dimanche 16 mars 2025

RENDRE GRACE… COMME JE NE L’AI JAMAIS COMPRIS

572                                       


Par Éric Ruiz

 

Je ne rends plus grâce comme je le faisais pourquoi ?

Ce mercredi 12 mars, Dieu m’a montré que rendre grâce n’est pas pratiqué dans la vérité.


Certes, nous devons rendre grâce en toute chose. Combien de fois ai-je entendu cette exhortation, tirée de la première épître aux Thessaloniciens 5 :18 « Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. »

Je pense, comme beaucoup d’entre vous, l’avoir entendu très souvent. Un chrétien ne cesse de rendre grâce nous dit-on. Il doit témoigner de sa reconnaissance, c’est une obligation, une loi venant du cœur,  c’est son sacerdoce premier. S’il ne le fait pas… une terrible conséquence lui pend au nez ; il attristera l’Esprit Saint. « N'éteignez pas l'Esprit. » C’est le verset qui suit cette exhortation.

Alors, si un chrétien ne rend pas grâce dans l’assemblée, on ne tardera pas à le reprendre et à lui dire d’ouvrir sa bouche plus souvent, sinon sa bénédiction lui sera ôtée.

 « Je vous en conjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous les frères. » Paul finit sa lettre ainsi, n’est-ce pas encore là un signe d’importance ?

Oui mais, derrière cette formulation qui consiste à remercier fréquemment Dieu de tous ses bienfaits ; à lui être reconnaissant pour ce que nous sommes ; à le remercier d’avoir le gite et le couvert, la santé, le bien-être, de quoi vivre décemment ; de pouvoir subsister soi et sa famille ou d’avoir une belle situation professionnelle. Cette reconnaissance s’arrête-t-elle là ?… S’arrête-t-elle sur une bénédicité, une simple prière avant de passer à table par exemple, comme cette prière si souvent récitée : «  Bénissez-nous, Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procurez du pain à ceux qui n'en ont pas ! Ainsi soit-il ! «  ? Ou lors d’un culte ou avant une messe, où l’on voit les mains se lever et des voix chanter mille louanges de remerciements ?

 

Cela me fait penser à une situation, celle d’un enfant qui après avoir reçu un cadeau remercie son père et s’en va, puis à chaque fois qu’il le croise dans la journée, il ne cesse de le remercier à nouveau.

Ce serait risible et ridicule n’est-ce pas ? Ce serait même énervant pour le père qui prendrait son fils à part pour lui dire que le remercier une fois, ça va… Ensuite cette rengaine devient pénible à entendre. Je ne suis pas sourd ou débile dira-t-il.

Dieu n’est-il pas notre Père ? Est-il si différent du père charnel qu’il a créé sur la terre ? N’a-t-il pas cette relation de proximité avec nous ? N’a-t-il pas lui aussi cette lassitude de nous entendre le remercier à longueur de journée ?

 

Ce qui me pose problème avec ces coutumes religieuses c’est la vision de la grâce.

Est-ce la vraie vision de la grâce ?

Car la grâce n’est-elle pas un don que nous avons reçu du ciel ? Et ce don s’arrête-t-il juste à notre louange des lèvres ? Si c’est le cas, alors notre louange ne répond qu’à des émotions ou à des ressentis. Rendre grâce est-il toujours ce mélange opaque entre contentement et désir ? Notre remerciement alors n’est-il pas balloté entre à la fois la reconnaissance du bonheur et la peur de le voir disparaitre ou de ne jamais le posséder.

D’autres religions ancestrales avaient mis un point d’honneur dans la recherche du rendre grâce. Des religions polythéistes comme les Assyriens Babyloniens par peur de perdre la protection de leur dieu ou de leur déesse, rendaient grâce continuellement. Malheureusement à bien des égards le christianisme a été touché par cette peur de perdre le don de l’esprit et la séduction est venue. La séduction d’avoir un rite protecteur chrétien. Mais ne ressemble-t-il pas comme deux gouttes d'eau aux rites babyloniens d’autrefois ?

