient sauvés.. »… mais si ceux qui croient en lui retournent à leur première condition ; A quoi sert le sacrifice de son fils unique ?

Alors, oui Dieu les aiment toujours ces nouveaux païens, mais leur condition sera sept fois pire que la première.

Jésus a-t-il dit de se garder des païens, et de ne surtout  pas les fréquenter ? Non, jamais par contre il a été clair au sujet de ces nouveaux païens. Ils possèdent un caractère à vomir et à fuir .

« Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des saducéens ». Le levain c’est l’hypocrisie, la vanité, l’amour de soi.

Aimez les païens, ce n’est pas aimer le monde. Aimer le monde c’est aimer le levain qu’il y a dans le monde.

Oui mais Jésus a dit à ceux qui pèchent et qui refusent d’écouter leurs frères puis ensuite l’Eglise qu’ils soient considérés comme des païens et des publicains. Eh bien oui, c’est aussi les considéré comme des hypocrites et des vaniteux, donc de ne plus leur faire confiance. Leur caractère est démoniaque. Ils cherchent à vous dévorer.

« Vous êtes la lumière du monde », mais vous n'être plus du monde, Etre la lumière du monde, ce n’est pas mépriser les païens ou ceux qui ne croient pas comme vous. La lumière éclaire les ténèbres du monde. Cela veut dire que refuser les ténèbres, c’est ne pas prendre leur caractère et ne pas s’attacher à eux. Bref ne pas se corrompre comme ils le font.

 

Maintenant, la maison d’Israël n’est plus l’objectif de Dieu et elle ne le redeviendra plus (n’en déplaise aux nostalgiques ou aux idolâtres). Non, l’objectif Jean l’a vu en vision dans l’apocalypse. Il concerne une maison qui descend du ciel, la maison de la nouvelle Israël. La différence est grande puisque cette nouvelle Israël ne fait aucune distinction entre les peuples, les religions, ou les nations. Les païens en font partis. Ce qui compte le plus pour faire partie de cette nouvelle maison (la nouvelle Jérusalem, oui plus petite que l’Israël) c’est de changer de caractère et par conséquent de se repentir pour recevoir Christ et de persévérer dans cette nouvelle condition. L’ancienne maison qui était bâtît avec du levain, avec les murs de l’hypocrisie…Elle a été détruite. La nouvelle maison est bâtît avec du verre. Un verre de cristal, un verre pur, avec les murs de ceux qui disent la parole et qui la font. Leurs œuvres sont justes et véritables (transparent comme le verre).

Apocalypse 15 :2 « Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu….et ils chantent le cantique de l’agneau en disant: Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations!». Je rajoute que ces œuvres grandes admirables justes et véritables qu’ils chantent sont celles de cette nouvelle demeure en Christ. La demeure de l’agneau. Et leurs œuvres sont pour le roi des nations, le roi des païens.

Amen

dimanche 18 mai 2025

TARTUFFE & FOI CHRETIENNE

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Par Éric Ruiz

Matthieu 15 :7-9 « Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit:8Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi.9C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes. ».


Aujourd’hui je vais aborder ce thème de l’hypocrisie religieuse en prenant un tout autre chemin qu’à l’accoutumé. Je suis tombé cette semaine sur une mise en œuvre très démonstrative et très bien illustrée sur ce caractère, de l’hypocrisie, de cette marque des faux prophètes (et il ne faut pas les oublier de ceux qui les suivent ; et ils sont nombreux) parce qu’ils ont le même dieu : celui qui sert leur propres intérêts.

D’abord, Jésus en employant le pluriel d’hypocrites ne s’adresse pas à un hypocrite en particulier, mais aux hypocrites en général. Il n’est pas dans une relation où il accuse frontalement une personne d’hypocrisie. Il n’est pas dans l’accusation parce qu’il souhaite une prise de conscience de celui qui s’égare afin qu’il se libère du mal. Que l’hypocrite s’en libère de la même façon que celui qui est manipulé par l’hypocrite.

« La vérité vous rendra libre », c’est le projet de Dieu. Dieu veut libérer un peuple persécuteur comme un peuple persécuté. Or, le fait d’accuser provoque l’inverse : une réticence, une adversité qui aboutit à rejeter la possibilité de se remettre en cause. Mais Jésus en employant le pluriel qualifie le projet de tout un peuple qui a brisé son alliance avec lui. Par 16 fois le mot « hypocrite » apparait conjugué au pluriel dans les Evangiles, et 16 fois il est prononcé par Jésus. Le nombre 16 insiste aussi sur un clan, une tribu, une famille ou un peuple regroupé avec ce projet qui lui colle à la peau.

