dimanche 30 janvier 2022

LE PRINCIPE D’EGALITE dans la BIBLE

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Par Eric Ruiz

 

Dans notre chartre républicaine française, nous avons cette fameuse devise qu’est l’égalité. Cette sorte de veau d’or placée entre la liberté et la fraternité.

Et tout est fait dans notre société pour mettre en avant cette valeur et ce principe d’égalité. L’égalité homme-femme. L’égalité des genres, l’égalité des droits envers tous. Que chacun soit traité comme son autre sans prise de parti sans discrimination pour ses idées, son niveau social, sa religion, son origine ou sa couleur de peau.

Très bien, tout cela ce sont de belles intentions louables et justes.

Mais qu’en est-il dans la pratique ?

Les choses ne se jugent pas sur les intentions, ou les buts que l’on se donne dans la vie, mais sur les actions que l’on s’est données pour les atteindre. Les moyens humains sont biens supérieurs aux buts.

Je peux militer pour les droits de l’homme et dans la réalité les bafoués par mes actes.

On l’a vu récemment avec les philosophes des Lumières qui agissaient comme des malfaiteurs ignobles (ce que révèlent leurs correspondances), alors qu’ils vantaient les vertus républicaines dans leurs écrits.

De même on peut avoir des buts louables en voulant par exemple l’égalité entre toutes les femmes, afin que chacune puisse avoir un enfant. Mais peut-on choisir tous les moyens pour atteindre ce but : quitte à développer un nouveau marché à partir du transhumanisme, par exemple en cultivant des embryons humains, en utilisant des utérus artificiels, et à terme que les femmes ne portent plus d’enfants, qu’elles n’aient plus à accoucher ?

La religion est gangrénée elle aussi par cette contradiction des moyens. D’un côté on fait de beaux discours sur l’égalité entre les disciples, on émet des dogmes pour aimer l’autre comme soi-même, mais la réalité est tout autre.

On privilégie une minorité sur les autres. Comme disait Coluche : « il y en a qui sont plus égaux que d’autres ».

On s’est donné juste bonne conscience, on s’est donné quelques moyens superficiels, qui nous arrangent, pour atteindre le but qu’on s’est fixé.

Ce que je dis là, c’est ce qu’écrivait l’apôtre Paul aux Corinthiens.

Le chapitre 8 de la deuxième épitre est édifiant à ce sujet.

Paul, les remerciaient d’être aussi généreux envers lui, de faire autant d’actes de bienfaisance à son égard.

En fait, ces frères grecs agissaient avec le principe d’égalité envers Paul, le considérant comme leur semblable, leur égal.

Mais, Paul : c’est l’arbre qui cache la forêt. Leur générosité n’allait pas à tous et surtout envers ceux de leur communauté qui en avaient le plus besoin.

Ils étaient généreux avec ceux qu’ils estimaient méritant. Ils estimaient que certains méritaient plus que d’autres de recevoir des aides.

Voilà la représentation qu’ils se faisaient de l’égalité : un principe de mérite.

Paul, est choqué de ce constat, mais il ne le fait pas voir directement; il s’arrange pour user de diplomatie et de tact afin ne pas froisser les Corinthiens et obtenir l’inverse de ce qu’il souhaite, pour que le Saint-Esprit les convainc.

A partir du verset 13, Paul donne la règle d’égalité :2 Corinthiens 8 :13

« Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, 14mais de suivre une règle d'égalité: dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu'il y ait égalité, 15selon qu'il est écrit: Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas.

La règle d’égalité c’est la suivante :

Celui qui est abondant aide celui qui est dans le manque, sachant que la roue tourne et que celui qui a donné recevra des autres lui aussi en temps difficile. Ce n’est pas : aide-toi et le ciel t’aidera ni aide l’autre et le ciel t’aidera, c’est : aide ton prochain qui le fera à son tour. La foi mêlée à l’amour règle l’égalité.

Les collectes récupérées au sein de l’assemblée servent à cette règle d’égalité ;

Cette forme de solidarité, ou celui qui a en plus, aide celui qui n’a pas suffisamment, c’est la grande règle de l’amour et de la foi. Et elle répond au commandement nouveau de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés »

Mais pourquoi Paul ne souhaite pas que cela devienne un commandement du Seigneur ?

Simplement parce qu’il veut que cela vienne du cœur. Tout ce qui concerne le don pour l’autre doit venir du cœur et non d’une obéissance à une loi.

Alors, il demande que leurs bonnes intentions se manifestent avec compassion et non obligation selon la grâce du Seigneur.

2 Corinthiens 8 :8

« Je ne dis pas cela pour donner un ordre, un commandement, mais pour éprouver la sincérité de votre amour (agape)…C'est un avis que je donne à ce sujet …vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: pour vous il s'est fait pauvre alors qu'il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. »

 

De même dans l’égalité nous ne devons pas confondre les buts avec les moyens.

Or, les dogmes religieux foisonnent de confusion à ce niveau-là.

Et si on regarde du mauvais côté, le constat est frappant : Dieu serait égalitaire par le fait qu’il ne repousse aucune personne venant à lui ; mais par d’autres côté l’inégalité sauterait aux yeux.

Il favoriserait certains et dénigrerait d’autres. Il aurait ses élus qu’il connait avant même qu’ils naissent et il les bénirait plus que les autres.

Regardez les lois données à Moïse.

Déjà dans une même famille, dans une fratrie, c’est le garçon, et de surcroit l’aîné qui hérite de tout,(le fameux droit d’aînesse) les autres ont les miettes.

Aucun partage paritaire entre les différents enfants. Ce qui pousse certains à la manipulation et à la tromperie comme Jacob avec Ésaü qui se sont corrompus (le premier pour acheter, le deuxième pour vendre ce droit).

