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Par Éric Ruiz
Le temps est encore venu de reparler d’Harmagueddon ou de Meguiddo.
Ces deux lieux mythiques n’en forment qu’un seul dans les faits. Harmagueddon est un mot dérivé de Har-Meguiddo, en hébreux, montagne de Meguiddo. Ces deux termes vont dans le sens « d’un rassemblement de troupes ». Ces lieux sont souvent cités pour désigner la plus grande bataille des nations de la fin des temps. Le concept religieux de l’apogée de la grande tribulation. Une coalition impressionnante de pays partenaires et adversaires qui s’affronteront à l’image d’une troisième guerre mondiale. Cette bataille finale terminée, elle devrait laissée place au règne de Dieu.
Ce site est néanmoins un lieu géographique qui se trouve au nord d’Israël, c’est une colline qui surplombe une grande vallée : la plaine de Jezréel, un lieu de jugement.
Alors, la question que l’on doit se poser est : Est-ce vraiment le lieu d’extermination de tous ces méchants hommes qui font parties des nations et qui vont se battre pour ne laisser la victoire qu’au peuple de Dieu, aux véritables croyants, qui eux seront protégés quoi qu’il arrive, d’une telle mise à mort ? Est-ce la mise à mort des incrédules, des violents, des sans foi, des idolâtres ?
On ne peut
répondre à cette question sans se référer aux différents récits bibliques qui
parlent de ce lieu.
Et surtout
un récit très embarrassant pour les croyants de la Bible qui se trouve dans
le deuxième livre des rois au chapitre
23 et dans le deuxième livre des Chroniques au chapitre 35.
Pourquoi ce récit est-il si
embarrassant ?
Parce qu’à
Meguiddo est tombé le plus prestigieux roi de Juda : Josias.
Josias, loin
d’être un roi rebelle et idolâtre fut au contraire le plus grand roi de Juda
par son intégrité. Une figure emblématique pour le peuple juif.
Le verset
2 du 34ème chapitre du deuxième livre des Chroniques est sans détour :
« Josias fit ce qui
est droit aux yeux de l'Eternel, et il marcha dans les voies de David, son
père; il ne s'en détourna ni à droite ni à gauche ».
Josias signifie L’Eternel
guérit. Sa mission de guérison s’est manifestée à travers une œuvre
spectaculaire de purification pour son peuple.
Le roi Josias fut roi à 8 ans. Mais dès l’âge de 20 ans, il
renversa les autels des faux dieux, les statues consacrées, il brisa les idoles
et leurs images en métal fondu. Arrivé à Jérusalem, à l’âge de 26 ans il restaura le temple, et il
replaça la loi et le livre de l’alliance donné à Moise à la place que Dieu
l’avait décidé. Et surtout n’oublions pas qu’il restaura parfaitement la Pâque
et la célébra comme elle l’était à l’origine.
2Chroniques 35 : 18 ; « Aucune Pâque
pareille à celle-là n'avait été célébrée en Israël depuis les jours de Samuel
le prophète; et aucun des rois d'Israël n'avait célébré une Pâque pareille à
celle que célébrèrent Josias, les sacrificateurs et les Lévites, tout Juda et
Israël qui s'y trouvaient, et les habitants de Jérusalem. ».
Josias, par conséquent rétabli la vérité perdue et il eut
un règne exemplaire qui dura 31 ans à Jérusalem. 31, un nombre qui me rappelle
que c’est le moment où Dieu visite l’état de ses troupes, où il les passe en revue
pour décider de leur sort. Et là, pourquoi Josias s’est-il retrouvé au milieu
d’un combat entre Assyriens, babyloniens et Egyptiens ? (livre de Jérémie
46 :2).
Que faisait-il là comme si il y avait eu un loupé dans son
parcours ? Comme si
Josias avait été trompé pour qu’il écoute une mauvaise voie ?
Lisons le
passage : 2 Chroniques 35 : 20 « Après tout cela, après que Josias eut réparé la maison de
l'Eternel, Néco, roi d'Egypte, monta pour combattre à Carkemisch sur
l'Euphrate. Josias marcha à sa rencontre; » Le roi d’Egypte Neco ne vient pas
rencontrer Josias. Il vient soutenir les assyriens contre l’avancée babylonienne.
C’est Josias qui vient couper la route des Egyptiens.
