dimanche 7 juin 2020

LA TENTATION DE JEAN-BAPTISTE (DIEU OBJET DE SCANDALE)


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Par Eric Ruiz

Aujourd’hui, nous allons partir d’une méthode de lecture biblique, nouvelle, que le Saint-Esprit m’a montré : Les versets et chapitres miroirs.


Si vous projetez dans un miroir par exemple le chapitre 11 verset 24, cela donnera le chapitre 24 verset 11 ; J’ai pris cet exemple parce que ces deux références de l’Evangile de Matthieu, je les ai mis en relation le 24 mai  pour expliquer ce qu’est l’abomination dans les 70 semaines de Daniel.

En fait, le miroir nous renvoie notre image naturelle ou charnelle, pour un but : que nous voyons nos péchés face à face pour nous en séparer.
Jacques, l’apôtre le disait bien :
« Car, si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était ».

Alors commençons notre effet miroir:
Matthieu 6 :11 : « Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien »
Matthieu 11 :6 : c’est Jésus qui parle « Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute! (une occasion de scandale)»
Voilà, la scène est posée.
Nous avons ici, deux versets et deux chapitres miroirs qui au premier abord semblent sans aucun rapport ;

Mathieu 6 :11 c’est une prière adressée au Père ; Matthieu 11 :6 c’est Jésus qui traite de bienheureux ceux qui ne seront pas scandalisés par lui.

Mais, quand on y regarde bien, il y a une  loi de causalité cachée derrière; ou si vous préférez, une situation de cause à effet entre le fait de prier pour obtenir sa nourriture quotidienne et le résultat qui est : d’en perde la foi ;
Puisqu’un croyant qui chute, qui tombe,  qui se scandalise contre son propre Dieu, c’est bien une perte de foi qu’il éprouve alors.
Donc, si on essaye de comprendre : Une personne qui prie, « donne nous aujourd’hui notre pain quotidien » s’attend naturellement à être exaucée dans sa prière ; elle s’attend à ne pas être dans le besoin, mais à recevoir de son Seigneur, de son Dieu, un salaire, un revenu, un travail qui va lui permettre d’acheter de la nourriture et d’être bien considérée parce qu’elle n’est pas dans le besoin. Or, c’est tout le contraire qui va se produire.
La disette, le manque, la ruine… pour un croyant c’est un affront à sa foi, c’est une malédiction.

Pour une très large majorité, cette situation d’appauvrissement, marque une terrible incompréhension.
Qui ne connait pas le Psaume 37 verset 25 ?

« J'ai été jeune, j'ai vieilli; Et je n'ai point vu le juste abandonné, Ni sa postérité mendiant son pain.»

Et le voilà, justement, ce juste, à devoir mendier sa nourriture, à devoir réclamer de l’aide pour obtenir à manger.
Force est de constater que cette humiliation amène ou amènera des croyants à perdre la foi.
Pour eux, ils sont devenus pire que des malheureux, des parias.
Comment peuvent-ils encore être justes aux yeux de Dieu et par conséquent aux yeux des autres croyants en vivant cet affront ?

Pourtant, si on continue à lire avec attention Matthieu Chapitre 11 après le verset 6, nous pouvons constater que Jésus va en profondeur et explique ce qui se passe dans le cœur de ces croyants-là, car on le comprend bien, c’est dans le cœur que se trouvera la solution.

Jésus fait exprès de prendre l’exemple de la richesse matérielle qu’ont ceux qui habitent avec les rois.
 « Ceux qui portent des choses précieuses sont dans les maisons des rois » dit-il; et il a l’air de dire de ne pas être scandalisé parce que Jean était plus qu’un prophète.

