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Par Éric Ruiz
J’ai remarqué, depuis que je connais notre Seigneur Jésus-Christ que parmi les croyants, certains ont une attitude qui pourraient ressembler à du chagrin ou à de la compassion, mais qui révèle tout autre chose. Ils pleurnichent. Ils ne cessent de se lamenter.
Lorsqu’ils
évoquent le sacrifice à la croix de Jésus, les voilà se mettant dans un état
excessif d’abattement avec des gémissements, des larmes, des petits cris
plaintifs. Leur voix tremblote. Leurs mains frissonnent. Ils blêmissent mêmes.
Quand ils parlent de leurs épreuves, ils se mettent dans le même état, à gémir,
à se plaindre, comme s’ils étaient la proie privilégiée du mal. Satan ne cesse
de les mettre à l’épreuve.
Cet état est faux bien-sûr parce que pleurnicher, c’est faire semblant de pleurer. On met en scène ses sentiments. On exalte ce que l’on ressent. Pleurnicher, c’est jouer un rôle qui n’est pas le sien. C’est mentir sur ce que l’on est.
Ce
mensonge n’est pas nouveau, déjà dans l’Egypte antique, on engageait et on payait
des pleureuses dans les cérémonies funéraires. Ces femmes avaient alors le rôle
de feindre publiquement leur chagrin afin de rendre plus important l’hommage
rendu au défunt. Elles ne devaient pas seulement avoir une attitude abattue,
elles devaient se plaindre, se lamenter, crier, scander des versets ; Il
fallait que leurs pleurs se communiquent les uns aux autres. Chaque membre de
la cérémonie devait être abattu et larmoyant. Les pleureuses favorisaient et
maintenaient cet état d’abattement général.
Les
pleureuses sont représentées dans l’art grec par des statues, des amphores ou
des peintures de femmes avec les bras sur la tête, ou tantôt une main sur le
front, tantôt une main sur le cœur ; on les retrouve aussi agenouillées
devant le lit de mort ; preuve que ces femmes ont joué un rôle social
essentiel. Elles étaient destinées à l’accompagnement mortuaire avec les dieux
et les déesses de l’antiquité Egyptienne comme grecques. Elles étaient les
véritables gardiennes des tombeaux.
Les
pleureuses ont-elles totalement disparu de nos sociétés modernes ?
J’en doute
sérieusement, car le christianisme est paganisé ne l’oublions pas. Combien de
témoignage religieux au sujet de la passion de Jésus ressemble à ces
funérailles d’autrefois ? Lorsqu’on aborde le sujet de la crucifixion,
combien de croyants et croyantes changent subitement d’attitude pour exprimer
une grande tristesse, un profond chagrin. Dans les assemblées chrétiennes, on y
entend parfois des cris, des hurlements comme ceux des pleureuses, on y voit
plusieurs se serrer dans les bras, tomber à genoux. Certains allument des
bougies. D’autres se recueillent pour Jésus comme devant la tombe d’un mort.
Ces nouvelles pleureuses des assemblées se manifestent et créent une ambiance de
deuil. Il y a là aussi une volonté de rendre un hommage plus important au fils
de Dieu défunt. Ces pleureuses modernes n’ont-elles pas toujours à cœur cette
même fonction qui était d’entourer les idoles ?
Oui, se complaire dans la
tristesse, permet de chérir ses idoles.
Alors loin
de sous-estimer l’acte rédempteur de Jésus, loin de ne pas respecter ce qu’il a
subi (qui est à prendre au sérieux bien-sûr), se larmoyer, gémir ou encore se répandre
par des actes exagérés, c’est tricher sur soi et c’est voiler la vérité.
Jésus n’a
jamais accepté, ni favorisé un tel état pour lui, comme pour son sacrifice, et
encore moins pour l’injustice prononcé contre lui. Pas de lamentations
funèbres.
Jésus, après
avoir été condamné par Pilate à la place de Barabbas, en portant sa croix, le
chapitre 23 de l’Evangile de Luc nous dit : « 27Il était suivi d'une grande multitude des gens du peuple,
et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. 28Jésus se tourna vers elles, et dit: Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur
vous et sur vos enfants. ».