21 « Et Néco lui envoya des messagers pour
dire: Qu'y a-t-il entre moi et toi, roi de Juda? Ce n'est pas contre toi que je
viens aujourd'hui; c'est contre une maison avec laquelle je suis en guerre. Et
Dieu m'a dit de me hâter. Ne t'oppose pas à Dieu, qui est avec moi, de peur
qu'il ne te détruise. ». La
maison dont parle Néco, c’est Babylone. Néco précise que Josias n’a pas à
s’interposer car ce n’est pas son affaire. Néco est en paix avec le roi de
Juda, il n’est pas en conflit avec Josias. Bien au contraire, il vient protéger
Israël. Il précise d’ailleurs que Dieu lui a même demandé de se dépêcher.
23 « Mais Josias ne se détourna point de lui, et il se déguisa pour l'attaquer, sans écouter les paroles de Néco, qui venaient de la bouche de Dieu. Il s'avança pour combattre dans la vallée de Meguiddo. ».
Les paroles venaient de Dieu et Josias ne les écouta pas. Pourquoi a-t-il agit ainsi ? Pourquoi Josias s’est-il obstiné à attaquer Pharaon malgré tout ?
Le pire s’est que Josias s’est livré lui-même à la mort en
agissant ainsi. La suite du texte biblique nous dit qu’il fut mortellement
blessé et ramené sans vie à Jérusalem.
Alors, certains théologiens vont jusqu’à affirmer que
c’était la volonté de Dieu qu’il finisse ainsi parce qu’une prophétie l’avait
averti qu’il ne verrait pas les malheurs qui arriveront par la suite sur son
peuple (en l’occurrence l’exil à Babylone).
Mais cette interprétation est cruelle, et contredit la manière d’agir du Dieu de la
Bible. Rappelons que Dieu a aussi dit au roi Salomon qu’à cause de son
idolâtrie, il serait sévèrement châtié
mais qu’il ne verrait pas la division de son royaume de son vivant, en souvenir
de son père le roi David.
Moi, ce que je crois, c’est que Josias avait pour mission de
rétablir le temple. Sa mission s’arrêtait là. Et, sa mission n’était pas en
péril avec la venue de Pharaon. Puisque le roi d’Egypte Néco n’avait aucune
intention de s’attaquer au temple de Jérusalem.
La raison la plus probable est que Josias n’a pas écouté
l’avertissement de Pharaon parce qu’il
s’est donné une autre mission.
L’orgueil, la convoitise et l’idolâtrie ont gagné son cœur.
La convoitise, car Josias voulait sans doute reconquérir
des territoires perdus. Idolâtre parce que qu’il se croyait plus fort que
Pharaon ou que les autres rois ; qu’il surestimait ses forces ; que
sa réussite et son pouvoir lui ont monté à la tête.
En un mot, Josias a succombé à la tentation.
Il a eu à ce moment-là les mêmes désirs que le roi Jéroboam
qui signifie le peuple s’accroit. Il
voulait régner sur un peuple plus nombreux.
Josias s’est
alors retrouvé là où il n’aurait jamais du être s’il
avait continué à être intègre et à obéir à Dieu.
Har-Meguiddo est donc un lieu de jugement. Mais n’ayons pas
les yeux que sur ce lieu spécial au nord d’Israël, sous prétexte qu’il a
toujours été le théâtre de nombreuses batailles.
Ce lieu est autant symbolique que réel. Ce point de
séparation est une frontière antant géographique que spirituelle. Les limites
sont celles qui séparent la sainteté de la souillure. Cette montagne d’har-meguiddo montre surtout
le rendez-vous que Dieu donne à ses adorateurs. S’ils rentrent en conflit avec un autre peuple,
c’est encore une fois des croyants qui vont s’y perdre, parce qu’ils n’auraient
jamais dû y être présents. Pourquoi deviennent-ils violents ? Parce qu’ils
sont devenus de faux adorateurs. Ce qui est le plus troublant, c’est que ces
croyants-là ont obéi au départ à l’appel qu’ils ont reçu. Ils ont mené à bien
leur mission. Ils ont répondu favorablement à leur ministère. Ils ont été zélés
et parfois même adulés par un peuple nombreux. Ce sont de véritables hommes de
foi.
Mais… ils ont succombé à la tentation, ils se sont donnés
une autre mission. Dieu les a avertis et ils n’ont pas écouté l’avertissement.
Ils se sont dits : c’est une prophétie venant d’un peuple idolâtre, comme
les Egyptiens.
Leur prophétie ne vaut rien par rapport au ministère qu’ils
ont reçu de Dieu et qu’ils ont manifesté à l’exemplarité. Ils n’ont de conseils
à recevoir de personne. Dieu leur parle directement. Leur ministère est
au-dessus de celui du simple croyant.
Mais je crois vraiment que pour Josias, les nombreuses
prophéties concernant son peuple rebelle devaient à un moment le concerné aussi.