Ce que Jésus semble dire sans le dire explicitement : c’est que la condition plus que rudimentaire de Jean-Baptiste (qui après avoir habité le désert, se nourrissant de sauterelles, finira même en prison) n’était pas une occasion de rébellion pour lui, il n’était pas scandalisé de sa condition puisque l’essentiel était fait : 
Il faisait la volonté de Dieu et il exerçait pleinement son rôle de prophète et même plus, puisqu’il avait préparé le chemin de Jésus.
Or, très curieusement, Jean-Baptiste pose quand même la question aux disciples, parce qu’il se demande, lui étant enchaîné en prison, s’il y a un autre Christ qui doit venir.
(Je vous avoue que jusqu’à maintenant je n’ai jamais compris ce passage et obtenu de réponse satisfaisante)
Mais lui aussi s’impatiente et aspire à la liberté, lui aussi montre à ce moment-là qu’il a cette tentation vis-à-vis de sa condition. Il ne pèche pas, mais il est tenté, car il se demande si un autre Christ ne viendra pas le libérer de cette condition liée à sa situation de prisonnier, qui l’empêche d’agir, qui l’empêche d’annoncer l’Evangile.

Alors Jésus prend son exemple personnel pour que les disciples aillent dire à Jean comment il fait la volonté du Père : les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, « les sourds entendent, et les morts sont ressuscités, et l'évangile est annoncé aux pauvres ». …c’est une manière de dire que la condition du disciple est entre les mains du Père et que Jean même emprisonné peut faire la même chose, il le peut lui aussi, car en prison, il y a des malades, des sourds, des décès et l’évangile peut être annoncé aussi là, même en prison. C’est une condition que Dieu veut pour lui.

Donc, pour résumer : le fait de juger sa condition et celle des autres par rapport à des choses matérielles, nourriture comprise (comme considérer aussi, la bénédiction par l’abondance de biens et de confort) doit faire comprendre à celui qui pense ainsi, que sa foi est fausse et qu’il ne fait pas la volonté de Dieu puisque ses yeux sont centrées sur sa condition, sur sa situation du moment.

C’est vrai aussi, que dans les assemblées chrétiennes, c’est une tradition de pointer du doigt celui qui se retrouve démuni.
Le grand paradigme religieux actuel attribue la pauvreté à l’échec, au manque de foi (on juge ainsi ceux qui ne sont pas béni : leur manque de confort monterait leur manque de foi).
Là aussi les démons sont mis au premier rang ; on les laisse dénoncer et accuser celui qui a tendance à s’appauvrir. Et on le culpabilise avec Matthieu 6 :33 en lui disant de s’occuper du royaume de Dieu et de sa justice et tout le reste lui seras donné par-dessus.

De quelle nourriture avons-nous besoin réellement ?

Je vous rappelle un passage  dans l’Evangile de Jean au chapitre 4 à partir du verset 32 où les disciples pressent Jésus de manger, car eux, ils ont faim.
Ils ont les yeux sur leur condition.
Et quand Jésus leur dit qu’il a à manger « une nourriture qu’ils ne connaissent pas », eux ils pensent qu’on lui a déjà donné à manger.
Mais verset 34 Jésus leur dira : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre ».

Alors, revenons aux chapitres et aux versets 11 et 6. Nous avons-là deux chiffres. Le 11 (j’en ai déjà parlé dans de nombreux messages : c’est le nombre du jugement ; et le 6 qui est le chiffre du caractère de l’homme naturel soumit à ses instincts, à ses désirs, à ses pulsions,)
Donc, l’association de ces deux nombres (11:6 ou 6 :11) nous montre un jugement pour celui qui a un caractère charnel, très humain et pas du tout un caractère spirituel, de disciple.

Attention, je ne suis pas en train de me moquer de celui qui reçoit ce châtiment d’appauvrissement, ou pire, de le condamner définitivement.
C’est un enfant de Dieu qui s’est éloigné de son Père céleste parce qu’en étant dans le confort, il se croyait sous sa bénédiction.
C’est pour cela que la chute est d’autant plus haute et douloureuse. C’est qu’il avait mis sa confiance dans sa condition…Alors, « Il ne sait plus vers quel saint se vouer ». Il ne sait plus où il en est spirituellement ; Et d’où proviendrait son erreur ?

Voilà ce que je viens de recevoir :
C’est une situation salutaire que beaucoup vont rencontrer.
Car c’est toujours dans la détresse qu’un sauveur nous vient en aide, (si bien-sûr on demande de l’aide).