Jésus, sans fioriture annonce la vérité. Son
sacrifice n’est pas un deuil. On ne pleure pas sa mort. C’est un jour de joie.
Un jour de salut. Mais le deuil est pour ces pleureuses et pour leurs enfants
rebelles, ceux qui l’ont renié. Les pleurs sont pour eux, seulement pour eux.
Il y a un livre dans la Bible qui évoque
clairement ces pleureuses, c’est Jérémie au chapitre 9. Et au verset 17 Dieu
appelle les pleureuses : « Ainsi parle l'Eternel des armées:
Cherchez, appelez les pleureuses, et qu'elles viennent! Envoyez vers les femmes
habiles, et qu'elles viennent! 18Qu'elles
se hâtent de dire sur nous une complainte! Et que les larmes tombent de nos
yeux, Que l'eau coule de nos paupières »
Dieu les appelles pourquoi ? Parce qu’il va amener dans la mort un peuple
adultère et perfide (verset 2) ; il envoie l’épée pour les exterminer
(verset 16).
Alors, pourquoi
ces croyants ont-ils besoin de pleurnicher ? Quels bénéfices en tirent-ils ?
Deux
bénéfices sautent aux yeux. Le premier est d’attirer l’attention sur eux, pour
qu’on les remarque et qu’on les prenne en considération ;
Le
deuxième bénéfice est de se faire passer pour un être excessivement sensible.
La sensibilité serait alors un indice puissant permettant de mesurer le degré
de piété du croyant. Leur attitude ne signifie
rien d’autre que : « faites attention à moi, je souffre beaucoup,
parce que ma piété est si grande. Le mal s’attaque souvent à moi parce que je suis
humble, sensible et sans doute trop gentil et trop bon. » ;
Vous
l’aurez compris comme moi, c’est l’inverse que ces croyants montrent alors. Ils
montrent de l’arrogance, un manque de sensibilité et d’humilité et des fautes
qu’ils préfèrent garder secret. Ils veulent qu’on les remarque. Ils sont
souvent noyés dans la masse et pour briller, ils ont choisi le pleurnichage. Le
but ici est de ne pas se moquer d’eux ni de les juger, mais de démasquer cette
attitude pernicieuse qui ne fait qu’enfermer le chrétien dans un double jeu qui
le perdra au final.
Maintenant
pleurnicher, c’est quoi au juste dans les mots ou dans les prières ?
« Seigneur, aide-moi à enlever mes doutes.
Aides moi à t’aimer comme tu m’aimes. Aide-moi à vivre dans l’adoration de ton nom ».
Ou encore « permet moi de répondre
aux besoins des autres alors que je suis pauvre et que c’est très compliqué
d’être généreux »
Ce genre
de prières évoque à la première écoute un bien en soi, une aide, un appel à
l’aide, au soutien de Dieu. Mais c’est plus que des lamentations. Ce n’est que
du pleurnichage car cet état de
faiblesse est une acceptation, une fausse humilité. Pourquoi fausse ?
Parce que la faiblesse masque le fait de ne pas vouloir changer sur ce qui est
fondamental. Et le fondamental, c’est de répondre à la question : pourquoi
tu as des doutes ? (pourquoi ta foi est fragile et qu’elle n’est-elle pas
un absolu ?) Pourquoi demander d’aimer alors que l’amour est un don ?
Pourquoi ne rien donner alors que même un pauvre peut aider ? Prier ainsi,
c’est redemander un don que l’on est censé déjà avoir.
Dans les
faits cela revient à dire à Dieu : « fait à ma place, agit pour moi .
Je préfère me contenter de ma faiblesse. Et mon incapacité me rend humble ».
Mais cette humilité-là cache
un manque de courage évident. Le chrétien
pense alors : « Je manque
de courage mais cela me suffit. Tant que les autres me voient humble et
sensible, ma foi me suffit. Je souhaite que les autres voient que je vis des
choses difficiles et qu’ils éprouvent de l’empathie à mon égard ».