 

Alors venons vers ce chemin que Dieu m’a fait prendre. Et quoi de mieux qu’un comédien pour incarner un hypocrite qui est un comédien et qui joue une comédie, un jeu de dupe. En France sous le règne du roi Louis XIV, nous avons eu une personne, l’illustre Molière pour ne pas le nommer (car c’est le plus célèbres des comédiens et des dramaturges de la langue française) qui a tourné en dérision un peuple de « religieux hypocrites ».

À travers le personnage de Tartuffe, Molière dénonça la comédie, l’imposture, la fausse piété de ceux qui se présentent comme des modèles de piété et qui en se faisant les directeurs de conscience s’introduisent dans les familles et abusent d’elles en formant des projets iniques, en agissant en secret et bien-sûr en tendant des pièges dans le but de s’accaparer, argent, biens, personnes et héritage.

Le Tartuffe ou l’imposteur, c’est exactement ce personnage de la pièce que décrit Paul dans sa deuxième lettre à Timothée

« des hommes ( pour la plupart mais ont peu y rajouter les femmes aussi)… égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, 3insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, 4traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, 5ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là. 6Il en est parmi eux qui s'introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d'un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, »

 

Molière a présenté pour la première fois sa pièce sous le titre « Le Tartuffe ou l'Hypocrite », au château de Versailles devant le roi Louis XIV et une partie de la cour. C’était le 12 mai 1664. Là aussi le nombre « 12 » révèle le mal et sa stratégie diabolique. Le 12, ôte le voile,  il fait tomber les masques. Il apporte avec lui, les preuves.

Dans la comédie de Molière, Tartuffe est démasqué et les preuves de son plan diabolique sont étalées aux yeux tous. La vérité met à nu tout le monde : Ceux qui le suivaient aveuglément comme ceux qui voyaient déjà le sombre personnage.

Tartuffe, c’est un nom propre qui est aussi un nom commun utilisé pour signifier «  un personnage malsain, qui sous couvert de religion affecte une dévotion et une vertu profondes dans le but de séduire son entourage et d’en tirer profit. ».

Dans cette pièce de théâtre, les rouages d’imposture, comme ceux de la manipulation sont mises en lumière. On voit très bien la manigance de Tartuffe, (comment, il s’y prend pour séduire son entourage, comment, caché sous son masque de saint homme de Dieu, il en tire tous les profits).

Alors,  comme au temps de Jésus les faux dévots se révoltent contre la vérité, contre celui  qui veut rendre public leurs mauvais desseins ; et ici, c’est contre le comédien, contre un comédien engagé que va se déchainer la censure. C’est-à-dire c’est contre un homme publique qui prend position contre le mal ; Molière affiche clairement ses positions anti cléricales non pas pour dénoncer une religion, mais un comportement malsain que tant d’hypocrites religieux manifestent.

 

Avec Le Tartuffe qui a soulevé le plus gros scandale de la carrière de Molière, ce ne sont pas les scribes et les pharisiens qui vont être violent à son égard, mais les faux dévots de l’époque et précisément l’archevêque de Paris qui ne tergiverse pas. Il excommuniera d’avance les fidèles qui se risqueront à aller voir la pièce. Parce que dans les faits, la religion ne peut souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu. Et pourtant ce mariage inique a été dénoncé avec force par Jésus. Et tout au long des siècles ce mariage entre le vice et la vertu n’a fait que révéler catastrophes et désastres en tout genre dans les familles. Là où la sainteté est élevée comme un étendard, il se pratique toujours des abominations.

La raison est toujours la même : le religieux hypocrite, se sent toujours jugés par les autres puisque lui-même est jugeur. Et s’il ne peut pas jouer la comédie, la violence verbale comme physique c’est sa première arme.

 

Pour preuve encore, face à Molière, Le curé de l'église Saint-Barthélemy de Paris, fait remettre à Louis XIV un écrit qui présente Molière comme un impie, un « démon vêtu de chair et habillé en homme » et promis au feu de l'enfer pour avoir osé tourner en dérision la fonction de directeur de conscience; et certains iront même plus loin, ils iront jusqu'à réclamer le bûcher pour l’auteur.

Toujours ces mêmes propos chargés de haine et de condamnation ! Mais Dieu se sert de tout un chacun pour révéler la vérité. Là aussi les chrétiens d’aujourd’hui ont tendance à séparer la vertu chrétienne du vice, en attribuant le vice aux païens, à ce peuple non chrétien. Ce peuple qui est méprisé où aucune vérité ne peut sortir de lui.

Et pourtant l’histoire va les faire mentir, puisque l’histoire nous révèle que les écrits de Molière vont se répandre partout à la manière de l’Evangile. Le Tartuffe,  est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de son auteur. Cette œuvre est toujours enseignée dans les lycées de France et dans les états francophones.

