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Par Eric Ruiz
Je vais vous parler au sujet de cette fameuse « ville
des palmiers », appelée Jéricho.
Comment ce message m’est-il venu ?
Très curieusement, je n’arrêtais pas de penser
au sens de Jéricho. Puis en regardant par la fenêtre de l’appartement de ma
fille qui habite au Mans, mes yeux se sont arrêtés sur plusieurs jardins où arbore
cet arbre exotique : le palmier (curieux, au passage cet élan pour
l’exotisme, dans une région qui ne l’est pas du tout).
Mais, cet engouement à vouloir planter des palmiers partout cache-t-il peut-être une autre réalité si attachée à l’être humain?
Dans mon dernier message sur la double onction
d’Élisée, j’évoquais cette ville, Jéricho dont le culte diabolique de l’orgueil
s’est multiplié à l’infini.
La fidélité d’un disciple se voit à travers le
fait qu’il ne se laisse pas, lui, séduire par cette ville, donc par l’orgueil
qui en émane.
Pour rappel, c’est la première ville qui fut rasée,
par le peuple Hébreu entrant en Canaan ; Il a fallu sept jours pour
détruire ses murailles, (et je vous donne un indice important : pas par
une armée puissante mais…) par un
prodige;
Et c’est la dernière ville que les prophètes
Elie et Élisée quittèrent pour le Jourdain.
Sans avoir abandonné leur orgueil, jamais ces prophètes n’auraient pu
séparer les eaux, par conséquent, jamais ils n’auraient
pu voir la vérité.
L’orgueil voile la vérité.
Mais il n’est pas un combat facile à
mener ; c’est une lutte de premier ordre pour le disciple de Christ et il
est souvent rattrapé au dernier moment par les grandes feuilles palmées que
forme cet arbre.
Et oui, on aime les palmes, les récompenses, les honneurs. Recevoir les palmes académiques, la palme d’or, la récompense suprême. Courir après la palme de la sagesse.
Mais d’abord, pourquoi l’orgueil est-il attaché à cette ville dans la Bible ? Pourquoi Jéricho n’est-elle pas attachée à un autre démon comme l’idolâtrie ou la convoitise ?
L’arbre, dans les Écritures saintes est très souvent
associé à l’être humain. Psaume 1 : « l’homme
heureux…est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit
en sa saison et dont le feuillage ne se flétrit point ».
Le palmier fait office de grand arbre des
régions chaudes, orientales. Donc, sa grandeur en fait une personne
d’importance.
Dans le sens figuré, la grandeur du palmier,
c’est l’image qui le représente le plus souvent.
Le célèbre poète français du 19ème siècle : Théophile Gautier en fait une description très élogieuse : « Rien n’est plus noble, plus royal, qu’un palmier. Ce grand soleil de feuilles au bout de cette colonne cannelée rayonne si splendidement dans le lapis-lazuli d’un ciel oriental ! ce tronc écaillé, mince comme s’il était serré dans un corset, rappelle si bien la taille d’une jeune fille ; son port est si majestueux, si élégant ! ».
Vous voyez on dirait la description d’une
star hollywoodienne. On dirait aussi celle d’un être séduisant, qui pousse à
l’admiration. Un Lucifer, qui porte sa lumière.
L’orgueilleux cherche toujours l’admiration, les
premières places.
Il se vante de ses succès, il met en avant
ses exploits. Il exagère ses actes de bonté.
S’il montre parfois quelques faiblesses, c’est comme pour le palmier qui se plie sous les vents forts, c’est pour mieux montrer la résistance de ses racines et la flexibilité de son tronc. En bref, c’est pour se grandir encore davantage.
Le palmier tout comme l’orgueilleux est un
arbre quasi indestructible qui résiste à toutes intempéries et à la brûlure du
soleil oriental comme au froid descendant jusqu’à -20°.
L’orgueilleux est ce palmier qui vit comme s’il était immortel.
Par conséquent, l’orgueil n’est pas un esprit
à sous-estimer.
On a souvent tendance aussi à le voir moins présent chez soi ou chez certaines personnes d’apparence humble. « Oh je ne suis pas aussi orgueilleux que cette personne-là qui étale ses connaissances et qui est si suffisante, je suis loin d’être à son niveau ».
Pourtant, ne se protège-t-on pas ainsi d’un esprit mauvais que l’on
cache pensant lui enlever de la force ?
Mais la question fondamentale dont la réponse se veut toujours la même :
Est-ce que se sentir moins orgueilleux ou faire des
efforts pour l’être moins, fait-il de chacun de nous des êtres plus
vertueux ?
Nous savons bien au fond de nous-mêmes que non !
Mais, afin de continuer de répondre à cette
question, rappelez-vous les circonstances de la bataille de Jéricho par Josué
dans la Bible.
Josué 6 :1 : « Jéricho
était fermée et barricadée devant les enfants d'Israël. Personne ne sortait, et
personne n'entrait. »
L’orgueil : ce n’est pas n’importe quel esprit, c’est
un esprit emmuré, barricadé au plus haut point. « L’orgueil c’est la
forteresse du mal » (pour reprendre les mots de Victor Hugo).
