dimanche 20 septembre 2020

DÉMONS et DIABLE…au centre de l’arène.

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Par Eric Ruiz

 On pourrait penser que tout a déjà été dit sur le diable et les démons. Mais la confusion et les mystères qui les entourent sont très bien entretenus, trop bien même. Alors, quelle différence y-a-t-il entre les démons et Satan, le diable ? Et de quelles façons interviennent-ils ? Simultanément ? L’un après l’autre ou l’un contre l’autre ? Ont-ils le même but, la même stratégie ?

En fait, Dieu a créé la terre pour nous révéler ce qui se passe au ciel (c’est ce qui se passe en esprit). Sa volonté est de nous faire connaître en son temps ce qui est obscur et voilé.

Le diable a une fonction bien précise et les démons eux aussi, ils ont leur utilité et tout est ordonné, séquencé. Ils sont en fait complémentaires plutôt qu’indépendants, mêmes s’ils sont divisés, car, ils veulent tous régner.

 

Le 11 septembre 2020, j’ai reçu cette agencement, deux mots résonnaient  alors, en moi : diable et corrida.

En fait, ce qui se passe dans une arène, se passe de la même manière spirituellement.

Cette grande fête mortuaire, qu’est la tauromachie, a son reflet spirituel (et pas n’importe quel reflet).

Le combat d’un taureau contre ses opposants dans une arène au moment d’une corrida, correspond parfaitement aux combats des démons et de Satan.

Ces esprits mauvais s’attaquent à la partie animale de l’homme, jusqu’à (pour finir) le mettre à mort, en pièces détachées (puisque le taureau finit transpercé, parfois sans sa queue et ses oreilles, devenues le trophée du matador).

Comme je ne connaissais pas grand-chose en matière de corrida, alors je me suis informé.

Et j’en ai conclu très rapidement que le matador avait l’apparence du diable tandis que « les toreros à pieds », les picadors à cheval, c’est-à-dire les assistants, l’équipe des participants au combat, imitaient (sans le savoir) les démons ;

Et le taureau, quant à lui, c’est tellement l’image de l’homme charnel.

Lorsque nous sommes perturbés par des démons, eh bien nous pouvons dire que ce moment-là correspond à notre descente dans l’arène.

La Lidia : c’est le moment du combat du taureau avec le matador.

C’est l’heure où le combat commence. La Lidia (une fête, plutôt lugubre) est composée de trois parties, trois tercio:

Et d’un point de vue spirituel, nous avons trois tercio démoniaques.

 

-La première partie est appelée « le tercio de pique ».

Juste après avoir fait entrer le taureau dans l’arène, le matador agite sans arrêt sa cape pour tester le comportement du taureau, pour voir comment il réagit.

-Pour vous donner une image spirituelle, c’est le diable qui vient dans le désert proposer à Jésus la convoitise, l’orgueil et l’idolâtrie.

C’est ce même esprit qui agite nos désirs, nos rêves cachés, comme un chiffon rouge, là devant nous, pour que nous succombions à la tentation.

Le matador, lors de cette première partie, n’est pas seul ; je dirais même qu’il est peu présent, car il se fait aider par des participants qu’on nomme les toreros à pieds, ou les picadors montés sur des chevaux.

Le but est de travailler à plusieurs l’animal en le piquant de toute part. Les picadors par exemple, ont de grandes lances et ils piquent le taureau pour l’énerver et le fatiguer, lui réduire ses forces.

N’est-ce pas ce que font les démons ?

-Ils sont comme un feu dans le sang, ils énervent, ils attisent la colère, ils fatiguent, ils perturbent la conscience, ils empêchent de trouver la paix, ils réduisent nos forces en nous faisant douter de nos capacités, puis ils nous incitent (comme des victimes consentantes) à prendre des produits addictifs, des drogues en tout genre, pour se sentir différent et pour oublier sa condition affaiblie, diminuée, bref, pour oublier sa propre humiliation.

 

-La deuxième partie est appelée « tercio de banderilles ».

Il s’agit alors de planter plusieurs bâtons terminés par un harpon dans la masse musculaire proéminente qui est située dans la base du cou du taureau.

Ces attaques répétées ont un but : Celui d’abord de créer des blessures profondes à l’animal ; lui faire perdre beaucoup de sang.

-Les démons dans cette phase supérieure s’attaquent à votre chair. Ils attaquent dans le cou, par derrière.