À la Comédie-Française, Le Tartuffe a été représenté plus de 3 000 fois. C'est la pièce la plus jouée du répertoire.  Molière a mis sa vie en péril avec ce texte qui affiche ses convictions personnelles sur les problèmes religieux. Sa position est tellement dérangeante pour la caste religieuse de l’époque qui manipulait la noblesse et la bourgeoisie. La censure a aidé au succès de la pièce. Après la première représentation, pressée par le clergé et par un entourage lui aussi empreint d’hypocrisie, le roi soleil a interdit sa diffusion publique.

Mais, de plus en plus de monde attendait impatiemment de voir comment Molière dénonce la fausse dévotion, le jeu de l'hypocrisie, l'imposture religieuse. 

Certes le plus grand dramaturge français, n’a pas cité les versets de l’Evangile. Il n’a pas dit : « Malheur à vous, religieux hypocrites! Parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement »

Mais Molière en fin de compte a mis en scène ce verset avec le récit d’une famille de la haute bourgeoisie victime d'un homme qui se présente lui-même comme un grand serviteur de Dieu, très pieu et qui dresse le père contre ses enfants, qui tente de séduire sa femme et qui use de manigance pour toucher la fortune de la famille. C’est un remake de tellement de familles chrétiennes !  On a un faux prophète ou un croyant habile à l’esprit fourbe qui prend le pouvoir sur une famille et qui la divisent.

 

Cependant, Le Tartuffe de Molière ne doit pas nous faire haïr la foi, mais au contraire, nous devons avoir en horreur ce faux Evangile qui consiste à nous faire tomber dans le piège du comportement manipulateur et fourbe. Nous devons aimer la vérité incarnée par le seul vrai Dieu qui fait de nous des êtres sans masque ni détours. Aimons le Seigneur qui ne cesse de mettre la lumière sur le mal pour que nous nous en séparions. Les excès de piété cachent très souvent un esprit fourbe. Se vanter ou mettre toujours en avant un rite religieux particulier, c’est un voile qui cache des intentions charnelles.  Celui qui se targue de prier souvent, celui qui parle sans cesse de moralité, ou qui sait toujours quoi dire à un païen, ou qui s’offusque quand quelqu’un manque un dimanche pour aller à l’Eglise. Celui-là ne joue-t-il pas de la musique avec des fausses notes ?          

Parce que lorsque le plaisir de dissimuler rentre dans l’âme, le repentir est alors tellement difficile.

 

Par conséquent, loin de se sentir à l’abri face à de tels comportements, nous devons user d’humilité et de clairvoyance sur nous-même. Jésus sais que nous sommes souvent tenté et il nous prévient que l’hypocrite le devient au moment même où il voit dans l’œil de l’autre la paille alors que la poutre est si visible dans le sien. « Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère. »

 

Maintenant, je ne suis pas en train de faire de Molière un modèle de foi, ni de dire que Molière fût prophète. Loin de là. Certes, il a pris des risques avec cette pièce. Mais 5 ans après sa première version interdite, qu’on ne trouve plus d’ailleurs, qui a complètement disparue, Molière a réécrit le texte (passant de 3 à 5 actes) pour le rendre acceptable afin de calmer les furies du clergé. Il a aussi agi par flatterie envers le roi, afin que le roi continue à lui faire confiance et à le plébisciter.  

N’a-t-il pas alors lui aussi agit en hypocrite ? Je trouve la fin de la pièce, le dernier acte, la dernière scène très significative d’une dédicace faite à la monarchie. C’est vrai que c’est Louis XIV qui lui redonne l’autorisation de rendre publique sa pièce, mais Molière aurait pu finir Le Tartuffe bien autrement qu’en valorisant un prince qui vient délivrer le pauvre Orgon et sa famille qui a été chassé de chez lui par le faux dévot. On a là l’éloge du souverain, le souverain défenseur du bien et ennemi de la fraude, qu’aucun imposteur ne peut tromper grâce à son fin discernement. Les compromis de Molière sont évidents. C’est dommage que sa flatterie l’amène à placer le roi Louis XIV (ce roi soleil, idolâtre, narcissique et mégalomane) du côté des sages et des défenseurs de la vérité. Mais c’est à ce prix que Molière devra sa survie et sa notoriété.

 

Un prophète lui, n’aurait rien changé, rien déplacé ni même une virgule au texte initial. Un prophète n’a que faire de plaire au roi et aux hommes. Il n’est pas en représentation.  Il a choisi Dieu à sa réussite sociale, et son sacrifice le démontre.

Quoi qu’il en soit, ce qu’a fait Molière est une bonne chose, La preuve, Tartuffe est encore joué dans de nombreux théâtres dans le monde entier et continue à remplir les salles.

