lundi 19 octobre 2015

LE SACRIFICE : LE REPAS DES ELUS

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 Par Eric Ruiz

Un frère à la suite d'un message, me posait une question pertinente: Quel sacrifice plait à Dieu, et comment savoir si c'est celui là et pas un autre? 

Le sacrifice est très souvent associé à quelque chose de négatif.  
- Un acte de dévouement fait à contre cœur;  
- un effort que l'on fait malgré tout sachant que cela aboutit à mettre une croix sur ses envies.
- Donc le sacrifice, c'est un renoncement amer.  
- C'est une chose que l'on voudrait bien éviter si cela était possible. 

"Ah ! décidément je vais encore être obligé de sacrifier un de mes moments agréables et plaisants pour faire une œuvre soi-disant bienfaitrice". 

Ne soyons pas hypocrites! 
 Beaucoup de croyants pensent de la sorte quand le dimanche matin, ils se rendent au culte ou à la réunion de leur église, alors qu'ils pourraient faire du sport ou rester tranquillement au lit. 

Deuxième vision du sacrifice: 
Le religieux associe l'acte sacrificiel au péché. Puisque j'ai péché se dit-il, mon renoncement doit me coûter sinon, ce n'est pas un renoncement véritable. 
Cette manière de penser est presque juste. 
Je dis "presque" car comme je l'ai dit dans mon précédent message, il y a un prix à payer dans le sacrifice. 

Mais le sacrifice n'est pas de l'auto-flagellation. Il n'est pas dans une démonstration impressionnante de repentance. 
Le prix à payer n'est pas en relation avec le péché. ll n'est pas proportionnel à nos fautes commises, ni à leur gravité. 

Alors qu'est-ce qu'il est ?  
C'est Hébreux 10:18 qui nous le révèle.
"Car là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché.

Le pardon des péchés est la véritable offrande.  

Ce n'est pas de sacrifier vos moments pour aller à l'église, ni dans de longues prières, ou d'interminables lectures bibliques. 
Si vous n'avez pas de pardon dans le cœur, aucun acte, aucune action ne pourra être perçue comme un sacrifice pour Dieu. 
Tout deviendra alors inutile et sans intérêt, dépourvu de sens pour lui. 

Matthieu 5:23-24, va aussi dans ce sens. 
 "Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande." 

Cela signifie quoi au juste.  Eh bien que c'est de la relation entre frères et sœurs que naît la véritable offrande. 

La RÉCONCILIATION, tout comme le PARDON sont deux actes par EXCELLENCE qui montre l'offrande au Seigneur.  
Comment peux-tu dire que tu aimes Dieu que tu ne vois pas, si tu n'aimes pas ton frère que tu vois? 

 A l'inverse, ceux qui refusent de pardonner les péchés des autres, ou qui pardonnent du bout des lèvres, témoignent de leur mauvais cœur, donc d'une mauvaise offrande. 
Ils montrent leur attachement à Babylone, à l'église inique. 

 En fait, Le Seigneur de tout temps n'a jamais eu besoin du sacrifice.  
Il n'en a que faire. Il ne prend plaisir dans aucun holocauste.  Le roi David le savait trop bien et le proclamait dans le Psaume 51. 

Lorsque Dieu a demandé à Abraham de sacrifier son fils Isaac sur le mont Moriah, regardait-il au sacrifice? 
Non. 
Ce que Elohim aime c'est le cœur que vous allez y mettre. 
Le seul sacrifice qui lui plait n'est-il pas un esprit humilié et un cœur brisé? 

Ce qu'il a reproché à Adam et à Ève dans le jardin d'Eden, n'était-il pas surtout leur manque de sacrifice? Ils ne voulaient pas sacrifier leur chair.  C'est-à-dire que leurs désirs ardents de connaissance étaient beaucoup plus forts que leur amour pour leur Père.

Plusieurs siècles plus tard, Paul en arrive aux mêmes conclusions quand il demande aux croyants de Galates, mal affermis de "crucifier leur chair". 

