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Par Eric Ruiz
Se prendre pour une étoile ou chercher à devenir une étoile : C’est le lot de tellement d’êtres humains sur cette terre.
Vouloir marquer son passage sur terre, un peu comme
si on pouvait garder allumer son étoile et faire qu’elle brille éternellement
dans le ciel : c’est inconsciemment le vœu de beaucoup.
La mort a aussi cette vocation pour l’être
humain : elle sert à déifier, en immortalisant un personnage le plus
souvent, déjà célèbre de son vivant.
On célèbre la mort de ce héros, en remémorant
tout ce qu’il a fait durant sa vie : Les choses qu’il a dites, les
personnes qu’il a croisées ; les idées créatrices ou les bonnes actions
qu’il aura faites (en évitant soigneusement de parler du mal qu’il aurait pu
commettre).
En ce moment, il n’y a pas un média qui ne
fasse pas un focus sur les hommages nationales de la reine d’Angleterre. On en
parle jour et nuit comme d’une déesse. Toute sa vie est repassée au crible,
années après années, mois après mois, jour après jour.
On va maintenant beaucoup mieux la connaître,
elle et toutes ses manies une fois morte, que de son vivant.
Cela me fait penser, à l’inverse, au livre des
Rois ou à celui des Chroniques ; Ces ouvrages sont beaucoup plus expéditifs
lorsqu’ils remémorent la vie de chaque roi d’Israël et de Juda.
Mais, ces livres montrent au moins l’être
humain avec ses avantages comme avec ses manquements.
Les récits bibliques mettent l’accent aussi bien sur la lumière (leur fidélité à Dieu) que sur leur manque de lumière : leur infidélité et leur crime (afin ne déifier justement, personne).
Or, sur terre, les hommes cherchent à ne
montrer que la face lumineuse d’une étoile.
Les fêtes commémoratives ne servent qu’à rallumer une étoile dans le ciel pour qu’elle brille encore plus et qu’elle ne s’éteigne jamais, afin que tous puissent l’admirer encore, s’inspirer à tout moment de son empreinte parfaite.
La mémoire collective est ce qui nous reste à nous être humain pour pérenniser une personne ; pour que sa mémoire dure éternellement et qu’au final on en fasse un dieu.
En fait, tous ces évènements, ceux que l’on
sort du contexte historique, les fêtes commémoratives, les récits véhiculés par
les traditions, les successions d’hommages… ont pour but de ressusciter la
personne.
Mais cette résurrection est un leurre
Pourquoi ?
Parce qu’elle ne la fait pas revivre
réellement. On retrace simplement ce qu’elle a vécu de son vivant ; Car sa
vie n’a été qu’un petit intervalle temporel ; une petite parenthèse qui a
débuté à sa naissance et qui a fini à sa mort. On ne peut pas rajouter des
années en plus.
Alors, oui, on rajoute…mais on rajoute souvent
des choses inexactes, on embellie, on grossit à la loupe certaines prouesses, on
n’hésite pas à mentir si c’est pour redorer encore plus l’image de cette
étoile.
Mais de toute façon, cette image demeure
enfermée dans un temps, une période bien définie qui restera quoi qu’on en
fasse im-pro-lon-geable.
On peut se mettre aussi à penser à sa place ; penser ce qu’elle aurait pu penser (cette personne) dans des circonstances précises, mais cela restera très limité à de suppositions vagues et subjectives.
Dans les faits, cette étoile qui est allumée dans le ciel et que l’on cherche à garder
vivante, n’est qu’une étoile qui est
déjà morte. On la voit, on distingue nettement sa lumière, mais au moment
où on la regarde, elle n’existe plus.
Cette connaissance que nous donne l’astronomie
reflète bien la réalité.
Combien de personnages célèbres sont sous cette forme d’étoile rallumée pour un jour
ou pour une une nuit seulement, mais
morte et éteinte depuis longtemps. On les admire encore et toujours, mais ils
sont morts.
Leurs lumières sont éphémères. Même si on leur a placé une auréole sur la tête et des palmes à la main, ils n’ont aucune vie, plus aucune puissance à nous donner.
Alors, faisons attention, donner de l’importance aux morts, faits de nous des idolâtres ; et nous perdons le sens des réalités. Nous adorons une créature qui a disparu ou nous nous prenons même pour ce personnage défunt, qui n’existe plus.
Quand Jésus a dit (cette phrase d’un abord
terrible) à un disciple qui voulait enterrer son père avant de le suivre :
« Suis-moi et laisse les morts ensevelir leurs
morts » ; c’est bien de cette idolâtrie qu’il parlait.
Jésus voulait surtout dire à ce fils d’abord,
de cesser de
donner de l’importance à son père décédé. Donc, Jésus montrait
comment un disciple fait son deuil.
