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Par Eric Ruiz
Nous devons chercher premièrement le royaume de Dieu (Matthieu 6 :33). Et cette recherche commence en premier par le cœur.
Il est coutume d’entendre dire qu’il y a deux
sortes de cœur : le bon et le mauvais.
Celui qui a bon cœur, a le
cœur sur la main, il rend service, il aime son prochain, il
pardonne facilement et celui qui a mauvais cœur a un cœur de pierre, c’est celui qui est insensible, rancunier,
qui ne s’intéresse qu’à lui-même, qui n’agit que par intérêt.
Le livre des Psaumes nous montrent que
connaitre ces deux cœurs dans le détail est très important puisque 132 fois ce
mot apparaît dans les versets. Pourtant, les Psaumes donnent un éclairage qui n’est
pas tranché de la même façon. Les Psaumes nous dévoilent la vérité.
D’abord le cœur n’est pas juste bon ou mauvais : il est droit ou
pervers.
Psaumes 125 :4 : « Eternel, répands tes
bienfaits sur les bons, et sur ceux dont le cœur est droit! »
Psaumes 101 :4 : Psaume de David : « Le cœur pervers
s'éloignera de moi; Je ne veux pas connaître le méchant. »
Mais pour l’insensé quand est-il ? Doit-on
en faire une catégorie supplémentaire ?
« L’insensé,
c’est celui qui dit en son cœur : il n’y a point de Dieu » (Psaume 14 :1) ; et on pourrait s’arrêter
là et faire une doctrine de ce verset : Ceux qui croient en Dieu ont un cœur droit et les autres ont un cœur
pervers.
Mais, ce serait très réducteur, simpliste et
par conséquent faux.
Parce que le cœur n’est pas ce que prononcent
les lèvres et les paroles. Vous aurez beau dire que vous aimez Dieu de tout
votre cœur, cela ne montrera pas forcément votre cœur.
Jésus est sans nuance devant les religieux les
traitants d’hypocrites : « Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son
cœur est éloigné de moi ».
Ce que le cœur cache souvent c’est un fond
intérieur qui est plein de rapines
(comme le dit Jésus de Nazareth aux pharisiens) tandis que l’extérieur laisse
entrevoir une sainteté et un dévouement exemplaire.
La rapine, est un vieux mot français qui veut
dire : choses volées, pillées ou une personne qui manifeste un
comportement de prédateur, qui utilise tromperies et fraude)
Le psalmiste a raison : « les lèvres sont flatteuses…. on parle avec un cœur double ».
Et cela traduit tellement le cœur humain
tordu, hypocrite, pervers, que l’on croit en Dieu ou pas d’ailleurs.
À maintes reprises le psalmiste parle d’une
sorte de croyant qui se sent invulnérable. Il se sent gracié et au-dessus des
lois.
« Le méchant (celui qui pèche, qui est coupable) dit dans son cœur avec arrogance, Dieu ne punis pas (Psaumes 10 :6) je
suis protégé du malheur » ;
« il dit en son cœur : Dieu oublie il
cache sa face, il ne regarde jamais. » (Psaumes 10 :11)
Vous voyez déjà là on sait que le méchant est
une personne croyante parce qu’elle pense que Dieu agirait d’une certaine manière
avec certains et qu’il agirait d’une autre manière avec les autres. Bref, il a
ses chouchous avec qui il ferme les yeux sur leurs méfaits. Oh, il ne le dira
pas ainsi, mais il le pensera très fort.
Sa religion le protège, ses rites le
purifient. L’exaucement de ses prières démontre sa droiture.
Il pense même au fond de lui que Dieu n’a
plus besoin de sonder son cœur, car il le
voit pur du sang de Christ ; Par conséquent ses actes sont tous justes et
droits.
Et les choses se compliquent encore plus,
quand il croit que la prière de David du Psaume 26 :2 ne lui est plus
destinée : « Sonde-moi, Éternel! Éprouve-moi, Fais passer au creuset
mes reins et mon cœur; »
Pourtant, passer
au creuset, sonder et éprouver son cœur, rentrent dans une prière que nous qui
sommes croyants, devons faire régulièrement pour nous laver de nos impuretés. Cette prière
est loin d’être à dénigrer, elle est fondamentale.