 

L’avarice, la convoitise, la vanité, ce sont les démons du tartuffe. Et ils sont la source de tous les maux.  Ça veut dire que notre combat est bien là. Afficher ses convictions de foi, ce n’est pas afficher sans cesse ses rites religieux, ou sa morale chrétienne. Mais s’est affiché un comportement honnête et transparent lavé de toute hypocrisie.  Nous devons avoir une foi engagée, c’est-à-dire avoir une conduite où les compromis n’existent pas. Tenir son engagement vis-vis de Dieu s’est refuser de manipuler ou d’être manipuler pour aucune cause quel qu’elle soit, même si cette cause est pour le bien.

Amen

dimanche 11 mai 2025

LA MARQUE DES FAUX PROPHETES

579

 

Par Éric Ruiz


« La paix c’est la guerre.

La liberté c’est l’esclavage.

L’amour c’est la haine ».

Ces 3 slogans pourraient tellement être prononcés par ceux que la Bible nomme : les faux prophètes.


Ils prophétisent la paix pour un peuple saint… et ils sont à l’origine de la guerre. Ils annoncent  la liberté grâce à la foi…mais ils attachent avec des chaînes ceux qui les suivent ; Ils disent que Dieu est amour, qu’il est miséricordieux et que son peuple porte les mêmes caractères divins… mais c’est la haine qui va germer à travers eux.

 

Quand un prophète annonce des prophéties, beaucoup d’entre elles se réalisent. C’est ce qui séduit son entourage. « Regardez ce qu’il avait prédit s’accomplit là sous nos yeux ! ».

La vérité c’est que le prophète n’est pas celui qui annonce une parole de Dieu seulement, c’est aussi et surtout celui qui vit en conformité avec ce qu’il annonce. Esaïe le grand prophète de « l’Ancien Testament », dont les paroles étaient souvent reprises par Jésus-Christ lui-même, vivait ce qu’il annonçait pour Juda et Jérusalem.

Matthieu 15 :7-9 voilà ce que dit Jésus d’Esaïe : « Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit:8Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi.9C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes. ».

Esaïe a été élu par Dieu parce qu’il avait en horreur l’hypocrisie. Esaïe portait déjà en lui ce trait de caractère de l’agneau : l’intégrité. Le mensonge qu’il voyait dans les dires et les faires des Israelites, lui, il ne pouvait le voir sur lui et l’accepter. Dès que les tâches noires de l’hypocrisie se voyaient sur ses vêtements, il les lavait aussitôt. Esaïe 6 :5 « Alors je dis: Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures… ». Esaïe ne peut se sentir bien dès que l’impureté le touche. Le mal le foudroie et le pousse à terre. Il invoque son Dieu pour l’en délivrer. Mais la boue du péché commence par la bouche, par des lèvres impures. Elle commence par des mots qui diffèrent du cœur : ça c’est l’hypocrisie.

L’hypocrisie : c’est la marque des faux prophètes. Ce sont des loups ravisseurs déguisés en brebis nous rappelle Jésus de Nazareth. Quand ils viennent à Dieu, ils ne se sont pas débarrassés de ce vêtement impur qui consiste à cacher leurs mauvaises intentions. Ils aiment toujours autant comploter, former des projets iniques, agir en secret et tendre des pièges. Ils ne font pas ce qu’ils disent qu’ils font. Jésus parla au peuple et à ses disciples, et leur dit: Observez donc et faites tout ce qu'ils vous disent d'observer; mais ne faites pas comme ils font, parce qu'ils disent et ne font pas. » ( Matthieu 23 :1-3)

Le faux prophète est un mercenaire. Il n’agit que dans son propre intérêt. Mais pour séduire son entourage et avoir son soutien, il sait prophétiser juste. Il sait faire des miracles.

Balaam prophétisait juste. Il annonçait que le peuple qui suivait Moïse était béni de Dieu et qu’on ne pouvait le maudire. Mais son hypocrisie se manifesta à travers des actes impurs. Il frappa par trois fois son ânesse pour qu’elle suive un mauvais chemin. Il poussa une partie d’Israël à l’impudicité et à l’adultère.

De nos jours, on entend tellement de faux prophètes prophétiser à l’identique. Ils prophétisent juste. Ils disent que le malheur tombe sur tout un peuple qui se détourne de Dieu et qui aime l’iniquité. Ils affirment aussi qu’un peuple saint est mis à l’écart, sanctifié et que ce peuple ne connaitra pas ces malheurs. En cela comment leur reprocher un mensonge ? Comment voir qu’ils sont faux ? Ils disent vrais.