Mais là aussi quel est le but de Dieu ?

N’est-il pas de donner à l’aîné parce qu’il a la responsabilité de sa famille ?

C’est à lui qu’incombe le devoir de conserver les biens et les terres dans la famille. Il a surtout le devoir de pérenniser l’obéissance aux lois divines, les us et coutumes familiaux pour que la transmission familiale se répande de génération en génération et que rien ne se perde dans le temps.

Alors, si on examine les choses avec le regard de Dieu, Ésaü n’est pas l’aîné et Jacob le cadet ; Ils sont jumeaux et c’est un indice de grande taille que nous donne le Seigneur.

Car ce sont bien deux aînés qui se sont consacrés avec Jacob et Ésaü puisqu’il y a eu deux lignées différentes avec deux familles parallèles ; deux patrimoines, deux nations. La lignée d’Israël avec Jacob et celle d’Édom avec Ésaü.

Ceux qui ne comprennent pas le but de Dieu y voient une inégalité : Jacob meilleur qu’Esaü, Israël au-dessus d’Edom. Israël, l’élue, Edom la déchu.

Les autres éclairés, y voit la vérité : d’abord la prédestination de deux peuples et non pas une prédestination d’âmes sauvés et d’âmes déchus.

En fait le but divin prend forme dans une COMPLEMENTARITE entre Israël et Edom.

Pourquoi ?

Parce que de ces deux lignés sortiront des fils de Dieu (quelques-uns d’Edom feront des alliances avec les fils d’Israël)

Des édomites seront des rameaux greffés au cep du figuier fertile, qui est celui d’Israël (par exemple la relation privilégiée de Obed-Edom avec le roi David ; montre cette greffe. David laissa chez l’édomite l’Arche de l’Alliance, pendant trois mois ce qui lui valut de grandes bénédictions).

 

Et pour les 12 tribus d’Israël…

 

Le partage des territoires pour les 12 tribus suivrait le même principe inégalitaire.

Certains, comme Manassé et Juda héritent de territoires immenses comparés aux autres … Benjamin, Dan, Zabulon, Isaacar semble avoir été complètement lésés.

Mais là aussi, il faut avoir un autre regard, un regard d’aigle qui voit loin.

Ils ont reçu les territoires qui correspondent à leur besoin, à leur fonction, à la bénédiction qu’a donnée Jacob à ses fils, avant de mourir.

-Manassé et Éphraïm se sont les fils de Joseph. Ils prennent le rôle de rempart d’Israël. » A moi Galaad, à moi Manassé ; Éphraïm est le rempart de ma tête » (Psaume 108 :8)

Ce n’est alors pas un hasard si on les trouve au nord de Jérusalem. Ces peuples de puissants guerriers ont besoin d’espace parce qu’ils sont nombreux et ils doivent couper l’offensive venant aussi de l’est du Jourdain d’où leur position stratégique à l’ouest comme à l’est aussi. 

-La tribu de Juda. Elle se trouve au sud, proche de Jérusalem. Pourquoi ?

Parce que de Juda sortira le shilo, le croyant intègre, le messie ; et parce que Juda  protège aussi Jérusalem par le sud.

Mais pourquoi un  territoire si grand lui est donné ? Parce que beaucoup viendront se rajouter à elle. Éphraïm par exemple sera greffé au bois de Juda (sans parler des peuples étrangers avoisinant et limitrophes (Moab et Edom) qui viendront s’y convertir (penser à Ruth la moabite par exemple rachetée par Boaz le Judaïte et qui deviendra l’arrière-grand-mère du roi David et fera partie ainsi de la lignée des ancêtre de Jésus-Christ).

-Passons maintenant à la tribu de Lévy qui n’a reçu que des villes. Mais leur fonction de sacrificateur nécessite qu’ils soient centrés sur le service au temple et éparpillés sur le territoire pour être plus proche de la population locale.

-De même avec la tribu de Dan où dans la réalité sortent la plupart des prophètes .

Jacob avait prophétisé que « Dan jugera son peuple, comme l'une des tribus d'Israël. ».

La fonction des danites est, elle aussi, d’aller au-delà de leur territoire pour veiller et alerter sur la parole, pour juger le bien et le mal et pour agir là où on ne les attend pas. Dan « espère dans le secours de l’Éternel » (Genèse 49 :18).

 

Alors, que constate-t-on ?

 

Les moyens pris ici par Dieu ne permettaient pas directement de rendre visible ses buts puisque Dieu se soucie davantage de l’équité que de l’égalité. Et c’est ce qui a fait souvent confusion entre but et moyens.

Qui a vu que l’héritage des tribus a pour but principal non pas de privilégier certaines tribus à d’autres, mais de protéger Jérusalem, la cité sainte, contre les assauts des peuplades étrangères, mais aussi de protéger la foi hébraïque, d’accroitre son influence et de pérenniser la foi (n’oublions pas qu’il y a un ennemi interne aussi et donc des combats entre tribus d’Israël, un schisme même entre les tribus du nord et celles du sud)?

Voilà le but de Dieu. Il n’est pas de répartir équitablement les territoires en faisant une superficie égale entre les tribus, mais d’organiser de façon stratégique son plan de bataille pour que sa justice règne.

Cette égalité-là disparait de nos jours, où on pense davantage à donner la même part à chacun.

Plus près de nous, en France, c’est comme avec cette loi sur la parité homme-femme dans le gouvernement. A priori cette loi est égalitaire donc juste.

Or, en y regardant autrement, cette égalité-là est inefficace.