 

Là aussi la vérité n’est pas si loin. Il est important de s’intéresser à la fois au prétexte et au contexte pour bien saisir le propos de Paul de Tarse.

Le prétexte : c’est l’occasion pour l’apôtre de repréciser la juste direction à prendre pour ne pas s’endormir comme certains, et de veiller spirituellement ; D’être des enfants de lumière et non de ténèbres (v 6).  

Le contexte : Paul nous le donne puisqu’il pousse ses frères non pas à louer Dieu comme un vis-à-vis invisible,  mais à agir envers les autres qui eux sont bien visibles.

Aux versets précédent ; Paul les exhorte  ainsi : « 11C'est pourquoi exhortez-vous réciproquement, et édifiez-vous les uns les autres, comme en réalité vous le faites.
12Nous vous prions, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent. 13Ayez pour eux beaucoup d'affection, à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous. 14Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous. 15Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous. 16Soyez toujours joyeux. 17Priez sans cesse. Et RENDEZ GRACE EN TOUTE CHOSES ».

Comprenez bien que le contexte de ces versets nous montre par des exemples un prétexte qui aboutit à la conclusion : c’est ainsi que vous rendrez grâce en toute chose (en étant joyeux, en prenant garde que personne ne rende le mal pour le mal, etc).

Paul ne termine pas sa lettre par cette prière sans lien avec ce qu’il a dit avant : « 28 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous! ». Ce n’est pas un tic de langage comme on l’entend bien souvent à la fin d’une rencontre entre frères et sœurs. C’est le prétexte de son texte. Que la grâce de notre Seigneur s’exprime par vous, qu’elle se voit dans la relation que vous avez avec autrui. Alors vous rendrez grâce en toutes choses.

Mais, revenons à l’histoire du père et de son enfant. Si le père voit son enfant qui a reçu son cadeau, s’il le voit le partager avec ses autres frères et sœurs… comment ? En étant très patient à leur égard, en les reprenant quand ils agissent mal, en les avertissant quand ils vivent dans le désordre, en manifestant de l’affection et de l’intérêt pour chacun, en les consolant lorsqu’ils sont tristes, et en partageant le plus de joie possible avec eux.  Ce père n’est-il pas alors dans la louange pour ce fils ou cette fille qui ressemble tant à lui et qui prête un tel intérêt au cadeau qui lui a été offert ? Ce cadeau c’est la grâce ; Et ce fils a été gracié et le voilà graciant les autres à son tour. Et la boucle est bouclée quand les autres frères et sœurs, loin de se rebeller face aux avertissements, acceptent et aiment être repris par leur frère.

 « Rendez grâce en toute chose » : c’est exercer le plus grand don que vous avez reçu de Dieu.

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Matthieu 10 :8)

Ce que nous avons reçu c’est cette grâce d’aimer comme notre Père aime. C’est ce don qui ne doit jamais cessé, sous peine de voir l’Esprit du Seigneur s’éteindre en soi. «  Abstenez-vous de toute espèce de mal » encore un verset du même chapitre des Thessaloniciens, qui va lui aussi dans ce sens de la grâce ; Vous avez reçu le bien, ne cessez de le distribué »

Car : C’est ne plus être sensible à son prochain qui fait que nous ne rendons plus grâce.

Nous devons être avant tout pragmatique dans notre foi et arrêter de chercher des moments de prières ou de méditations qui ne nous inspirent rien d’autres que des mots de remerciements ou un état de paix et de contentement personnel.

Car arrivé à ce stade, nous sommes dans une auto contemplation et une auto satisfaction.

Nous avons taillé un Dieu à notre image ; celui d’un père se contentant juste d’un petit merci de notre part.