Toujours le même combat: la connaissance opposée à l'amour.  
D'un côté la connaissance augmente et de l'autre l'amour diminue. Alors que dans la véritable église, l'amour augmente sans cesse et la connaissance disparaît.  
Et rappelez-les vous la fin de 1Corinthiens 13:  

Les connaissances et les prophéties cesseront lorsque ce qui est parfait sera là. 
Ce qui est parfait c'est " l'amour agapè ". Traduit par le mot "charité", dans nos versions françaises. 

La qualité de notre sacrifice alors, devient proportionnelle à notre engagement pour le Seigneur.
" Plus je suis proche de Dieu , plus j'aime me sacrifier pour lui".
Offrande, sacrifice, c'est "qorban," en hébreu et la racine "qarab" signifie littéralement "rapprochement ".
L'offrande est la matérialisation du sacrifice, c'est le don, l'acte qui lui est rattaché.  

L'offrande témoigne en fait de notre degré d'amour, de notre don d'amour qui est notre DEGRÉ de RAPPROCHEMENT envers Dieu. 
Plus nous sommes en communion avec le Seigneur plus nous connaissons l'offrande qui lui sera agréable.  

C'est pourquoi le sacrifice d'Abel fut agréé, et non celui de Caïn.  Car le premier connaissait intimement Dieu et non le deuxième. 

Une question se pose toutefois: 
Pourquoi Dieu demandait à ses sacrificateurs, les Lévites autant de consécration dans la préparation du sacrifice alors ?  L'animal immolé devait subir un rituel précis, long et fastidieux, quel est le sens de cette épreuve alors?

 Pour présenter l'offrande, les israélites avaient la possibilité de manifester deux attitudes. 
Soit une attitude négative, lassée, rechignante, ne voyant que le temps et l'énergie dépensés à faire tout ce rituel long fastidieux et pénible, en se demandant comment il pourraient faire pour sacrifier moins de temps et passer à autre chose de plus intéressant; Ils pouvaient aussi y voir un intérêt pécunier, car ils vivaient uniquement des dîmes.  Ils pouvaient aussi y voir des privilèges comme la possibilité de se réserver les meilleurs morceaux de viande, de se réserver les plus belles parts.

La deuxième attitude était de savourer tous les moments du rituel, de chercher les meilleurs farines, d'observer les végétaux ou les animaux pour trouver ce qu'il y a de meilleur. Sélectionner minutieusement le mâle sans défaut, sans aucune malformation, de prendre soin de retirer son sang pour le verser sur les coins de l'autel, de récolter la graisse. (graisse et sang destines au Seigneur); De laver soigneusement les entrailles et les pattes, puis de découper la viande en quartier ÉGAL pour que chacun ait la même part de nourriture.  

 Tout faire pour que la nourriture offerte à notre Dieu soit d'une agréable odeur. 
 Alors le sacrifice qui correspond à celui que nous demande le Seigneur... 
 Le vrai sacrifice, est bien la deuxième attitude et de manière contradictoire, il ne demande que très peu d'effort, puisqu'il est fait dans l'amour; le don généreux de soi, l'élan de cœur.

 Maintenant, pourquoi la nourriture ou le repas a-t-il pris autant d'importance? 

 Le sacrifice dans l'A.T montrait le plus souvent de la nourriture, c'était soit un animal immolé, (bœufs, taureaux, béliers, boucs, veaux, moutons, agneaux, tourterelles,) soit aussi un sacrifice végétal ; un gâteau, à base de froment,( le meilleur blé) de l'huile et des parfums, de l'encens pour le Temple.  
Mais plus que le fait d'y voir un rachat des fautes, et une contrainte, c'était l'occasion pour les sacrificateurs, ce peuple de Lévites de se faire entre eux un "sacré gueuleton", car on ne prenait QUE ce qu'il y avait de MEILLEUR.