Le but d’un gouvernement n’est pas d’avoir une parité, mais des politiciens compétents selon ce que demande leur ministère, peu importe leur genre (masculin féminin).

Les moyens sont inadaptés au but puisqu’on ne recrute plus les personnes selon un critère de compétence mais d’appartenance sexuel.

Le résultat est que des femmes prennent les postes d’hommes et vice et versa parce que leur compétence a été sous-évaluée au profit d’une obligation de principe : avoir cinquante pour cent de femmes et cinquante pour cent d’hommes.

Non ! Regardez l’égalité divine, elle possède une intelligence et une subtilité inégalable. Elle voit beaucoup plus loin que les moyens qu’elle se donne. Les buts sont d’ailleurs limités aux yeux des humains qui n’y voient que la partie immergée de l’iceberg, et encore….

Dieu, lui, voit l’ensemble et la finalité de son projet universel.

Donc, faisons attention aux buts et aux moyens pour juger de l’égalité d’une chose, car bien souvent l’esprit humain analyse partiellement, selon ce qu’il a envie de trouver et en plus en décontextualisant. Il rendra tantôt les buts supérieurs au moyen, tantôt il confondra les deux : buts et moyens ;

ou encore, il rendra inadapté les buts avec les moyens.

L’égalité de Dieu c’est une balance avec des bornes, des limites. Quand les bornes sont dépassés, la balance devient fausse, l’égalité n’y a ait plus.

La balance…mais, entre quoi et quoi ?

D’un côté ce qui est sacré de l’autre ce qui est profane. L’égalité divine n’est pas la proportionnalité, ce n’est pas le 50/50. C’est le 100% : tous les poids doivent être du même côté. Tout du côté sacré et rien du côté profane. Ce n’est pas 90% de sacré et 10% de profane parce que Jésus-Christ, par le sang de son sacrifice effacera ce qui reste d’impur. Cette doxa-là est une abomination. On ne se moque pas de Dieu. L’autel des sacrifices est à l’extérieur du Temple. Ce n’est pas un hasard s’il n’est pas à l’intérieur. Et c’est à l’homme d’y amener l’animal sacrifié et de le brûler entièrement.

Si on revient au principe égalitaire, qui a été soulevé par Paul.

Tout est du côté sacré… si et seulement si dans la communauté des croyants il n’y a plus d’indigents ;

pour la raison que les collectes vont toutes en direction des personnes en manque ou en détresse. Pour la raison aussi qu’il n’y a plus de privilégiés, mais que le seul critère, l’unique intention est le besoin de l’autre.

Alors, certains prendront l’exemple des ouvriers de la onzième heure (une parabole de Matthieu chapitre 20) pour montrer que Jésus-Christ est sous un principe d’égalité relevant plutôt du communisme. Il donne à chaque ouvrier qui a travaillé dans sa vigne la même somme ; peu importe qu’il soit venu travailler une seule heure ou toute la journée.

Mais là encore quel est le but de Dieu ?

De montrer que sa grâce ne tient pas compte du mérite ? Oui.

 Ou que ce qui l’importe, c’est en fait que tout le monde puisse venir travailler pour lui ? Oui.

N’y-a-t-il pas une troisième intention ? Le fait de payer chacun la même somme ne met-il pas en relief aussi les intentions profondes des ouvriers ?

C’est une parabole concernant le royaume de Dieu, ce n’est pas un récit concernant le travail.

Mais convenons-en, la revendication de ceux qui viendraient travailler par exemple pour l’argent essentiellement, saute aux yeux, comme ceux qui seraient content d’avoir peu travaillé pour au final, gagner autant que les autres.

En donnant la même somme à tous, le fils de Dieu voulait sans doute montrer que travailler dans sa vigne c’est d’abord travailler pour les autres et que la rémunération c’est de voir des âmes se convertir, des cœurs se briser, des genoux fléchir. Peu importe après tout l’argent, c’est secondaire. Cela ne compte pas.

Là aussi les moyens (un mauvais entrepreneur qui gère mal son embauche et qui rémunère injustement ses ouvriers) ont confondu le but de Dieu en ne le montrant pas directement. Le but divin est de voir à quel type d’ouvrier il a à faire : A-t-il à faire à un mercenaire sans scrupule, ou a-t-il face à lui un ouvrier au cœur bien disposé ?

Le denier, la monnaie romaine de l’époque, a pris la forme d’une lumière révélant la vérité.

L’égalité avec Dieu se voit dans le cœur de ceux qui cherchent simplement à être utile à l’autre, à l’édifier : voilà la vigne du Seigneur. L’ouvrier utile, c’est celui qui se donne avec cœur et conviction sans regarder à la rémunération, ni au temps passé. Il est heureux de son travail, plus que de sa rémunération.

La vraie générosité place l’égalité à un autre niveau…au niveau de l’équité (la justice).

Alors soyons généreux, puisque les autres le seront aussi avec nous. Joignons la foi à l’amour pour répandre la justice de Dieu.

Amen 

 

dimanche 23 janvier 2022

« FAIRE PAITRE » : UN COMMANDEMENT très DANGEREUX

 418

Par Eric Ruiz

 

Jésus, après avoir ressuscité et pris le repas avec ses disciples posa trois questions (au premier abord semblables) à son disciple sur l’amour … « Pierre m’aime-tu ?», Jésus après la réponse affirmative de Pierre, répondit trois fois de suite, la même réponse comme pour insister sur les effets d’une loi perpétuelle : « Pais mes agneaux… pais mes brebis … pais mes brebis » (Jean 21 :15-16 Bible Segond, Bible Martin).