Tite 1 :16 « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d'aucune bonne œuvre. »

Leurs œuvres mauvaises les trahissent. Ils vont faire une œuvre qu’ils ne pensaient pas faire. Ils pensent agir pour le bien, mais le mal est attaché à leur cause et les voilà réunissant un peuple pour un combat qui n’est pas le leur. Tout un peuple se rassemble autour d’eux pour louer Dieu, pour chanter des cantiques, pour célébrer la gloire de Dieu avec la bouche impure. Car ce peuple montre ses œuvres. Il commence à se haïr. Des divisions sont visibles, les disputes deviennent plus nombreuses, les injures et les calomnies fusent, leurs péchés ne sont plus confessés. C’est l’œuvre du faux prophète. Il a prophétisé juste pour un peuple qui aime l’iniquité. Mais là où sa prophétie est fausse, c’est que le malheur le touche lui et ceux qui ont aimé l’iniquité à travers lui. L’idolâtrie a mis à part un peuple. Le peuple « saint » est devenu ce que le faux prophète avait prophétisé comme mal. Il s’est trompé de peuple. Il ne s’est pas vu lui-même être celui qui ouvre la porte des malheurs. C’est celle-là la voie de Ballam. Ce qu’ils ont prophétisé pour d’autres leurs arrivent. Et ils sont en sommes les premiers entrepreneurs de leur destruction.

Alors en quoi leur prophétie est-elle fausse ?

Parce qu’elle ne s’est pas accomplie pour eux et pour ceux qui les idolâtrait. La prophétie de bénédiction s’est bien accomplie mais pour d’autres.

Balaam est tombé avec ceux qui sont tombés, les impudiques, les adultères. Esaïe, lui n’est pas tombés avec les hypocrites parce qu’il est intègre.

Parmi les prophètes, il y a aussi beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Beaucoup reçoivent des paroles de Dieu, Mais ils montrent par leur compromis avec le mal qu’ils ne sont pas élus. Leurs fruits témoignent que leur arbre est sec, comme leur cœur.

Alors aujourd’hui comme autrefois, tout le monde court après un prophète. Pourquoi ?

Eh bien pour recevoir une récompense de prophète. « Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, » (Matthieu 10 :41) Et la très grande majorité manquent de discernement puisqu’ils suivent des loups ravisseurs. Le faux prophète « a séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image ». (Apocalypse 19 :20)

Ce verset est important pour comprendre que l’idolâtrie du faux prophète sert à identifier un peuple qui est adultère et qui se complait à servir leurs idoles.

Dieu met à l’épreuve ses enfants quand il laisse parmi eux un faux prophète prendre le pouvoir.

Deutéronome 13 : «1 S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t'annonce un signe ou un prodige, 2et qu'il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t'a parlé en disant: Allons après d'autres dieux, -des dieux que tu ne connais point, -et servons-les! 3tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c'est l'Eternel, votre Dieu, qui vous met à l'épreuve pour savoir si vous aimez l'Eternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. ».

 

Le faux prophète a bien entendu un rôle majeur à jouer. La mise à l’épreuve aboutit à entrainer deux peuples dans la confusion. Un peuple qui aime le mensonge et qui s’en abreuve goulument et un petit reste qui subira dans un premier les effets de sa tiédeur, mais parce qu’il réside au fond de son cœur la crainte de Dieu, il fuira le faux prophète et se sanctifiera au moment choisi par Dieu. Tout comme le prophétisait Esaïe au chapitre 65.

« 2J'ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle, Qui marche dans une voie mauvaise, Au gré de ses pensées;3 Vers un peuple qui ne cesse de m'irriter en face…8Ainsi parle l'Eternel: Quand il se trouve du jus dans une grappe, On dit: Ne la détruis pas, Car il y a là une bénédiction! J'agirai de même, pour l'amour de mes serviteurs, Afin de ne pas tout détruire.9Je ferai sortir de Jacob une postérité, Et de Juda un héritier de mes montagnes; Mes élus posséderont le pays, Et mes serviteurs y habiteront ».

Chaque prophète (celui de la vérité comme celui du mensonge) participe activement à la moisson de Dieu.

Alors comme l’ivraie protège le bon grain, ne partons pas en guerre contre les faux prophètes. Ils ont leur utilité. Les deux semences doivent croitre ensemble. Tous servent Dieu à leur manière. Les faux prophètes s’égareront avec un peuple qui s’égarera pour les mêmes raisons qu’eux. Parce qu’ils aiment par-dessus tout servir leurs propres intérêts.

 

Mais pourquoi alors l’apôtre Pierre (dans sa deuxième épitre au deuxième chapitre) prévient qu’il s’introduira parmi le peuple de faux prophètes ?  Pourquoi a-t-il besoin d’autant de versets pour expliquer la voie de Balaam, si au final, ceux qui doivent se perdre les suivront et ceux qui doivent s’échapper de leurs griffes le feront aussi ?

