dimanche 21 janvier 2024

Le SALUT vu par le prophète Osée

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Par Eric Ruiz

 

Le livre du prophète Osée nous renvoie bizarrement non pas à la loi de Moïse, mais à la grâce de Dieu. 

Je dis « bizarrement » parce qu’Osée en hébreu signifie « salut, sauve », donc un synonyme, tout comme Josué, du nom de notre sauveur Jésus, Yeshoua ; Mais plus bizarre encore, parce que Osée vit au temps des rois d’Israël après le schisme de Salomon ; Des rois, qui étaient la plupart du temps, infidèles. Osée a été appelé par Dieu au temps du roi Jéroboam II, fils de Joas un roi d’Israël qui se prostitua en multipliant les idoles et en refusant de tenir compte des avertissements d’Osée.

Et ce temps est marqué par la pratique des rites et des coutumes instaurées par la loi de Moïse.

Or, Dieu va établir une relation nouvelle avec son prophète Osée ; une relation du même type que celle qu’il établit avec tout croyant. Pas seulement avec des croyants israélites, mais aussi avec tous ceux du monde entier qui vivront sous la loi de Christ.

Ce livre est très important parce qu’il traverse les générations, les époques, les religions et les dispensations. Il est d’une certaine manière intemporel.

Alors, dès que Dieu se manifeste à Osée, le premier ordre divin qu’il reçoit est insolite, c’est celui d’épouser une femme (et pas n’importe qu’elle femme : une prostituée). Le cœur d’Osée se prend alors d’amour pour Gomer. Dieu ne lui fait aucune leçon de moral, il lui montre que son choix est influencé par le péché d’Israël. Le lien entre lui est Israël c’est la prostitution. Gomer, femme prostituée symbolise un peuple saint qui se prostitue en se détournant de l’Éternel.

Ce premier point est très important pour ne pas tomber aussi dans une fausse image du prophète ; Un prophète qui serait forcément amené, malgré lui, à épouser une femme vertueuse, sainte et sans reproche, alors que partout dans les assemblées, les mariages sont remplis d’adultères et que l’adultère a été en premier consommé spirituellement.

Le couple de prophète dans les assemblées n’est pas un exemple à suivre aveuglément. L’onction ne fait pas d’eux des êtres à part (Ils sont à part, oui, mais pas du péché). Ils sont une aide, mais pourquoi pas par leur faiblesse et leurs erreurs ? Là aussi, je ne frappe pas sur tous les prophètes, les pasteurs, les apôtres. Je souhaite les replacer à leur juste place. On les a tellement élevés à une position d’idole. Ils doivent revenir à la place qu’ils occupaient au départ.

Alors, Gomer femme du prophète sachant maintenant ce qu’elle est, aurait-elle une place d’enseignante aujourd’hui ? J’en doute sérieusement.

 

Dieu ensuite ordonne au prophète d’appeler son premier enfant Jizreel (qui signifie (Dieu éparpille, disperse, sème). L’Eternel lui inspire ce nom en lui montrant ce qu’il va faire d’Israël : « car encore un peu de temps, et je châtierai la maison de Jéhu pour le sang versé à Jizreel, je mettrai fin au royaume de la maison d'Israël… dans la vallée de Jizreel. ».

Un terrible châtiment en perspective .Or, c’est aussi ce qu’il va faire avec la maison d’Osée. Car elle-aussi sera divisée, éparpillée. Gomer, sa femme sera infidèle, ses enfants rebelles. Gomer retournera à ce qu’elle a vomi, reniant son mari Osée.

La confirmation nous est donnée au chapitre 3 verset 1 : C’est Osée qui parle : « L’Éternel me dit: Va encore, et aime une femme aimée d'un amant, et adultère; aime-la comme l'Éternel aime les enfants d'Israël, qui se tournent vers d'autres dieux ».

Vous voyez, toujours ce même parallèle entre la vie du prophète et la condition de la nation d’Israël.

Dieu demande à Osée de faire la même chose avec son épouse infidèle que ce que lui fait avec Israël : de l’aimer malgré tout, sans la répudier, sans lui tenir rigueur de ses péchés.

Or, cette attitude est tout à fait nouvelle pour un israélite. Il avait pour ordre de répudier l’épouse adultère, de lapider même les infidèles, de ne plus éprouver la moindre pitié envers elle.

D’ailleurs le deuxième enfant du couple de prophète (une fille) porte ce nom donné par Dieu de Lo-Ruchama qui signifie « celle dont on n’a pas pitié ». Au chapitre 1 verset 6 nous lisons : « car je n'aurai plus pitié de la maison d'Israël, je ne lui pardonnerai plus ».  Son troisième enfant va lui aussi dans ce sens, nous pouvons lire : « Donne-lui le nom de Lo-Ammi; car vous n'êtes pas mon peuple, et je ne suis pas votre Dieu ».

