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Par Eric Ruiz
« Dieu considéra tout ce qu’il avait créé et trouva cela très bon. Il y eut un soir, puis un matin: ce fut le sixième jour. ». Dernier verset (31) du premier chapitre du livre de la Genèse (Dans la version Semeur).
Le livre de la Genèse continue à nous
réserver encore bien des surprises. J’avais parlé récemment de la très belle
relation fraternelle qui existait entre Abraham
et Abimelec. Mais que dire de celle que Jacob eut avec son oncle Laban,
frère de sa mère ?
Certes, elles sont toutes deux bien
différentes sur bien des points. Mais reconnaissons que Jacob et Laban ce n’est pas une relation fraternelle des
plus inspirantes.
L’alliance qu’ils firent n’eut rien d’amicale
et de fraternelle. La méfiance était au
centre de l’accord. C’était plutôt un pacte d’éloignement et de
non-agression réciproque ; au final il y aura bien deux camps et non une
seule famille unie : « Que ce
monceau soit témoin et que ce monument soit témoin que je n'irai point vers toi
au-delà de ce monceau, et que tu ne viendras point vers moi au-delà de ce
monceau et de ce monument, pour agir méchamment (avec de mauvaises intentions
(BS) pour nous nuire l’un à l’autre BO). » (Genèse 31 :
52).
Pourtant, au début de leur relation, Laban
semblait très amical et hospitalier. Il a accueilli Jacob les bras ouverts et il
vit d’un très bel œil son souhait d’épouser sa fille cadette Rachel. Il l’invita
donc à rester chez lui sept ans avant de l’épouser.
Mais ces sept années sont un sacrifice de taille, c’est une dot très élevée ; Ensuite Laban dévoila son côté fourbe et manipulateur. Il avait d’autres idées en tête qu’il n’avait pas encore partagées. Il piégea Jacob pour qu’il le serve à nouveau pour sa fille aînée Léa, prétextant que c’est la coutume de prendre l’ainée avant la cadette. Tout était bon pour que Jacob soit à son service pendant de très nombreuses années, et au passage quel manque de considération pour ses deux filles. Elles n’étaient que de vulgaires instruments dans les mains de leur père.
Dans les faits, Jacob
resta même 20 ans au service de son oncle. Genèse 31 : 41 « Voilà vingt ans que
j'ai passés dans ta maison; je t'ai servi quatorze ans pour tes deux filles, et
six ans pour ton troupeau, et tu as changé dix fois mon salaire ».
Si bien que les reproches que fera Jacob à son oncle sont
plus que justifiés. Aujourd’hui on dira que Jacob s’est laissé exploiter par sa
famille. Elle s’est servie de sa crédulité, de sa faiblesse provoquée par ses
sentiments amoureux envers Rachel ; Disons-le, celui qu’on nommera plus
tard Israël, n’a-t-il pas été l’esclave de Laban ? Cette main tendue
amicale n’a-t-elle pas cachée une volonté d’asservissement ?
Jacob était un bon travailleur et payé peu cher (son
salaire variait selon les envies de son oncle). Alors, lui, Jacob le trompeur
de son frère Ésaü et de son père Isaac, a été trompé par son oncle : le
trompeur trompé.
Or, cette entourloupe n’est pas si rare que cela dans les
familles, comme elle n’est pas rare non plus parmi les croyants qui s’unissent
comme des frères. Au début de leur relation, l’accueil et la fraternité
paraissent authentiques ; et quelques temps plus tard, les nuages
s’amoncellent et dévoilent les véritables intentions, la noirceur des cœurs.
Je pose la question : Par amour pour Dieu, qui n’a pas
accepté d’être au service d’un homme d’Église comme Laban, en sacrifiant des
années pour sa cause? Qui ne s’est pas soumis en se rendant plus malléable
et moins prudent ou en supportant plus d’obligation que d’habitude (par
amour) ?
Et les païens doivent regarder ce genre de fraternité avec
un certain dédain.
Mais ne jugeons pas trop vite, parce que Dieu a trouvé cela
très bon. Oui, « Dieu considéra
tout ce qu’il avait créé et trouva cela très bon. » Genèse 1 :31.
Et ce verset 31 rejoint parfaitement
Genèse 31.
Le 31 renvoie à un évènement très particulier et important ; C’est ainsi que l’expression populaire « se mettre sur son trente-et-un »
est traduite. Elle signifie :
« s’apprêter
pour une grande occasion ». Et le jour de cette grande occasion : « Dieu considère tout
ce qu’il a fait » et le trouve très bon.