Et la détresse se fait voir avec le PIB (le produit intérieur brut) qui devrait chuter de 11% cette année (du jamais vu en France). 11 millions de français se sont retrouvés en chômage partiel. Ce sont des chiffres donnés au 1er jour du déconfinement, le 11 mai 2020.
Le ministre parle « d’une crise économique brutale dont on ne mesure pas encore tous les effets ».
On voit le choc, mais il y a l’onde de choc, qui lui, crée des perturbations incontrôlables ; vous savez :c’est comme dans un accident de voiture.
La personne peut avoir l’apparence d’être hors de danger et sans le soupçonner, cachée de nombreux réactions d’hémorragie interne.
On ne saura, parfois que bien plus tard, que des organes vitaux ont été touchés et la personne décédera de ses blessures qui ont demeurées invisibles.

Eh bien, c’est ce qui ce passe économiquement : on ne saura que bien plus tard les conséquences désastreuses occasionnées par ce fléau sanitaire.
Donc, je ne suis pas en train de lire dans le marc de café pour vous annoncer des temps économiques catastrophiques, cela se voit, c’est ce qui préoccupent la majorité des gens de tout bord aujourd’hui.

Mais mon devoir est de vous avertir que beaucoup de croyants se retrouveront dans la pauvreté, alors qu’ils pensaient être protégés d’une telle honte (parce qu’ils considèrent cela, je le répète, comme honteux).
Et si vous êtes touchés et si je suis touché… d’abord, ce ne sera pas le fruit d’un hasard ; et ensuite, et surtout notre réaction montrera si notre condition compte plus que celle de faire la volonté de Dieu.
En tous les cas, pour la grande majorité, ce sera le signe évident d’un abandon. Ils crieront eux aussi «  Père pourquoi m’as-tu abandonné ?»

C’est le scénario identique à celui du  roi de Juda, Roboam. Une fois devenu fort et puissant, Roboam abandonna Dieu. Et la conséquence : c’est que cinq ans après, la ruine s’abattit sur lui ; et il réalisa comment Dieu aussi l’avait abandonné, puisqu’il devint l’esclave d’un Roi d’Egypte.
La honte, pour lui, c’est voir sa puissance qui le rendait invincible, s’effondrer.
La grandeur de sa foi s’est montrée aux yeux de tous : elle reposait uniquement sur sa force et son assurance.
Il avait abandonné Dieu, car il s’appuyait sur ses richesses extérieures et intérieures (sa convoitise). Sa désillusion et celle des judaïtes fut donc brutale et violente, puisqu’ils perdirent tout (le trésor du temple, le trésor du roi et la souveraineté).

Donc, on ne devient pas victime par fatalité ou à cause des autres ; on devient victime que de soi-même. L’abandon est toujours au départ provoqué par celui qui se croit abandonné.

Par conséquent, deux cas de figure se présentent, si nous tombons dans la disette et le manque comme les non croyants.

1er cas de figure : nous nous satisfaisons très bien de c’qui nous arrive. Nous sommes comme Jean-Baptiste, rivés sur notre mission ; et nous ne revendiquons aucun confort matériel pour faire la volonté de Dieu. Tout va bien.
2ème cas de figure : Nous sommes insatisfaits, frustrés. Cette condition inférieure nous accuse et nous accable.
Notre état d’âme va alors jouer le rôle de révélateur de notre conduite qui n’est pas bonne car nous avons continué malgré les avertissements de Dieu à nous confier dans nos richesses plutôt qu’à faire sa volonté.

C’est très important de voir les choses ainsi.

Où avons-nous placé le curseur de la bénédiction ? Sur les richesses matérielles ou sur les richesses spirituelles ?
Sommes-nous venus à Christ pour avoir une meilleure condition de vie ? (un meilleur travail, une maison plus grande, une église renommée, des enfants qui grimpent les échelons de la société…) ou pour faire sa volonté quel qu’en soi le coût à payer (manger son sang et sa chair)?

Pourquoi voir les choses ainsi ?

Parce que voir les choses autrement c’est encore prendre d’autres détours. En se posant les bonnes questions, le chemin est plus court et moins douloureux, ;
Cela fait gagner du temps et cela réduit considérablement notre temps de détresse.
Chacun doit reconsidérer très rapidement ses intentions profondes.