LE PASTEUR OINT PAR DIEU

Mais d’autres traductions (Bible Segond 21, Bible des peuples,  la King James, etc,  apportent un complément d’informations loin d’être un détail, puisqu’elles disent : Fais paitre mes agneaux, fais paitre mes brebis, nourris mes agneaux, prends soin de mes brebis, nourris mes moutons ».

C’est une injonction, un impératif que Jésus donne, ce n’est pas un simple encouragement ou un simple effet de l’amour de Dieu (car c’est ce que cela inspire dans d’autres traductions);

Mais non, c’est un commandement de Dieu comme le nombre 21 l’indique, d’ailleurs : « Fais paître ! » ; et ce commandement n’est pas destiné à tous. Il est destiné à celui qui aime véritablement le Seigneur. Car Jésus insiste sur la question « m’aimes-tu (agapao) plus que ceux-ci ?» en désignant les autres disciples.

 M’aimes-tu véritablement ?… » Au point de ne plus douter comme Simon Pierre a pu le faire jadis en le reniant trois fois.

En fait Simon Pierre est passé d’un amour phileo(un amour humain, filial) à un amour agapao (amour divin).

« M’aimes-tu ? » en grec, c’est agapao. C’est à une « brebis agapao » à qui Dieu donne les clés du Royaume, elle a le rôle de pasteur ; la version Darby ou Semeur ou Liturgique traduisent les mots de Jésus ainsi : « Sois berger de mes brebis ».

Simon Pierre a une mission incroyable : celle d’Ézéchiel 34 :15 :

 « C'est moi qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur, l'Éternel. »

Vous rendez vous compte, Simon Pierre a la mission que s’est donné le Seigneur pour lui-même.

Il a pour mission de placer les brebis dans une situation favorable où elles pourront se nourrir de la nourriture abondante et véritable du pâturage de Dieu et se reposer.

Or, cette mission signifie-t-elle que Dieu aurait échoué dans ses projets pour la donner à un homme?

Non pas du tout. Dieu le Père fait paitre ses brebis en s’associant à un pasteur comme Simon Pierre.

En vivant par le Saint-Esprit dans Pierre, Dieu réalise sa mission auprès de ses brebis.

Alors, croire que Pierre décide de tout ferait de lui un imposteur.

Il est vrai, que le monde des Églises nous montrent un autre exemple.

Les brebis faibles désignées par le pasteur sont  frappées et chassées, pour d’autres il les empêche de se joindre au troupeau.

Et les autres doivent marcher d’un même pas, selon les lois qu’il a prescrit.

Non, Simon Pierre n’est pas comme cela, il porte secours à la brebis faible ou blessée ; il ne met pas à part les brebis, il ne les trie pas, c’est Dieu qui met à part ses brebis. Jésus est la porte des brebis et elles reconnaissent sa voix (à travers celle de Pierre) et aussi à travers elles.

D’autre part, n’allez pas croire que Pierre est élu sur les paroles d‘amour qu’il a prononcées ou sur son charisme de disciple.

Pierre est qualifié selon un autre critère et pas des moindres.

Le verset 19 de Jean 21(qui met une frontière remarquable) place l’amour de Dieu jusqu’à la gloire.

Cette gloire c’est le genre de mort, de sacrifice qu’est capable de vivre le disciple : Le sacrifice de l’agneau.

Tout d’abord, il faut savoir que ceindre ses reins pour aller au combat est une expression très coutumière de l’époque.

Or, Jean 21 verset 18, Jésus dit à Pierre qu’il ne se ceindra plus lui-même, mais qu’un autre le ceindra et l’emmènera où il ne voudra pas.

Le sacrifice est là : c’est celui d’accepter de se faire mettre une ceinture pour nous emmener à un combat inique, c’est-à-dire : vivre un combat qu’on n’a pas décidé soi-même, comme d’accepter de se faire mener vers une mort injuste et cruelle.

Ce critère répond au caractère du disciple d’exception qui est l’agneau sacrifié (que j’avais déjà expliqué, développé, dans plusieurs messages du mois dernier de décembre 2021).


Maintenant, « faire paitre » que cela signifie pour un pasteur ?

Parce qu’on pourrait croire que Dieu annonce à Pierre un avenir paisible  où il aura à protéger et à garder des brebis dociles qui lui seront soumises  et où elles pourront vivre sans adversité parce que l’amour règnera en maître.

On fait souvent référence au verset d’Esaïe : « Le loup et l'agneau paîtront ensemble, Le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte, Dit l'Éternel. ».

Or, on n’en est pas encore là ; Jésus ne parle pas de ce pâturage-là à Simon Pierre. Il est loin d’être sans danger. Il n’est pas encore sur sa montagne sainte.

Bien au contraire, il s’y fera du tort et des dommages puisque n’importe quel esprit prédateur peut y entrer.

 

Par ailleurs, il n’est pas demandé au pasteur désigné par Dieu de forcer les brebis à se nourrir de ses paroles. Là aussi le conducteur mène le troupeau dans la paix et la liberté. Le pasteur a pour mission simplement, de veiller sur ce que mange les brebis pour qu’elles soient en bonnes santé, qu’elles croissent et qu’elles se multiplient ;

Et constat bizarre : Toutes ne mangent pas la même chose. Seules celles qui connaissent  « le bon berger » (Et le bon berger connais ses brebis), celles-là broutent la bonne herbe.

Vous voyez, le pasteur a la même fonction qu’avait Adam dans le jardin d’Éden.

Adam devait veiller à ce qu’il mange lui et Ève et alerter Ève si elle venait à  manger les fruits défendus du mauvais arbre.


RECONNAITRE LA BREBIS DE DIEU

 

Donc le pâturage est le lieu où s’exerce le jugement de Dieu et, c’est l’agneau qui vit dans un homme oint comme Simon Pierre qui exerce le jugement de Dieu.