C’est pourquoi, on ne soupçonne pas le danger, on ne les voit pas arriver, on se croit protéger.

Mais les banderilles sont plantées dans la chair et elles se voient de loin. Il y a par conséquent des signes évidents de reconnaissance d’une personne accablée par les démons.

Lorsque la détresse, le désespoir touche l’homme (la femme aussi), il ne s’est pas préparé à affronter une telle épreuve ; il pensait même en être dispensé. Et sa désolation est comme les banderilles… bien visibles.

Les banderilles ont un autre but aussi: faire baisser la tête du taureau ; Amoindrir son champ de vision, qui devient trouble surtout avec la graisse qu’on lui a mis auparavant sur les yeux.

-L’être humain asservi aux démons possède un champ de vision de moins en moins grand et de plus en plus opaque. Il se trompe sur ses croyances ; il se trompe sur lui-même. Se croyant sage, instruit et intelligent, il se trompe et se fourvoie dans le mensonge.

Donc les lésions chez l’animal comme chez l’homme ne sont pas qu’externes, elles sont internes.

Elles causent des troubles graves (maladies, ulcères, abattement, phobies, tourments, angoisse aussi, qui peut comme Jésus pendant ses derniers moments, dans le jardin de Gethsémané faire apparaitre des grumeaux de sang à la périphérie du corps). La chair de Jésus l’a malmenée à ce moment-là, elle réclamait ses droits.

 

-La troisième partie est appelée «  le tercio de mise à mort ».

Dans cette dernière partie, le matador (le diable) reste très souvent seul confronté au taureau.

Il utilise un drap rouge appelé « muleta » pour que le taureau le charge.

Ses différentes figures de muleta sont des passes. Le matador se joue, alors du taureau par des passes très spectaculaires et risquées. Il exhibe sa maîtrise et sa suprématie sur l’animal.

-Spirituellement, le diable exerce un jeu de dupe avec sa victime, qui se met à chasser des fantômes ou courir après des ombres.

La victime se prosterne devant des images qu’elle s’est formé, elle est à genoux devant des hauts-lieux qui lui donnent de l’importance et la rassure. Elle n’est alors que l’ombre d’elle-même.

Ce qui veut dire, que nos assauts, nos victoires ne sont que des leurs et se retourneront contre nous, tôt ou tard. Nous croyons dominer l’ennemi, c’est lui qui nous mène par le bout du nez.

Le but du matador dans cette phase ultime est que le taureau finisse par se rapprocher assez près de lui pour qu’il puisse d’un coup d’épée, lui ouvrir la poitrine. C’est l’estocade, le coup de grâce.

Ce coup ultime se fait sur un point anatomique très précis, situé entre l’horizontale de l’épaule et la verticale l’épine dorsale. Et ce point d’intersection se nomme la cruz (la croix).

-Oui, nous devons allez jusqu’à la croix, surtout pour y mourir à soi-même et pardonner ceux qui nous ont offensé.

Satan, le diable, bien que vaincu à la croix, est obnubilé par le sacrifice. Il est avant tout destructeur et n’a que les yeux sur son acte final : porter l’estocade.

La muleta rouge, ne symboliserait-elle pas alors toute cette stratégie sanglante de mise à mort ? Ce plan diabolique conçu et préparé à l’avance par le matador ?

Matador porte déjà dans son nom la mort. « Mata » de matador est la conjugaison du verbe matar : tuer en espagnol.

Judas Iscariote a utilisé la trahison comme une muleta, pour éliminer Jésus de Nazareth. Quand Jésus a dit que Satan était entré en Judas, n’est-ce pas cette troisième partie de la corrida qu’il montrait ? Judas en ayant cette stratégie de mise à mort, cachait déjà l’épée sous la muleta.

Reprenons le contexte de l’Ecriture :

« Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens de faire mourir Jésus; car ils craignaient le peuple.
Or, Satan entra dans Judas, (entrer dans le sens de pris vie dans Judas) surnommé Iscariot, qui était du nombre des douze. Et Judas alla s'entendre avec les principaux sacrificateurs et les chefs des gardes, sur la manière de le leur livrer ». (Luc 22 :2-4)

Vous voyez, ces versets sont importants, car ils nous montrent que la stratégie c’est ce qui relie sacrificateurs, chefs des gardes, Judas et Satan. Ils cherchaient les moyens, ils voulaient s’entendre sur la manière de…

Je m’explique :

Le matador et son plan mortel, comme Judas et Satan ne font plus qu’Un alors. Leur alliance se fait au moment où ils cherchent les moyens de faire mourir ; au moment où ils complotent sur la manière d’exécuter leur projet meurtrier.