Ainsi toute la maison d’Osée était sous la malédiction, comme toute la maison d’Israël.

 

Mais Dieu demande à Osée exactement ce que Jésus-Christ a manifesté avec la femme adultère. Jésus confronté à une lapidation fera fuir les suppliciés et dira à la femme adultère : « Je ne te condamne pas, va et désormais ne pèche plus ».

Osée dit la même chose à sa propre femme. Il passe avec elle une nouvelle alliance.

« Et je lui dis  (c’est Osée qui parle au chapitre 3, verset 3): Tu m'attendras pendant beaucoup de jours; tu ne te prostitueras pas, et tu ne seras à personne; et je ferai de même pour toi. » (Version Ostervald).

Osée comme Dieu met à l’épreuve celle qui l’a offensée : « Tu m'attendras pendant beaucoup de jours… ». Cette attente se fait avec des conditions, comme : Ne pas aller vers d’autres hommes (donc s’abstenir du mal) ; C’est une vraie conversion.

Pourtant, cette traduction n’a rien à voir avec d’autres plus contemporaines qui  traduisent : « restes longtemps pour moi » à la place de « Tu m'attendras pendant beaucoup de jours ».  On a ici plus l’impression qu’Osée demande à Gomer de lui rester fidèle un long moment alors qu’il lui demande tout autre chose : l’épreuve consiste bien à l’attendre loin de lui, sans aller vers aucun homme.

En fait plus qu’une épreuve, Osée est en train de donner de la valeur à sa femme. Le fait qu’elle revienne vers Dieu de cette façon lui donne un grand prix. Osée 3 :2 « Je l'achetai pour quinze sicles d'argent, un homer d'orge et un léthec d'orge. »

La suite du texte va d’ailleurs tellement dans ce même sens du sacrifice, puisqu’au verset 4, Israël est mis au même banc d’épreuve afin de garantir sa conversion : « Car les enfants d'Israël resteront longtemps sans roi, sans chef, sans sacrifice, sans statue, sans éphod, et sans théraphim ».

Israël doit, dans les faits, se débarrasser pendant une longue durée de toutes ses habitudes religieuses, se séparer même des sacrificateurs, de leurs prêtres symbolisés par leurs vêtements (l’éphod) comme de se séparer se leurs idoles (théraphim).

C’est à ce prix qu’Israël aura de la valeur pour Dieu.

 

Alors, Osée n’efface pas d’un revers de manche les fautes de sa femme. Il lui pardonne, mais ne l’accueille pas sans condition. Il ne vient pas vers elle en réclamant, en suppliant son retour. Il n’est pas comme dans la célèbre chanson de jacques Brel à la supplier en disant « ne me quitte pas ».

Osée rétablit un principe de fidélité mais seulement après que sa femme ait été livrée à elle-même ; après que sa femme ait connu les profondeurs de satan.

 

Gomer a fait l’expérience de vivre auprès de ses amants. Elle a vu la qualité de leurs sentiments ; Elle a pu estimer la valeur de leur engagement ; elle a vécu dans des plaisirs futiles, elle s’est satisfaite d’un confort, d’un soutien qu’elle pensait réel.  En fait, elle s’est rendue compte par elle-même que ce chemin n’était pas le bon et qu’il menait à sa perdition.

Elle a fini par admettre : « je retournerai vers mon premier mari, car alors j'étais plus heureuse que maintenant.» Osée 2 :7

C’est ce que nous relatent tous les versets du deuxième chapitre, consacrés aux châtiments d’Israël.

Les souffrances du peuple d’Israël confrontées aux conséquences de leurs fautes sont les mêmes souffrances que pour cette épouse infidèle du prophète.

Quel parallèle étonnant !

Les souffrances sont le salaire de l’infidélité qu’elles soient pour une nation que pour une personne.

Gomer meurt de soif, tout comme les enfants d’Israël qui chercheront désespérément de l’eau dans leur désert, (ils aspirent à une parole divine véritable, dans le désert des religions). Cette épouse souhaite alors de tout son cœur revenir à son premier amour.

Osée 2 :16 : « et comme au jour où elle remonta du pays d'Égypte. En ce jour-là, dit l'Eternel, tu m'appelleras: Mon mari! Et tu ne m'appelleras plus: Mon maître! » : Voilà le changement de cœur, mais aussi le changement d’alliance : de maitre, l’époux redeviendra le mari.

Gomer, en fait, loin d’être condamnable nous montre l’itinéraire du disciple accompli. Ce disciple, qui après avoir rencontré son Dieu, va lui être infidèle. Il va se complaire dans ses rites, dans ses plaisirs, dans ses mensonges, jusqu’au moment où sa souffrance lui sera insupportable. Il reviendra vers son Dieu comme une femme vers son mari, après avoir avoué ses fautes.

