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Par Eric
Ruiz
Les prières des saints associent l’âme, l’esprit et le corps comme une seule et même entité.
1 Thessaloniciens 5 : 23 Que le Dieu de paix vous sanctifie
lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps,
soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus
Christ! »
Nous devons garder notre corps, comme notre esprit et notre âme, loin de toute espèce de mal ; dans quel but ? Afin que le Dieu de paix le sanctifie.
Donc relier les trois entités que sont l’âme l’esprit et le corps, ce n’est pas un hasard ou simplement une association plaisante. La sanctification concerne tout l’être, et le corps n’en n’est pas exempt. Le corps a donc une fonction spirituelle essentielle. Pourtant nous vivons un siècle où le corps n’a jamais été aussi lourd à porter dans tous les sens du terme. Oui il est lourd à porter dans nos civilisations occidentalisées. L’alimentation y est beaucoup trop riche en glucides, en graisse et en calories. Les corps sont en surpoids, pire en obésité.
Le fléau de l’obésité est un des signes frappant de notre époque. Il touche plus d’un milliard de personnes sur la planète. Le corps est un lourd fardeau. C’est un poids difficile à transporter qui pousse sans cesse à vouloir restreindre ses efforts. Les articulations s’écrasent et elles s’enflamment sous le poids d’une charpente qui n’arrive plus à faire face. Ailleurs, en Afrique par exemple, le contraste est frappant, le corps est un fardeau aussi, fragilisé à l’extrême par une nourriture qui manque cruellement.
Le corps se révèle donc être le premier ennemi, notre premier ennemi.
Il y a cette expression
qui dit : « avoir le diable au corps » pour désigner quelqu’un
qui agit méchamment, furieusement en se querellant et en se battant avec tout
le monde. Mais pour beaucoup de gens, interrogez-les sur leur combat et leur
souffrance, c’est bien leur corps, le diable. C’est d’abord avec lui qu’ont
lieu les plus grands désaccords et les plus grandes batailles. « Je ne me
sens pas bien dans mon corps, je ne m’aime pas ».Toutes les générations
ont des problèmes avec leur corps, jusqu’à le haïr même.
Regardez :
-Les enfants, qui se heurtent dès l’adolescence à une
puberté gênante, troublante, source d’angoisse. Ces adolescents cherchent alors
à cacher certaines parties de leur corps qui jusqu’à-là ne leur déplaisaient
pas. Ils doivent composer avec un nouveau corps, une nouvelle identité qu’ils
doivent apprivoiser et combien le rejette alors.
-Quant à l’adulte, lui est confronté à un corps montrant
sans cesse ses limites et se dégradant très vite avec le temps qui passe et le
voilà à faire de multiples sacrifices pour lui laisser une place honorable ;
-Enfin la personne âgée…elle voit ses forces diminuées, ses possibilités de locomotion ou d’autonomie se restreindre, sans parler de ses petites souffrances devenues quotidiennes. Quel que soit l’âge le conflit est bien réel avec un corps que l’on accuse d’exister sans l’avoir choisi pour autant. Oui nous accusons notre corps de tous les maux que nous recevons comme une injustice. Un corps qui nous fait honte parfois et qui nous humilie à bien des points.
Il y a tellement de raison pour s’en prendre à lui : « Je n’aime pas mon corps car il est petit, gros, grand, maigre ; Je ne l’aime pas car il s’engraisse dès que je mange ce qui me fais plaisir ; je le hais car il me rend dépendant des autres. Je le hais parce que j’aurai voulu être une femme plutôt qu’un homme. Je le rejette parce qu’il ressemble à celui de mes parents et me rappelle leur infirmité, ou ce qu’ils sont ; Je le méprise parce qu’il ne me renvoie pas tout ce que j’ai fait pour le rendre plus beau ou plus efficace etc. ».