 La nourriture était le plus souvent pour le prêtre et sa famille qui faisaient l'expiation, et souvent tout devait être mangé le soir même, car au petit matin, rien ne devait être laissé. 

Avez-vous remarqué que le sacrifice devait être agréé par le Seigneur à L’ENTRÉE de la TENTE de la RENCONTRE puis il était partagé autour d'une communion fraternelle, dans cette même cour de la tente de la Rencontre.( Lévitique 6:26)
Et parfois même dans le lieu saint du temple, près de la table des 12 pains sans levain.
C'était le plus souvent un repas festif pris entre croyants. Une agape. 

Mais pourquoi appelait-on cela un sacrifice pour Dieu alors que le Seigneur NE MANGEAIT PAS les plats cuisinés, préparés pour lui? 

 Eh bien, Dieu partage le même repas.  Et il met plus qu'un point d'honneur à partager le repas. Car c'est là, que les besoins se voient et les dons, les offrandes aussi.
Pour preuve son premier miracle aux noces de Cana où il changea l'eau en vin. (la joie) Puis le miracle de la multiplication des pains et des poissons (le besoin équitable pour tous, sans restriction) C'est comme s'il était à table avec son peuple.  Car ne l'oublions pas notre Seigneur se cache, il se voile dans son peuple. 

 Dieu exige aussi que personne ne prenne le repas entre disciples, sans s'examiner soi-même et examiner l'état des relations interpersonnelles. 

 Il y a une condition essentielle au repas entre disciples: Que personne ne prenne le repas du Seigneur indignement, sans être au même niveau d'amour les uns que les autres (pas de privilégiés, pas de laisser pour compte, pas d'assiettes en porcelaine pour les uns et d'assiettes plastiques pour les autres; pas de verres en or pour certains, pas de verres moutarde pour d'autres ; pas de quantité supplémentaire pour certains et de restrictions pour d'autres). 
Car celui ou celle qui prend le repas indignement, n’a pas la Vie. Il prouve que le Saint-Esprit ne vit pas en lui. 

Revenons au sacrifice de Jésus: 
Le sacrifice de Jésus commença lors de la Pâque lorsqu'il était à table avec ses disciples. Lorsqu'il prit le dernier repas avec eux, il célébrait déjà sa mort et sa résurrection, puisqu'il leur demandait de se souvenir du SENS de son sang coulé et de son corps brisé, en mangeant le pain et en buvant le vin. Il présentait à ce moment là sa dernière offrande;  Son propre sacrifice, sa vie qu'il donna par amour et non comme un devoir.  

Éphésiens 5:2, nous le remémore: 
 " et vivez dans l'amour, tout comme le Christ nous a aussi aimés et s'est livré lui-même pour nous en offrande et en sacrifice, comme un parfum de bonne odeur ".  
Jésus-Christ nous montrait aussi qu'il serait présent à chaque repas, pris en son nom.

Bien des fois ne vous a-t-on pas dis : " fais cela comme si c'était pour Dieu que tu le fais!  Tiens-toi à table comme si le Seigneur mangeait avec toi !"

C'est vrai qu'il est bon d'y mettre tout son cœur. Et si ses convives sont satisfaits, alors le Seigneur l'est aussi. Car il est au milieu de son peuple et ne fait qu'UN avec lui.

"Tu diras aux Israélites, ...prenez un taureau et un bélier pour le sacrifice de paix, afin de les sacrifier devant le Seigneur; et une offrande végétale pétrie à l'huile. Car aujourd'hui le Seigneur va vous apparaître." Lévitique 9:4

Les deux offrandes viande et végétal, sont ici réalisées dans le seul but de manifester la joie, de célébrer le Seigneur, de se réjouir ensemble de voir Dieu lui-même au milieu de son peuple. Ce qui me fait dire que le sacrifice qui plait à Dieu est celui qui plait aussi à ses enfants réunis dans une assemblée.

C'est là qu'il apparaîtra. C'est l'eau changé en vin. C'est là qu'a lieu son avènement, n'est-ce pas ce que l'on a lu précédemment?