D’ailleurs Jésus ne donne aucune ambiguïté sur le pouvoir de séduction de ces imposteurs sur ses élus. Matthieu 24 :24 : « Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus»

Par conséquent, je le répète, pourquoi insister autant sur l’élévation de ces faux prophètes ? Parce que la vérité doit toujours poindre et elle sert de témoignage. Elle témoigne de l’amour de Dieu et de sa justice qui rejettent les ténèbres. Dieu est lumière. Il éclaire les ténèbres. Et sa parole est vérité : Jean 1 :2 « La Parole était au commencement avec Dieu. 3Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. 4En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. 5La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. ». Il y a un peuple qui ne reçoit pas la lumière parce que leurs œuvres sont mauvaises. Mais il y a un peuple qui reçoit la lumière. « Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, 13lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. »(Jean 1 :12).

 

Pour résumer : la marque des faux prophètes n’est pas le signe d’annoncer des prophéties qui ne s’accomplissent pas. Cette marque traduit une cause plus profonde : un caractère, l’hypocrisie (un caractère qui mobilise son énergie à servir ses propres intérêts). Et je peux le dire sans prendre de risque : l’hypocrisie est le dieu de ce monde. Combien aiment se montrer en étant masqué.  Les masques ne sont pas tombés avec la fin de l’épidémie du Covid. 

L’hypocrite, c’est un peuple, Un peuple qui aime cette marque de la bête, qui adore cette image et qui se presse de servir ce faux dieu en FAISANT SEMBLANT DE SE SANCTIFIER et en faisant semblant D’OBEIR A DIEU. Alors à quoi sert-il de perdre ses forces à vouloir convaincre ceux qui s’entêtent à suivre la voie du mal ?

Ils ne vous écouteront pas parce que Dieu les a rendus sourd.

Pour Balaam, même le fait d’utiliser des prodiges jusqu’à faire parler d’une voix d’homme son âne

sse, jusqu’à mettre un ange en travers de sa route, son repentir n’était que du bluff, rien ne l’a dissuadé de changer de voie. Ces imposteurs ont les yeux pleins d'adultère et sont insatiables de péché.

Annoncer la vérité, c’est juste rendre témoignage à la lumière. C’est permettre simplement à ceux qui reçoivent la lumière de pouvoir devenir selon la volonté de Dieu le Père, une nouvelle créature en Christ. Pour les autres je laisse l’apôtre Pierre le dire, car il le formule très bien dans sa deuxième épitre au chapitre deux : « si, après s'être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s'y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. 21Car mieux valait pour eux n'avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. 22Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée s'est vautrée dans le bourbier. »

Amen

dimanche 4 mai 2025

PARENTS ET ENFANTS IDOLATRÉS

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Par Éric Ruiz

 

Proverbes 29 :15 «La verge et la correction donnent la sagesse, Mais l'enfant livré à lui-même fait honte à sa mère. ».


L’enfant qui est peu puni, ou libéré de la correction n’est pas sujet à une bonne éducation selon ce proverbe biblique. Tôt ou tard, ce problème d’éducation fera honte à la mère ou à l’éducatrice qui est en charge de l’enfant. En fait, liberté et amour ne font pas bon ménage dans une famille qui croit dans les valeurs bibliques.

Or, nous vivons dans une époque très particulière où l’amour rime avec liberté. Où la correction (la violence verbale comme la violence physique) rime souvent avec malveillance et maltraitance. En France, nous pouvons aimer qui nous voulons, sans interdit, en brisant les anciens codes moraux. Cet amour libéré est plus qu’’un droit, il est devenu un devoir aussi. Le devoir d’accepter toutes différences. Aimer demande à reconnaitre l’autre dans toutes ses particularités, même les plus honteuses. Aimer son prochain, aimer sa famille, ses enfants, pour beaucoup de français c’est une réalité qu’ils vivent au quotidien. Ils aiment comme les chrétiens, à leur manière. Des parents qui se présentent au collège pour contester la punition où les notes que leur enfant a reçu, se targuent pourtant d’aimer leur enfant comme de bons parents le font.

D’autres pensent qu’ils vivent les valeurs de l’évangile en aimant leurs proches, alors qu’ils se réclament athées. Et bien-sûr des chrétiens habitués à obéir à des rites religieux, ne voient aucun manque d’amour dans la relation qu’ils ont avec leur conjoint ou leur enfant, (Ils sont stricts et sans compromis avec tout écart qui ne colle pas à leur vision de la morale chrétienne).

Quelle confusion générale ! Babylone montre encore ses hautes murailles.

Des murailles qui en s’écroulant dévoilent de nombreux cadavres, car c’est un moment catastrophique où les enfants se retournent contre leurs parents.

Matthieu 10 :21 « Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir »

Matthieu 10:35 : « Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère ».

Michée 7:6 « Car le fils outrage le père, La fille se soulève contre sa mère, La belle-fille

contre sa belle-mère; Chacun a pour ennemis les gens de sa maison. ».

Cette prophétie si souvent répétée dans la Bible, pourquoi prend-elle autant de lumière et de place aujourd’hui ?

