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Par Éric Ruiz
« Voici, tu as été guéri; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive
quelque chose de pire. « Jean 5:14
Le contexte du verset est le suivant : Jésus retrouve dans le temple le
paralytique qui était malade depuis trente-huit ans, celui qu’il a guéri à la
piscine de Bethesda ; et curieusement il le prévient qu’une chose pire que sa
paralysie peut lui arriver.
Jésus serait-il dur?
Pourquoi un tel acharnement du sort contre cet homme ?
Pourquoi un tel acharnement du sort contre cet homme ?
Non, Jésus n’est pas impitoyable, il est simplement juste et s’il donne un
avertissement, c’est que la situation est grave, vraiment grave.
Jésus ne demande-t-il pas là une chose impossible en disant
: « ne pèche plus » ?
Eh oui une chose impossible, car pourquoi Jésus donnerai à cette personne
un tel avertissement alors qu’il sait pertinemment que la nature humaine le
fera retourner à ses mauvais penchants naturels ?
Un jour ou l’autre chasser le naturel, il revient au galop.
C’est vrai chacun est conscient que le péché est attaché à la chair de
l’homme aussi fort que son envie de respirer.
Alors Jésus: lui annonce-t-il un malheur incontournable ?
Lui seul est parfait. Jésus est né par le Saint-Esprit sans péché, mais
pour l’être humain en général, le péché lui colle à la peau.
Alors, la pensée chrétienne la plus répandue aujourd’hui, va dans un autre
sens.
Elle justifierait le fait d’être pécheur mais un pécheur gracié, c’est à
dire que la foi justifierait le croyant et effacerait toutes ses fautes, même
s’il continue à en commettre.
Car il y a aussi des péchés que l’on commet par omission, sans vouloir les
faire volontairement ; et là Jésus nous les pardonnerait à l’avance.
Il suffirait de croire, simplement croire... pour être laver de tous ses
péchés.
Bref même si nous péchons, Jésus nous verrait pur malgré tout, ayant donné
sa vie pour cela.
Hélas, Il n’y a pas de pire faux Evangile que croire de cette façon.
Cela revient à négliger ou à tordre l’écriture de 1 Jean 1:10
« Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le faisons
menteur, et sa parole n'est point en nous. »
POUR ETRE JUSTE ET PRATIQUER LA JUSTICE : SE CONVERTIR
Le raisonnement charnel est le suivant : Jésus a tout porté à la croix et
nous sommes lavés et purifiés de nos péchés simplement en les confessant.
C’est « presque » 1Jean 1:9
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour
nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. »
Je dis presque, car oui Dieu est fidèle pour nous purifier, mais attention
on oublie qu’il est juste aussi.
L’aveuglement, c’est de ne voir que la fidélité de Dieu mais faire
abstraction de sa justice.
Il est juste pour purifier celui qui pratique la justice, pas celui qui ne
fait que proclamer qu’il est juste.
L’apôtre Pierre, qui avait reçu les clés du royaume, annonçait comment être
justifié; il annonçait le fondement des apôtres, et dans ces termes :
Actes 3:19 « Repentez-vous donc et
convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés ».
Ah là, on voit bien la condition à remplir pour que nos péchés soient
effacés :
Convertissez-vous ...
La conversion c’est notre gage de bonne foi, ce sont nos actes de sainteté,
à nous disciples.
Mais voilà, nous sommes dans le siècle de l’apparence.
L’apparence de la sainteté, l’apparence de la sagesse, (l’illusion d’en
savoir plus que les autres), l’apparence de l’amour, (être prêt à tout pour un
démuni, enfin presque)...l’apparence de la révélation.
Tout est poudre aux yeux.
·
On entend partout des effets d’annonce sans lendemain ;
·
On se trouve face à de nombreux marchands d’illusions ;
·
On découvre sans cesse des nouveaux cas d’impostures ;
·
L’engagement de foi n’est qu’un enfumage ;
·
Les promesses, sont des faux-semblants
·
ou encore les actes d’amour sont en trompe-l’œil ; dès que les temps
changent on retourne sa veste toujours du bon côté (là je fais référence à la
chanson « l’opportuniste » de Jacques Dutronc);
·
et tout ça avec comme toile de fond un monde devenu de plus en plus irréel
et virtuel, sans âme.
