581
Par Éric Ruiz
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »
A qui s’adresse cette miséricorde ? Notre Père est-il
miséricordieux envers certains plus que d’autres ? Dieu a-t-il décidé de
ne s’intéresser qu’à celui qui le prie et l’appelle par son nom ?
A écouter l’ensemble des chrétiens, la miséricorde
s’adresse à tout le monde. Mais à observer leur comportement, notre Père
céleste ferait de grandes différences entre croyants et païens et même entre
chrétiens et chrétiens.
Or, je crois
qu’il y a une énorme confusion à la base ; un malentendu entre amour et
bénédictions.
La religion essaye de cacher sa rébellion, son apostat.
Alors elle entretient un flou, un amalgame entre ces deux termes. Pour elle, s’il
n’y a pas de bénédiction, c’est qu’il n’y a pas d’amour.
La bénédiction serait la preuve que Dieu nous aime.
L’absence de bénédiction serait la démonstration qu’il a cessé d’aimer. Si Dieu
nous aime, il nous fait du bien. Comment un bon père pourrait tolérer des
malheurs à ses enfants ?
Or, le jugement commence par sa maison. Dieu châtie celui
qu’il aime, il le frappe du bâton. Il résiste aux orgueilleux. Il punit celui
qui s’élève contre son frère. Il juge plus sévèrement celui qui agit en
hypocrite. Il promet aux idolâtres qu’ils souffriront beaucoup. Ils grinceront
des dents et pleureront abondamment.
Certes, Dieu
est amour, il aime tout le monde et se préoccupe de tout le monde. D’ailleurs
je suis toujours aussi étonné de constater combien Jésus met en garde en
premier ceux qui désobéissent et trahissent sa parole, qui le renie en
mettant des fardeaux aux autres. Jésus s’occupe des enfants de son Père qui se
rebellent et qui agissent mal. Il les secoue violemment en leur disant qu’ils
ont pour père le diable. Mais il met aussi en garde ceux qui obéissent et qui
obtiennent les bénédictions parce qu’ils risquent eux aussi de tomber.
Pourtant,
dans les faits pourquoi si peu se préoccupent des autres ?
Nous devrions tous exercer le même amour si nous sommes
animés du même esprit saint.
Alors,
devons-nous aimer les païens ?
Oui, déjà parce que beaucoup d’entre eux seront nos futurs
frères et sœurs. La bonne attitude consiste à être ouvert vis-à-vis d’eux. S’ils
se présentent à nous avec un cœur repentant ou rempli de bonté, acceptons-les.
S’ils sont en opposition ou agressifs
changeons de chemin à moins que le Saint-Esprit nous amène à un autre
choix.
Jésus se réjouissait-il du malheur des païens ? Etait-il méprisant à leur égard ?
Etait-il dédaigneux ? Non, les
païens ont toujours servis de référence face aux croyants. Jésus montrait
souvent la différence entre le royaume des païens et le royaume de Dieu. Il disait
par exemple que l’inquiétude est un état constant chez les païens qui
s’inquiètent de ce qu’ils vont avoir ou ne pas avoir. Alors que le disciple de
Christ ne devrait s’inquiéter de rien, bien au contraire puisque son Père
céleste le bénit continuellement.
Alors les païens représentent-ils une frontière entre ce qui
est vil et ce qui est saint ? Eh bien, pas toujours...
Luc 16 :8 « les enfants de ce siècle sont plus
prudents à l'égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de
lumière. Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses
injustes,(dit jésus)» les païens peuvent aussi nous enseigner notamment en ce qui
concerne la gestion des richesses. Comment les répartir pour les besoins de chacun
ou comment remettre les dettes par exemple. Ils savent le faire.
Pourtant, aujourd’hui combien de croyants méprisent les
païens. Ils sont dans le jugement et la condamnation face à la détresse d’un
monde rempli de corruption et subissant les catastrophes ? Combien
méprisent les païens les accusant d’avoir laissé un tel monde se dégrader de la
sorte ?
Plutôt que de résister aux païens, Jésus n’a-t-il pas dit
de rendre à César ce qu’il lui appartient ? Donc donnons leur ce qu’ils
demandent.
Alors, Jésus souhaitait au préalable que l’on s’occupe
d’abord de sa maison, et c’est ce qu’il ordonna à ses 12 disciples dans
Matthieu 10 :5-6 « N'allez pas vers les païens, et
n'entrez pas dans les villes des Samaritains; 6 allez
plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël ».