 

La réponse tient en une seule phrase : Une société idolâtre aboutit à ce genre de malédiction. 

Paul le formulait ainsi dans sa lettre aux Romains : « Ils ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, ».

Quelle créature a été adorée ?

Eh bien pour que les enfants se soulèvent contre leurs parents, ce sont eux les enfants qui ont servi d’idole. Ce sont eux, les créatures adorées, eux qui se font servir comme des maitres ou des princes, eux qui voient leurs parents venir se prosterner ou se mettre à genoux.  Leurs enfants sont des anges, ils ne peuvent commettre de fautes intentionnelles. Et s’il leur arrive malencontreusement d’en commettre, c’est forcément qu’ils n’ont pas eu de chances ou que gens mal intentionnés les y ont contraints.

Même les pédiatres, les pédopsychologues, les professionnels de l’enfance, le disent d’une même voix : Les enfants ne sont plus aimés dans de nombreuses familles, ils sont adorés.

Une réflexion d’un enfant tyrannique reprise par un neuropsychiatre donne cela : « Mon père m’adorait, j’aurai préféré qu’il m’aime…Il vénérait tout ce que je faisais ; alors je l’ai méprisé, je lui en veux ».

Les enfants ne deviennent pas des tyrans par hasard, ils le deviennent stimulés par l’attitude permissive et passive de leurs parents. Ils s’érigent en maitre absolu face à des parents dépassés.

Ne minimisons pas les mots ;  Des adultes refusant de contrarier leur p’tit bout de chou tout en le surprotégeant d’une manière étouffante et frustrante  (puisque l’enfant est empêché de s’accomplir personnellement) agit comme un démon le ferait ; le démon pousse à l’opposition, au mépris, à la révolte et à la violence.

 

Alors, les parents maltraités sont souvent entrainés dans une spirale infernale. Eux, n’osent en parler, ils ont honte de la situation. Ils ont honte que leur progéniture adorée soit devenu un objet de scandale ; et puis, ils ont honte d’être devenu des victimes et d’avoir échoué là où d’autres réussissent parfaitement avec  leur enfant. Ils passent aux yeux des autres comme de mauvais parents, disqualifiés. Ils se sentent démunis et la société actuelle ne les aide pas du tout. Elle maintient leur tête sous l’eau. La société fait qu’ils ne peuvent plus changer l’état des choses. Notre société progressiste est régit par les valeurs du wokisme qui prône l’écoute, le dialogue raisonné, et la valeur sacrée de l’enfant.

Mon enfant m’insulte, me bouscule, me frappe, me menace. La pensée woke leur dit : votre enfant cherche à vous faire passer un message.  Discuter avec lui, ne le prenez pas en grippe. Et puis, dans votre discours, employez des phrases comme « Je t'écoute, je suis à ta disposition », « Je comprends que tu as besoin de moi (d'être écouté), je suis là pour toi », « J'entends que tu te sentes blessé (tu es en colère) », « J'ai envie de te faire un câlin, moi aussi j'en ai besoin ».

L’enfant à ce moment-là n’a-t-il pas plutôt besoin d’un adulte fort, qui n’explique pas mais qui montre en étant strict et déterminé qu’il a posé les limites à ne pas dépasser ? L’adulte n’est pas un copain, c’est un référent. Et si l’enfant le maltraite c’est parce que les murs familiaux n’ont pas été posés et que tout est branlant. Les parents ont changé l’usage naturel en ce qui est contre nature. Très souvent la mère est devenue trop proche et intrusive, tandis que le père a sacrifié son autorité.

Ce malheur touche tout le monde : chrétiens comme non chrétiens, croyants comme athée. C’est une fatalité pour celles et ceux qui ont préféré les plaisirs charnels à la bonté de Dieu.

Mais la colère de Dieu s’enflamme surtout contre ses enfants idolâtres. Parce qu’ils ont piétiné l’Evangile qu’ils ont reçu  « puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces » (Romains 1 :21).

Cela signifie clairement que la grâce n’est plus rendue par celles et ceux qui devraient la rendre naturellement. Le fait de choyer ses enfants à l’excès, d’en faire le centre du monde démontre un réel manque d’amour et de communion avec Dieu d’abord. Le don de la grâce reçu gratuitement n’est plus donné. Et paradoxalement sans ce don, nous ne sommes plus sensibles à notre prochain. Nous ne voyons que notre enfant et plus personne d’autres n’existe alors, ou ne réclame notre attention. C’est comme si on n’arrêtait pas de rendre grâce uniquement pour son enfant, comme si la seule action de justice ne pouvait que le concerner.

 

Matthieu 10 :37 : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi; ».

Si les enfants dépassent les bornes avec leurs parents, c’est que eux (les parents) en premiers ont franchi les bornes posées par les préceptes divins. Par conséquent ce loupé des parents ne s’arrête pas juste au manque d’éducation de leurs enfants. La racine du mal est beaucoup plus profonde. C’est un apostat, un divorce au sens littéral avec Dieu.

