Par Éric
Ruiz
Nous
pouvons si facilement imaginer ce qu’est une mauvaise odeur.
Nous
connaissons l’odeur de la saleté, comme de ce qui se décompose et moisi et ce
que dégage le fumier ou encore, l’odeur nauséabonde d’un corps humain
plein de toxines; bref, ces odeurs-là rebutent et font fuir.
Oui, je
réponds par l’affirmatif, le Saint-Esprit a bien une odeur et ce message est là
pour nous le montrer.
Cette
odeur, j’insiste, est très perceptible et elle se comporte comme un
parfum ; ce nectar de parfum c’est celui de la myrrhe.
Pourquoi ?
D’abord, parce
que Moïse avait reçu l’ordre de Dieu que les souverains sacrificateurs comme
Aaron soient oints par cette huile (Exode 30 :22-23).
C’était
une partie essentielle de l’huile d’onction (sur les 1000 sicles qui
constituait l’huile, il devait y avoir 500 sicles de myrrhe de celle qui coule d’elle-même) cela veut dire :
que cette huile était pure et qu’elle ne devait surtout pas être coupée avec
quoi que ce soit, pour conserver l’arôme exquis qui se dégageait d’elle.
Donc la
pureté de cette huile fait référence à la pureté divine, qui ne tolère aucun
mélange.
Mais ce
n’est pas tout : l’odeur forte de myrrhe émanant de cette huile, devait
recouvrir toute la tente d’assignation, tous les ustensiles, le chandelier,
l’autel des parfums, l’autel des holocaustes et tous ses ustensiles et bien-sûr
l’Arche de l’Alliance.
Mais cette
onction ne devait en aucun cas recouvrir autre chose et encore moins le corps,
la peau des hommes.
Pourquoi ?
Car le
Saint-Esprit représenté par cette huile ne peut être mélangé à la chair, aux
désirs et passions charnelles.
On
retrouve la myrrhe curieusement à un autre endroit dans la Bible : Au
Cantique des cantiques. « Mon
bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe qui repose entre mes seins. »
Au-delà des pensées sensuelles, voire érotique que ce texte évoque, quelle
belle allusion au cœur purifié, par notre Père, qui y place son odeur par
l’Esprit Saint, qui le caractérise.
Mais dans
Cantique 1 :13, nous pouvons voir que cette odeur arrive d’un milieu
inconnu, « le désert » ; et que cette odeur est aussi une
vapeur, une nuée, une colonne de fumée.
Il y a
toujours, on le voit, une pointe de mystère dans la révélation divine et ce
mystère ici, c’est bien le fils de l’homme (ou si vous préférez, c’est la même
chose : les fils de Dieu) qui arrive de la montagne de la myrrhe (cette
montagne bien évidemment fait référence à la montagne de Sion).
Malheureusement,
en période d’apostasie, comme celle que nous traversons depuis plusieurs
décennies, l’huile d’onction fait cruellement défaut.
Le croyant
ne dégage plus aucun parfum qui serait susceptible d’exalter le cœur de Dieu.
Et l’état déplorable de l’agriculture reflète,
bien-sûr, l’état spirituel de la nation.
Le
prophète Joël vivait à son époque (très éloignée), la même situation que nous,
il disait (Joël 1 :10) « Les
champs sont ravagés, La terre est attristée; Car les blés sont détruits, Le
moût est tari, l'huile est desséchée ».
Mais Joël, comme tout prophète, annonçait
aussi le retour du Seigneur ; et l’huile symbole du Saint-Esprit en était
le révélateur (Joël 2 :18-) :
« L'Eternel
est ému de jalousie pour son pays, Et il épargne son peuple…Voici, je vous
enverrai du blé, du moût et de l'huile,
Et vous en serez rassasiés; Et je ne vous livrerai plus à l'opprobre parmi les
nations…Et
les cuves regorgeront de moût et
d'huile. » ;
En d’autres termes comme Joël le dit un peu
plus loin au verset 29 : « Même sur les serviteurs et sur les servantes, Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit »
(Petite remarque, l’huile est très souvent associée au moût
(ce jus raisin pas encore fermenté qui donnera le goût et les arômes
spécifiques du vin; le moût, c’est par conséquent, le départ de la révélation,
la parole révélée qui va avec le Saint-Esprit, c’est (pour imager) le millésime
du Saint-Esprit.
