dimanche 22 septembre 2019

QUI EST MON FRÈRE ?

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Par Eric Ruiz

Sans que j’y prête vraiment attention, j’ai mardi soir sur mon canapé été interpellé par une chanson: "mon frère", tirée de la comédie musicale " : Les dix commandements" ; Et d'un seul coup, dès les premières paroles entendues, sans que je m'y attende, je fus comme saisi par l'Esprit. Il se passa quelque chose comme une espèce de vibration en moi.
Je savais qu'un message pointait sans que j'en connaisse le contenu.
Je vous livre les pensées qui m'arrivèrent.

D’abord, dans les assemblées chrétiennes il est fréquent d'entendre l'expression : "Bonjour mon frère, bonjour ma sœur !".
Ceux et celles qui fréquentent une Église, un groupe sont donc identifiés ainsi, par le fait qu'ils sont des frères et des sœurs les uns pour les autres.
Et par extension aujourd'hui, on peut dire que tous ceux qui se réclament d'une dénomination identifient les croyants ainsi: c'est mon frère en Christ, c'est ma sœur en Christ.

Le baptême d'eau est souvent d'ailleurs le signe qui montre que vous faites bien parti de la famille consacrée.
Le baptême serait comme un laisser passer pour accomplir les œuvres destinées aux seuls initiés.
Chaque dénomination, chaque Église a son propre office de baptême.
C'est de cette façon que débute (si on peut dire) le carnet d'état civil du croyant.

Pour les Juifs il y a la circoncision, et pour les chrétiens, il y a le baptême d'eau.
Mais voilà, les choses en réalité ne sont pas si simple:

Qui est réellement le frère de l'autre ?

Sachant que protestants et catholiques se sont affrontés violemment ; que les catholiques ont traités les cathares d'hérétiques et les ont brûlés pour la plupart. Que les témoins de Jéhovah ne considèrent que ceux qui passe par « leur tour de garde » ; que les mormons, eux ont leur propre « prêtrise » plus sainte que les autres ;  Quant aux évangéliques aujourd'hui, ils pensent que eux seuls détiennent la vérité?

Être frère révèle plutôt une bagarre, une guerre de doctrines. Rien à voir avec des amis qui se ressemblent et qui partagent une vraie communion.
Est-ce alors sa doctrine qui doit définir le croyant?
Parce que là c'est le critère numéro 1: la doctrine.

Et puis, il y a l'inverse, ceux pour qui la question ne se pose même pas puisque nous humains, nous sommes tous frères ;
Puisque nous sommes nés du même Père, eh bien ce serait logique d'être tous appelés frères.
Sauf que cette pensée ne repose que sur une très plaisante et aimable élaboration philosophique dont le but est de nous respecter sans limite de couleur, de frontière et de religion.

Ce qui est surprenant dans tout cela c'est que personne ne semblent s'offusquer.

D’ailleurs, il faut le dire : Il y a une certaine manipulation à vouloir appeler frère les autres, surtout lorsque l'on cherche à s'attirer leur attention et leur bienveillance: on évacue ainsi leurs réticences et leur méfiance à notre égard.
Et puis pour les autres, on leur laisse planer le doute d’une réconciliation, ou mieux qu’une sanctification nouvelle a eu lieu.

Jésus de Nazareth identifiait ses frères, et sœurs comment, lui?

Eh bien, vraiment différemment: il les identifiait selon leur foi véritable.

"Comme Jésus s'adressait encore à la foule, voici, sa mère et ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler. Quelqu'un lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère » (Matthieu 12, 46-50).

Alors, la vraie question n'est pas de savoir comment on croit, avec quelle doctrine, avec quel symbole religieux a-t-on remplie son carnet de famille, mais bien plutôt, à qui l'on croit.
Croire au Père nécessite de faire sa volonté.
Or, première constatation : quel nombre impressionnant de croyants dans les églises qui prient, qui évangélisent et qui louent Dieu le Père, en parole mais qui ne font pas sa volonté.
Le fils de l’homme pose la question s’il trouvera à son retour la foi sur la terre (Luc 18 :8).

Où sont les frères?
Les vrais frères qui font sa volonté, où sont-ils ?
Et qu'elle est la volonté du Père?

Eh bien la volonté du Père, c'est qu'ils aient tous « la vie Éternelle »,
Comment ?
« Qu'il te connaisse toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé Jésus-Christ".

On ne peut pas connaître sa famille si on ne connaît pas vraiment les membres de sa famille.
Parmi ceux qui disent connaître Jésus-Christ le fils de Dieu, le premier frère d'entre tous les frères, pour la plupart, ils ont une connaissance de lui, mais par l'histoire, par les écritures, par ce que les autres disent de lui.
Donc par ce qu'il a dit et fait. C’est une connaissance extérieure. Mais le connaisse-t-il intérieurement, intimement ?

Ils disent connaître son nom et le prononce même dans plusieurs langues.
Moi je connais le non de beaucoup de personnes. Est-ce pour cela que je les connais intimement ?