1Rois 19:21 
Élisée s'éloignant d'Elie prit une paire de bœufs qu'il offrit en sacrifice; avec l'attelage des bœufs, il fit cuire la viande et la donna à manger au peuple." 

Élisée, fit une offrande de viande pour Dieu et Élie. Et c'est le peuple qui la mangea.
Pourquoi? 
Car Dieu est dans son peuple et Elisée le savait pertinemment.
Présentez votre offrande aux croyants!  Voyez leur joie et leur plaisir quand ils la reçoivent, et vous aurez un aperçu de votre consécration.

Un matin, un frère devait nous quitter pour rejoindre sa famille dans le Jura. Nous avons alors décidé de faire un petit-déjeuner amélioré, un repas festif avec des croissants, pains aux chocolat et autres viennoiseries et d'être tous réunis pour ce moment. 
Bref "de marquer le coup" comme on dit.

Ce petit-déjeuner c'était notre offrande, notre holocauste et nous savions d'avance qu'il serait agréé du Seigneur car c'était un geste de reconnaissance pour notre frère que nous voulions exprimer; le même geste que pour notre Seigneur.
Le sacrifice de reconnaissance: C'est ce qui plait aussi au Seigneur, c'est ce qui le glorifie 

Psaumes 50:23 : "Celui qui en sacrifice, offre la reconnaissance me glorifie"
Pour savoir si c'est la bonne offrande. Soyons attentifs aux besoins du groupe dans son ensemble et à certains en particulier. Soyons pour cela fidèles aux réunions, à la prière, aux repas festifs.  Plus nous nous fréquenterons entre vrais croyants plus nos offrandes seront agréés de Dieu.

Ne devenons pas des hypocrites comme Éli le sacrificateur et ses fils que Dieu a réprimandés et châtiés fortement. Esaïe l'avait prophétisé, 
"Ce peuple m'honore des lèvres mais son cœur est éloigné de moi "
Regardons bien à qui doit aller les prémices. 
Le reproche est:
"Vous vous engraissez des prémices de toutes les offrandes d'Israël, mon peuple."
1 Samuel 2:29
Le sacrifice d'Eli fut rejeté car il privilégia ses fils, sa propre famille au peuple.
Dieu ne s'identifie pas aux Lévites mais au peuple. C'est parce qu'il y a eu une injustice dans l'offrande que le Seigneur a exercé un châtiment sur la famille d'Éli.

Ce scénario malheureusement se reproduit de la même manière dans les églises aujourd’hui. Les premières offrandes doivent aller vers le peuple de Dieu avant d'aller vers les Lévites, les sacrificateurs. 
Or est-ce la réalité?
Question: à qui vont les offrandes aujourd'hui dans les églises ?
Réponse : aux faux sacrificateurs, aux dirigeants et non au peuple.

Le seul sacrifice qui plait au Seigneur, ne cessons pas de le répéter, est celui fait dans l'obéissance de l'amour.

Le sacrifice devait être fait devant le Temple, sur l'autel des parvis, sa place n'était pas à l'intérieur du temple. 
Son Temple ne mérite pas les holocaustes.

Par contre il n'y rentrait que les cendres des sacrifices de la veille, qui montait à Dieu comme un parfum d'une odeur agréable sur l'autel des parfums. 

Ce qui plait au Seigneur c'est l'odeur qui émane de nos agapes.  Sont-elles remplies de JOIE, de PARTAGE et d'AMOUR? 
Car seule cette odeur émanant du Temple, son assemblée des justes, lui est agréable. Tout autre sacrifice le fait vomir.

Matthieu 9:13 nous le confirme dans la version Parole de Vie: 
" Ce qui me fait plaisir, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres et non pas que vous m'offriez des sacrifices d'animaux ".

Avec le repas, le Seigneur met la marche du sacrifice à sa véritable place: au sommet.

C'est au "repas des noces" que se fera notre nouvelle communion, ou plutôt dans notre nouvelle "Unité".

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