Avant de faire une doctrine de ce verset,
nous devons examiner le contexte, et voir s’il est en contradiction avec cet
amour universel du fils de Dieu qui a donné sa vie pour tous afin que tous
croient en lui. Si Dieu est le sauveur d’Israël et des nations, son intérêt
dépasse largement le cadre d’Israël. Et cette mission, Jésus ne la donne-t-il pas
à ses disciples avant son sacrifice ultime ?
Matthieu 28 :19 : « Allez
donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père, et du
Fils, et du Saint-Esprit; [Et] les enseignant de garder tout ce que je vous ai
commandé. Et voici, je suis toujours avec vous jusques à la fin du monde. Amen » (Bible Martin).
Entre Matthieu 10 et Matthieu 28, il n’y a pas une doctrine
différente, il y a seulement du temps qui s’est écoulé et un ordre allant de la
localité à l’éloignement. D’un peuple où
Dieu s’est révélé au départ, vers les autres. Une autre preuve aussi est dans
son attitude. Jésus donne certes une primauté à la maison d’Israël, mais a-t-il
rejeté un seul païen venant à lui ?
Jésus de Nazareth s’est autorisé toute forme de liberté. Il
est ébahi face à la grande foi d’un centenier, (un soldat romain) qui vient à lui
pour la guérison de son serviteur malade. Jésus guérit la fille tourmentée par
un démon pour une femme cananéenne et qui venait se prosterner à ses pieds
(alors que ses disciples voulaient la renvoyer). Il se met à guérir tous ceux
qu’on lui amène peu importe leur origine. Même une foule qui venait au-delà du
Jourdain (l’autre côté du Jourdain c’est la Jordanie ou la Syrie actuelle, ce
sont des peuples arabes et non juifs).
Alors, Jésus a-t-il rejeté et dispensé de guérisons ces
peuples parce qu’ils étaient étrangers à Israël et que sa mission première ne
les concernait pas ?
Et la femme samaritaine à qui Jésus demande à boire. Même
elle est choquée qu’un juif lui adresse la parole alors que les deux peuples
n’ont aucun contact à l’ordinaire. Mais Jésus se laisse encore une fois conduire
par son Père qui lui envoie celles et ceux qui doivent être délivré ;
Et il n’y
a pas de loi à la délivrance.
Et pour aller à la règle : C’est l’exception qui est la règle. La raison est que Dieu
veut que l’on s’attache à l’exception et non pas à la règle. L’exception échappe elle à tout contrôle humain.
L’exception demande à être à l’écoute du Saint-Esprit. Jésus-Christ enseigne la
règle de l’exception à travers les Evangiles. Mais elle a déplu fortement aux
religieux parce qu’ils ont un esprit de contrôle et qu’ils refusent de perdre
le contrôle. Le contrôle leur permet d’aimer qui ils veulent.
Quant
à Jésus, il s’est préparé à être surpris par la foi des païens. Et
les exemples cités avant le démontrent.
Le fils de Dieu par contre est beaucoup plus sévère avec
les pharisiens et les saducéens qu’avec les païens, quand il leur annonce un grand
châtiment à vivre. Il met en garde davantage la maison d’Israël des conséquences
désastreuses qu’elle va vivre. Il ne parle pas de la maison des païens.
Quant à la maison d’Israël, à ce présupposé sanctuaire, Jésus
est loin de la prendre en exemple de sainteté. Il parle même de la détruire et
de la reconstruire en 3 jours. Il n’est pas surpris de ce qui s’y passe comme
tromperies. Il met en garde celui qui s’approche de Dieu. « …observez
tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Ils
disent et ne font pas » Oui, les prédicateurs disent à leurs
fidèles d’aimer tout le monde, mais au fond d’eux, ils veulent gagner le monde, puisqu’ils cherchent
la gloire et qu’ils n’aiment que ceux qui les aiment. Pourquoi ? Parce que
ce sont des pécheurs qui ont pour un temps aimé la repentance, mais qui
simulent parce qu’ils sont retournés rapidement à ce qu’ils avaient vomi. C’est ce que leur reprochent Jésus
d’ailleurs : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel
gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment . Si
vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on?
Les pécheurs aussi agissent de même» (Luc 6 :32-33).
Alors ces croyants là, concentrent leurs dons et leurs
soutiens uniquement envers leur assemblée et pour les choses qu’ils estiment leur
être profitables. Ils renient leurs frères se réclamant des autres doctrines. Ils
sont méfiants vis-à-vis de celles et ceux qui ne sont pas baptisés selon leur
rites. Ils bénissent les rencontres qui leur amènent un intérêt quelconque. Ils
ne tolèrent aucune exception à leurs règles de fréquentation, sauf si elles
peuvent leur rapporter un intérêt pour eux-mêmes. (Et là ils s’appuieront sur
l’exception du Saint-Esprit mais sans en recevoir la force puisqu’ils mettront
des liens à la place de la délivrance).