Le problème est que beaucoup parlent d'un homme nommé Jésus mais le connaisse-t-il personnellement ?

Aujourd'hui, il y a un grand mouvement chrétien en vogue, qui incite à " Faire l'expérience de Jésus, à vivre sa propre expérience surnaturelle"
Comme si la relation n'était qu'une expérience.
Florent Pagny dit dans une de ses chansons, une chose aussi terrible que l'expérience :"Si tu veux m'essayer" En parlant à une femme.
Si je disais à ma femme que je veux l'essayer où que j'ai fait l'expérience d'elle, je ne crois pas qu'elle le prendrait bien. C'est la même chose pour Dieu. On l'a cantonné à une expérience, une relation qui sent l'adultère à plein nez.

Alors en guise d'expérience, ils ont vécu, quoi?

Une émotion forte pour certains, des visions, des pleurs, une prière exaucée pour d’autres ; où encore, ils ont demandé pardon à Dieu pour leurs offenses, ils ont vu des changements autour deux, mais est-ce pour autant qu’ils connaissent Dieu le Père?

Il n'y a qu'une manière et une seule de connaître le Père : par le Saint-Esprit
Et comment sait-on si on a le Saint-Esprit?

Parce que nous avons revêtu une nouvelle nature qui nous pousse irrésistiblement
à nous éloigner du péché.
Il y a donc une nourriture que nous ne pouvons plus manger, qui nous rebute et nous fais vomir.
Ne pas rejeter cette nourriture, c’est remanger ce que l’on a vomi.
Et là, c’est comme « si nous disons que nous n’avons pas péché, nous faisons Jésus menteur, et sa parole n’est point en nous » (1 jean 1 :10)

Par conséquent : se battre contre le péché c'est montrer l'inverse, c'est démontrer que l'ancienne nature n'a pas été mise à mort.
Si vous vous posez des questions sur ce qui est bien ou mal de faire; ou des questions sur ce qui est pur et impur, c'est que vous ne connaissez pas le seul vrai Dieu.
En vous interrogeant, vous montrer les compromis que vous avez faits avec le péché.
Toutes ces interrogations devraient résonner en vous comme un signal urgent à vous repentir profondément. Ces interrogations montrent que vous n'êtes pas encore "frère ou sœur".
Naître d'en haut n'est pas une expérience. Ce n'est pas non plus un privilège, c'est une grâce offerte par Dieu à tous ceux qui le cherchent de tout leur cœur de toute leur force, de toutes leurs pensées (1er commandement) : C'est-à-dire ?
Cela concerne tous ceux qui ont l’espoir profond d'être délivré de leurs problèmes.

Ensuite connaître Dieu, ce n'est pas multiplier les bonnes œuvres.
On ne FAIT PAS pour plaire à Dieu.
C'est parce qu'on est EN Dieu et que lui est EN nous, qu'on lui plaît
.

Donc faites comme Jésus, n'appelez personne « frère ou sœur » sans être sûr qu'il ou qu’elle fasse la volonté de Dieu.
Et ne pensez pas que se tromper, après tout  ce n'est pas si grave.
Et pourquoi est-ce si grave de se tromper ?

Parce que nous montrons alors que nous n'aimons pas, nous n’adorons pas Dieu en esprit et en vérité.
Il n'y a qu'une seule manière de connaître son frère, sa sœur:
Par la vérité.
Et il y a une heure de vérité, un moment de vérité et aussi un nombre de vérité : 33.
« Je t'annoncerai de grandes choses, des choses cachées, Que tu ne connais pas. »(Jérémie 33 :3)
Jésus à 33 ans a dévoilé la vérité sur le faux frère qui mettait la main dans le plat avec lui.
Son exemple se répète partout et parmi tous ceux qui se rassemblent pour prier, étudier la Bible.
Le frère se dévoilera dans l'adversité. Il se dévoilera face à l'épreuve du sacrifice, il dévoilera l'amour pour son prochain ou bien sa fausse compassion. Son étreinte, son baiser sera comme celui de Judas : une trahison.

C'est cela « éprouver les esprits pour savoir s'ils viennent de Dieu" (1 Jean 4 :1).
Attention, il ne s’agit surtout pas de se méfier de tout le monde et de soupçonner le mal chez les autres.
Mais d’être prudent et équilibré dans nos rapports les uns avec les autres sans tomber dans l’admiration pour ceux qui se distinguent des autres.
Sinon, la déception sera dure et brutale au jour du jugement, lorsque les esprits seront éprouvés.