Mais de quelle façon l’exerce-t-il ?

Christ est au milieu du pâturage. Il provoque des choix de la part de la part des brebis.

Leur nouvelle nature fait que les brebis de Dieu mangent la bonne herbe. Cette nourriture qui correspond à leur nature de brebis.

Jésus voulait sans doute nous faire comprendre aussi que sa nourriture correspond à sa nature. Un loup ne mange pas de l’herbe, c’est un mammifère carnassier qui se nourrit exclusivement de viande crue.

Même si ce loup se déguise en brebis, (et là je fais référence aux faux prophètes déguisés en vêtements de brebis) il ne peut manger ce que mange l’agneau et vice et versa d’ailleurs (un agneau ne mange pas de viande).

Donc, un pasteur qui est de la lignée de Simon Pierre exerce un jugement, pour montrer que ce que l’on mange c’est ce que l’on est.

Pour montrer aussi qu’un bon nombre se force à manger une herbe toxique pour la recracher ou la vomir ensuite parce cette nourriture n’est pas la leur, elle n’est pas celle de leur espèce. Ils agissent comme des anorexiques de la foi. Ces croyants-là sont revenus à ce qu’ils avaient renier pour Christ

Ou alors, le pasteur met en lumière les séducteurs et les menteurs qui font croire (comme beaucoup de soi-disant croyants font) ; ils font croire qu’il mange de la bonne herbe mais en ingurgite une autre, toxique de surcroit en faisant croire qu’elle leur fait du bien.

«Voici, je jugerai entre la brebis grasse et la brebis maigre… je porterai secours à mes brebis, afin qu'elles ne soient plus au pillage, et je jugerai entre brebis et brebis. » Ézéchiel 34 :20-22

 

CE QUE TU MANGES MONTRE TON AMOUR POUR DIEU

 

Maintenant nous avons dans le verset de Jean, une réponse à Jérémie 23 :3 « je rassemblerai le reste de mes brebis De tous les pays où je les ai chassées; Je les ramènerai dans leur pâturage; Elles seront fécondes et multiplieront. »

Comment Dieu rassemblera ses brebis. Sur quel critère ? Comment les reconnaitra-t-il  (il y a tellement de pâturages et tellement de brebis différentes)?

Jésus le dit clairement à Pierre : si tu m’aimes vraiment (aimer du grec agapao) alors tu nourris mes agneaux.

Jésus est en train d’associer la nourriture à l’amour.

Ceux qui aiment Jésus se nourrissent de la même nourriture que le pasteur, qui lui-même boit la même eau du puit.

Les grandes alliances entre Dieu et son peuple se sont faites autrefois avec des brebis et des puits. Rappeler-vous Beersheba (le puit des 7 ou le puit des serments) , Genèse 21, Abraham a creusé ce puit et il a scelle son alliance avec Abimelec en lui offrant 7 brebis.( 7, chiffre spécial de l’amour  exceptionnel du disciple).

Par contre les autres, qui ont brisé l’alliance, se nourrissent autrement et ils boivent à une autre source. Ils s’emparent par la force de l’eau des puits.

Dans les faits : aimer Jésus plus que les autres nous fait boire son eau, sa parole, sans se l’accaparer et sans la voler ;

Notre amour pour lui, nous fait prendre son pain de vie qui est le Saint-Esprit.

Aimer moins nous laisse nous nourrir avec un autre pain, avec un autre esprit, celui des démons.

Et le jugement fera ce que dit Jésus : « je frapperai le berger et les brebis seront dispersées »

Mais le bon berger, lui, encourage agneaux et brebis à se nourrir. Il les oriente vers deux sortes de nourriture.

Pour les agneaux, encore très petits (puisqu’ils ont moins d’un an) il les amènera vers le lait, le lait maternel dont ils ont besoin pour grandir ; mais il veillera au contraire à privilégier l’herbe des champs pour les brebis matures. Il exhortera les uns comme les autres selon leur degré de maturité.

Pierre est comme Jésus, qui souhaite nous faire comprendre que la nourriture que nous recevons quand nous l’aimons est celle qui nous fait grandir en maturité, dans la foi et elle est sans commune mesure avec celle dont se nourrissent les autres.

De la même façon qu’on ne peut aimer Dieu et Mammon on ne peut aimer la viande et l’herbe, la nourriture des loups et celle des brebis.

 

Or, Tous les pasteurs oints par le Saint-Esprit se sont aperçus ou s’apercevrons vite que beaucoup au final se contentent de la nourriture de démons.

Beaucoup préfèrent se servir en premier et montrent qu’ils aiment  boire la coupe des démons et venir s’assembler dans les pâturages, pour leur propre édification. Beaucoup préfèrent partager une communion démoniaque, où l’on vient prendre sa bénédiction, où l’on vient prélever son offrande, recevoir sa dîme.

Quand nous recherchons notre intérêt dans la relation aux autres, nous nous accaparons par la force, l’or du Temple. Nous prenons d’autorité les richesses de ce que d’autres devraient recevoir.

Pensons à cela dans nos relations. Posons-nous la question, si nous ne volons pas un dû pour les autres. Le loup qui vient dans les pâturages il a cette intention de voler. Il fait semblant de brouter l’herbe, mais il convoite sa nourriture. Il voit l’agneau qu’il pourra dévorer. 

Nous devons être lucide, le pâturage laissé à Simon Pierre est libre mais il n’est pas de tout repos.

Il s’y trouve plein de petits chefs dans son sein qui se comportent comme des loups déchirant leur proie ; répandant le sang, perdant les âmes, dans le but d’assouvir leur cupidité.

Ce n’est pas une lubie. C’est une réalité biblique.

