dimanche 3 avril 2022

LA GENERATION DE L’ENLEVEMENT

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Par Eric Ruiz

 

L’intime, le nébuleux, le petit nombre, la faiblesse, le dernier, le délaissé, le moins fort, le rejeté, l’humilié… non ce n’est pas une liste qui montre le syndrome du perdant, c’est en qui prend plaisir notre Seigneur Jésus-Christ.

Par contre, l’exubérance, le spectaculaire, l’amour de la foule, la force, les premières places, être adulé et acclamé, recevoir la gloire et les applaudissements n’est-ce pas le syndrome du mal que connait le monde gouverné par satan ?

Ce champion-là, c’est quand même tout ce que recherche le monde en premier et tout ce que vomit notre Dieu.

Pourtant, c’est ce que nous montre la religion, elle aussi à travers mêmes ses grandes figures de la foi.

Gagner des âmes à Christ en prêchant devant de grandes foules qui acclament un même Dieu, mais en même temps qui reprennent les mêmes mots et les mêmes mimiques que celui qu’ils ont en face d’eux, c’est l’image de la bête d’aujourd’hui.

La bête est incarnée par ce champion ; elle est acclamée, on la suit parce qu’on rêve de ce qu’elle nous dit de la part de l’esprit qui l’inspire.

La bête est encore plus belle si elle a souffert l’injustice et que le miraculeux la précède.

La bête nous montre une image d’elle mais aussi l’image d’une divinité (une divinité, dont on attend sa venue avec impatience).

Jésus, c’est vrai, nous dit qu’il est avec nous jusqu’à la fin du monde, et que son retour se fera parmi nous.

On l’attend venir comme un prince, là devant nous, descendre du ciel par un prodige et devant des yeux effarés ; un prince qui usera de miracles pour faire disparaitre ses bien-aimés.

Mais réfléchissons…Pourquoi Christ devrait-il être si différent de ce qu’il est au plus profond de lui ?

 

Avec Elie le Tischbite, il se représente comme un murmure au sein d’un vent doux; et léger et le comble c’est que beaucoup l’attendent au milieu d’une grande tempête.

Mais devant la foule, Jésus partait se cacher. Il agissait en secret loin du tumulte et il disait aux miraculés de faire comme lui, de se cacher, de faire profil bas, de ne se montrer qu’à certains.

Quant au temps des Juges, le petit fils d’agriculteur Gédéon a reçu la mission de reformer l’armée qui allait délivrer Israël de l’envahisseur étranger.

Dieu ne lui a pas dit de recruter à gogo, de prendre avec lui les grands chefs militaires.

Comme il n’aime pas la gloire humaine, puisque l’homme se glorifie lui-même de ses victoires, Dieu lui a dit d’éliminer les non courageux, ceux qui refusent de se mettre à genoux, ceux qui refusent même de se trainer dans la boue. De plusieurs milliers d’hommes il n’en est plus resté que trois cents. Trois cents contre au moins un million de guerriers armés jusqu’aux dents. Mais voilà, une bande de guerriers qui était prête à tout accepter de Gédéon puisqu’eux étaient descendus bien bas en lapant l’eau comme des chiens.

La preuve, ils acceptèrent de partir en guerre en pleine nuit, avec des flambeaux, des trompettes et des cruches.

On a envie de rire face à un tel décalage.

Mais, ce sont encore des hommes de foi déraisonnables, des faibles d’esprit ; Et la foi ne s’exprime que dans ce contexte.

Et aujourd’hui… la foi serait d’attendre un grand évènement mondial où tous les croyants disparaitraient en un clin d’œil, en même temps ?

En tous les cas, c’est ce que les intelligents, les esprits forts de la religion, les pères illustres n’ont cessé de répéter depuis plusieurs générations. 

La doctrine de l’enlèvement correspond tellement à la réponse de leur peur de vieillir, de la peur de l’humiliation que procure la vieillesse avec son lot d’handicap et de souffrances. Cette doctrine permet tellement de maintenir un peuple dans une attente et une soumission totale envers leurs prescripteurs. L’enlèvement, c’est tellement s’attendre au surnaturel (ce que notre chair aime le plus) ; s’attendre à quelque chose d’extraordinaire, de prodigieux, que tout œil sur terre verra en voyant disparaitre des milliers de personnes, comme ça d’un coup, en un clin d’œil.