Vous savez, Jésus n'a pas dit en parlant de Judas : " Il y a un frère qui va me livrer" ; Ça aurait été comme dire : il y a parmi vous un ami qui va devenir un ennemi.
Non, il n’est pas devenu, il est déjà ennemi.
C'est un faux frère depuis le commencement, mais qui cache son jeu.
Par conséquent, ne vous précipitez pas pour suivre aveuglément un croyant qui parle bien, qui présente bien, qui impressionne par sa bienveillance et sa consécration, comme aussi parce qu’il se dit être votre frère;
Attendez le jugement qui viendra comme un voleur dans la nuit et qui dévoilera « qui est qui »; qui est frère de qui est un faux frère.
Le mot frère en grec « Adelphos » est employé 313 fois dans le nouveau testament. Ce mot Adelphos a une racine delphus qui veut dire matrice. La matrice c’est là où né, vit et se développe le fœtus.
Un frère qui nait d’en haut ne peut venir et grandir que dans une matrice divine, l’autre non.
Il peut être un « pseudadelphos » littéralement un faux-frère. Ce mot grec Paul l’emploi dans deux lettres différentes (l’une aux Corinthiens et l’autre aux Galates).

Je reviens au contexte de Matthieu 12 (nombre de la révélation du mal) où Jésus dit qui sont ses véritables frères ; mais regardez de quoi parle-t-il juste avant?
Eh bien des faux frères, justement, qui  proviennent d’une fausse matrice divine, ce sont des imposteurs.
Jésus parle de qui exactement ?
·       Il parle d'une génération méchante et adultère qui demande un miracle.
·       Et qui n’aura que le miracle de Jonas (une résurrection difficile à vivre en forme de rachat)
·       Il parle au sujet d'esprits impurs qui sont sept fois plus nombreux, qui viennent perturbés un croyant qui s'est séparé de la vérité ;
·       il parle d'un jour de jugement où les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée. Et que par leurs paroles ils seront soit justifiés, soit condamnés.
·       Puis il finit en parlant de ses frères, ses sœurs et sa mère, comme étant seulement celles et ceux qui font la volonté de son Père céleste.

Jésus est donc dans une explication complète au sujet du jugement des faux frères. Ils sont méchants, adultères, revendicatifs, remplis d’esprits impurs et condamnés par leurs paroles à vivre le miracle de Jonas.
Tout son discours (à Jésus) se tient dans une parfaite logique et il montre, à la fin que les loups sont comme des brebis (de même les faux frères sont comme les frères. Ils ont la même apparence, les mêmes habits, les mêmes coutumes, mais pas la même matrice).
Aussi face à l'épreuve, ces faux-frères montrent leur vrai visage.

Mais alors, est-ce pour autant que tous celles et ceux qui ont connu la persécution, la diaspora sont de vrais frères ?
Non.

Là aussi, ce n’est pas ce que nous vivons qui dit la vérité, mais comment nous le vivons ; de quelle manière nous traversons les épreuves.

Jacques dans son épître au chapitre 2 fait lui aussi une distinction en nommant certains qui sont dans la diaspora comme " Mes frères bien aimé". Et il dit qu'ils sont regardés comme les pauvres de ce monde, mais ils sont libres dans la foi et héritiers du royaume.
Et à l’inverse, ils montrent aussi que ceux qui, même après avoir été persécutés, font acception des autres, jugent, méprisent le pauvre parmi eux, font des distinctions en regardant certains comme supérieurs et d'autres comme inférieurs, qui pratiquent une foi sans les œuvres en se targuant que seul leur foi suffit pour le Royaume. Ces frères-là se trompent de chemin. C'est eux qui créent des divisions et qui se placent sous la condamnation de la loi.

Paul lui aussi revenait très souvent sur les faux-frères, (on a vu chez les Corinthiens et les Galates mais aussi) chez les Romains par exemple : (Romains 16 :17-18)
« Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l'enseignement que vous avez reçu. Eloignez-vous d'eux. Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples. »

Maintenant, faisons attention et ne confondons pas le but ultime de Dieu et la réalité d’aujourd’hui.

Dieu veut réunir tout en lui, mais pas en acceptant des êtres souillés, à l’esprit impur.
Montrer la réalité, ce n’est pas mentir sur le but de Dieu.
Son but n’a jamais été de séparer ce qu’il a uni au départ.
Au départ, toute la création est sortie de lui et elle retournera purifiée de ses péchés en lui ; car c’est quand même ce grand plan que Dieu vise : celui de rassembler les êtres humains en Christ ; et par conséquent qu’ils deviennent tous frères ; Mais attention, ils deviendront « frère » en ayant vaincu l’esprit ténébreux de désobéissance.
La vie Éternelle, n’est pas que pour certains, mais elle doit permettre d’unir toute la création en Christ.

Alors finalement, ceux qui disent que nous sommes tous frères n’auraient-ils pas tout à fait tort ?

Apparemment il semblerait que oui, Sauf que voir les choses ainsi, c’est fuir la réalité, et se contenter de son état pécheur.
Or, il y a plusieurs saisons et plusieurs jugements à passer avant que tous genoux fléchissent devant l’Agneau et que toute langue confesse le nom du Seigneur. Il y a encore de l’eau à passer sous les ponts et une nouvelle naissance à vivre pour nous tous.
Et n’oublions pas qu’il y a plusieurs demeures dans la maison de notre Père et que nous n’hériteront pas tous des mêmes choses… tous ne seront pas sacrificateur de Dieu.
Amen

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