Non, Dieu est très pragmatique. Il se réjouit quand un de ses enfants est sauvé ; il se réjouit quand des hommes se lèvent pour délivrer un peuple opprimé, quand une veuve retrouve la nourriture pour elle et ses enfants, alors que la famine l’en avait privé.

Soyons comme lui est. Rendons grâce à Dieu d’avoir pu nourrir un affamé, d’être son bras armé lorsqu’une personne est en danger, d’avoir pu être sa présence qui console auprès d’un délaissé, d’avoir été là pour relever une personne tombée. D’avoir pu parler à son enfant rebelle en ne tenant pas compte de ses fautes.

Il y en a des exemples multiples et variés de rendre grâce.

Alors, bien-sûr la grâce nous fait repenser au manque de foi et à ses conséquences ; Pourquoi ma famille est divisée ? Pourquoi j’ai des échecs récurrents ? Pourquoi je souffre continuellement dans mon corps ? Pourquoi suis-je si accablé alors que je loue mon Seigneur chaque jour ?

Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens ajoute au verset 20 une chose qui semble rien à voir avec la grâce ; il écrit : « Ne méprisez pas les prophéties ».

Qu’est-ce que les prophéties ont à voir avec la grâce ?

La grâce n’est-elle pas un don qui se donne en toute libéralité sans que l’on ait besoin de nous la prophétiser ?

Ecoutez bien ceci : la prophétie est nécessaire … quand on entend plus rien ou quand on pense n’avoir plus besoin de rien.

Parce ce que : Etes-vous à l’écoute quand quelqu’un vient vers vous pour vous reprendre et vous mettre en garde sur le fait que vous ne rendez pas grâce en toute chose ? Ou parce que vos prières et vos louanges font grincer les dents de Dieu ?

Est-ce encore un fait unique dans l’histoire, quand le prophète Esaïe commence son livre par cette mise en lumière ?

Esaïe 1 : 11 « Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.
12Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de souiller mes parvis?
13Cessez d'apporter de vaines offrandes: J'ai en horreur l'encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées; Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités.
14Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes; Elles me sont à charge; Je suis las de les supporter.
15Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux; Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas: Vos mains sont pleines de sang. »

La suite du texte, c’est  L’Eternel Dieu qui leur demande de rendre grâce correctement, en toute vérité. Comment le fait-il ?

16Lavez-vous, purifiez-vous, Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions; Cessez de faire le mal.17Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l'opprimé; Faites droit à l'orphelin, Défendez la veuve »

Les textes bibliques ne peuvent pas être plus clairs. Esaïe comme Paul parlent de la même manière sur l’importance de rendre grâce en toutes choses. Il n’y a qu’une sorte de manière pour rendre grâce et on ne peut tricher avec elle bien longtemps. Pourquoi ?

Parce « qu’un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel » Jean 3 :27 ; et par conséquent il ne peut donner que ce qui provient de Dieu ; or, s’il n’a rien à donner ; il rendra grâce par des rituels, par des lois, par une copie de l’original, par un faux sacrifice de son amour. Ses efforts pour faire le bien l’épuiseront. Il passera vite à autre chose. C’est pourquoi (on vient de le lire dans Esaïe 1) rechercher la justice demande de se laver et de se purifier.

Alors pour résumer : ne plus être sensible à son prochain fait éteindre l’esprit. Nous ne rendons plus grâce à Dieu alors, nous ne formulons que des prières et des louanges sans contenus qui sont en horreur à notre Seigneur. C’est (il faut le dire alors) un rejet de la grâce que nous apportons en cadeau. Un cadeau qui a changé puisque l’esprit est abandonné aux profits de nos convenances personnelles. C’est tout bonnement tomber dans l’apostasie.

Alors ma prière celle qui m’est venue spontanément à la bouche, avant de m’endormir a été de rendre grâce à mon Dieu de pouvoir à mon tour rendre grâce en m’occupant de ses enfants, en ayant de la considération pour tous, en me centrant sur ses affaires, en pratiquant le bien autant que je puisse le faire.