Osée 5 :15 : « Jusqu'à ce qu'ils s'avouent coupables et cherchent ma face. Quand ils seront dans la détresse, ils auront recours à moi. ».

Gomer en hébreux (je ne vais sans doute pas vous surprendre) veut dire « accompli, achevé ». La femme d’Osée portait déjà en elle la prophétie de ce qu’elle allait devenir en revenant vers Osée, vers son mari, vers Christ.

Voilà le plan de Dieu. Il se dessine et se comprend selon 3 niveaux.

-1er niveau : Osée et Gomer : le couple de prophète ;

-deuxième niveau : le peuple d’Israël sous Jéroboam II et enfin…

-troisième niveau : le peuple de Dieu élargi à toutes les périodes de son histoire comme réduit à sa petite dimension familiale.

 

Osée connaissait l’intimité de Dieu parce que lui-même vivait l’opprobre d’une femme adultère et la souffrance liée à ses propres enfants rebelles à Dieu. Il a été mis à part pour vivre ce que Dieu ressent face à un peuple adultère et pour agir comme lui agit.

Un prophète n’est pas protégé des épreuves. Il n’est pas immunisé. Il partage les mêmes souffrances que celles de Christ.

Dieu me surprendra et m’étonnera toujours en choisissant ce 28ème livre de la Bible, le livre d’Osée.

Il me surprend aussi avec les trois enfants d’Osée qui par leurs prénoms semblent prédestinés à la rébellion, voués à la perdition, alors qu’ils reviennent vers Dieu eux-aussi, comme leur mère.

Osée2 : 23 : « Je planterai pour moi Lo-Ruchama dans le pays, et je lui ferai miséricorde; je dirai à Lo-Ammi: Tu es mon peuple! Et il répondra: Mon Dieu! » Quel magnifique témoignage pour celles et ceux qui sont attristés par une compagne infidèles et par des enfants rebelles à Dieu. La consécration du parent est loin d’être vaine. Dieu aura pitié d’eux, ils reviendront vers leur père comme le fils prodigue. Leur cœur se tournera vers celui qu’ils ont renié. La prophétie de Malachie encore une fois est en plein jour : Il nous enverra un prophète comme Elie, et dans ce jour grand et redoutable « Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, Et le cœur des enfants à leurs pères » (Malachie 4 :6)

 

Le témoignage d’Osée lié à celui de sa famille, nous révèle une très belle conversion ; c’est en parallèle celui aussi de la maison de Juda qui elle seule se convertira. Mais lisez bien comment elle reçoit son Salut. Elle ne le reçoit pas comme une gloire dans les combats (Osée 1 :7).

Juda est sauvé en s’humiliant, en se détournant de ses mauvaises voies.

Osée 2 :2 L’Eternel dit : « je ne suis point son mari! Qu'elle ôte de sa face ses prostitutions, et de son sein ses adultères! ».

Soyons lucide : Tout comme avec Gomer, c’est une fois sa prostitution reconnue et ses adultères abandonnés que ses enfants seront sauvés. La mère sauve ses enfants par sa consécration (rappelez-vous le message sur « le grand ministère de la mère »)

Et pour Israël ? Les choses ont-elles été pareilles que pour Juda ?

Les chapitres suivant à partir du 4, nous montrent un peuple dur qui continue à préférer ses mensonges et ses adultères. Un peuple qui continue à être violent en se disputant avec ses sacrificateurs. Ce peuple meurt faute de connaissance  nous dit Osée. Ce peuple en fait meurt faute d’intimité avec Dieu.  Dieu n’est pas un mari pour eux, mais il reste un maître dont ils ne connaissent plus rien de lui.

Osée 4 :7 nous dit que plus ils sont devenus nombreux plus ils pèchent contre Dieu. « Plus ils se sont multipliés, plus ils ont péché contre moi: Je changerai leur gloire en ignominie. ».

Quelle similitude avec les assemblées d’aujourd’hui qui contestent avec Dieu, qui ne le connaissent pas et qui pèchent contre lui par leur nombre et leur arrogance.

Dieu pose la question à Israël comme il l’a pose aussi aux chrétiens de notre époque, Osée 8 :5 : « Ma colère s'est enflammée contre eux. Jusques à quand refuseront-ils de se purifier? ».

(Je vous renvoie sur mon message : « Que signifie se purifier vraiment ?)

Si nous sommes dans cet état, soyons comme Gomer ; si votre assemblée est infidèle qu’elle soit comme Juda : brisons notre cœur, vomissons l’adultère et rejetons le mal, convertissons-nous et Dieu nous sauveras.

Amen

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