Il ne s’occupe plus du défunt, de ceux qui
sont morts ;
Les morts qui s’occupent des morts sont des
idolâtres qui se condamnent eux-mêmes.
Alors, je crois vraiment que Jésus voulait dire « occupez-vous de ceux qui vivent, ayez les yeux vers vos proches encore en vie et ne cherchez pas à prolonger la vie d’un mort ». C’est fini, passer vite à autre chose. Tourner la page.
Suivre Jésus demande de pouvoir tout quitter parmi les
vivants, frères et sœurs, père et mère y compris : les morts.
Et porter sa croix c’est aussi ne plus se retourner pour un mort (comme la femme de Lot qui s’est retournée vers les morts de Sodome, cette ville qui brûlait entièrement avec ses habitants).
Pour qu’elle raison a-t-elle été transformée en statue de sel, d’ailleurs ?
Parce qu’elle avait parmi les Sodomites des gens qu’elle continuait à admirer ; et se séparer d’eux lui brisait le cœur. Elle n’avait pas fait le deuil de ses habitants.
Aujourd’hui, on entend beaucoup de gens
dirent : « je n’ai pas encore fait le deuil d’un tel ; ou d’un
parent proche ».
Mais faire le deuil, ce n’est pas passer du
temps à aller au cimetière, pour fleurir la tombe de ses chers disparus. Ce
n’est pas passé du temps à se remémorer tout ce qu’il a fait de bien, ni avoir
des regrets sur ce qu’il aurait dû faire de son vivant. Toutes ses coutumes au
contraire vous empêche de faire le deuil et vous ramènent sans cesse vers votre
passé.
Ce passé, qui va envahir votre présent, (s’il
ne l’a pas déjà fait).
Faire le deuil, c’est couper net avec le passé. Les morts ne sont plus là…Alors, regardons aux vivants.
Oui, mais pourquoi a-t-on enterré Jésus en prenant soin de son corps, en recouvrant sa sépulture de parfum et d’aromates ?
Je répondrai directement : parce qu’il
est la résurrection et la vie et qu’en lui se trouve notre salut. Il méritait notre
dévotion ainsi qu’une intention toute particulière liée à sa fonction divine.
Et puis, la lumière devait être mise sur sa
résurrection qui précède la nôtre.
Mais pour tout être humain, il n’en est pas
ainsi.
Une fois notre enveloppe corporelle inanimée,
nous n’avons plus aucun intérêt à rester attaché à la dépouille mortuaire et à
la mémoire du défunt.
Les traditions des hommes comme celles des
religions ne doivent pas continuer à guider un disciple.
Enterrons nos morts rapidement et passons à autre chose, je le répète ;
Et si notre cœur demeure triste et abattu,
sachons que nous avons un consolateur auprès de notre Père céleste ; et ce
consolateur c’est le Saint-Esprit.
Il nous a été donné aussi pour essuyer
rapidement nos larmes et nous permettre de nous ressaisir vite. Lui seul peut
nous ôter la peine de l’être cher que nous venons de perdre.
Il nous permet de passer le deuil sans souffrance, et faire que notre mémoire ne soit plus comme une plaie qui s’infecte constamment et qui nous martyrise.
Aujourd’hui, plutôt que d’enterrer leur mort, beaucoup
au contraire les déterrent.
Ils mettent des images ou des souvenirs d’eux
partout. Ils cherchent même à
communiquer avec eux par la divination.
D’autres semblent plus sages et combattent fortement la divination, mais surprise, quand ils se prennent pour des personnages du passé. Certains s’imaginent être Napoléon 1er, ils s’identifient à lui et se sentent investit de la même passion et folie des grandeurs ; d’autres veulent imiter le caractère du général de Gaulle, ce chef militaire, patriote, indépendant et sûr de lui ; d’autres encore rêvent de bravoure comme le chevalier Bayard avec sa devise : sans peur et sans reproche, etc, etc.
Chez les croyants, pensez-vous qu’ils soient si différents ? l’idolâtrie est la même : très nombreux sont celles et ceux qui se prennent pour des fils spirituels de quelqu’un de prestigieux. Certains se disent les fils directs du roi David, ou ils sont les fils directs d’un apôtre de Jésus ou encore les fils d’une femme pieuse très élogieuse comme Jeanne d’Arc, ou ils se réclament fils de Luther, de Calvin, ou plus récemment de l’Abbé Pierre, de sœur Theresa, ou encore de prophètes américains comme Smith, Branham, ou Wilkerson, etc, etc, la liste est sans fin.
Être fils spirituel de quelqu’un, c’est enterrer ses morts de façon humaine en voulant que ces étoiles du passé ne s’éteignent pas mais au contraire, qu’elles brillent éternellement.