Satan vous inspirera toujours à porter l’estocade.

C’est Satan qui a inspiré Caïn à tuer son frère Abel.

Et puis, il y a le psaume 71 :13 : «  Qu'ils soient confus, anéantis, ceux qui en veulent à ma vie!»

« En veulent » provient du vieil hébreu Shatan, traduit par Satan. 

Shatan «  en veut à ma vie » : c’est ce que nous venons de lire dans ce Psaume ;

Donc, « qu’ils soient anéantis, ceux qui se comportent comme des Satan ! ».

 

Par conséquent, l’esprit malin est plus qu’un simple adversaire (puisqu’il est communément admis que Satan c’est l’adversaire, l’ennemi).  

Satan : c’est lui qui alimente les stratégies de complot contre la vie d’autrui mais aussi contre la vie de celui qui cherche à tuer.

Les démons cherchent à réduire nos pouvoirs, à nous diminuer, à nous handicaper… le diable, lui, il cherche à nous détruire. Et tous deux (diable et démons) s’incarnent dans un humain. C’est pourquoi il y a autant de démoniaques, comme il y a autant de sataniques.

Si l’on cherche la précision et la vérité, alors…rendre un culte aux démons ou à satan ce n’est pas la même chose.

Dans les deux cas c’est une perversion, oui.  

Mais, chercher à nuire à autrui : c’est être démoniaque ; chercher la mort d’autrui c’est être satanique.

Maintenant, « faire le Matador ou jouer au Matador » signifie familièrement «jouer à un personnage haut placé, important, puissant » ; Etre un m’as-tu vus ;

Parce qu’arrivé à ce stade où l’on se voit comme une étoile brillante très haut placée, indestructible, l’homme et l’esprit mauvais ne font plus qu’un.

La plus belle corrida nous disent les passionnés, c’est quand le matador est le taureau ne font plus qu’un dans un même mouvement harmonieux et qu’on assiste à un véritable ballet mortuaire.

C’est un autel, une louange à la mort.

Mais attention, le matador ne méprise par son adversaire, il a de l’affection pour le taureau, il l’admire. Il s’identifie même à lui.

Un matador espagnol disait "Si je devais être un animal, ce n'est pas un chaton ni un toutou que je voudrais être mais un taureau de combat! Je périrais certes mais (...) je ferais de mon destin une gloire!".

Le matador rêve de gloire, lui qui est revêtu d’un costume fait de paillettes et de strasses, plus précisément d’un habit de lumière. Il ressemble à Lucifer à ce porteur de lumière. Les yeux du public sont alors comme happés par son habileté, happés par la magie de ses gestes.

Donc pour résumer :

Le matador comme le diable sont venus « pour égorger et pour détruire » ; détruire le taureau, pour le premier, détruire l’être charnel pour le deuxième.

Ils ne laisseront pas beaucoup d’échappatoire, la mise à mort de leur victime semble courue d’avance.

Chronologiquement, le diable nous attend dans l’arène, pour nous tester au départ, puis les démons piquent notre orgueil pour que nous succombions à la tentation ; nous sommes alors pris à notre propre jeu, attaqué par derrière, mis à terre.

Mais nos sursauts d’orgueil continuent de nous voir victorieux, alors que le diable est de retour pour exécuter son coup de grâce, sa mise à mort.

Notre chair est comme ça, elle est comme celle du taureau, elle voit rouge, et ne capitulera jamais ; Alors que c’est à nous de faire demi-tour et de refuser ce combat rituel perdu d’avance, comment ?

En renonçant à nous-même, jusqu’à notre propre vie. C’est cela « allé à la croix ».

Alors la question inévitable : Qui est poussé dans l’arène ?

Tous, nous sommes poussés dans cet arène ; tous, car notre caractère présomptueux, arrogant, fier, combatif nous y pousse naturellement. Nous nous croyons simplement meilleur que les autres, plus méritants.

Car notre veau d’or, c’est nous-mêmes.

Cet animal sacré, c’est notre image divinisée de nous-mêmes.

Jésus-Christ aussi s’est fait veau d’or, pour, comme nous, être dans l’arène. Mais lui, il n’a pas bougé face à l’agitation de la cape du matador. Il a été tenté sans succomber à la tentation du combat.