Alors oui c’est vrai, Jésus annonce un malheur dans Jean 5:14 ;
un malheur au paralytique qui a pris son lit et qui marche.
Oui, il lui dit que sa responsabilité maintenant c’est d’être sur la profondeur
des choses et pas sur l’apparence, qui cache l’hypocrisie.
Jésus aurait pu dire à cet homme, ne soit pas hypocrite, sinon tu
connaîtras le malheur.
L’hypocrite a toujours un masque, c’est un acteur ; il joue un jeu, il joue
un rôle qui n’est pas le sien. Il se cache derrière ce rôle pour ne pas voir le
sien et ne pas se faire prendre à son propre jeu de dupe.
Revenons au paralytique guéri de Jean 5:14
Qu’a-t-il fait?
Sachant qu’il a su que c’était Jésus qu’il l’avait guéri, il est allé
l’annoncer partout autour de lui.
Est-ce cela pratiqué la justice de Dieu ?
CE QUI N’EST PAS LA JUSTICE DE DIEU : LE MAUVAIS TEMOIGNAGE
Le courant religieux évangélique saute sur l’occasion pour insister sur la
confession de foi et le témoignage.
Ah le sacro-saint témoignage !
« Montrez que vous êtes un véritable croyant qui n’a pas honte de Dieu
et ne perdez aucune occasion à témoigner ! ».
Qui n’a pas entendu une telle exhortation dans une assemblée religieuse ?
Bien peu je l’pense.
Alors, laissez-moi douter sérieusement de cette interprétation.
Vous voyez la contradiction ?
D’un côté on vous dira que votre salut a été porté à la croix et que vos
péchés sont effacés par la grâce, mais de l’autre, on attendra de votre part
des œuvres de témoignage !
Le
péché n’est pas dans le manque de témoignage.
Le
péché : C’est de rendre un mauvais témoignage.
C’est vrai, cela parait contradictoire, mais on peut donner son témoignage
à tous et à tous vents et avoir quand même un mauvais témoignage.
On peut rendre compte d’un miracle réel, d’un vrai prodige sur sa vie et
rendre un mauvais témoignage.
L’hypocrite rendra toujours un mauvais témoignage.
N’oublions pas que l’envie de témoigner ne provient pas uniquement d’un
cœur rempli d’amour pour Dieu, mais malheureusement bien souvent le mobile
principal sert à cacher ses fautes, pour chercher son propre intérêt, chercher
sa propre gloire associée à celle de son pasteur, de son prophète, ou de son
groupe de pensée.
On s’illusionne et on illusionne les autres sur une sanctification profonde
qui n’existe pas.
Elle n’est qu’un leurre.
Ce n’est que de la poudre aux yeux.
LE TEMOIGNAGE VERITABLE EN FAISANT L’AUMONE
Jésus en prenant l’exemple qui n’est pas un hasard, celui du paralytique
guéri, montre la contradiction de ce dernier, qui part communiquer son miracle,
aux judéens.
Or Jésus n’a-t-il pas montré comment « faire
l’aumône » ; en d’autres termes comment rendre témoignage ?
« Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette
devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues,
afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent
leur récompense. Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas
ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui
voit dans le secret, te le rendra. ».
Jésus semble plus qu’aller à
contre-courant et dans la direction opposée au témoignage évangélique ; il
parle de donner dans le secret, d’exercer sa justice sans l’ébruiter.
Dans Luc 5:14, lisons ses recommandations
« Puis il (Jésus) lui ordonna de n'en parler à personne. Mais,
dit-il, va te montrer au sacrificateur, »
Le Fils de Dieu n’a pas dit d’aller en parler à tous, et de sonner de la
trompette.
Il a dit de se taire et de se montrer à une seule personne: Le
sacrificateur, le religieux, l’homme le plus réputé. (Lui, fort de sa renommée
sera le meilleur témoin pour répandre la nouvelle)
Vous voyez la fausse confiance, la fausse foi, celle qui est placée dans la
reconnaissance des hommes.
Faire pour être vu des autres, comme font les hypocrites. Comme le dévoile
Jésus dans Matthieu 23: vous êtes des hypocrites « parce que vous
courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; » en langage
courant, cela signifie: « vous êtes des hypocrites parce que vous
allez partout chercher des gens pour les ramener à embrasser votre cause, à
préférer votre doctrine ».
N’est-ce pas point par point l’évangélisation moderne que nous
connaissons?