Mais alors pourquoi y a-t-il autant de missionnaires de nos
jours ? Autant d’hommes et de femmes de Dieu parcourant la planète ?
L’esprit fourbe et hypocrite du religieux l’incite à
évangéliser tout le monde sans exception avec cette contradiction de faire des
choix parce qu’il s’interdit d’aimer le monde et ce qu’il y a dans le monde.
Mais, et c’est encore une particularité qui montre qu’il est attaché à son
péché, c’est qu’il part en mission à l’autre bout de la planète, alors que
tellement de gens sont encore dans le besoin autour de lui. Il va dépenser du
temps, de l’énergie, des collectes et des dîmes pour son ministère missionnaire
et il est avare avec ses frères, sur tout cela, allant jusqu’à demander à son
frère qu’il connait et qui vit à ses côtés de faire des efforts pour pourvoir à
ses besoins.
Dans les faits, il aime sa doctrine plus que son prochain,
plus que ses propres frères. Puisqu’il
montre qu’il va plutôt vers les brebis perdues de la maison évangélique ;
tandis que d’autres iront vers les brebis perdues de la maison protestante ou catholique
ou mormone etc.,
Toutes ces maisons n’appartiennent pas à Christ. Dieu a en
horreur ce qui s’y passe. Ce sont pour beaucoup, des païens qui se sont convertis, mais qui sont redevenus des païens.
Et la fureur
de Dieu est pour ces nouveaux païens. Parce que leur trahison est abjecte.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique
pour que quiconque croit en lui … soient sauvés.. »… mais si ceux qui
croient en lui retournent à leur première condition ; A quoi sert le
sacrifice de son fils unique ?
Alors, oui Dieu les aiment toujours ces nouveaux païens,
mais leur condition sera sept fois pire que la première.
Jésus a-t-il dit de se garder des païens, et de ne surtout pas les fréquenter ? Non, jamais par contre il a été clair au sujet de ces nouveaux
païens. Ils possèdent un caractère à vomir et à fuir .
« Gardez-vous avec soin du levain des
pharisiens et des saducéens ». Le levain c’est
l’hypocrisie, la vanité, l’amour de soi.
Aimez les païens, ce n’est pas aimer le monde. Aimer le
monde c’est aimer le levain qu’il y a dans le monde.
Oui mais Jésus a dit à ceux qui pèchent et qui refusent
d’écouter leurs frères puis ensuite l’Eglise qu’ils soient considérés comme des
païens et des publicains. Eh bien oui, c’est aussi les considéré comme des
hypocrites et des vaniteux, donc de ne plus leur faire confiance. Leur
caractère est démoniaque. Ils cherchent à vous dévorer.
« Vous êtes la lumière du monde »,
mais vous n'être plus du monde, Etre la lumière du monde, ce n’est pas mépriser
les païens ou ceux qui ne croient pas comme vous. La lumière éclaire les
ténèbres du monde. Cela veut dire que refuser les ténèbres, c’est ne pas
prendre leur caractère et ne pas s’attacher à eux. Bref ne pas se
corrompre comme ils le font.
Maintenant,
la maison d’Israël n’est plus l’objectif de Dieu et elle ne le redeviendra plus
(n’en déplaise aux nostalgiques ou aux idolâtres). Non, l’objectif Jean l’a vu
en vision dans l’apocalypse. Il concerne une maison qui descend du ciel, la
maison de la nouvelle Israël. La différence est grande puisque cette nouvelle
Israël ne fait aucune distinction entre les peuples, les religions, ou les nations.
Les païens en font partis. Ce qui compte le plus pour faire partie de cette
nouvelle maison (la nouvelle Jérusalem, oui plus petite que l’Israël) c’est de
changer de caractère et par conséquent de se repentir pour recevoir Christ et
de persévérer dans cette nouvelle condition. L’ancienne maison qui était bâtît
avec du levain, avec les murs de l’hypocrisie…Elle a été détruite. La nouvelle
maison est bâtît avec du verre. Un verre de cristal, un verre pur, avec les
murs de ceux qui disent la parole et qui la font. Leurs œuvres sont justes et
véritables (transparent comme le verre).
Apocalypse
15 :2 « Et je vis
comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et
son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des
harpes de Dieu….et ils chantent le cantique de
l’agneau en disant:
Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies
sont justes et véritables, roi des nations!». Je rajoute que ces œuvres grandes admirables justes et
véritables qu’ils chantent sont celles de cette nouvelle demeure en Christ. La
demeure de l’agneau. Et leurs œuvres sont pour le roi des nations, le roi des païens.
Amen