Examinons les moments où Jésus a rendu grâce à son Père ; Première constatation : il ne l’a jamais fait seul.

-Parmi ces moments, un se trouve écrit dans Jean 11 : 41. C’est au moment où le fils de Dieu fit sa prière pour ressusciter Lazare : « Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. ».

Ayons le plus possible cette pensée en nous : Jésus a rendu grâce de ce que son Père l’exauçait et agissait avec lui pour les autres. Jésus a reconnu le cadeau qu’il offrait ; Ce cadeau de résurrection provient du Père et c’est lui le fils de Dieu qui l’offre de sa part.

-Le deuxième moment où Jésus-Christ a rendu grâce se trouve au passage de la multiplication des pains. Avant de nourrir la foule Jésus prit les pains et rendit grâces puis distribua à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Là aussi le cadeau que le père va multiplier par un miracle s’offre par Jésus et ses disciples. C’est cette grâce partagée dont il est encore question.

-Enfin, troisième moment (et pas des moindres) lors de la dernière cène, Jésus prit le pain, rendit grâce, le rompit et le donna à ses disciples en disant : « prenez, mangez, ceci est mon corps ». Il fit de même avec le vin.

Ce dernier exemple du rendre grâce nous montre un accomplissement parfait. Non pas à partir d’un simple partage de nourriture, mais à partir d’un symbole beaucoup plus fort.

Sa chair donnée et son sang versé l’a été pour nous. Il s’est engagé à tout faire pour nous.

Par conséquent, manger le corps du Christ nous engage. Il nous engage totalement dans une action commune de grâce, impliquant Dieu et aussi notre propre sacrifice. La grâce sans le sacrifice de Jésus ne nous permet pas de sacrifier aussi nos vies, pour exercer la grâce à notre tour. C’est le sacrifice, le sang de l’alliance qui nous amène à vivre une grâce entière et complète. C’est ainsi et seulement ainsi que notre foi sera pleine de grâce et de vérité.

Le cadeau que nous recevons et que nous partageons n’est pas le nôtre. Alors rendons grâce ensemble, d’un même cœur pour les prodiges que Dieu fait à travers nous pour nos frères.

Amen

lundi 10 mars 2025

VA-T-ON CONNAÎTRE HARMAGUEDON ?

572                                           


Par Éric Ruiz 

Le temps est encore venu de reparler d’Harmagueddon ou de Meguiddo.


Ces deux lieux mythiques n’en forment qu’un seul dans les faits. Harmagueddon est un mot dérivé de Har-Meguiddo, en hébreux, montagne de Meguiddo.  Ces deux termes vont dans le sens « d’un rassemblement de troupes ». Ces lieux sont souvent cités pour désigner la plus grande bataille des nations de la fin des temps.  Le concept religieux de l’apogée de la grande tribulation. Une coalition impressionnante de pays partenaires et adversaires qui s’affronteront à l’image d’une troisième guerre mondiale. Cette bataille finale terminée, elle devrait laissée place au règne de Dieu.

Ce site est néanmoins un lieu géographique qui se trouve au nord d’Israël, c’est une colline qui surplombe une grande vallée : la plaine de Jezréel, un lieu de jugement.

Alors, la question que l’on doit se poser est : Est-ce vraiment le lieu d’extermination de tous ces méchants hommes qui font parties des nations et qui vont se battre pour ne laisser la victoire qu’au peuple de Dieu, aux véritables croyants, qui eux seront protégés quoi qu’il arrive, d’une telle mise à mort ? Est-ce la mise à mort des incrédules, des violents, des sans foi, des idolâtres ?

On ne peut répondre à cette question sans se référer aux différents récits bibliques qui parlent de ce lieu.

Et surtout un récit très embarrassant pour les croyants de la Bible qui se trouve dans le  deuxième livre des rois au chapitre 23 et dans le deuxième livre des Chroniques au chapitre 35.