Personne ne peut y entrer pour l’amoindrir ou le faire fléchir. Il n’y a aucun compromis avec lui. Et personne ne peut sortir de lui, il ne se divise pas. C’est tout ou rien avec lui.
Et la bataille de la cité de l’orgueil, montre un véritable
carnage, aucun prisonnier, aucun survivant ; plus aucun être vivant même.
Josué 6 :20
« Ils s'emparèrent de la ville, 21et ils
dévouèrent par interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville,
hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu'aux bœufs, aux brebis et aux
ânes. ».
C’est pourquoi une fois brisé, cet esprit
d’orgueil ne doit plus jamais réapparaitre. On ne doit surtout pas lui laisser
la moindre chance de se reconstruire.
« Josué jura, en disant: Maudit soit devant
l'Eternel l'homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville de Jéricho! ».
Mais alors, comment faire concrètement pour briser ces immenses murailles de l’orgueil humain?
Revenons encore au récit de la bataille de Jéricho.
Sept sacrificateurs se tenant derrière l’armée tournaient chaque jour autour des remparts en sonnant de la trompette et le denier jour, ils ont même tourné sept fois de suite en sonnant du shofar et en étant suivis de l’Arche de l’Alliance.
Regardons le sens que cela a maintenant pour le croyant en 2022.
Dans ce combat face au mal, face à la vanité,
chaque jour notre esprit doit être absorbé par l’esprit de Dieu (l’Arche de
l’Alliance).
La loi divine doit être notre guide (comme les sept sacrificateurs et l’Arche l’était). C’est le trône de Dieu et son regard qui guide et qui est derrière nos choix et toute notre marche.
La loi c’est quoi ?
Tout ce qui est honorable, louable et aimable.
Mais face à des esprits contraires, notre esprit
doit nous amener à faire sortir de nous des cris de repentance (le shofar).
Le septième jour, notre orgueil ne doit plus se voir il n’est pas sept fois moins fort, il est anéanti comme ses murailles qui s’écroulent.
« Lorsque le peuple entendit le son de la trompette, il poussa de grands cris, et la muraille s'écroula; ».
Le peuple correspond à cet esprit de domination qu’est la
vanité. Cet esprit doit abdiquer (c’est cela pousser de grands cris).
N’oublions pas aussi que Jéricho fut assiégée. L’orgueil ne
doit, à ce moment-là, trouver aucun moyen de se nourrir par l’extérieur.
Ne
lui donnons aucun moyen de s’alimenter, de reprendre des forces comme :
-se laisser aller à des pensées qui nous redonnent raison,
-des pensées qui nous reprennent et nous poussent à nous
affirmer de nouveau;
-des pensées qui refusent de laisser diriger notre vie par
quelqu’un d’autre ;
-Des pensées qui voient dans la soumission un acte d’affaiblissement ;
-Des pensées qui nous amènent à nous sentir différent des
autres.
-Des pensées qui nous font croire qu’elles viennent de
Dieu.
Parce que, faisons attention, ce n’est pas, nous, croyants qui faisons effondrer les murailles de ce mauvais esprit… mais c’est la puissance de l’esprit de repentance. C’est l’onction divine qui le fait !
Ce qui est important c’est
le résultat de cette repentance
qui dure sept jours.
Si bien que l’humilité
doit régner alors en nous ; et
aucun esprit de victoire, ni de satisfaction personnelle ne doit émerger, sinon,
nous retomberions directement dans ce mauvais esprit d’autocomplaisance qui
consiste à vouloir reprendre le contrôle de sa vie.
« Tout l'argent et tout l'or, tous les objets d'airain et de fer, seront consacrés à l'Eternel, et entreront dans le trésor de l'Eternel ».
Dans le butin de Jéricho, rien ne devait être partagé. C’était
un commandement ; Le butin était dévoué par interdit et consacré
uniquement à Dieu.
Dans les faits, si une partie du butin est partagé, alors le trouble est jeté ; la confusion devient générale, ce qui signifie que l’orgueil renait de ses cendres.
L’exemple biblique est très parlant à ce sujet ;
puisque Acan de la tribu de Juda désobéit à ce commandement de Josué et il s’empara,
lui, d’une partie du butin de Jéricho.
Les effets maléfiques ne tardèrent pas à se manifester (à
se manifester à l’ensemble du peuple).
Nous lisons dans Josué 7 que : « Josué envoya de Jéricho des hommes vers Aï, qui est près de Beth-Aven (« maison de la vanité » en hébreu), « à l'orient de Béthel pour explorez le pays.. ».
Ils revinrent regonflés d’orgueil et
d’assurance, prêt à reprendre les rênes de leur vie, puisque ils dirent à
Josué: « inutile de faire marcher tout le
peuple; deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï »;
Vous voyez cette arrogance, cette
autosuffisance qui consiste à se croire le peuple béni, plus fort et plus saint
que les autres.
Croyant avoir anéanti l’orgueil, ils l’ont
ressuscité avec encore plus de force qu’auparavant.