Une hypocrisie en bande organisée dirait Jésus de Nazareth s’il vivait à
notre époque.
QUI EST HYPOCRITE ?
Alors qui est hypocrite ?
D’abord, Jésus a-t-il eu avec lui, des hypocrites ?
Oui absolument, Jésus a eu avec lui des
disciples hypocrites.
Ce sont les disciples qui le quittèrent lorsque le sacrifice demandé fut
trop grand.
(Jean 6: 60) « Plusieurs
de ses disciples, […] dirent: Cette parole est dure; qui peut l'écouter?[...] (v
64) : Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. [...](v 66) : Dès ce moment, plusieurs de ses disciples
se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui. »
Ceux qui se séparèrent de Jésus (et non l’inverse) ont simplement montré à
ce moment-là leur vrai visage, celui de l’incrédulité, et leur cœur dur
semblable aux paroles dures qu’ils percevaient ainsi de Jésus alors qu’il
disait : « celui qui ne mange pas ma chair n’a point la vie en
lui ».
Bien, et maintenant, comment savoir si nous ne sommes pas devenu nous-même des
hypocrites ?
Est-ce qu’on ne se prend pas pour des saints qu’on n’est pas ?
L’apôtre Jacques nous donne un indice important : celui qui ne met pas
la parole en pratique, se trompe lui-même par de faux raisonnements et il est
semblable à une personne qui après avoir vu dans le miroir son visage
naturel, (son hypocrisie) s’en va comme si de rien était (Jacques
1 :23).
Tout se voit et tout se lit comme dans un livre ouvert, chez tout le monde
; et pas besoin d’être un fin psychologue ou un mentaliste pour discerner le
vrai du faux.
Le miroir dont parlait Jacques est le suivant : La manière dont vous
juger les autres vous juge.
Nous fonctionnons comme avec un miroir car nos dires et nos actions nous
renvoient ce que nous sommes.
Eh bien par exemple, lorsqu’on se met à voire des êtres angéliques partout
ou des êtres sauvés partout, nous avons à faire là à un mode de séduction.
Notre côté machiavélique a lui-même amplifié ce sentiment altruiste pour tous,
pour en arriver au même point que nous offre le refrain de la chanson de Michel
Polnareff : « on ira tous au paradis ».
C’est là aussi d’apparence contradictoire, mais cet amour excessif
des gens, voire même exubérant, cache une très grande complaisance sur ses
propres péchés.
On se sent tout d’un coup avoir un esprit de discernement sur pleins de
gens.
Et on les contemple sous leurs meilleurs jours.
On les voit avec un cœur repentant et rempli de compassion.
Le sens de tout cela c’est la chose suivante :
La justification que nous n’avons pas reçue, nous la voyons alors chez
l’autre (et inconsciemment elle nous rassure).
Nous voyons l’autre comme on voudrait que Dieu nous voit: pur.
Mais ce n’est pas le cas, car nous nous sommes fourvoyés derrière un jeu
d’acteur, qui montre un être différent de ce que nous sommes nous-mêmes.
Nous nous sommes construits une image de nous-mêmes remplie de compassion,
mais qui n’est pas la réalité.
Alors l’inverse est pareil: Avoir une vision dure et condamnatoire sur les
autres, ne fait pas de nous qui jugeons de la sorte, des gens plus saints, bien
au contraire.
Notre regard sur l’autre devient scrupuleux et nous examinons avec minutie
jusqu’au plus petit détail de ses vêtements, de ses coutumes, des objets qu’ils
portent, des paroles et des idées qu’ils proclament.
Nous accumulons à ce moment-là les preuves accablantes que l’autre est
rempli de signes démoniaques ou diaboliques.
Attention danger !
Etre très exigeant des autres devrait nous interroger sur le niveau
d’exigence que nous avons sur nous-mêmes.
On ne peut être dur avec les autres que si on est dur avec soi-même, sinon,
il y a une injustice flagrante.
Car juger ne renvoie qu’à nous-mêmes et dans ce contexte à notre forme
élevée d’hypocrisie.
Les soi-disant péchés des autres servent alors à nous nettoyer des nôtres,
qui eux ne manquent pas.
Alors l’incrédule tombe dans le feu de l’un est de l’autre. Il n’est pas
rare qu’un jour il soit accusateur et le lendemain il soit permissif sur les
fautes d’autrui. Il est sans cesse ballotté entre la grâce et la loi, entre le
salut et la condamnation.