Il est vrai qu’au début l’Église de Jérusalem semblait répondre à la montagne sainte de Dieu. Pierre, après sa prédication, avait devant lui un pâturage immense où trois mille âmes s’étaient convertis en une seule journée.

Mais, l’amour s’est refroidit, de fausses brebis s’y sont introduit et le troupeau a été dispersé partout dans l’Asie mineure.

Une preuve irréfutable est le récit de Simon Pierre : dans ses deux épitres, il s’adresse bien à des brebis qui vivent la diaspora en Asie mineure.

Il ne veille pas sur un pâturage concentré, visible et dénombrable.

L’apôtre rempli sa mission pastorale en exhortant les brebis dispersées. Il les encourage à persévérer au travers des souffrances qu’elles ont subies et à ne pas revenir en arrière en convoitant ce qu’elles ont déjà vaincu autrefois.

Leur éparpillement est une volonté de l’Esprit de Dieu qui sanctifie et met à part lui-même les brebis (d’un côté les brebis de l’autre côté les boucs).

Cet éparpillement, cette diaspora n’est pas une régression, mais une progression

Pourquoi ?

Parce que Pierre écrit que « vous étiez comme des brebis errantes, mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur, et le gardien de vos âmes ». 

Le bon berger n’a de cesse de montrer où est l’herbe verte de Dieu, cette herbe qui favorise la croissance.

Simon Pierre revient pour cela sur les fondamentaux de la foi :

-la soumission des femmes envers leurs maris, -la beauté de leur parure intérieure ; -des maris honorant leurs femme ;  -un amour fraternel rempli de compassion, d’humilité, de douceur et de respect, sans paroles trompeuses, recherchant la paix.

-L’exercice de l’amour ardent qui couvre les péchés, -l’hospitalité envers tous, -se mettre au service des autres…

 

Oui, ce pâturage est le même en 2022, l’herbe de Dieu a la même saveur.

Elle sent l’amour, l’abnégation, mais aussi elle sent le brûlé, car la fournaise qui éprouve chacun, sanctifie la brebis sainte, elle met à part celle qui est heureuse dans l’outrage pour Christ.

Pierre rappelle que le jugement règne dans tous les pâturages : puisqu’il écrit que « le moment est venu où le jugement commence par la maison de Dieu ».

L’apôtre n’oublie pas non plus les agneaux, les jeunes convertis qui doivent rester soumis aux anciens et se revêtir d’humilité, ou résister à l’orgueil, car le diable rôde comme un lion rugissant pour les dévorer.

En conclusion, passer de pâturage en pâturage, n’enlève pas le mobile de Dieu : c’est le lieu où s’exerce sa justice divine. Dès que deux ou trois sont assemblés en son nom, c’est là que le Seigneur rassemble ses brebis, et c’est là qu’il fait tomber les masques.

Le loup et l’agneau se révèlent en plein jour. Le mercenaire et le berger aussi.

Ce jour-là, c’est le jour du Seigneur. Ce jour où éclate la vérité et où chacun reçoit ses récompenses ou ses malédictions.

Jusqu’au bout, le pasteur se donnera à sa mission, sans compter son temps et son énergie,  afin qu’aucune des brebis du Seigneur ne périsse. Simon Pierre sachant que les cieux étaient déjà enflammés et que la ruine pointait, termina sa deuxième lettre par cette prière (et c’est ma prière aussi pour chacun qui m’écoute ou me suis): «  croissez dans la grâce et la connaissance de notre sauveur et Seigneur Jésus-Christ  (sans jamais oublier) qu’à lui soit la gloire maintenant et pour toujours».

Amen

dimanche 16 janvier 2022

TOUT EST PERMIS, MAIS TOUT N’EST PAS UTILE

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Par Eric Ruiz

 

Je souhaiterais revenir sur ce passage très important de l’épitre aux Corinthiens, celui du chapitre 10, où il est question de la communion avec les démons, de boire la coupe des démons ; Et ce passage possède encore des zones d’ombre qui demandent un éclaircissement.

Un passage biblique très souvent répété par les croyants : 1Corinthiens 10 :« 22Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui?
23Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'édifie pas. 24Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d'autrui ».

 

Je voudrais insister sur ce fameux verset 23, car il est le plus souvent coupé de son contexte.

On l’interprète seul, séparé de ce qui vient avant (le verset 22) qui parle de la Jalousie de Dieu (beaucoup de traductions d’ailleurs commencent un nouveau paragraphe après le verset 22, comme si Paul commençait une nouvelle idée)

Et aussi, on interprète le verset 23 séparé de ce qui vient après (du verset 24) qui, lui, pousse à chercher l’intérêt d’autrui.

Habituellement, et (c’est comme cela qu’on me l’a enseigné) « tout est permis » ouvre la porte à la liberté du croyant.

Il peut tout faire, il peut tout se permettre, puisque en Christ nous sommes libres. Et par conséquent, nous sommes amenés à juger nos choix pour privilégier davantage, ceux qui nous sont utiles et qui nous édifient. «car tout n’édifie pas ».

Donc le verset 23 sert à faire des priorités dans sa vie chrétienne. On nous encourage à tout faire pour la gloire de Dieu. « Si ce n’est pas contraire à la parole nous pouvons tout faire, mais n’oublions pas de rendre gloire à Dieu ».

De même : « dans ce que nous nous  permettons de faire, faisons-le, mais sans blesser notre entourage ».

Ces conseils très généreux aux premiers abords n’ont rien de profond, ni de semblant de vérité (vous allez voir pourquoi par la suite).