Continuons,
puisque le livre du Cantique des cantiques nous renvoie encore plus loin, il
nous emmène jusqu’au livre de l’Apocalypse de Jean, où au chapitre 3, Dieu
frappe à la porte des croyants pour venir souper avec chacun d’eux ; et
ceux qui lui ouvrent ont la même caractéristique que Cantique 5 :5
« Je me suis levé pour ouvrir à mon bien-aimé
et de mes mains a dégoutté la myrrhe, de mes doigts la myrrhe a répandue sur la
poignée du verrou. »
Cela
signifie très clairement que le croyant qui vient ouvrir la porte à son
bien-aimé (Seigneur), ne vient pas pour recevoir une huile sainte, il l’a
possède déjà, puisqu’il dégouline littéralement de Saint-Esprit, il déborde, sa
coupe déborde d’Esprit saint qui se répand jusque sur la poignée et le verrou
de la porte.
En clair :
il est comme Cantique 5 :1 le montre, il est ivre, mais pas de vin, ivre
d’amour.
Cette
odeur est très importante pour le croyant, car sans elle la fiancée, nous le
voyons a mainte reprises, ne peux plaire à son fiancé.
L’odeur,
c’est ce qui enchante Dieu.
L’Eternel
recherche « des sacrifices consumés
par le feu d’une agréable odeur » ; c’est ce qui charme le
Seigneur, c’est ce qui l’attire irrésistiblement, cela fait fondre son cœur.
L’odeur du
sacrifice consumé, c’est en réalité, l’odeur qu’émet notre chair quand elle
brûle ; Quand par exemple, nous mettons notre égoïsme ou notre arrogance
sur l’autel des sacrifices.
Mais il y
a plus encore, nos défauts et nos péchés disparaissent alors complètement de la
vue de notre fiancé (de notre Dieu) ; (Cantique 4 :7) « Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n'y a point de
défaut (de tâche version Martin) ».
Alors résumons, la myrrhe est le parfum exquis qui émane de
l’huile d’onction des sacrificateurs, et qui typifie la pureté du Saint-Esprit.
Les croyants réveillés qui viennent souper avec le fils de
Dieu sont tous remplis de cette huile, parce qu’elle n’est pas frelatée, ni coupée
mais pure, comme le représente le moût, le vin de la révélation.
Pourquoi ?
Parce qu’ils n’ont plus l’odeur de la chair … Cette
chair qui en brûlant a dégagé une odeur exquise, car ils sont parfaits sans
défauts devant Dieu.
Pourtant, dans le concret, le Saint-Esprit n’est pas une
huile au sens propre, mais bien au sens spirituelle.
L’odeur n’est donc pas celle d’un parfum olfactif.
Ce n’est pas la myrrhe que l’on sent et qui va permettre d’identifier
le Saint-Esprit. Il n’y a aucune odeur d’encens qui s’échappe naturellement
d’un corps humain, même régénéré et purifié.
Eh bien nous l’avons vu avec le Cantique des cantiques :
ce parfum qui agit comme une « drogue
aromatique », c’est l’ivresse d’amour, c’est ce débordement d’amour
qui est visible uniquement par les actes et par rien d’autres.
Car l’odeur réelle peut s’imiter facilement, elle aussi.
L’amour dégage quand même une odeur, mais la confusion est
tellement facile.
Je m’appuie pour argumenter mes propos, sur la relation qui
existait autrefois entre Isaac et son fils Jacob au moment de la bénédiction.
Isaac, devenu vieux et aveugle a confondu Jacob avec son
frère aîné à cause de l’odeur.
On va lire ce passage, c’est dans (Genèse 27 :27):
« Jacob s'approcha, et
l’embrassa. Isaac sentit l'odeur de ses vêtements; puis il le bénit, et dit:
Voici, l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ que l'Eternel a béni.
Que Dieu te donne de la rosée du ciel Et….etc »
Que Dieu te donne de la rosée du ciel Et….etc »
Donc la bénédiction de tout un peuple à
travers Jacob (qui deviendra Israël, plus tard), s’est faite sur une odeur. Aussi
bizarre que cela puisse paraître, Isaac ne reconnut pas son fils au timbre de sa
voix, ni au toucher qu’il confondu avec son frère aîné Esaü, mais au parfum de
gibier que dégageait les vêtements de Jacob.
C’était Rebecca sa mère, qui avait en fait
préparé un met délicieux à base de gibier pour tromper son mari. Pourquoi ce passage
est-il si important et ce détail paraissant si insignifiant, est en fait si
décisif?
Car c’est un complot contre la descendance
d’Esaü, qui a abouti à mettre tout un peuple, dans un rôle de serviteurs,
serviles ou alors, seul moyen d’échapper à l’esclavage d’Israël, de devenir un
peuple nomade.