Et là, si Christ est pour moi une protection sociale, une assurance vie, un frigo toujours plein, bref un nouveau moyen de convoitise alors, la question doit couler de source: « Pourquoi ai-je offensé mon Dieu à ce point-là ? qu’est-ce qui ne va pas en moi ? »

La contrition, le cœur contrit est le seul remède.

La lumière de la condition en générale, arrive la fin du chapitre 11 de Matthieu, Jésus nous montre, alors, la bénédiction réelle que Dieu promet à ceux qui viennent à lui : ce n’est pas un changement de condition sociale et économique, mais bien un changement d’état d’âme.

Matthieu 11 :28-30 ; « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger ».

La promesse divine est que nous prenons son fardeau et lui le nôtre.
C’est un fardeau qui ne pèse pas lourd, facile à porter, puisque c’est d’avoir bien peu de soucis, beaucoup de repos, c’est-à-dire peu de combats, peu d’activité stressante et éreintante et le tout dans une ambiance de douceur et d’humilité.
On est quand même loin de la Cadillac, des premières places et de la grande villa sur les iles du Pacifique que certains promettent aux élus.
C’est vrai que Dieu souhaite nous donner tout ce que notre cœur désire (mais tout ce qu’un cœur régénéré désire).


Maintenant et pour finir : il y a Apocalypse 12 :6 qui nous renvoie à une drôle de nourriture. « la femme s'enfuit dans un désert, où elle a un lieu préparé de Dieu, afin qu'on la nourrisse là mille deux cent soixante jours ».

Nous savons par le verset précèdent, que cette femme a eu un fils qui est monté vers Dieu et qui doit gouverner les nations. Donc ce fils, c’est le nouvel homme né de l’Esprit. La femme représente tous ceux qui sont nés d’en haut formant cette Eglise, cette épouse. Ils seront à un moment donné obligés de fuir ; Fuir non pas dans le but d’échapper à une catastrophe, mais parce que la vie fera qu’ils seront obligés de s’adapter, de chercher autrement et ailleurs. Ah, Ils ne fuiront pas vers des palais et des châteaux dans des paradis fiscaux, non, dans des déserts, des endroits qu’eux seuls vont connaître (adapté à chacun) où ils dépendront complètement de Dieu pour leur nourriture spirituelle mais aussi pour leur travail, pour leur moyen de subsistance ; et cela pendant 3 ans et demi (mais ils ne seront pas dans le manque et la disette).

J’insiste parce que ce temps est lui aussi un jugement, qui a séparé deux sortes de croyants : ceux qui font la volonté de Dieu, en prenant la nourriture céleste, et les autres toujours centrés sur leur condition, sur la nourriture terrestre.
Et revoilà apparaître cette fameuse marque de la bête : Ceux qui sont accaparés par leur condition de vie.
D’ailleurs, c’est ce que le diable, le dragon essaie de manger. Il veut manger la consécration de celui qui est né d’esprit pour le recentrer sur ses conditions d’existence. « Regarde ton existence, pour un disciple de Christ, ce n’est pas glorieux » (là, c’est le diable qui vous parle).
« Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant ». Satan dévore le Saint-Esprit (l’enfant) lorsque nos richesses ne deviennent plus que matérielles.

Le verset miroir d’Apocalypse 12 :6 est 6 :12 ;
Et il nous dit : «  quand il eut ouvert le sixième sceau, et voici, il se fit un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac fait de poil, et la lune devint toute comme du sang. »

C’est cet aveuglement général (le soleil noir) ;Le temps de détresse (le grand tremblement de terre) et le fait que les croyants soient à verser leur sang (la lune comme du sang) qui déclenche la fuite dans le désert et l’ouverture du sixième sceau.

Ayons donc du discernement pour savoir dans quel temps nous vivons et surtout pour reconnaître si nous avons perdu la foi en ayant nos yeux accaparés par nos conditions d’existence ou si nous sommes en train de la retrouver par une contrition salutaire, ou encore si nous sommes déjà nourris dans un désert préparé.
Amen

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