En ce qui concerne les traductions biblique : la Bible Semeur se permet de traduire ainsi le verset 23: « Oui, tout m’est permis, mais tout n’est pas bon pour nous. Tout est permis mais tout n’aide pas à grandir dans la foi ».

Grandir oui, mais dans quelle sorte de foi ? Et qu’est-ce qui n’est pas bon pour nous ? Doit-on encore faire des comparaisons ?

Lire sa Bible, c’est mieux, plus utile et édifiant que de lire un journal ; ou prendre du temps avec un frère de l’Église, c’est mieux, plus édifiant, que de passer plusieurs heures avec les païens ;

Ou alors on privilégiera davantage dans nos choix, par exemple des choses qui mettent en valeur notre foi, notre chrétienté, notre piété, comme faire de bonnes actions pour les autres ; ou encore on fera en sorte que nos choix amènent les autres à envier notre foi.

Mais là je pose la question. Est-ce que penser ainsi n’est pas posséder une pensée paresseuse, une pensée apprise et répétée ?…Où est la lumière divine ?

En résumé, cette pensée-là ne provoque-t-elle pas (ce qu’on a lu au verset 22) la jalousie du Seigneur ?

Parce que, c’est encore chercher les choses dans son propre intérêt, c’est encore exercer des actes pour être vu des autres ou pour leur ressembler. Ou bien, c’est s’interdire des choses pour se donner bonne conscience.

Dans tous les cas, la jalousie du Seigneur est évidente puisque nous manifestons un amour pour nous-même.

Dieu redevient ce faux dieu que nous nous sommes fait de nous. Il redevient la créature au lieu du créateur.

Non, penser puis agir ainsi, c’est encore partager la communion et la coupe des démons.


23Tout est permis, mais tout n'est pas utile; signifie bien on peut tout faire si et seulement si c’est en vue d’édifier l’autre, de lui être utile. L’utilité est que cela serve à l’autre d’abord. On ne cherche pas son propre intérêt, mais on cherche celui d'autrui (je reprends le verset 24). 

On ne parle pas ici, de soi. Sa propre personne n’existe plus, elle a été crucifiée. En Christ, nous sommes devenus serviteur des uns et des autres. Paul, animé du Saint-Esprit parle de l’intérêt de l’autre. Il n’y a que cela qui doit nous motiver. La loi divine est toujours exercée en vue de l’autre. En tous les cas Paul y est persuadé et précise (encore au verset 29 : 

«  Je parle ici, non de votre conscience, mais de celle de l'autre »

 

Alors oui, mais voilà !

Je sens qu’en généralisant « l’autre » à tout le monde, je heurte certaines pensées.

 

« Tout est permis… » Oui, mais on ne peut édifier tout le monde. On ne peut être utile à celui qui s’est endurci et qui tient ferme dans sa rébellion.

Cette pensée, c’est celle de nombreux religieux aujourd’hui qui rejettent toute relation avec d’autres religieux ou qui excommunient d’autres religions (je pense aussi au père de la foi protestante, Martin Luther, qui excommuniait totalement l’ensemble du peuple juif).

C’est exactement aussi Actes 11 :1-2 où, on lit que les apôtres et les frères ne se permettaient pas de rentrer chez des incirconcis pour manger à leur table et pour leur apporter la parole de Dieu

L’apôtre Pierre, pensait exactement comme les autres, mais (toujours au chapitre 11), après avoir eu une vison, il leur exposa la vérité qu’il venait de recevoir. Pierre compris qu’il ne pouvait regarder impur et souillé ce que Dieu avait lui-même déclaré pur.

Pierre eut la confirmation de sa vision, lorsque le Saint-Esprit  descendit sur un païen nommé Corneille, prouvant que Dieu est pour tous ceux qui croient, sans exception.

C’est l’apôtre Paul, aussi, qui reprends les frères Romains au chapitre 11, et dès les premiers versets, Paul est aussi obligé de réaffirmer que Dieu n’a pas rejeté son peuple, (les judéens, les juifs dont il fait partie) et Paul précise que c’est grâce à la chute et à l’endurcissement des juifs que le salut est maintenant accessible aux païens. Et qu’il en sera de même pour le salut des juifs. La grâce tombée sur les païens amènera un reste des juifs à l’élection de la grâce.

La désobéissance des juifs devraient plutôt être une leçon pour les chrétiens ; Paul verset 22 dit : » Nous devrions rester ferme dans la bonté, sinon nous serons comme Israël, retranché ».

Donc, nous devrions arrêter de poser les regards sur nous-mêmes (nous positionnant toujours plus saints et plus méritant vis-à-vis de la grâce)

Je continue sur le nombre 11, les chapitres 11(car le 11 indique avec quels matériaux nobles travaillent les ouvriers de la 11ème heure, ceux de la dernière heure)

Après Actes 11 et Romains 11, voici :

Proverbes 11 : « 24Tel, qui donne libéralement, devient plus riche…25 l'âme bienfaisante sera rassasiée, Et celui qui arrose sera lui-même arrosé. ».

La loi divine ne vise jamais soi en premier. On reçoit parce qu’on a donné auparavant. On s’est enrichi parce qu’on a donné libéralement ; On est arrosé parce qu’on a arrosé en premier. L’acte est toujours orienté vers l’autre, vers son prochain ; et comme je l’ai dit avant : son prochain et pas uniquement son semblable.

Donc, « Tout est permis… » ce n’est pas juste quelques « conseils pratiques », comme certaines versions Bibliques intitulent leur chapitre.

Pour être édifié, nous devons édifier l’autre en premier, c’est la loi de Christ. (et ce n’est pas  cette tiédeur par exemple, où je fais les choses pour moi en vérifiant que cela n’embête pas les autres)

Avez-vous remarqué que le fruit de l’esprit s’obtient parce qu’on a arrosé, donné, semé à l’extérieur de soi.