Pourquoi ce récit est-il si embarrassant ?

Parce qu’à Meguiddo est tombé le plus prestigieux roi de Juda : Josias.

Josias, loin d’être un roi rebelle et idolâtre fut au contraire le plus grand roi de Juda par son intégrité. Une figure emblématique pour le peuple juif.

Le verset 2 du 34ème chapitre du deuxième livre des Chroniques est sans détour : « Josias fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, et il marcha dans les voies de David, son père; il ne s'en détourna ni à droite ni à gauche ».

Josias signifie L’Eternel guérit. Sa mission de guérison s’est manifestée à travers une œuvre spectaculaire de purification pour son peuple.

Le roi Josias fut roi à 8 ans. Mais dès l’âge de 20 ans, il renversa les autels des faux dieux, les statues consacrées, il brisa les idoles et leurs images en métal fondu. Arrivé à Jérusalem,  à l’âge de 26 ans il restaura le temple, et il replaça la loi et le livre de l’alliance donné à Moise à la place que Dieu l’avait décidé. Et surtout n’oublions pas qu’il restaura parfaitement la Pâque et la célébra comme elle l’était à l’origine.

 2Chroniques 35 : 18 ; « Aucune Pâque pareille à celle-là n'avait été célébrée en Israël depuis les jours de Samuel le prophète; et aucun des rois d'Israël n'avait célébré une Pâque pareille à celle que célébrèrent Josias, les sacrificateurs et les Lévites, tout Juda et Israël qui s'y trouvaient, et les habitants de Jérusalem. ».

Josias, par conséquent rétabli la vérité perdue et il eut un règne exemplaire qui dura 31 ans à Jérusalem. 31, un nombre qui me rappelle que c’est le moment où Dieu visite l’état de ses troupes, où il les passe en revue pour décider de leur sort. Et là, pourquoi Josias s’est-il retrouvé au milieu d’un combat entre Assyriens, babyloniens et Egyptiens ? (livre de Jérémie 46 :2).

Que faisait-il là comme si il y avait eu un loupé dans son parcours ? Comme si Josias avait été trompé pour qu’il écoute une mauvaise voie ?

Lisons le passage : 2 Chroniques 35 : 20 « Après tout cela, après que Josias eut réparé la maison de l'Eternel, Néco, roi d'Egypte, monta pour combattre à Carkemisch sur l'Euphrate. Josias marcha à sa rencontre; » Le roi d’Egypte Neco ne vient pas rencontrer Josias. Il vient soutenir les assyriens contre l’avancée babylonienne. C’est Josias qui vient couper la route des Egyptiens.

21 « Et Néco lui envoya des messagers pour dire: Qu'y a-t-il entre moi et toi, roi de Juda? Ce n'est pas contre toi que je viens aujourd'hui; c'est contre une maison avec laquelle je suis en guerre. Et Dieu m'a dit de me hâter. Ne t'oppose pas à Dieu, qui est avec moi, de peur qu'il ne te détruise. ». La maison dont parle Néco, c’est Babylone. Néco précise que Josias n’a pas à s’interposer car ce n’est pas son affaire. Néco est en paix avec le roi de Juda, il n’est pas en conflit avec Josias. Bien au contraire, il vient protéger Israël. Il précise d’ailleurs que Dieu lui a même demandé de se dépêcher.

23 « Mais Josias ne se détourna point de lui, et il se déguisa pour l'attaquer, sans écouter les paroles de Néco, qui venaient de la bouche de Dieu. Il s'avança pour combattre dans la vallée de Meguiddo. ».

Les paroles venaient de Dieu et Josias ne les écouta pas. Pourquoi a-t-il agit ainsi ? Pourquoi Josias s’est-il obstiné à attaquer Pharaon malgré tout ?

Le pire s’est que Josias s’est livré lui-même à la mort en agissant ainsi. La suite du texte biblique nous dit qu’il fut mortellement blessé et ramené sans vie à Jérusalem.