D’ailleurs, posons-nous la question pourquoi tant de
personnes veulent être incinérées à
leur mort ? Il y a plein de réponses différentes, mais je pense vraiment
que de plus en plus font ce choix parce que brûler le corps est un acte de
punition. Parce qu’ils veulent faire disparaitre ce corps qui leur a fait tant
souffrir. C’est aussi une
manière de se venger de lui. Ils veulent inconsciemment le voir
disparaitre à jamais. Ils ont cette impression de brûler ainsi ce qui a été
impur en eux.
Et pour ceux qui pratiquent leur foi qu’en est-il ? La confrontation avec son propre corps demeure pour beaucoup. Or, tant que nous n’avons pas fait la paix avec notre corps, notre relation avec Dieu reste ambiguë.
Nous sommes les premiers accusateurs de notre corps.
« C’est à cause de toi mon corps, que je n’y arrive pas ». Mon corps
est responsable de mes échecs.
Or, heureux ceux qui ont la foi…Parce que la foi réconcilie tout avec Dieu… et en premier :
nous avec notre corps.
Mais attention, je n’ai pas dit : « Faites la
paix d’abord avec votre corps et vous pourrez ensuite la faire avec Dieu ».
Non, il n’y a pas de loi ou une chronologie à suivre dans ce domaine. La prééminence
divine reste de mise. Quand nous faisons la paix avec Dieu, alors naturellement
la foi touche notre corps ; et nous acceptons alors ce qu’il est, en bien
ou en mal.
Un esprit pauvre, simple sans grande culture, sans grande
éloquence ne fait plus honte à son corps quand il prend conscience que le
royaume de Dieu est à ceux qui lui ressemble (Matthieu 5 :3)
C’est l’Esprit saint descendu sur nous qui vivifie. C’est l’esprit saint qui nous anime et nous dirige. C’est lui qui inonde tout notre être d’amour et de foi. C’est d’ailleurs ainsi que se fait la guérison de notre corps. La foi coule sur nous comme une huile descendant de la tête aux pieds ; et cette huile guérit nos maladies et met un baume à nos souffrances.
Alors, nous qui
nous sanctifions, ne soyons pas en colère contre notre propre corps. Parce
que beaucoup de croyants le sont, c’est vrai. Pourquoi le sont-ils, alors qu’ils
devraient être comme lors du jour de leur baptême, en paix et en accord avec lui ?
Eh bien parce qu’ils ont laissé leur âme se salir. Ils ont
noirci leur âme en servant d’autres dieux, en revenant à ce qu’ils avaient vomi.
En aimant un faux évangile, ils ont laissé leur champ se
remplir de ronces et de chardons. Leur âme, qui est ce champ à cultiver, s’est
remplie alors de radicalité, de cruauté, ou de complaisance face aux mauvaises
actions d’autrui. Leur âme s’est mise à aimer la prospérité, à préférer le
bien-être et à fuir l’épreuve ; à se servir plutôt qu’à être serviteur de
son prochain. Leur âme a repris l’habitude de convoiter les richesses d’autrui,
plutôt qu’à se satisfaire de sa situation présente. Si bien que le corps (puisque le corps, l’âme
et l’esprit ne faisant qu’un) leur a rendu la pareille. La violence qui se dégage contre les autres
s’est manifestée parallèlement par une violence, une rébellion contre leur
propre corps.
Ils pensent même ainsi au fond d’eux-mêmes : « Ma
foi ne mérite pas un si mauvais corps ». « Le Saint-Esprit qui vit en
moi ne mérite pas un si mauvais temple ». « Mon corps, cet enveloppe
impure est indigne de ma foi en Dieu ».
Voyez comment, le
niveau de confusion s’est emparé d’eux ? Ils sont confus, parce qu’ils se
mettent à confondre le Saint-Esprit avec un corps visible qui serait le témoin
de leur richesse intérieure.