Le verbe considérer a un sens : c’est celui de tout examiner
dans les moindres détails. Dieu passe en revue ce qu’il
a établi, comme un général d’armée le fait en inspectant l’état de ses troupes.
Dans quel but ? Dans le but de ce que nous
dit Job au chapitre 31 : Dieu ne connait-il pas toutes nos voies, ne
comptent-il pas tous nos pas ? Ne sait-il
pas « si j'ai marché dans le mensonge, si mon pied a
couru vers la fraude … Que Dieu me pèse dans des balances
justes, Et il reconnaîtra mon intégrité! Si mon pas s'est détourné du droit
chemin, Si mon cœur a suivi mes yeux, Si quelque souillure s'est attachée à mes
mains» ?
Pour en revenir à Jacob : Le fils d’Isaac n’avait récolté que ce qu’il avait semé de mauvais après tout. Et l’esprit de Dieu a non seulement approuvé, mais c’est lui qui a mis un terme à cette épreuve, jugeant qu’elle avait été juste dans sa forme et dans sa durée ; et par conséquent : elle fut très bonne.
Jacob avait été passé en revue au
moment où il a commencé à voir le visage de Laban changé (je pense qu’il avait
alors un regard dur, envieux et jaloux) et aussi, lorsqu’il a entendu les fils
de Laban dire faussement qu’il s’était emparé de toute la richesse de leur père.
Ce jour-là, Dieu parla à Jacob dans ces termes, Genèse 31 :3 ; « Alors l'Éternel dit à Jacob: Retourne au pays de tes pères
et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi ».
Dieu vit le résultat de tout ce qu’il avait
fait à travers Jacob durant ces 20 années passées sur le territoire de son
oncle et trouva cela très bon ; Et maintenant il était l’heure que Jacob
suive ce que Dieu avait décidé pour lui et sa famille : qu’il retourne à Canaan.
Dieu laissa Jacob fuir sans en informer son
oncle, sinon Laban aurait trouvé encore des excuses pour faire travailler son
neveu plusieurs années ; et puis Dieu ne voulut pas que la relation entre
Jacob et Laban s’enflamme et qu’elle tourne à la violence. Il ne voulut aucune
vengeance. Alors notre Seigneur trouva bon de parler en plus à Laban alors
qu’il était énervé et s’apprêtait au plus vite à stopper la fuite de Jacob.
« Dieu apparut la nuit en songe à Laban,
l'Araméen, et lui dit: Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal! » Genèse 31:24
Notre Seigneur, nous montre plusieurs
choses. D’abord, juste ou injuste, peu
importe, la qualité de la relation : Elle est secondaire. Ce n’est à
personne de plaider en faveur de la vérité ou contre le mensonge. Ensuite le
péché a été consommé des deux côtés.
Par conséquent, les relations que nous avons,
nous croyants entre frères suivent ce que Dieu a décidé à l’avance. Pour
Abraham et Abimelec, ils devaient tous d’eux s’unir d’une amitié fraternelle pure et authentique, parce que leurs cœurs jumeaux les y
préparaient naturellement. Tandis que pour Jacob et Laban, leur union basée sur des combines portait en elle déjà leur séparation; une séparation qui
viendra après 20 ans de servitude. Juste le temps aussi pour que Jacob
s’enrichisse et que sa richesse éveille la jalousie de Laban.
Malheureusement, parmi les chrétiens beaucoup
ont établi leur relation sur des combines. Dans bien des situations, ils
perdent leur temps et leur énergie en essayant de tirer la couverture à eux, en
cherchant à vouloir prendre parti pour des causes justes ou injustes. Ils
jugent avec une connaissance réduite des faits. Alors que Dieu à une vision
profonde et totale de tous nos actes et de toutes nos pensées. Et il sait quand
le moment est favorable.
Ainsi, si une division doit avoir lieu, elle ne se fera pas à partir
d’une volonté humaine, mais bien souvent à partir d’un mauvais esprit comme
l’esprit de convoitise ou de jalousie qui prendra des proportions de plus en
plus grandes, jusqu’à provoquer la division. En d’autres mots, les démons se
multiplieront et l’esprit satanique détruira ce qui avait commencé à se bâtir.
Pour Jacob, les choses auraient, c’est vrai,
pu tourner complètement autrement.
Jacob était partit avec toutes sa famille,
mais Laban découvrant la fuite de son neveu voulu aussi trouver celui qui
l’avait volé et repartir avec lui. C’est Rachel en volant les petites
sculptures divines des faux dieux de son père, qui prit beaucoup de risque et
aurait pu être découverte. Jacob aurait-il pu alors se séparer de la femme
qu’il aime et de ses enfants ou décider de faire marche arrière avec eux et
rejoindre Laban?