 Bon ok, mais si nous sommes si ressemblants aux taureaux, Sommes-nous aussi triés comme eux ?

Savez-vous comment on trie les taureaux pour la corrida ?

Est-ce par le moyen du hasard ?

Non, il y a d’abord une caste. Une catégorie héréditaire, un peu comme l’espèce humaine le fait; une élite, une espèce sélectionnée par ses qualités : Des taureaux meilleurs que les autres.

Les taureaux de combat sont sélectionnés selon 3 grandes caractéristiques : 

1-ils doivent foncer en ligne droite,

2-avoir des qualités de bravoure et enfin

3-de noblesse.

Foncer en ligne droite :

Les désirs de notre chair ont cette caractéristique. On est prêt à foncer tête baissée vers ce que l’on croit de bien et de bon pour nous et développer ce côté jusqu’au-boutiste, aller au bout de tout, au bout de ses convictions, au bout de soi-même, au bout de ses rêves.

Cette passion consiste bien-sûr à un moment donné, à faire abstraction des autres, à éliminer ceux qui nous freine dans notre marche. On confond alors facilement la combativité, l’esprit de lutte avec l’entêtement, avec l’envie d’arriver à ses fins en n’ayant plus aucun scrupule, ni plus aucune limite.

La noblesse : Ah, toujours cette arrogance, cette orgueil démesurée des êtres pour eux-mêmes qui les font tomber dans la mégalomanie, ce désir excessif de gloire, de puissance et de règne qui les font rester agressif jusqu’à la fin de leur combat.

La bravoure : ce sentiment de se voir toujours victorieux dans le combat, d’entreprendre sans cesse pour réussir ; de rechercher exploits et prouesses ;  

Alors qu’à l’inverse reconnaître sa faiblesse serait tellement plus juste : l’humilité seule, précède la gloire.

Par conséquent, ce n’est surement pas un hasard si les qualités du taureau de combat sont exactement les mêmes que ceux du Matador.

Le matador est comme son taureau, il est noble, fonceur (déterminé) et brave.

C’est dans ce sens qu’on peut parler, alors, de possession diabolique.

Hélas, le constat est tellement évident : nous sommes bien comme les taureaux, nous sommes précipités dans l’arène à cause de ce que nous sommes et non à cause d’un mauvais sort.

Et le Matador et son équipe de toreros s’y précipitent pour les mêmes raisons.

Le complot sert à la gloire de chacun.

Matador et taureau rêvent tous deux de mort pour atteindre la gloire.

Celui qui est possédé par Satan est comme Satan, il rêve d’atteindre la gloire par le crime.

Mais comment sortir de cette endroit sans issus et dont la fin est déjà écrite ?

Nous sommes des êtres de sacrifice comme est le taureau pour la corrida.

Mais il y a un sacrifice qui nous fait sortir de cette arène, de ce combat mortuaire ; comme exceptionnellement il y a des taureaux graciés qui échappent à leur sort.

Christ est la porte de sortie, c’est là qu’apparait notre sauveur. Car bien souvent c’est au dernier round, lorsque toutes forces nous abandonnent, et que nous ne pouvons plus compter sur rien, ni personne qu’apparait notre délivrance.

Dieu le savait pour Job, c’est pourquoi il demanda à Satan de ne pas lui ôter la vie. « ne porte pas la main sur lui » « ne dirige pas ton épée vers lui et ne porte pas l’estocade »

Dieu savait qu’arriver au point de rupture, les yeux de Job s’ouvriraient sur la vérité.

Et Satan savait que la foi de Job n’était pas intègre, il le dit ouvertement : » Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu? » Et c’est pour cette raison que Job est descendu dans l’arène et qu’il a failli y rester, si Dieu n’avait pas retenu la main du destructeur.

Pour terminer :

Un combat entre un taureau et un matador, ne dure qu’une vingtaine de minutes dans l’arène. C’est court et en même temps c’est interminable pour le taureau, qui se voit dépérir progressivement et sa souffrance croitre sans fin. Ce temps est identique pour l’être humain.

Sa descente aux enfers est longue et interminable, même si elle ne touchera heureusement, qu’une partie de sa vie.

Alors, si nous sommes dans l’épreuve de l’arène, faisons cette prière ardente et juste qui sort du fond du cœur: « Père, mon Dieu, délivre-moi du mal et donne-moi la force de résister à la tentation ; que mon sens de la noblesse, mon courage et ma détermination se transforme en humilité et en lâcher-prise.»

Amen

 

 

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