L’œil, est la lampe du corps nous dit Jésus-Christ (Luc
11 :34-36), et là leur œil est en mauvais état puisque la confusion s’est
emparée de cet organe de la vue. Leur corps est dans les ténèbres.
Leur corps joue faux, car il est un faux témoin pour eux. Leur corps est un traitre à leur sainteté. Ils voudraient briller par un corps qui fait envie aux autres. Et là, leur corps leur renvoie l’image d’un être délabré, déformé, fragile, malade ou vieillissant. Des croyants tombent alors presque naturellement dans la dépression ou alors, ils pensent s’en sortir à travers le maquillage.
Un corps maquillé, richement
habillé, déguisé, poudré, épilé, lifté (puisque maintenant la chirurgie est
devenue une pratique médicale très prisée pour se maquiller. Le lifting étire,
amincie ou gonfle la peau ou les lèvres) ; ce corps maquillé change
l’apparence et redonne un regain d’estime de soi. Mais, pardon, leur maquillage
ressemble plutôt à une voiture volée. Alors, plutôt que de cacher une âme
noircie, leur maquillage ou leur déguisement dévoile une envie forte de cacher
ce qu’ils sont vraiment à l’intérieur.
Mais ne soyons pas juste à l’excès, la tentation de cacher les parties les moins avantageuses de son corps touche tout le monde bien-sûr. Personne n’y échappe ; même Christ a eu les mêmes tentations vis-à-vis d’un corps affaibli et meurtri. Mettons-nous un instant à la place de notre Seigneur, le fils de Dieu possédant la puissance de son Père céleste ne devrait pas souffrir corporellement. Mais il souffrait et c’est une terrible tentation cette souffrance-là. Et Jésus-Christ l’a vécu sans broncher, comme un agneau qu’on amène à la boucherie.
Alors, comme le dit la lettre aux Corinthiens : « celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit » ; Eh bien plutôt que de se battre avec ce corps plein d’injustice, ayons toujours à cœur de lui pardonner ses offenses, comme on pardonne à une personne proche de nous. Ayons compassions de ses faiblesses. En bref, aimons notre corps comme il est.
Qu’à fait de plus Jésus en donnant son corps à manger comme
un aliment ?
Eh bien il est venu réconcilier le corps terrestre avec le
corps céleste. Ceux qui mangent sa chair endossent un corps céleste semblable
au sien. Un corps de gloire. Un corps qui est éclairé par un œil en bon état.
Un corps qui ressuscitera au dernier jour. Mais aimons ce corps qui nous
abaisse. Car c’est en s’abaissant que nous pouvons nous élever spirituellement.
Notre corps participe ainsi activement à notre sanctification. Un corps humilié
nous permet de rejeter le mal et ainsi d’accomplir notre mission de disciple
sur cette terre.
C’est ainsi que nous glorifions Dieu dans notre corps et
notre esprit. Nous ne nous appartenons plus nous dit Jésus-Christ. Cela
signifie que Christ l’a racheté à grand prix et que s’inquiéter pour ce corps,
c’est s’inquiéter des choses du monde.
La foi d’Abraham est aussi un exemple pour nous disciples. Romains 4 :19 nous dit : « Et, sans faiblir dans la foi, Abraham ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu'il avait près de cent ans, et que Sara n'était plus en état d'avoir des enfants. ». Abraham ne s’inquiétait pas de son état physique ; Fortifié par sa foi, il ne regardait pas son corps et celui de sa femme comme un être humain normal le fait, mais comme un disciple le regarde. Son corps appartenait à Dieu. Et Dieu est au-delà de nos limites humaines. Il est source de prodiges et de miracles.
Alors, oui, ce corps est rempli d’injustice et de
souffrance, mais il à été racheté à grand prix en vue de sa résurrection et de
sa transfiguration.
Que notre Seigneur Jésus-Christ nous parle à travers ce
message. Fortifions-nous et réconcilions-nous avec notre corps, si nous avons
péché contre lui.
Amen
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