On ne parle pas ici de donner à une œuvre de charité ou de donner au culte ou à l’Église (qui peut être une bonne chose, mais en tous les cas, qui n’est pas suffisant).

Donner avec le fruit de l’esprit c’est autre chose.

Dans Galates 5 :22, il est question de la bonté, la bienveillance, la patience, la joie, ou encore la fidélité, la douceur.

Tous ces traits de caractère ne font qu’un. Pourquoi ?

Car la véritable bonté c’est d’être bon même avec ceux qui n’ont pas de bonté ; de même la bienveillance s’exerce envers tous sans distinction, ni exception.

La patience, s’applique dans le fait de ne jamais se lasser de donner, même s’il n’y a pas de retour ;

Et la joie, c’est celle que procure le fait de donner ; et on reçoit aussi de la joie simplement parce que le plaisir de l’autre, nous le communique (celui qui a reçu est dans la joie et nous, qui avons donné, aussi).

Et pour la fidélité à qui la doit-on, à tous sans exception ?

Non, il ne s’agit toujours pas de personnes mais de caractère. Ce caractère n’est-ce pas d’être fidèle et de ne pas trahir le principe d’aimer sans limite, d’aimer sans contrainte, d’aimer nos ennemis aussi ?

Enfin, la douceur, elle s’exerce là où la colère serait légitime. Dans les faits : Continuer à être doux face à la maltraitance, doux en réponse à la calomnie, doux aux propos injurieux des accusateurs.

C’est donc vers cette forme de libéralité sans frein et sans fin que l’Esprit saint nous conduit (naturellement en plus).

C’est cette même libéralité qu’annonce aussi l’Ecclésiaste au chapitre 11

« 1Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras; 2donnes-en une part à sept et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre ».

L’Ecclésiaste ne nous demande pas de faire des provisions de dons ou de donner parcimonieusement pour se préserver des temps de disette.

Il nous incite à donner à tout va, à jeter notre pain sans restriction de temps, de lieu et de personnes. C’est cela qui nous préserve des jours de malheurs.

Car le malheur touchera croyants comme non croyants. Il touchera tous ceux qui auront usé d’une fausse libéralité, qui auront donné en cherchant un intérêt, en espérant recevoir en retour, en convoitant une plus-value.

Pa contre, pour celles et ceux qui manifestent les œuvres de l’Esprit, ils montrent simplement que la limite de leur amour, c’est qu’elle n’a pas de limite.

Et Galates 5 :22 nous montre ce fruit, cet amour qui n’a plus de limitations, plus de choix de personnes, plus de temps déterminé, plus de contexte, plus de retenue, c’est la libéralité absolue.

C’est cet amour là qui couvre une multitude de péchés.

S’il y a tant de malheur aujourd’hui, c’est aussi pour nous faire réaliser (nous, gens d’Église, nous, si fier de notre piété) qu’on fait tout mais pour soi, à partir de soi, que l’autre vient en second, et bien après que nous nous soyons servi.

Alors vous me direz, la libéralité absolue : facile à dire mais pas facile à faire, surtout donner quand on est sur le point de tout perdre ou que l’on a plus grand-chose pour vivre. C’est facile de donner des leçons de conduite, quand on ne manque de rien.

La libéralité n’est-elle pas finalement la cause des plus riches ?

Alors c’est tout à fait vrai, les riches usent et abusent d’œuvres de charité, mais on le sait, le saint esprit n’est pas associé à leurs actes ; et c’est pourquoi Jésus dit qu’il sera si difficile à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.

Mais je prends l’exemple biblique de la veuve de Sarepta, qui voyant le prophète Elie arriver chez elle, aurait dû garder son peu de nourriture pour elle et sa famille plutôt que de donner ce qui lui restait à un étranger.

Or, cet exemple doit servir à nous choquer, pour réaliser qu’avec le Saint-Esprit, nos choix, nos actes sont déraisonnables, nous faisons des actes contraires à la logique et même on pourrait penser que cette veuve a agi comme une folle et une irresponsable en mettant en péril sa vie et celle de son fils.

Or, celui qui ne voit pas l’acte impulsé par l’amour divin ne peut pas comprendre. Puisque la peur de tout perdre met une limite à l’amour. Et que seul, le fruit de l’Esprit nous fait repousser ces limites.

Elie a été informé par le Saint-Esprit que dans le pays de Sidon, il y avait une veuve qui allait pourvoir à sa nourriture. Elie a cru à cette pensée.

Et la veuve qui était proche de  mourir de faim, crue au miracle de ce qu’Elie lui promis de la part de Dieu.

Tous d’eux ont agi avec foi et avec une libéralité totale (cette libéralité qui contient la bonté la bienveillance, la patience, la joie, la fidélité, la douceur). En fait, ils ont agi tous deux pareillement avec la même foi et le même amour… en pensant à l’autre en premier.

Alors oui, 1 Corinthiens 10 : 23 « Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'édifie pas. », nous pousse plus à l’amour qu’à la liberté. Ce n’est pas un hymne à la liberté mais un hymne à l’amour.

Tout est permis pour aimer, tout est permis pour édifier dans l’amour.

Aime ton prochain comme toi-même, aide ton prochain, guide-le,  conseille-le, secours-le ; réconforte-le, donne à ton prochain, tout ce que tu trouves d’utile pour lui, pour l’édifier spirituellement comme pour l’aider matériellement, fait-le, ne t’en prives pas ; ne regardes pas à ta situation, mais fait comme si tu le faisais pour toi ; parce qu’en agissant ainsi tu glorifies Dieu.

Amen