La question, dans les faits, ne pouvait se
poser.
Car Dieu s’était préparé pour la grande
occasion (Il s’était mis, pardonnez-moi l’expression, sur son 31). Dieu avait considéré, (passé en
revue) la famille complète. Premièrement, il mit fin à la domination de Laban
et deuxièmement, il passa au crible toute la famille de Jacob ; Elle était
prête à repartir vers Canaan ; et le plan de Dieu était plus qu’en route.
Alors Laban voleur, à lui aussi été volé par sa propre fille ainée et il ne
trouva pas les théraphim (qui étaient pourtant pas très loin d’où il
cherchait). Et Laban retourna seul chez lui le lendemain.
Alors cela signifie-t-il que Dieu dirige tout
dans nos vies ?
Non, le libre-arbitre de l’être humain se
fait. Mais il reste encadré par nos fautes et nos erreurs, sans oublier, la
mission qui nous a été confiée qui doit, elle, arriver à terme. Laban unit
profondément à ses faux dieux s’est vu abandonné par ses filles et ses
petits-fils et Jacob devait retourner avec ses femmes, ses servantes, ses
enfants, et ses troupeaux en Canaan où l’attendait une mission avec d’autres
épreuves à vivre pour lui et sa descendance.
Vous voyez, face à des périodes d’injustices
qui peuvent nous paraitre longues et pénibles, nous devons relever la tête, garder
la foi en Dieu, parce que Dieu, à un moment voulu par lui et lui-seul, passe en revue
ses enfants, pour décider de leur sort. C’est un nouveau départ,
comme la fin d’un cycle aussi. Dieu voit
notre témoignage et pratique Genèse 1 :31. Il évalue tout ce qu'il avait
fait et trouve que cela est très bon.
Mais il peut
aussi trouver nos œuvres détestables.
Jésus parle : « Vous
témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué
les prophètes » (Matthieu 23 :31)
Alors ce passage semble être un caillou dans
la chaussure. Ne va-t-il pas à l’encontre de Genèse 1 :31 ?
Eh bien pas du tout, car le témoignage
contre soi-même fait partie des choses que Dieu trouve très bonnes,
puisqu’il aime la vérité et qu’il a opté pour que les mauvaises voies soient
dévoilées au grand jour, en pleine lumière.
Ainsi, quoi que nous ayons vécu, nous avons
pris le chemin qu’il nous avait préparé.
Et, même si l’injustice touche notre vie, Dieu
se souvient de l’alliance que nous avons passée avec lui lors de notre baptême.
Il pourvoira à nos besoins, malgré nos
fautes, comme il l’a fait avec Jacob qui l’avait trompé.
Mais, il
arrive un temps où il passera en revue notre témoignage pour décider de la
suite.
Jean 5 :31, Jésus dit : « Si
c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas
vrai. ».
Vous voyez, les œuvres que vous pratiquez sont forcément
celles que le Père vous a enseigné. Il ne peut en être différemment, si vous
êtes dans la lumière. Sinon votre témoignage sera contre vous, il sera ténèbres.
Et je le répète, Dieu sera satisfait, même de ce mauvais
témoignage parce qu’il révèle la vérité d’une personne.
N’oubliez pas qu’au premier jour, « Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la
lumière d'avec les ténèbres » et au
sixième jour Dieu considéra ses œuvres et les trouva bonnes.
Mais alors quel est ce témoignage que Dieu aime particulièrement
et qui nous plonge dans sa lumière?
C’est celui de Jean 8 :31 « Et Jésus dit aux
Juifs (judéens) qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous
êtes vraiment mes disciples; ».
Maintenant, très bientôt, Dieu va repasser en
revue ses enfants, Matthieu 25 :31
Que nous dit ce verset 31 ? En quoi est-il très (très) bon pour notre Dieu ?
Eh bien parce que « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous
les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire ».
Ce moment est très bon pour Dieu parce qu’il
est aussi très bon pour le fils de l’homme, pour celui qui sera adopté comme
fils et qui s’assiéra aussi sur le trône.
Quand verront nous ces choses ? Nul ne
connait le temps, nul ne connait ni le
jour ni l’heure de ce passage en revue des troupes, où nous serons
considérés, examinés dans les moindres détails.
Mais nous devons nous préparer pour ce grand
jour et faire comme s’il arrivait demain ou dans quelques minutes.
Amen
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