Lui, le juste, qui a replacé les sacrifices d’animaux à leur place, il devait
se sentir tellement au-dessus des autres. Josias s’est installé progressivement
dans une attitude où il a contribué malheureusement a rassemblé son peuple pour
l’exil.
Ecoutons la prophétie de Jérémie 25 :3 : « Depuis
la treizième année de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, il y a vingt-trois ans
que la parole de l'Éternel m'a été adressée ; je vous ai parlé, je vous ai
parlé dès le matin, et vous n'avez pas écouté. 4 L'Éternel
vous a envoyé tous ses serviteurs, les prophètes, il les a envoyés dès le matin
; et vous n'avez pas écouté, vous n'avez pas prêté l'oreille pour
écouter. 5 Ils ont dit: Revenez chacun de votre mauvaise
voie et de la méchanceté de vos actions, et vous resterez dans le pays que j'ai
donné à vous et à vos pères, d'éternité en éternité ; 6 n'allez
pas après d'autres dieux, pour les servir ».
Cet
orgueil, cet excès de vanité a touché même celui qui a rétabli la parole de
Dieu. Il s’est cru en dehors des prophéties de Jérémie. Il n’a
pas assez veillez sur lui-même.
Alors pour en
revenir à la question de départ : ce lieu de jugement est-il la bataille
du bien et du mal et ne s’adresse-t-il qu’à des démons avides de sang et de
gloire ? Qu’à des gens méprisables ?
Les récits bibliques nous montrent bien des nuances.
La première nuance c’est de ne pas se croire invincible par notre foi.
C’est de
savoir qu’aucun être humain n’est à l’abri de tomber.
Qu’il soit païen, idolâtre, simple croyant, mais aussi qu’il soit prophète,
pasteur, docteur de la loi, roi, rien ne fait de lui un intouchable. Et se dire
qu’avec l’Esprit saint, on est plus à l’abri qu’avant, qu’au temps de l’ancien
testament, c’est un déni. La tentation est toujours la même.
Une autre nuance, c’est que cette tentation consommée
aboutit à la longue à la déportation de tout un peuple comme ce fut le cas pour celui de Josias ; un peuple qui fut
persécutés par les égyptiens puis par les babyloniens.
Ne nous leurrons pas, cette persécution visible aujourd’hui sur beaucoup de chrétiens est la
volonté de Dieu. Ces chrétiens n’ont pas écoutés les prophètes
qui les reprenaient dans leur égarement et ils sont persécutés. Ils crient à
l’injustice, mais pour Dieu ils n’ont que ce qu’ils méritent. Ils ont à la
bouche des mots violents.
Et ce qui sort de la
bouche de ses esprits impurs rassemblés à Harmagueddon sont encore et toujours
des mots violents issus de la convoitise, de l’orgueil et de l’idolâtrie.
Apocalypse 16 : 14 « Car ce
sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de
toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu
tout-puissant. 15 Voici, je viens comme un voleur. Heureux
celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et
qu'on ne voie pas sa honte ! 16 Ils les rassemblèrent dans le
lieu appelé en hébreu Harmaguédon. ».
Il se passera sans doute encore des combats terribles dans
cette région du monde près de l’Euphrate, mais il se passera aussi des jours
terribles pour ceux qui se joignent au mal croyant faire une œuvre juste. Ils seront comme Josias, attisés par une
sainte vengeance ou par une juste cause pour protéger leur bien. Mais au final Harmaguedon, c’est synonyme du combat
final. C’est le dernier combat de notre existence si nous sommes dans cet état.
Comment se préserver de cet fin honteuse alors ?
Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin
qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte, c’est la voie de la sagesse. Pourquoi ? Parce que le jugement de
Dieu vient comme un voleur au moment où on ne s’y attend pas. Et celui qui
veille ne sera pas trouvé nu. Nu, s’est être sans sagesse, être charnel et sans
protection divine, être sans la foi véritable, sans les armes du Saint-Esprit.
Alors mes frères et sœurs ne nous retrouvons
pas là où nous n’aurions jamais dû être. Rassemblés au milieu dans un combat qui n’est pas le nôtre.
Mais mon message ne doit pas non plus vous tétanisé par la peur ou vous
décourager, parce que la tâche est trop difficile ou parce que les exemples de
chute pullulent.
Avant que l’apôtre Pierre renie Jésus par 3
fois, le fils de Dieu lui dit : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler
comme le froment. (Pour attiser la
colère de Dieu) 32Mais j'ai prié pour toi, afin que
ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. ».
Notre foi ne doit pas défaillir. Jésus-Christ
nous aidera à réussir si nous persévérons et si nous nous affermissons mutuellement.
Amen
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