 

Mais cette idolâtrie infantile s’étend encore plus. Elle détruit adultes et enfants. L’enfant, puisque dans bien des cas, il est sacrifié. Il est sacrifié dans le sens où il n’a pas d’identité propre. Il n’est qu’une simple projection des désirs des parents. Il n’est pas lui-même ; mais ce que son père et sa mère voient à travers lui.

 

Alors, loin d’être une terrible condamnation, je dirai plutôt… heureusement, quel grâce encore de Dieu de venir avec l’épée de sa justice séparer les familles, les diviser.

Matthieu 10 :35 : « Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère ». Cette division est salutaire en premier pour le parent (le père ou la mère). En séparant les familles, Dieu est venu arracher l’œil ou couper la main droite qui était l’occasion de chuter. Derrière le châtiment, se révèle l’intention : Dieu vient révéler ainsi qu’aimer passionnément est destructeur.

Ce nombre 37 de Matthieu 10 :37 est un empressement à bien agir. Et nous voyons à travers ce verset qu’aimer son fils ou sa fille plus que Dieu a obligatoirement (non pas des conséquences, mais) des causes terribles : l’apostasie, puisque déjà dans le cœur la relation avec Dieu est brisé. Mais ce brisement n’est pas une condamnation définitive. C’est un empressement à la repentance, c’est un plaidoyer à la conversion. Le parent martyrisé doit se rendre compte rapidement de sa folie à avoir préféré son enfant à l’Evangile, pendant qu’il en est encore temps pour lui, car des enfants possédés deviennent des meurtriers. 

 

Cette semaine, j’ai lu un livre d’Honoré de Balzac, un célèbre romancier français du 19ème siècle. Dans ce livre (un classique), il met en scène l’histoire du père Goriot. Cet homme vertueux montre qu’à l’heure de sa mort le bilan est une tragédie : Veuf et très âgé, il a absolument tout sacrifié : fortune, vivres, ambition personnelle, sa santé et jusqu’au dernier sou pour ses deux filles. Ces deux filles ont provoqué sa mort en le rendant responsable de leurs dettes. Il réalisa qu’en retour, elles l’avaient abandonné et n’avaient cessé de le méprisé. Il réalisa aussi qu’il devait expier son péché de les avoir trop aimés, trop vénérés même, en les plaçant au rang des anges. Ces filles c’était son vice. Vous voyez, l’amour humain n’a pas de vertu, il tombe rapidement dans des vices et des travers tragiques.

 

Maintenant, remarquez bien que le verset 37 du 10ème chapitre de l’Evangile de Matthieu pose le problème aussi pour les enfants. « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi».

Combien d’enfants ne parviennent pas à couper le cordon avec leurs parents. Même une fois à l’âge adulte, ils continuent à se préoccuper d’eux comme s’ils étaient leurs propres enfants.  Ils font tout pour ne pas les contrarier. Ils s’imposent même des obligations, sous forme de coutumes. Ils ne prennent aucune décision pour eux-mêmes sans qu’ils aient obtenu leur accord. J’ai vu cette idolâtrie dans une famille chrétienne avec des enfants déjà mariés et eux-mêmes parents. Leur mère faisait alors office de juge et partie sur tout. Leur mère était une vraie caricature de la « mamma juive » qui joue avec la culpabilité pour resserrer encore plus les liens autour d’elle. Cette idolâtrie est la même pour les enfants que pour les parents.

Heureusement, à ce moment-là aussi, Dieu peut se servir de grandes épreuves, de grandes tribulations pour faire réaliser aux enfants la folie de leur passion destructrice. Dieu soufflera très fort sur l’édifice familial pour le faire tomber.

Alors, pour résumer, on pourrait dire aux parents : n’aimez pas vos enfants pour vous-mêmes. Laissez-les trouver leur voie par eux-mêmes. Que votre piété leur inspire la crainte du Seigneur. Lâcher prise, et soyez juste. Poser des limites claires et rendez grâce à Dieu pour l’éducation qu’il leur donne avec vous. 

Enfants, mettez votre confiance en Dieu. Soumettez-vous à ceux qui vous éduquent. Mais ne remettez pas un lien qui a été brisé après l’enfance en dépendant de vos parents.

Ils ne décident pas de vos choix et de vos orientations d’adulte. Vous ne leur êtes pas redevable. Vous leur devez néanmoins le respect, la reconnaissance et si cela est dans vos possibilités, qu’ils ne manquent de rien. Mais aucun être humain, enfant ou parent ne doit être l’objet d’adoration. Aimer son prochain c’est le voir à travers l’amour de Christ qui aime sans passion, mais dans la vérité.

Amen