Alors, certains théologiens vont jusqu’à affirmer que c’était la volonté de Dieu qu’il finisse ainsi parce qu’une prophétie l’avait averti qu’il ne verrait pas les malheurs qui arriveront par la suite sur son peuple (en l’occurrence l’exil à Babylone).

Mais cette interprétation est cruelle, et  contredit la manière d’agir du Dieu de la Bible. Rappelons que Dieu a aussi dit au roi Salomon qu’à cause de son idolâtrie, il serait  sévèrement châtié mais qu’il ne verrait pas la division de son royaume de son vivant, en souvenir de son père le roi David.

Moi, ce que je crois, c’est que Josias avait pour mission de rétablir le temple. Sa mission s’arrêtait là. Et, sa mission n’était pas en péril avec la venue de Pharaon. Puisque le roi d’Egypte Néco n’avait aucune intention de s’attaquer au temple de Jérusalem.

La raison la plus probable est que Josias n’a pas écouté l’avertissement de Pharaon parce qu’il s’est donné une autre mission.

L’orgueil, la convoitise et l’idolâtrie ont gagné son cœur.

La convoitise, car Josias voulait sans doute reconquérir des territoires perdus. Idolâtre parce que qu’il se croyait plus fort que Pharaon ou que les autres rois ; qu’il surestimait ses forces ; que sa réussite et son pouvoir lui ont monté à la tête.

En un mot, Josias a succombé à la tentation.

Il a eu à ce moment-là les mêmes désirs que le roi Jéroboam qui signifie le peuple s’accroit. Il voulait régner sur un peuple plus nombreux.

Josias s’est alors retrouvé là où il n’aurait jamais du être s’il avait continué à être intègre et à obéir à Dieu.

Har-Meguiddo est donc un lieu de jugement. Mais n’ayons pas les yeux que sur ce lieu spécial au nord d’Israël, sous prétexte qu’il a toujours été le théâtre de nombreuses batailles.

Ce lieu est autant symbolique que réel. Ce point de séparation est une frontière antant géographique que spirituelle. Les limites sont celles qui séparent la sainteté de la souillure.  Cette montagne d’har-meguiddo montre surtout le rendez-vous que Dieu donne à ses adorateurs.  S’ils rentrent en conflit avec un autre peuple, c’est encore une fois des croyants qui vont s’y perdre, parce qu’ils n’auraient jamais dû y être présents. Pourquoi deviennent-ils violents ? Parce qu’ils sont devenus de faux adorateurs. Ce qui est le plus troublant, c’est que ces croyants-là ont obéi au départ à l’appel qu’ils ont reçu. Ils ont mené à bien leur mission. Ils ont répondu favorablement à leur ministère. Ils ont été zélés et parfois même adulés par un peuple nombreux. Ce sont de véritables hommes de foi.

Mais… ils ont succombé à la tentation, ils se sont donnés une autre mission. Dieu les a avertis et ils n’ont pas écouté l’avertissement. Ils se sont dits : c’est une prophétie venant d’un peuple idolâtre, comme les Egyptiens.

Leur prophétie ne vaut rien par rapport au ministère qu’ils ont reçu de Dieu et qu’ils ont manifesté à l’exemplarité. Ils n’ont de conseils à recevoir de personne. Dieu leur parle directement. Leur ministère est au-dessus de celui du simple croyant.

Mais je crois vraiment que pour Josias, les nombreuses prophéties concernant son peuple rebelle devaient à un moment le concerné aussi. Lui, le juste, qui a replacé les sacrifices d’animaux à leur place, il devait se sentir tellement au-dessus des autres. Josias s’est installé progressivement dans une attitude où il a contribué malheureusement a rassemblé son peuple pour l’exil.

