Par
Eric Ruiz
Je
voudrais évoquer en ce jour de fête solennelle (puisque c’est la Pâque
chrétienne) un sujet très sensible, très tabou - la masturbation.
J’ai
moi-même longtemps éviter d’en parler tellement je me sentais mal à l’aise,
ressentant une gêne très proche de la faute, une espèce de sujet honteux, qu’on
évite d’aborder, quelque chose d’inutile et de stérile.
La société
en a fait une saleté que chacun essaye de pousser sous le tapis, de cacher.
Aujourd’hui, le Saint-Esprit me montre que le moment est venu de mettre la
lumière sur cet épais manteau de ténèbres.
Je lisais
un post d’un chrétien sur Internet, récemment, qui disait une chose terrible
sur la masturbation :
« Si
vous vous masturbez, vous serez pauvre pour toujours…cet acte, consiste à faire
un don de sperme au royaume des ténèbres…c’est comme si vous avez une relation
sexuelle avec un démon…et des femmes peuvent ainsi enfanter des démons ».
Puis il a cité l’exemple de quelqu’un qui avait tout perdu à cause de ce péché
mais qu’après son repentir, la bénédiction financière s’est alors déversée dans
sa vie.
J’étais
aussi très étonné, sinon plus, de voir autant de commentaires répondre par « amen,
Alléluia, vérité, merci frère, soit béni… », autant d’acquiescement pour
cette gloire donnée… aux démons.
Je me suis
dit : mais comment peut-on devenir si tordu dans sa tête ?
Cette
personne endurcie ne pratique-t-elle pas l’évitement à « un très haut
niveau » pour pouvoir accuser et prophétiser de tels malheurs sur les gens,
à partir d’un acte naturel en soi ?
En disant
les choses ainsi, elle se glorifie de ne pas tomber dans ce péché.
Pourquoi ?
N’en fait-elle
pas, en réalité, d’autres qui l’accusent terriblement, mais qu’elle cacherait,
qu’elle dissimulerait en montrant celui-ci, qu’elle ne pratique pas, bien-sûr ?
C’est sa
manière de diminuer le poids de culpabilité qu’elle ressent.
Mais elle
n’est pas la seule dans cette situation, tous ceux qui acquiesçaient montrent
aussi que leur soi-disant consécration n’est qu’une façade pour dissimuler.
Jésus
aurait pu encore dans ce contexte, dire : « que celui qui est sans péché lance la première pierre »
Accuser
les autres, c’est déjà s’accuser soi.
En
accusant, on se dévoile soi-même.
Il y a une
proportion dans l’accusation. L’accusation est proportionnelle à ce que j’ai
caché et qui m’oppresse.
Alors,
plutôt que de se cacher en continuant à nier ou, à nier en accusant (puisque
accuser l’autre équivaut à nier), eh bien, ouvrons nos yeux sur notre réalité
et prions pour nos propres addictions, nos propres péchés (« Pourquoi
l'homme vivant se plaindrait-il? Que chacun se plaigne de ses propres
péchés. »
(Lamentations 3 :39).
Revenons
aux origines :
La
masturbation, tout comme certaines pratiques sexuelles restent très taboues
dans les milieux religieux.
C’est encore
un moyen (encore un de plus) de culpabiliser l’autre, pour imposer une
idéologie religieuse et renforcer un faux évangile (je suis bien dans la continuité
du message précédent : « Ne péchez plus, sortez de
l’évitement ! »).
D’où vient
ce lourd passé d’obscurantisme ?
« Il
est une race qui maudit son père, Et qui ne bénit point sa mère. Il est une
race qui se croit pure, Et qui n'est pas lavée de sa souillure. » (Proverbes 30 :11,12).
Cette
race, c’est la religion, qui par son infidélité maudit Dieu le Père et ne bénit
pas l’Eglise, la mère. La religion, c’est la race de Jéroboam (le côté idolâtre
d’Israël), l’Eglise catholique en premier et les autres Eglises ensuite.
Pourquoi
l’Eglise catholique ?
Parce
qu’elle est le fondement des racines de la religion chrétienne en France, et
qu’elle a très rapidement identifié la faiblesse de la chair et l’impudicité
du Nouveau Testament, comme étant : tous les actes sexuels qui n’ont pas pour
objet premier la fécondation.
– La jouissance, le plaisir sensuel, comme
l’onanisme ont été arbitrairement qualifié d’impur et donc strictement défendu.
La
masturbation a été qualifiée de « pollution nocturne » et de « péché
solitaire ».
Cet
interdit s’est propagé dans la pensée collective pour culpabiliser au plus fort
…
Qui ?