Paul de Tarse
parle de ce manque de courage quand il dit aux Corinthiens « Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des
hommes, fortifiez-vous. ».
Soyez des hommes traduction Louis Segond est traduit aussi par soyez virils ou mieux, soyez des
êtres courageux. Andrizomai [an-drid’-zom-ahee], dans le texte, c’est un mot
grec qui signifie « être
courageux ». Le courage, c’est d’affronter ses manques et non de les
fuir en demandant que Dieu fasse à notre place ou en demandant que Dieu nous
accepte tel que nous sommes.
Une prière
m’a même choqué la semaine dernière: « Je te rends grâce de demeurer toujours le même malgré mes propres
doutes à ton encontre… »
Cette prière
je l’ai lu alors que Dieu me parlait au sujet du rendre grâce ; Et là en
lisant ces lignes j’y ai vu cette prière qui demande à Dieu d’accepter sa
propre tiédeur. Dieu se contenterait de nos doutes et accepterait de se
complaire avec un croyant qui aime son état de peu de foi. Cela a été plus fort
que moi, j’ai mis un commentaire en disant que cette prière est diabolique et
qu’elle ne rend pas grâce à Dieu. Et j’ai mis un lien vers mon message « Rendre Grace comme je ne l’ai jamais
compris ainsi ».
Face à la
tiédeur, Dieu répond avec fermeté ; « je
te vomirai de ma bouche ». Et Apocalypse 3 :18 continue
ainsi : « je
te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes
riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta
nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. 19Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie
donc du zèle, et repens-toi. ».
Alors,
si vous vous trouvez dans l’épreuve, dans la maladie, dans la souffrance ou
dans le deuil, n’exagérer pas la situation en prenant un air encore plus
chagriné. De même, si l’esprit de Dieu trésaille en vous, laisser-le s’exprimer
et changer l’ambiance, surtout si cette ambiance devient trop larmoyante. Entretenir une ambiance de
lamentations, alors que christ vit en
nous, c’est favorisé un climat de tiédeur.
Réalisons une chose importante : Notre
Seigneur en mourant sur la croix nous a fait grâce d’une joie parfaite. Son
Esprit est venu changer notre tristesse en une joie profonde et parfaite. La joie est le fruit de
l’esprit. La joie est une expression de la grâce ; ne
lui mettons aucune limite.
Jean 17 : 13 : alors que Jésus est
sur le point de quitter la terre, le voici priant son Père céleste ainsi : « Et
maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils aient
en eux ma joie parfaite. ».
Jésus avait préparé avec son Père ce cadeau du ciel qu’est
la joie. Il savait qu’en quittant cette terre, sa résurrection nous apporterait
sa joie complète et parfaite.
Maintenant, Paul commence sa lettre aux Thessaloniciens
ainsi : « Aussi avez-vous été nos imitateurs, et du
Seigneur, ayant reçu avec la joie du Saint-Esprit la parole, accompagnée
de grande affliction; ».
Il y a les afflictions et il y a la joie du Saint-Esprit
manifestée par la parole. La joie du Saint-Esprit n’est pas là, présente
seulement lors de grandes réjouissances. Cette joie est constante au milieu des
épreuves, au milieu des souffrances.
Je peux en témoigner, cette joie je l’ai eue durant ces 12 jours
où j’étais confronté à une maladie qui me maintenait dans un état de fatigue
important, des vertiges, un essoufflement au moindre effort. En plus d’une
infection pulmonaire, mon médecin pensait à un accident cardiaque avec les
douleurs aux poumons ; Son inquiétude ne m’a pas fait perdre ma joie. J’ai
vu alors que la joie du Saint-Esprit n’est pas seulement une parole, c’est une
réalité pour celle et celui qui se consacre pour Dieu.
Je souhaite que mon témoignage soit le vôtre aussi ou qu’il
serve à ceux qui vont affronter des tribulations.
La joie
dans la tribulation sera un indice fort de votre consécration. Si
l’Esprit de Dieu est en vous, votre joie sera complète et parfaite.
Amen
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