Si elle
est répétée plusieurs fois dans les Psaumes, ce n’est pas par hasard, sa
répétition doit aussi être notre coutume.
Psaume
7:9 : « affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les
reins, Dieu juste! ».
Psaume
17 :3 : « Si tu sondes mon cœur, si tu le visites la nuit, Si tu m'éprouves, tu ne
trouveras rien: Ma pensée n'est pas autre que ce qui sort de ma bouche. ».
Psaume
139 :23 : » Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Eprouve-moi, et
connais mes pensées!… ».
L’apôtre
Simon Pierre a sans doute dû avoir la réponse à sa prière (éprouve moi connait mes pensées) après que Jésus lui ait dit que
ses pensées étaient du diable.
D’ailleurs,
qui serait assez humble pour réagir positivement en entendant Dieu lui dire « arrière de moi
satan » ?
C’est pourtant ce que Jésus a répondu à Simon Pierre.
Alors
les Psaumes qui nous renvoient systématiquement à ces 2 cœurs l’un droit et
l’autre pervers, montrent-ils la réalité de nos assemblées ? Y-a-t-il des
cœurs droits mélangés avec des cœurs pervers ?
Croire
que dans une assemblée il n’existe que des cœurs humbles et purs n’est-ce pas
une lubie ou un déni?
Les
disciples de Jésus n’avaient pas tous un cœur bien disposé. De 70 disciples il
n’en resta que 12 et sur les 12 que 11(si l’on retire Judas Iscariote) ;
et nous ne savons pas si ceux qui restaient, étaient tous animés d’un cœur
agréable à Dieu. Thomas, n’était sans doute pas dans une bonne disposition
lorsqu’il voulut voir de ses propres yeux les marques de la crucifixion.
Je
crois que la diversité des psaumes sert à nous révéler que les assemblées qui
utilisent les psaumes trop pour la louange, doivent aussi l’utiliser en signe
d’avertissement. La trahison est une véritable épée de Damoclès. Ceux qui
vivront pieusement seront persécutés, d’abord au sein même de leur propre
assemblée, par leur propre frère ; comme Caïn l’était contre son frère
Abel.
David,
lorsqu’il évoque ses ennemis, parlait surtout de ses proches, de ses frères
israélites qui en voulaient à sa vie ; il parlait de tous ceux qui suivaient
le roi Saül.
Et
dans les assemblés, beaucoup ont le cou raide.
« Ils ferment leur
cœur endurci ; leur bouche parle avec fierté » (Psaumes
17 :10, version Ostervald).
« Ils parlent de paix
avec leur prochain, quoiqu’ils aient la malice dans leur cœur »
(Psaumes 28 :7 version Ostervald)
On ne
doit pas se méfier de ses frères c’est vrai, mais on ne doit pas non plus idéaliser
un peuple parce qu’il croit le même Dieu et qu’il fait partie de nos proches.
La prudence est à mettre à ce niveau-là.
Le cœur dans l’Église reste
un problème qui
n’a jamais cessé d’exister au-delà des siècles. Cela reste le thème de base
des lettres, des épitres des disciples.
Pour
exemple : La première lettre aux Romains écrite par Paul, fait référence
dès le premier chapitre à ceux qui
ont gardé la vérité captive alors qu’ils se vantent d’être sages.
Pour
les Corinthiens, la première épitre au premier chapitre évoque des disputes
et des divisions.
Pour
les Galates, ce sont des croyants qui viennent
annoncer un autre évangile. Pour les Philippiens c’est un esprit de
dispute qui vient troubler l’assemblée.
A
Timothée au début de sa lettre, Paul reprend le but de la loi, parce que quelques-uns
convoitent le ministère de docteur. Le but de la loi, Paul le
réaffirme : il provient d’un amour venant d’un cœur pur, d’une bonne
conscience et d’une foi sincère.
A
Tite, Paul le met en garde sur certains juifs convertis qui manifestent leur
rébellion et qui poussent des familles entières à la rébellion par des beaux
discours pour des gains honteux.
De
plus, lors de la première épitre de Jean, ce dernier met en garde quiconque dit
qu’il n’a pas de péché, parce qu’il se séduit lui-même, et que la vérité n'est
pas en lui ; que c’est par la confession de ses fautes que Dieu qui est fidèle
et juste, nous pardonnera.