En
premier, tous ceux qui veulent se consacrer pour Dieu ; et qui doivent
alors s’interdire toute jouissance sexuelle hors du seul but de procréer.
La
religion a fait par conséquent quelque chose de grave : elle a déclaré
impur ce qui est pur. Elle a déclaré la chasteté et le célibat comme les
fonctions les plus honorables du croyant, dénigrant et diabolisant tout abandon
dans la recherche du plaisir sexuel, même pour des gens mariés (considérant que
la piété chez un couple de croyants doit se caractériser par la modération, l’absence
de passion, et une chasteté extrême).
On voit
aujourd’hui où tous ces interdits ont abouti.
Les rites religieux n’ont
servi qu’à une seule chose : cacher ce
qu’ils voulaient abolir : la pédophilie, l’homosexualité, la fornication,
l’adultère, la prostitution ont remplis
les assemblées et ces
abominations ont été pratiqués et organisés aussi par des « hommes de
Dieu » sans scrupules.
Alors,
disons-le tout de suite, la masturbation, comme tout acte sexuel peut être un péché
comme aussi (et j’insiste) une action bénéfique.
Dans la
Bible, il n’y a qu’un seul passage qui évoque avec certitude la masturbation,
c’est lorsque le fils de Juda, Onan, le fit (mais attention regarder le
contexte et l’intention) : afin de ne pas avoir de descendance.
« Onan, sachant que cette postérité ne serait pas à lui, se
souillait à terre lorsqu'il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas
donner de postérité à son frère. Ce qu'il faisait déplut à l’Éternel, qui le fit aussi mourir ». (Genèse
38 :9-10)
Dieu le fit mourir, non pas parce qu’il
s’était masturber, mais parce que l’intention était mauvaise : Il
ne voulait pas donner d’enfants à la femme de son frère. En se masturbant, il
refusait de donner une descendance à Juda, il s’opposait à l’alliance faite
entre Dieu et Israël et ses enfants ;
Et dans la loi divine on le sait, tous ceux
qui s’opposeront à l’alliance entre Dieu et son peuple seront punis de mort.
Son frère Er étant décédé, il était lié à la
loi du Lévirat qui stipule l’obligation pour un frère de donner une descendance
à la veuve de son frère, mort sans héritier.
Donc, cette situation était tout à fait
légitime ; Mais lui Onan, refusait d’obéir à ce qu’il ne l’avantageait pas.
Il voulait faire sa propre volonté, celle de convoiter un meilleur
héritage, son propre héritage, sa propre descendance.
Ce qui est bizarre, c’est que le nom d’Onan a
donné en français le nom de Onanisme, synonyme de masturbation ; Alors qu’Onan a plus à se reprocher sa
désobéissance que sa masturbation.
En hébreux, Onan a la signification
d’iniquité, alors vous en conviendrez, il n’y a qu’un pas pour associer la jouissance personnelle à l’iniquité ;
et pas n’importe quelle iniquité, celle d’Onan.
Eh bien ce pas a été franchi par le
catholicisme, en premier suivi par d’autres religions ensuite.
Cette religion lui a donné les caractères de
la souillure.
On se souillerait alors en évacuant la
semence en dehors de la matrice procréatrice. La masturbation, le retrait, (une
forme de contraception) ont symbolisé alors la semence de mort, alors que la
semence de vie, c’est celle qui va permettre l’ovulation puis la procréation.
(L’intérieur : la vie ; l’extérieur,
la mort)
En fin de compte, cette confusion sera lourde
de sens et de malheur, elle ensemencera des siècles d’obscurantisme.
La religion a décrété que la culpabilité se
ferait d’abord par la sexualité.
Le pape Benoit XVI en 2005 l’a prouvé encore
en reconfirmant les bases du catéchisme de l’Eglise: dans la question 492, il
a répondu que: "
la masturbation est un péché gravement contraire à la chasteté ; ce péché
est l'expression du vice de la luxure."
La vérité est tout
autre : l’acte (la masturbation en elle-même) n’est pas condamnable, c’est
l’intention, le mobile, le plus important pour Dieu.
Quand on commence à cacher sa
sexualité solitaire, c’est qu’on a honte. Cette peur cache, évite d’affronter
les vrais problèmes.
Et la religion, elle, s’emploie à
maintenir ce système pervers et fourbe pour assujettir ses fidèles à ses
traditions.
C’est
tellement facile de placer des liens sur les gens pour les rendre faibles et
dépendant d’un système d’influence, qui a seul vocation de nous déculpabiliser…
par des actes religieux.