Vous rendez-vous compte : nos sens nous
trompent tellement ; et c’est sans doute pour cela que Dieu ne voulut pas
que l’odeur de myrrhe passe par nos sens.
Esaü était couvert de poils sur tout le
corps ; il était le type même de la chair, de la nature animal de l’homme
(qui n’hésite pas à vendre son droit d’ainesse pour un plat de lentilles) ;
Tandis que Jacob, lui, ne valait pas mieux puisqu’il était menteur et trompeur
comme son nom l’indique.
Isaac a confondu tout simplement l’odeur animale
que Jacob avait,
(avec quoi ?) avec une odeur divine.
J’ouvre une parenthèse importante, toutefois,
pour souligner que le plan de Dieu n’est pas soumis au péché des hommes.
Esaü, comme Jacob ont vécu des tribulations provoquées
par leurs propres fautes ; mais la tribu de Juda, comme le peuple mis à
part n’a en rien été mis à mal à cause de cela.
Le
plan de Dieu se réalise quoi que fasse les hommes et leur désobéissance.
Alors, la myrrhe ne pouvait naître à ce
moment-là de l’histoire de Jacob.
Il fallait attendre (attendre qui ?
attendre quoi ?).
Eh bien, attendre que la future mère de Juda
(Léa) devienne la femme de Jacob.
Pourquoi ?
Regardez cette pauvre Léa ; malgré son
droit d’ainesse, un défaut physique la rendu moins désirable, que sa sœur
cadette, Rachel.
Léa était fatiguée, accablée, lassée par sa
vie faite d’injustice et de mépris ; mais …son cœur brisé a été consolé,
car c’est elle, qui épousera Jacob et mettra au monde les premiers-nés de la
tribu de notre Seigneur Jésus-Christ : Juda
Donc, cette histoire nous montre le
réceptacle de l’onction.
L’onction ne pouvait naitre dans le cœur de
Rachel, sœur de Léa, jalouse, possessive, autoritaire qui a créé (d’une
certaine manière) sa stérilité.
L’onction est né dans le cœur brisé de Léa, où
l’injustice et l’abandon ont été les ingrédients de départ indispensable au
parfum de myrrhe et aussi à sa fécondité.
Alors, cette parenthèse fermée, cet arôme spirituel, je le
répète, ne se manifeste qu’au travers des actes.
Mais il dévoile encore autre chose : et Léa nous a mis
justement sur le chemin, vous allez voir par la suite....
Ce parfum donc, dévoile un caractère profond du disciple. Il
montre à ce moment précis, qu’il est prêt pour le repas des noces.
Quel est ce caractère ?
La myrrhe est un parfum couteux, un parfum de grand prix,
c’est un des parfums qu’apportèrent les rois Mages à la naissance de Jésus.
Il est
couteux surtout parce qu’il montre un sacrifice, il dévoile une souffrance, une
abnégation complète.
Jésus a été (rappelons-nous) embaumé de myrrhe et d’aloès a
sa mort par Nicodème ;
Dans quel but ?
Pour révéler toute l’importance qu’il a donnée à la valeur de
notre rachat par son sacrifice.
Mais il y a aussi Smyrne,
(Ismir aujourd’hui) cette ville de Turquie qui (nous dit le chapitre 2 de
l’Apocalypse) abritait autrefois une Eglise de croyants dont le sacrifice, la
souffrance et la persécution ont-été leur gloire.
Smyrne
en grec signifie Myrrhe. Cette Eglise a eu l’odeur de la prison et le
parfum d’une tribulation de 10 jours.
10 jours de tribulation : cela fait référence à 10 jugements, 10
sabbats, semblables aussi aux 10 plaies d’Egypte (j’ai
justement commencé un message qui détaillent tout cela, je vous mets les liens
texte et vidéo)
« Sois fidèle
jusqu’à la mort » !
Voilà ce que lui demandait « le premier et le dernier,
celui qui est mort et qui a repris vie ».
Et la récompense de cette Eglise a été (tenez-vous
bien) : la myrrhe.
Eh oui, « la
couronne de vie », c’est le Saint-Esprit ; c’est lui, la
résurrection, la vie Eternelle.
Cette Eglise, c’est un symbole de persécution : « ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront
persécutés » (on pourrait rajouter : de la même manière que
Smyrne l’a été).
Les vrais croyants devront boire des boissons amères (la myrrhe est
une boisson au goût amer), c’est la vie persécutée.
Mais, chose incroyable, ils seront heureux et dans la joie pendant leurs
persécutions ;
Jésus lui-même en a fait un objectif, un aboutissement.
« Heureux
ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux leur
appartient!