Enfin l’apôtre Simon Pierre met en garde ses
lecteurs qu’il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et qu’il y aura par
conséquent « parmi vous de faux docteurs, qui
introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a
rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la
vérité sera calomniée à cause d'eux ».
Quant au psalmiste, il ne dit rien de
différent des disciples de Christ. Les exhortations d’autrefois sont les
mêmes :
Psaumes 62 :11 : « Ne vous confiez pas
dans la violence, Et ne soyez pas séduits par la rapine; Si les richesses abondent,
n'y mettez pas votre cœur. »
Donc le cœur dans
l’Église demande sans cesse à être
dévoilé, éprouvé, brisé pour être purifié.
Par contre, et là j’en viens au titre de ma
chaine YouTube : « Église dans les cœurs »
L’Église doit être dans le cœur de chacun
comme Christ l’a inspiré.
Nous la lisons dans l’épitre aux Éphésiens
5 :27 : « faire paraître devant lui cette Église
glorieuse, sans tache, ni ride,… sainte et irrépréhensible ».
À ce moment-là ; le cœur pourra avoir sa vraie place et tenir un rôle juste.
Le cœur de toute façon gouverne la raison. C’est lui qui dicte sa loi.
Combien de gens désirant ardemment faire le bien en arrive à faire le
mal ?
C’est bien leur cœur qui les a poussé à mal agir.
Mais, un cœur pur dicte la loi d’amour à la raison.
Par exemple : lorsque Jésus dit que l’homme est maitre du sabbat
et que l’homme n’est pas fait pour être dominé par le sabbat, il voulait
montrer qu’un cœur droit dicte la loi de Dieu : Le cœur voit le besoin pendant que la pensée se noie dans la
connaissance. La pensée se perd en voulant rationnaliser les choses, en
voulant être juste à l’excès.
Le cœur de Jésus voit une femme adultère qui a besoin de soutien et de
repentance alors que le cœur des religieux voit une femme pécheresse qui a brisé
la loi et qui a besoin d’être châtié et puni sévèrement pour son infidélité.
De
même, le cœur de Jésus voit ses disciples avoir faim après leur travail, alors
que les religieux ne voient qu’une violation du sabbat.
« J’ai pris tes témoignages pour héritages
perpétuels, car ils sont la joie de mon cœur » (Psaumes
119 :111).
Ce
que Jésus et ses disciples manifestent sert de témoignage. Cela ne procure que
joie et non interrogation.
La joie, c’est
celle de participer à la délivrance, et elle n’a aucune commune mesure avec
l’application stricte d’une règle. Les témoignages qui vont dans ce
sens sont à tout jamais vivants.
Dans
quels sens vont les témoignages ?
Le
dernier Psaume qui parle du cœur dit ceci ; Psaumes
147 :3 : « Louez l’Eternel
qui guérit ceux qui ont le cœur brisé et qui bande leurs plaies ».
Ce
commandement en faveur de l’adoration n’est pas pour tout le monde. Ceux qui
ont purifié leur cœur peuvent adorer Dieu en esprit et en vérité, les autres ne
le font qu’avec leur bouche.
Ceux
qui ont contrit leur cœur exercent une sainte louange. Ceux qui ont ce cœur, bâtissent
Jérusalem, cette nouvelle Jérusalem. Ils rassemblent les fidèles par leurs
actes spontanés d’amour, puisqu’ils délivrent le malheureux avec Dieu. C’est ce
que nous dit le verset précédent, le 2. « C’est
l’Eternel qui bâtit Jérusalem, qui rassemble les dispersés d’Israël ».
Voilà cette
Église vivante dans les cœurs. Cette Épouse fidèle qui délivre le malheureux, elle s’attache
aux besoins, elle va bien au-delà des lois écrites.
Tout
devient naturel, saint et glorieux avec un cœur pur Mais la vue, la
connaissance, les actes resteront toujours pervertis avec un cœur perverti.
Alors,
si ton cœur s’est perverti d’une manière ou d’une autre, reviens à Dieu en
priant qu’il sonde ton cœur, qu’il l’éprouve, qu’il le brise afin de retrouver
un cœur droit, ce cœur unique qui montrera à Dieu et à ses anges que son Église
est bien en toi ; que cette Église commence avec toi ou bien qu’elle continue
à vivre par toi.
Amen
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