A-t-on déjà vu un tel phénomène surnaturel de disparition de masse dans le passé ? Non jamais. Pourquoi s’attendre à un tel miracle spectaculaire à ce point, alors ?

Quel orgueil ainsi de se croire les élus privilégiés d’un tel évènement. Quelle injustice serait de voir un dernier âge de l’Église vivre ce que les autres âges auraient rêvé de vivre mais n’ont pu atteindre. Et enfin quelle fausse croyance que croire l’apôtre Paul, Silas et Timothée aussi manipulés ou crédules pour révéler des évènements aux Thessaloniciens ; sachant ou ne sachant pas qu’il s’adressait à une génération bien plus vieille, la génération de la fin.

Car les apôtres comme les Thessaloniciens n’ont pas été enlevés (tirés devant tous vers le ciel).

Dieu est juste et ce qu’il dit pour une génération, il le dit pour toutes.

Quand les épîtres parlent des derniers jours où les temps seront difficiles, chaque époque à ses mauvais jours ; Quand Jésus-Christ dit à la génération qui est devant lui qu’elle est adultère et méchante, il s’adresse à toutes les générations. Quand il dit qu’il est, avec ses disciples, jusqu’à la fin du monde, il le dit aussi à ceux qui suivront après eux.

Quand il dit que de deux hommes dans un champ l’un sera pris et l’autre laissé, il multiplie ce jugement à toutes les générations futures. Sa mise en garde est perpétuelle. Elle est de génération en génération.

Alors de quoi nous parle l’apôtre Paul, Timothée et Silas ?

Dans le contexte de 1 Thessaloniciens 4 :13 à 18, ils viennent par des paroles d’abord, et en premier consoler des frères, verset 18Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. »

Les frères de Thessalonique voyant partir dans la mort leurs autres frères, trouvent presque injustes qu’ils ne partent pas tous en même temps. La tristesse que provoque ce sentiment d’abandon les font douter jusqu’à leur niveau de consécration. Peut-être que ces morts étaient moins ancrés dans la foi qu’eux, après tout ? Et c’est peut-être pour cela qu’ils sont morts avant nous ? (voilà ce qu’ils ont sans doute pensé)

C’est pour cela que les 3 disciples leur disent : «  ne vous affligiez pas comme les autres qui n'ont point d'espérance ».

En fait, Paul Silas et Timothée leur expliquent qu’ils forment un seul corps en Christ et qu’aucune partie de son corps ne parviendra à la résurrection sans les autres. C’est le corps entier qui ressuscite (et pas un membre par-ci un membre par-là, tous les membres séparément) ;

Donc, le corps ressuscite entier, en un moment.

Paul leur dit que les morts attendent les vivants pour que tous ressuscitent ensemble. Car il n’y a qu’un seul baptême, un seul esprit, un seul corps en Christ parmi lequel son Épouse se forme 14Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts.   

Et cela devrait être une évidence pour tout le monde : Jésus ressuscité ramène les morts avec lui de génération en génération.

Il a d’ailleurs ramené les morts de sa génération (Matthieu 27 :52-53).

 

1 Thessaloniciens 4 :15Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. 

Les disciples réaffirment ici que personne ne ressuscitera sans les autres. Et que nos chers disparus en Christ, nous les retrouveront, car nous serons avec eux transfigurés lors de l’avènement du Seigneur. Cet avènement qui se fait lui aussi à chaque génération.

Mais il y a encore des détails importants en plus.

«  1 Thessaloniciens 4 :16Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. 17Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. ».

Je me dois de réaffirmer que la résurrection des morts est un fait qui se répète dans chaque génération et pour chaque génération; et que cette résurrection donne le signal de la transfiguration des vivants (vivants par l’Esprit saint) restés sur terre.

Cela signifie qu’à l’avènement de Christ: Nous ne pouvons pas être transfigurés sans que des morts ressuscitent au préalable, c’est dans la logique de la résurrection de Christ.

La résurrection des morts viendra toujours en premier. Puis ceux qui ont persévéré dans la foi suivront cette résurrection.

Dieu montre ainsi la communion de cette Épouse inséparable sur terre comme au ciel. Le tombeau n’étant qu’une séparation provisoire entre les croyants véritables.

 

Dans chaque époque les premiers partis ne sont pas forcément les moins méritants. Ils doivent juste être réveillés pour rejoindre les derniers vivants qui partiront avec eux au son de la trompette.