A force de tricher avec lui-même, l’hypocrite a développé un caractère
lunatique qui lui fait changer de masque, mais sa fourberie le maintien
toujours aussi aveugle sur ses fautes.
Cette personne (force est de le constater), a développer des signes
évidents de schizophrénie: perdant le sens de la réalité, elle se croit être la
cible principale des autres.
Par conséquent : pourquoi est-ce si grave de s’obstiner dans ce genre
d’aveuglement spirituel ?
Eh bien, parce que le malheur sonne à la porte et on l’a lu au début du
message,
« Ne pèche plus de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de
pire. »…Une chose pire que la maladie qui t’avais rendu paralysée.
Que peut-il arriver de si grave à un incrédule, à un hypocrite ? Qu’il
perde son salut?
D’abord complétons la définition d’un hypocrite : c’est un incrédule
(et vis-versa).
Celui qui ne croit pas marque son territoire en préférant les ténèbres, car
il peut y cacher ses œuvres mauvaises, qui néanmoins seront révélées lorsque
viendra la lumière.
En tous les cas il sera victime de son propre aveuglement et il entraînera
d’autres aveugles avec lui.
Le prophète Esaïe, tant repris par Jésus, montrait l’imposture: « Malheur
à ceux qui cachent leurs desseins pour les dérober à l'Eternel, qui font
leurs œuvres dans les ténèbres, et qui disent : Qui nous voit et qui nous
connaît ? ».
Le masque ne sert à rien, sinon à révéler encore plus fort le
dissimulateur, ou l’hypocrisie ; et quand le masque tombe, c’est la honte
et l’opprobre qui touchent le pécheur non converti.
L’hypocrite se condamne lui-même et attire sur lui tout ce que les
prophètes de l’Ancienne Alliance annonçaient haut et fort à un peuple rebelle
et incrédule :
La maladie, l’épidémie, la famine, l’abandon, la
honte et la mort.
Nous ne sommes pas dans une pièce de théâtre de Molière, comme « les
fourberies de Scapin », ou malgré les ruses, de Scapin ses mensonges, sa
vengeance et ses simulacres, ce dernier s’en sort toujours avec une pirouette
et pour finir avec panache et honneurs.
La réalité est tout autre, « les scapins » rirons jaunes. La vie
n’est pas une farce, elle fera qu’un jour ou l’autre, on paye l’addition de ses
égarements.
Je sais, qu’en disant cela, en attisant ce que beaucoup cachent et
préfèrent oublier, je passe pour un prophète de malheur, mais je me dois
d’aller à contre-courant de toutes ces fausses pensées et de toute cette
tolérance abjecte au mensonge qui entraînent une foule de personnes à franchir
la porte large et spacieuse de leur perdition.
Si une fois que vous avez été touché par l’Esprit saint, il part, laissant
votre maison (votre cœur) nettoyée, il y a sept démons beaucoup plus méchants
qui viendront y faire leur demeure et votre condition sera sept fois pires que
celle que vous avez connue.
Réveillez-vous pendant qu’il est encore temps !
Si Jésus déclare: « ne péchez plus », c’est que c’est possible.
C’est possible, mais uniquement si vous vous convertissez.
Ensuite seulement sa promesse s’établira :
«… afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du
Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ… »
(Actes 3:20)
C’est le Saint-Esprit, Jésus-Christ la même personne divine qui vient
parfaire ce qui est impossible de changer en nous: la nature pécheresse.
Oui, nous pouvons ici-bas ne plus pécher, mais il y a un fondement des
apôtres et des prophètes à rétablir dans nos vies auparavant ; et ce
fondement, je le répète c’est: convertissez-vous!
Ne vous arrêtez pas au premier coup de tonnerre celui du jugement,
passez au deuxième tonnerre qui est la repentance, la vraie, celle qui se mêle
à la conversion, puis vous pourrez alors exercer des œuvres de justice liées au
troisième tonnerre.
Le retour du Seigneur que vous attendez est là, il est dans ses tonnerres,
si vous ne faites rien alors que vous l’entendez tonner, vous ne verrez pas
Jésus, vous ne verrez pas Christ et votre espérance de gloire disparaîtra.
Soyez conséquent : convertissez-vous ou reconvertissez-vous à nouveau.
Amen.
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