Ecoutons la prophétie de Jérémie 25 :3 : « Depuis la treizième année de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, il y a vingt-trois ans que la parole de l'Éternel m'a été adressée ; je vous ai parlé, je vous ai parlé dès le matin, et vous n'avez pas écouté. 4 L'Éternel vous a envoyé tous ses serviteurs, les prophètes, il les a envoyés dès le matin ; et vous n'avez pas écouté, vous n'avez pas prêté l'oreille pour écouter. 5 Ils ont dit: Revenez chacun de votre mauvaise voie et de la méchanceté de vos actions, et vous resterez dans le pays que j'ai donné à vous et à vos pères, d'éternité en éternité ; 6 n'allez pas après d'autres dieux, pour les servir ». 

Cet orgueil, cet excès de vanité a touché même celui qui a rétabli la parole de Dieu. Il s’est cru en dehors des prophéties de Jérémie. Il n’a pas assez veillez sur lui-même.

 

 Alors pour en revenir à la question de départ : ce lieu de jugement est-il la bataille du bien et du mal et ne s’adresse-t-il qu’à des démons avides de sang et de gloire ? Qu’à des gens méprisables ?  

Les récits bibliques nous montrent bien des nuances.

La première nuance c’est de ne pas se croire invincible par notre foi.

C’est de savoir qu’aucun être humain n’est à l’abri de tomber. Qu’il soit païen, idolâtre, simple croyant, mais aussi qu’il soit prophète, pasteur, docteur de la loi, roi, rien ne fait de lui un intouchable. Et se dire qu’avec l’Esprit saint, on est plus à l’abri qu’avant, qu’au temps de l’ancien testament, c’est un déni. La tentation est toujours la même.

Une autre nuance, c’est que cette tentation consommée aboutit à la longue à la déportation de tout un peuple comme ce fut le cas  pour celui de Josias ; un peuple qui fut persécutés par les égyptiens puis par les babyloniens.

Ne nous leurrons pas, cette persécution visible aujourd’hui sur beaucoup de chrétiens est la volonté de Dieu. Ces chrétiens n’ont pas écoutés les prophètes qui les reprenaient dans leur égarement et ils sont persécutés. Ils crient à l’injustice, mais pour Dieu ils n’ont que ce qu’ils méritent. Ils ont à la bouche des mots violents.

 

 Et ce qui sort de la bouche de ses esprits impurs rassemblés à Harmagueddon sont encore et toujours des mots violents issus de la convoitise, de l’orgueil et de l’idolâtrie.

Apocalypse 16 : 14 « Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant. 15 Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte ! 16 Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon. ».

Il se passera sans doute encore des combats terribles dans cette région du monde près de l’Euphrate, mais il se passera aussi des jours terribles pour ceux qui se joignent au mal croyant faire une œuvre juste.  Ils seront comme Josias, attisés par une sainte vengeance ou par une juste cause pour protéger leur bien. Mais au final Harmaguedon, c’est synonyme du combat final. C’est le dernier combat de notre existence si nous sommes dans cet état.

Comment se préserver de cet fin honteuse alors ?

Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte, c’est la voie de la sagesse. Pourquoi ? Parce que le jugement de Dieu vient comme un voleur au moment où on ne s’y attend pas. Et celui qui veille ne sera pas trouvé nu. Nu, s’est être sans sagesse, être charnel et sans protection divine, être sans la foi véritable, sans les armes du Saint-Esprit.

Alors mes frères et sœurs ne nous retrouvons pas là où nous n’aurions jamais dû être. Rassemblés au milieu dans un combat qui n’est pas le nôtre. Mais mon message ne doit pas non plus vous tétanisé par la peur ou vous décourager, parce que la tâche est trop difficile ou parce que les exemples de chute pullulent.

Avant que l’apôtre Pierre renie Jésus par 3 fois, le fils de Dieu lui dit : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. (Pour attiser la colère de Dieu) 32Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. ».

Notre foi ne doit pas défaillir. Jésus-Christ nous aidera à réussir si nous persévérons et si nous nous affermissons mutuellement.

Amen