Prenons l’exemple d’une mère qui est en Christ et qui a été enterrée, ou brulée, ou noyée au fond de l’océan ou disparu dans un crash d’avion… Tous ses exemples montrent que cette mère-là, quelle que soit sa mort, ressuscitera et rejoindra son fils qui est resté vivant sur terre, pour qu’ils se rejoignent dans la transfiguration.

Cela peut sembler compliqué au premier abord, mais les choses qu’explique Paul, Timothée et Silas sont une réalité, et elles seront réelles encore une fois à la fin de cette génération qui est très bientôt finie. Elle est à deux doigts de se terminer.

Car les signes annoncés par Christ sont sur le point de tous être accomplis. Et cela signifie que cette génération, cette époque que nous vivons là sous nos yeux doit passer.

Jésus mettait un point d’honneur à l’affirmer.

Matthieu 24 :34 « Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. .. quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte ».

Relisez bien tout ce chapitre 24 de Matthieu et essayez de voir ce qui n’a pas été encore vécu.

Cochez les versets comme des cases et prenez conscience de ce qu’il reste encore de non coché :

Pour ma part, je vois « le jour et l’heure de son avènement »…et aussi « celui qui préservera jusqu’au bout sera sauvé » ; C’est tout ce que je vois.

Car le but n’est pas de partir dans la gloire, mais bien de partir dans Sa gloire, ce qui n’a rien à voir au bout du compte.

Jésus met une frontière à cette gloire à la fin du chapitre.

Il donnera sa part (aux) hypocrites, (et) c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents.

 

Maintenant revenons sur la notion de génération.

 

Il n’a jamais été question d’un nombre d’années précises avec Jésus. La génération au temps de Jésus aurait durée comme lui : 33 ans. et de-là à en conclure que toutes les générations font 33 années, l’extrapolation est facile, mais c’est une erreur.

Pourquoi ?

Parce que Jésus met toujours l’accent non pas sur un calcul prévisible, un calendrier avec des dates qui tombent à heure fixe, mais sur des évènements qui corroborent  une réalité.

Et c’est cette réalité qui établira la fin de cette génération.

La réalité : c’est l’Apostasie avec un grand A ; c’est le curseur qui doit être le nôtre.

« Cette génération ne passera pas, sans que tout cela n'arrive »…  ce que dit Jésus-là est très précis au contraire.

Nous savons que la génération est passée à une autre au moment où un jugement a été établi.

Ce jugement n’a pas été seulement prononcé ; Non il s’est réalisé concrètement et en totalité.

Jésus, par exemple, rendant l’esprit sur la croix, le ciel s’obscurcit, le voile du temple se déchira, et des tombeaux s’ouvrirent ; et ceux qui l’insultaient se frappaient la poitrine, tandis que judas parti se pendre.

Alors, c’est vrai que l’on peut naître lors d’une génération et puis changer de génération pendant son existence.

C’est souvent d’ailleurs, ce que l’on ressent naturellement. On parle de l’ancienne génération et de la nouvelle génération.

Il y en a même qui ont marqué le passage à l’an 2000 comme une nouvelle génération : La génération des 2000, celle du smartphone, des hyperconnectés, mais aussi des réfractaires à l’autorité. Eh bien sur le plan spirituel c’est la même chose. Comment qualifiera-ton cette génération ?

Moi, je crois que malgré les progrès technologiques on pourra la nommé comme Jésus nommait chaque génération : « adultère, méchante et  corrompue (perverse) ».

Le curseur est placé aussi au même endroit dans la communion des saints. C’est une abomination aux yeux de Dieu. La désolation est à son comble. L’imposture religieuse règne en maitre.

Alors, « la génération de l’enlèvement » n’est pas différente des autres ; et l’avènement du Seigneur n’est pas non plus un premier fait, une exclusivité, un cas unique.

Et, pour ce retour-là, pour cette génération, Christ, concrètement rassemble celles et ceux qui ont persévéré et qui ont été « ce serviteur fidèle et prudent » qui ne s’est pas laissé distraire et séduire par toutes sortes de doctrines et de discours.

Ce serviteur utile qui s’est senti bien souvent repris, sali, humilié, MAIS qui a lavé son vêtement dans le sang de notre Seigneur Jésus-Christ.

Amen

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