Le résultat fut sans appel : les israélites qui avaient marché sur Aï prirent la fuite ou furent tués et « le peuple fut consterné et perdit courage. ».
Nous devons absolument nous imprégner de ce
récit biblique et prendre cet exemple très au sérieux pour lutter contre la
vanité, qui n’est pas une mince affaire.
La vanité, c’est Paul qui le dit dans les Actes, elle s’oppose au Saint-Esprit, Actes 7 : 51 : « Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreilles! vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l'êtes aussi. ».
Une condamnation repose sur le cou de l’être humain qui
pense être lui-même assez humble pour pouvoir lutter contre la tentation, ou
encore que la grâce de Dieu suffit à lui faire fléchir le cou.
Cette pensée s’oppose au Saint-Esprit.
Eh oui, ceux-là pensent que le combat est gagné d’emblé, sans
efforts et ceux-là se disent qu’avec Dieu une petite poignée d’hommes suffisent
à détruire la ville de l’orgueil.
Or, ils auraient raison : SI Dieu avait donné cet
ordre. Or notre Seigneur ne reviendra jamais sur sa parole et sur la manière de
lutter contre ce démon.
Jésus n’a pas été exempt de cette lutte. Lui aussi a refusé la tentation de l’orgueil en refusant de se jeter du haut du temple (même s’il savait pertinemment que son heure n’étant pas venue des anges l’aurait porté sur leurs mains pour freiner sa chute).
Alors, nous devons aussi savoir que notre
corps est le siège de nos malheurs.
« Le cou raide » est une expression
employée 7 fois dans la Bible et surtout dans le livre de l’Exode (4 fois) pour
signifier la particularité du peuple hébreu, qui en fait a les mêmes
caractéristiques que celui de Jéricho.
« Le cou raide » est la marque de l’orgueil
pour tous les êtres humains.
Par conséquent tout ce qui va se passer au
niveau du cou devra nous montrer les signes de notre propre élévation. Le mal
de gorge, l’inflammation des cordes vocales ou les douleurs cervicales sont aussi
des indicateurs de notre santé spirituelle… et ne négligeons pas ces
signes ; Car ils ne cherchent pas à nous condamner, mais ils nous montrent
souvent un besoin d’abaissement et de repentance.
Une guérison demande toujours un sacrifice de notre part. L’orgueil doit être mis sur l’autel comme tous nos désirs et il doit brûler entièrement pour dégager une odeur de sainteté pour notre Dieu.
J’affirme au contraire (et j’en ai eu la
vision) que le croyant d’aujourd’hui, possède un tel orgueil, qu’il se croit
souverain sacrificateur. Il pense pouvoir pénétrer dans le lieu très saint
parce que Jésus-Christ a déchiré le voile pour cela.
Mais il oublie au passage que sur le parvis
extérieur, l’autel des sacrifices n’a pas été aboli.
Or, il passe devant comme s’il n’existait
plus.
Tout croyant doit se discipliner à y sacrifier
régulièrement sa nature pécheresse.
Jésus-Christ a certes déchiré le voile du
Temple, mais il n’a pas donné un coup de pieds dans l’autel des sacrifices,
bien au contraire.
Alors ne soyons pas des croyants aveuglés par
notre onction. Elle ne doit pas nous voiler la vérité sur comment se fait notre
élection.
Notre élection ne s’acquiert qu’à travers la fidélité et
la durabilité de nos actes de justice.
Et Jéricho a été, il est et sera toujours le
premier acte de justice à faire pour entrer en terre promise comme pour entrer
au repas des noces de l’agneau.
Ce sera toujours par Jéricho qu’il faudra
passer.
Alors n’endurcissons pas nos cœurs, ne
permettons pas que notre onction nous monte à la tête, sinon, elle sera notre
perte.
Elle sera à l’image de la prière du pharisien qui montre son incrédulité en priant en lui-même ainsi : « O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont malhonnêtes, injustes, (et) adultères ».
Je voudrais pour finir reprendre ce que le Dieu qui ne
change pas, qui s’appelle « Je suis » a montré à Moïse.
« l'Éternel lui fit voir tout le pays: le pays qu’il a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob (donc le nôtre aussi… et pour le centre du pays, le midi, voilà ce qu’il donne), « les environs du Jourdain, la vallée de Jéricho, la ville des palmiers, jusqu'à Tsoar » (Deutéronome 34 :3)
Pour Jéricho, la ville des palmiers, maintenant
on sait ce qu’elle signifie ; et nous devons en devenir le maître en la
laissant en ruine ; si nous l’avons combattu par 7 jours de repentance.
Mais il y a une limite au centre et c’est
Tsoar.
Quelle est cette ville frontalière ?
Un jardin de l’Éternel…mais encore c’est le lieu
de l’insignifiant de la petitesse (traduction de Tsoar en hébreu).
C’est dans ce lieu que s’est réfugié Lot
après que Dieu l’ait sauvé de Sodome.
Que ce lieu de la petitesse et de
l’insignifiant soit aussi notre refuge à nous qui aimons la fidélité envers
Dieu et qui haïssons l’orgueil.
Amen
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