Dans les
assemblées, la plupart des membres se sentent coupable en pratiquant une
sexualité solitaire, c’est pourquoi ils vont pratiquer l’évitement par les dons
et l’investissement dans l’Eglise, qui vont devenir, alors, (souvent inconsciemment)
un ensemble de rites obligatoires (les baptêmes, la présence aux cultes, la
communion, les fêtes liturgiques, le mariage…servent de moyens de
déculpabilisation).
Donc dans les faits, se donner du
plaisir par la masturbation, n’est en rien honteux et fautif, loin de là.
Cependant,
il y a des intentions à prendre en considération.
Et la
première considération à prendre, c’est :
Où commence et où finit
l’adultère ?
Matthieu
5 :27-28 : « Vous avez appris qu'il a
été dit: Tu ne commettras point d'adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la
convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur ».
Voilà le mobile qui est à prendre en considération, Jésus
nous le donne ici : Le fait de regarder avec envie et désir une personne dont
la relation avec elle serait illégitime (pour la convoiter), c’est faire l’acte
dans son cœur.
Alors pour en revenir à la masturbation : Si vous
faite l’acte en pensant à une autre femme ou en pensant à un autre homme, ou en
regardant la photo ou la vidéo d’une autre personne que votre époux, ou épouse,
vous commettez un adultère, puisque dans votre cœur vous avez remplacé le seul objet
de vos désirs par un autre objet.
Mais de la même façon, si vous avez une relation sexuelle
avec votre conjoint et que vous avez une autre image que lui, qui vient à votre
esprit, par votre cœur, c’est un acte adultère, aussi.
On peut faire un acte adultère avec sa femme rien qu’en
pensant à une autre.
Pour les personnes non mariées, célibataires, c’est pareil,
l’acte masturbatoire n’est pas mauvais, sauf s’il sert à convoiter une tierce
personne (d’où la nécessité de se séparer d’images, de vidéos, mais aussi et
surtout, de pensées favorisant une attirance illégitime).
Je voudrais insister sur la notion de légitimité.
Quelque chose de légitime, c’est une chose conforme au
droit et aux lois. C’est une chose juste.
Mais on ne peut pas convoiter une chose légitime. C’est un
contre sens. Tout ce que l’on convoite ne nous appartient pas, c’est comme un
vol, une usurpation.
-
Par conséquent, l’illégitimité pour des
personnes mariées, c’est (selon la loi de la grâce) : toute personne
convoitée sans exception. Ce qui veut dire : toute personne autre que
son conjoint, devient forcément illégitime.
-
Mais pour des célibataires : l’illégitimité
ne se traduit pas pareil ; nous n’avons pas à faire à la même convoitise.
Je m’explique : si étant célibataire je me prends
d’affection pour une femme dans le but de me lier à elle (me lier dans le sens
de me fiancée ou en me mariant) je ne la convoite pas ; je l’a
désir légitimement.
Donc, toute image d’elle dans mon cœur est une bonne image
et la masturbation est naturelle et bonne puisqu’elle renforce le désir et
l’amour pour cette personne aimée.
Si on se réfère au Cantique des cantiques, Salomon et la
Sulamite témoignaient d’un désir sensuel et érotique au plus haut point. Est-ce
mal ? Non, c’est beau et légitime, donc respectable.
Si j’en reviens à Onan qui a repris la femme de son frère,
c’est en toute légitimité qu’il pouvait la désirer ; alors qu’auparavant
tant que son frère était vivant s’il l’avait désiré, il aurait commis un péché.
Le contexte est primordial.
Concrètement, on peut se faire un plaisir solitaire, sans
avoir l’image ou la représentation mentale d’une personne illégitime. Sinon dans
le cas contraire, cela s’appelle aussi l’adultère.
Il n’y a pas de mal à se faire plaisir. Comme je le disais,
tout est une question d’intention.
Si vous vous masturber trop souvent à votre gré, où est le
péché ? (sûrement pas dans l’acte, sûrement pas dans la masturbation)
Alors où ?
Cela ne cache-t-il pas plutôt un manque affectif, qui
est devenu obsessionnel?
En pourvoyant à ce manque, vous cherchez l’équilibre que
vous avez perdu, c’est tout.
Priez plutôt alors, pour retrouver une affection équilibrée,
(que vous avez sans doute d’ailleurs négligée avec Dieu, en premier).
Donc, priez et agissez plutôt dans ce sens que pour arrêter
cet acte répétitif.
Si votre conjoint est indisponible sexuellement pour de
multiples raisons, avoir recours à la masturbation, est-ce un péché, alors ?
Non, c’est un moyen d’assouvir ses désirs, envers l’être
aimé, en respectant ses choix, ou son
incapacité. Il n’y a pas là de mauvaises intentions ou d’intentions cachées.