Heureux
serez-vous lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera et qu'on dira
faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi.
Réjouissez-vous
et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande au ciel. En effet,
c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés ».
Alors voilà, cette odeur
cachée du Saint-Esprit : c’est l’odeur de la persécution (leurs habits portent l’odeur de la
trahison, de la calomnie, de l’insulte) mais aussi l’odeur de la joie dans la souffrance et dans l’épreuve.
Non,
rassurez-vous ce n’est pas une odeur de « sadomaso » comme certains
esprits mal placés voudraient le croire, mais c’est ce que procure dans le
concret l’ivresse du Saint-Esprit.
La douleur,
la souffrance à ce moment-là n’existe plus, elle n’est plus perceptible.
Que nous
enseigne cet arôme ?
Que le
Saint-Esprit se reconnait à travers les œuvres de ceux qui l’ont reçu réellement
: des œuvres justes qui ne sont pas que des œuvres d’amour comme on le
penserait logiquement, mais des
tribulations, des persécutions, des souffrances mêlées de joie et de bonheur.
C’est ce qui donne à ces disciples une
valeur élevée.
Etienne
pendant sa lapidation louait le Seigneur et « voyait le ciel ouvert et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu ».
Cette
forme d’extase dans le sacrifice montrait alors sa valeur mais aussi sa place.
Etienne est à sa place en tant que fils de l’homme.
Je vous
pose la question suivante alors :
Ne se
voyait-il pas, lui, debout à la droite de Dieu ?
Nous
sommes en face d’un constat glorieux : le fils de l’homme a la même valeur,
la même place que le sacrifice de Jésus qui a connu lui aussi ce sort réservé
aux prophètes.
La même
odeur que celle de Joseph, fils de Jacob
a connu en subissant la trahison de ses frères, puis l’abandon dans une citerne,
et pour finir, l’esclavage et l’exil.
Joseph
était la figure de Christ, celle des futurs persécutés, des futurs oints, du
Fils de l’homme.
C’est ce
que disait Paul quand il reprenait les Corinthiens : « vous avez été racheté à grand prix ».
C’est au
prix de la persécution et du sacrifice allant s’il le faut jusqu’au martyr.
Maintenant
cette odeur, qui nous le voyons ne passe pas par le sens olfactif, mais par
celui du cœur, elle possède un parfum aussi de feu.
Ceux qui seront baptisés
d’esprit et de feu, ont cette odeur, non pas de brûlée qui se dégagent de leurs
œuvres, mais de puissance.
Ils sont
comme les 3 Judaïtes qui ont survécu à la fournaise qui devait les
immoler : ils n’ont pas été brûlés et leurs vêtements ne sentaient même
pas le feu.
Ce feu,
nous l’avons compris, je pense, arrive avec les combats, les souffrances et les
tribulations.
Alors
résumons :
Le
Saint-Esprit a l’odeur de la myrrhe qui prend naissance (comme Léa) dans
l’injustice, le mépris et l’abandon.
Ensuite ce
parfum spirituel montre l’amour pur, celui que possède notre Dieu… mais aussi :
la joie et la paix dans les tribulations, les épreuves, les persécutions ;
cette odeur c’est : l’éternité, l’odeur
du fils de l’homme, l’odeur du corps
de Dieu.
Alors me
direz-vous : à quoi me sert de savoir cela pour ma vie quotidienne?
Eh bien,
que la nouvelle naissance d’en haut nous fait changer non seulement de nature
mais d’odeur.
Nous
passons du règne animal au règne spirituel.
L’odeur
est inodore, invisible, tout comme notre Père céleste, mais Dieu montre son
corps à travers des actes de justice.
Ces actes sont de véritables
odeurs inimitables (c’est pour cela qu’elles sont agréables et louables).
Nous ne
devons rien négliger de ces odeurs.
Pour
preuve encore une fois, la place de l’autel des parfums, tout près du voile et
du lieu très saint dans le tabernacle.
Donc
rassurez-vous ou examinez-vous, car Dieu connait le parfum de chacun.
Il sait ce
que nous avons réellement sacrifié pour lui.
Au temps
de Moïse, un animal immolé avec un défaut dégageait une odeur nauséabonde,
de répulsion, pour Dieu, la même odeur que dégageaient les vêtements de Jacob
lors de sa bénédiction.
Alors ne
trichons pas, ne nous mentons pas non plus à nous-mêmes, les sacrificateurs en Christ ne font que des
sacrifices d’agréable odeur, insaisissables par nos sens, mais confirmés par
des actes sans équivoques pour Dieu.
Amen
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