En cela, ce n’est pas suivre Jésus-Christ, c’est suivre un autre dieu.
Et même si vous vous réclamer de la
descendance de Jésus-Christ vous êtes encore dans le même péché d’idolâtrie,
car ce n’est pas nous qui le choisissons, c’est lui, et lui seul qui nous choisit.
Et il nous choisit une fois que nous aurons
persévérer dans la foi.
Relisez ce qui est dit à l’Église de
Sardes : » Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de
vêtements blancs…je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. »(Apocalypse
3 :5).
Vous voyez, Christ nous choisit officiellement, à ce moment-là, en confessant notre nom. Ce n’est pas nous qui adoptons Dieu, c’est lui, qui par sa grâce, nous adopte.
Dieu, l’unique le véritable souhaite bien-sûr
nous parler à travers cette merveille d’un beau ciel étoilé au soir d’une
nouvelle lune.
Parce que dans le ciel, il y a deux sortes
d’étoiles : l’étoile, l’idole et il y a l’étoile, l’astre éternel.
D’un côté l’étoile, l’astre brillant (nommé
dans certaines Bible : Lucifer) et il y a de l’autre côté, l’étoile
brillante du matin.
Comme le dit Paul dans 1 Corinthiens
15 :41 : « même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile » ;
pour nous dire que la gloire d’une étoile diffère complètement d’une autre.
Quelle gloire préférons-nous ?
La gloire des hommes, éphémère et stérile ou la gloire de Dieu, Éternelle et qui nous fait grandir en lui ?
Jésus-Christ a montré, lui, une nouvelle étoile ; on devrait dire la porte d’entrée d’une nouvelle galaxie. Une constellation d’étoiles avec un éclat particulier mais immortelle.
N’est-ce pas cette étoile que les mages d’Orient avaient vu briller dans le
ciel et qu’ils suivaient depuis des jours et des nuits?
« Où est le roi des Juifs (Ioudaios [ee-oo-dah’-yos]en grec de juda) qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer. ».
L’étoile de Jésus de Nazareth ne brillait pas comme les
autres. Son éclat était bien différent.
Je pense qu’il doit être difficile d’expliquer la différence entre un éclat éternel et un éclat temporel. Mais à l’évidence les mages ont reconnu ce prodige.
Jésus de Nazareth est, c’est vrai, venu 33 ans
sur terre, mais son histoire ne commence pas en l’an 0 de son ère et ne finit
pas 33 ans plus tard.
Christ est bien plus que le Dieu
invisible ; il est « le premier-né de
toute la création » ;
Avant de s’incarner en l’homme, Jésus-Christ œuvrait. Il inspirait selon les époques, il parlait aux prophètes, aux juges, aux rois, aux sacrificateurs. Et on attribue de nombreux faits prodigieux et de compassion par l’esprit de Dieu qui vivait en eux.
Et sa crucifixion marque plutôt une résurrection, qu’une mort. Plus qu’un renouveau, c’est une prolongation de sa vie, à travers la nôtre. Son histoire continue à s’écrire à travers ses disciples. Son esprit vit à travers de nombreux frères et sœurs.
Leur étoile dans le ciel, brillent comme les autres mise à part le fait que ces étoiles-là ne meurent jamais… Parce qu’elles sont éternelles.
Alors, je dirai paraphrasant le livre de
l’Apocalypse : « heureux ceux qui
ont part à la première résurrection… » oui, parce que leur
étoile éternelle les suivent.
« A celui qui vaincra, et qui gardera
jusqu'à la fin mes œuvres,… je lui donnerai l'étoile du matin. » Apocalypse 2 :28
Nous devons garder ses œuvres, c’est-à-dire faire comme
Jésus-Christ parler, prêcher ce qu’il nous a dit à l’oreille, mais qui déplait tellement
au plus grand nombre.
L’étoile du matin a un prix élevé : notre fidélité.
Je finirai ce message par la dernière phrase prononcée par Jésus dans
l’Évangile de Matthieu : « Et voici, je suis
avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. ».
Ce verset est loin d’être un simple mot d’encouragement,
comme si Christ aurait dit : « je m’en vais, mais du ciel, de là-haut
je vous protégerais, mon étoile continuera à briller pour vous ».
Non, c’est plutôt comme s’il avait dit : « Ma vie
continue à travers vous, tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Son étoile dans le ciel, brille aussi dans celui qui
l’aime et qui obéit à sa voix.
Ce
qui brillait à l’extérieur va maintenant briller à l’intérieur, avec
Jésus-Christ en nous.
Et
cela ne peut se faire si nous n’avons pas tout quitté pour lui y compris les
morts.
Amen
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