Une intention cachée serait de faire des actes sexuels
isolés pour éviter de faire plaisir à l’autre, et là on pécherait par manque
d’amour.
Tout
est encore une affaire de cœur et d’évitement.
Je dis évitement, car on ne se marie pas, non plus, pour
échapper à la masturbation, car là encore on retomberait dans l’évitement, qui
cache d’autres péchés.
L’apôtre Pierre dans sa deuxième épître avait
un désir très fort : c’est que nous devenions participants de la nature
divine. Comment ?
« …en
fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise (la
mauvaise intention) » ;
Puis il nous a donné la clé pour fuir cette
corruption, « à cause de cela même, faites tous vos
efforts pour joindre …à la vertu la science ». Notre vertu, notre
piété (ce comportement habituel à faire le bien) ne peut être vraie que si nous
avons la science qui va avec.
Cette science n’est autre que la révélation
de Dieu, qui vient éclairer cette vertu, pour que nous puissions l’exercer
d’une bonne manière.
Alors passons à la pratique…
Les choses en fait, sont très simples et très logiques. Regardons à la relation que nous devons avoir
avec Dieu :
Dieu,
nous demande de ne pas avoir d’image de lui autre que l’amour que nous avons
pour lui dans le cœur.
Pourquoi ?
Parce que nous sommes faits à sa ressemblance.
Alors pour les mêmes raisons : avoir une image, une
représentation mentale quelconque de Dieu, sera forcément fausse, elle nous
conduira inévitablement à convoiter un autre dieu, à idolâtrer une autre personne ;
ce sera forcément une image mentale illégitime.
La jalousie de notre Dieu est exactement la même que celle
que nous devons avoir pour notre époux ou épouse (quel soit présente, future,
ou dans nos pensées).
C’est
une jalousie d’exclusivité (rien à voir avec une jalousie charnelle
issue d’un manque de confiance)
Nous avons dans le cœur cette
exclusivité : « Tu ne te
feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux et en bas sur
la terre ».
Par conséquent ; se servir d’images illicites, en
ayant un plaisir sexuel devant elle, c’est une manière de se prosterner.
Et Dieu punit par jalousie, parce qu’il n’est plus
exclusivement le centre de nos désirs (Exode 20 :5).
On ne peut que se rendre à l’évidence : la convoitise amène
toujours l’idolâtrie.
Alors, si nous tombons dans cette tentation, sommes-nous
condamnés ?… Ou plutôt, Jésus-Christ n’est-il pas venu pour nous délivrer
du mal (de la convoitise, de l’idolâtrie)?
Qu’a-t-il dit à la femme adultère que des hommes étaient
venus lapider ?
A-t-il dit :« Je te priverais de ressources, tu
seras pauvre et tes enfants seront des démons »(ne plaisantons-pas, c’est
ce que des croyants pensent et pire, c’est ce que des pasteurs enseignent ;
et ils vont célébrer la Pâque en plus) ?
Non, « Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Qui t’a condamnée? Elle répondit:
personne, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne
pèche plus ».
Vous voyez bien, Jésus ne nous accuse de rien, il nous
montre une direction, la vraie voie de la liberté.
Nous pouvons prier pour qu’il éloigne de nous cette
tentation ; et faire en sorte de ne pas se laisser à nouveau piéger par
elle. C’est « la prière du notre Père » : Père éloigne de nous
la tentation, donne-nous la force et le courage de ne pas succomber.
Maintenant, si cela perdure quand même, nous pouvons
rajouter des jours, des actes pour notre purification : 40 jours pour un
homme, 80 jours pour une femme. Et faire que pendant toute cette durée de repentance et de purification, nos
péchés confessés restent loin de nous (je vous renvoie au message
sur « Que signifie
se purifier vraiment ? »).
Dieu veut nous donner les moyens de briser nos liens. Il ne
nous montre pas nos liens pour nous accuser et nous condamner,
mais au contraire en les voyants, il nous aide, à les ôter définitivement, à sortir
de nos limitations, de nos ténèbres.
Soyons libre en Christ et résistons au diable !
Comment ?
En coupant les liens avec les moyens que Dieu nous a donnés,
en regardant en premier dans la même direction.
Cette direction, c’est l’Arche de l’alliance qui nous l’a
donne :
Les deux chérubins du propitiatoire,(les Fils de Dieu) ne
se regardaient pas, ils regardaient dans la même direction, pas vers le haut
mais vers le bas, vers le coffre de l’alliance, vers le cœur de Dieu. C’est là
que se trouve le trésor, notre trésor aussi… dans nos intentions et dans les
intentions de Dieu ; C’est là et rien que là que nous y trouverons notre
liberté en Christ.
Amen
Très instructif même
RépondreSupprimer