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Par Eric
Ruiz
Le livre du prophète Osée nous renvoie bizarrement non pas à la loi de Moïse, mais à la grâce de Dieu.
Je dis « bizarrement »
parce qu’Osée en hébreu signifie « salut, sauve », donc un synonyme,
tout comme Josué, du nom de notre sauveur Jésus, Yeshoua ; Mais plus
bizarre encore, parce que Osée vit au temps des rois d’Israël après le schisme
de Salomon ; Des rois, qui étaient la plupart du temps, infidèles. Osée a
été appelé par Dieu au temps du roi Jéroboam II, fils de Joas un roi d’Israël
qui se prostitua en multipliant les idoles et en refusant de tenir compte des
avertissements d’Osée.
Et ce
temps est marqué par la pratique des rites et des coutumes instaurées par la
loi de Moïse.
Or, Dieu va établir une
relation nouvelle avec son prophète Osée ;
une relation du même type que celle qu’il établit avec tout croyant. Pas
seulement avec des croyants israélites, mais aussi avec tous ceux du monde
entier qui vivront sous la loi de Christ.
Ce livre est très important parce qu’il traverse les générations, les époques, les religions et les dispensations. Il est d’une certaine manière intemporel.
Alors, dès
que Dieu se manifeste à Osée, le premier ordre divin qu’il reçoit est insolite,
c’est celui d’épouser une femme (et pas n’importe qu’elle femme : une
prostituée). Le cœur d’Osée se prend alors d’amour pour Gomer. Dieu ne lui fait
aucune leçon de moral, il lui montre que son choix est influencé par le péché d’Israël. Le
lien entre lui est Israël c’est la prostitution. Gomer, femme prostituée symbolise un peuple
saint qui se prostitue en se détournant de l’Éternel.
Ce premier
point est très important pour ne pas tomber aussi dans une fausse image du
prophète ; Un prophète qui serait forcément amené, malgré lui, à épouser
une femme vertueuse, sainte et sans reproche, alors que partout dans les
assemblées, les mariages sont remplis d’adultères et que l’adultère a été en
premier consommé spirituellement.
Le couple
de prophète dans les assemblées n’est pas un exemple à suivre aveuglément.
L’onction ne fait pas d’eux des êtres à part (Ils sont à part, oui, mais pas du
péché). Ils sont une aide, mais pourquoi pas par leur faiblesse et leurs
erreurs ? Là aussi, je ne frappe pas sur tous les prophètes, les pasteurs,
les apôtres. Je souhaite les replacer à leur juste place. On les a tellement élevés
à une position d’idole. Ils doivent revenir à la place qu’ils occupaient au
départ.
Alors, Gomer femme du prophète sachant maintenant ce qu’elle est, aurait-elle une place d’enseignante aujourd’hui ? J’en doute sérieusement.
Dieu
ensuite ordonne au prophète d’appeler son premier enfant Jizreel (qui signifie (Dieu éparpille, disperse, sème).
L’Eternel lui inspire ce nom en lui montrant ce qu’il va faire d’Israël :
« car
encore un peu de temps, et je châtierai la maison de Jéhu pour le sang versé à
Jizreel, je mettrai fin au royaume de la maison d'Israël… dans la vallée de
Jizreel. ».
Un terrible châtiment en perspective .Or,
c’est aussi ce qu’il va faire avec la maison d’Osée. Car elle-aussi sera divisée,
éparpillée. Gomer, sa femme sera infidèle, ses enfants rebelles. Gomer retournera à ce qu’elle a vomi, reniant son mari Osée.
La confirmation nous est donnée au chapitre 3
verset 1 : C’est Osée qui parle : « L’Éternel me dit: Va encore, et aime une
femme aimée d'un amant, et adultère; aime-la comme l'Éternel aime les enfants
d'Israël, qui se tournent vers d'autres dieux ».
Vous voyez, toujours ce même parallèle entre la vie du
prophète et la condition de la nation d’Israël.
Dieu demande à Osée de faire la même chose avec son épouse
infidèle que ce que lui fait avec Israël : de l’aimer malgré tout,
sans la répudier, sans lui tenir rigueur de ses péchés.
Or, cette attitude est tout à fait nouvelle pour un
israélite. Il avait pour ordre de répudier l’épouse adultère, de lapider même
les infidèles, de ne plus éprouver la moindre pitié envers elle.
D’ailleurs le deuxième enfant du couple de prophète (une
fille) porte ce nom donné par Dieu de Lo-Ruchama qui signifie « celle dont on n’a pas pitié ». Au chapitre
1 verset 6 nous lisons : « car je n'aurai plus pitié de la
maison d'Israël, je ne lui pardonnerai plus ». Son troisième enfant va lui aussi dans ce
sens, nous pouvons lire : « Donne-lui le nom de Lo-Ammi;
car vous n'êtes pas mon peuple, et je ne suis pas votre Dieu ».
Ainsi toute la maison d’Osée était sous la malédiction,
comme toute la maison d’Israël.
Mais Dieu demande à Osée exactement ce que Jésus-Christ a
manifesté avec la femme adultère. Jésus confronté à une lapidation fera fuir
les suppliciés et dira à la femme adultère : « Je ne
te condamne pas, va et désormais ne pèche plus ».
Osée dit la même chose à sa propre femme. Il passe avec
elle une nouvelle alliance.
« Et je lui dis (c’est
Osée qui parle au chapitre 3, verset 3): Tu m'attendras pendant beaucoup de
jours; tu ne te prostitueras pas, et tu ne seras à personne; et je ferai de
même pour toi. » (Version
Ostervald).
Osée comme Dieu met à l’épreuve celle qui l’a
offensée : « Tu m'attendras pendant beaucoup de jours… ». Cette attente
se fait avec des conditions, comme : Ne pas aller vers d’autres hommes (donc
s’abstenir du mal) ; C’est une vraie conversion.
Pourtant, cette traduction n’a rien à voir avec
d’autres plus contemporaines qui
traduisent : « restes longtemps pour moi » à la place de « Tu
m'attendras pendant beaucoup de jours ». On a ici plus l’impression qu’Osée demande à
Gomer de lui rester fidèle un long moment alors qu’il lui demande tout autre
chose : l’épreuve consiste bien à l’attendre loin de lui, sans aller vers
aucun homme.
En fait plus qu’une épreuve, Osée est en train
de donner de la valeur à sa femme. Le fait qu’elle revienne vers Dieu de cette
façon lui donne un grand prix. Osée 3 :2 « Je
l'achetai pour quinze sicles d'argent, un homer d'orge et un léthec d'orge. »
La suite du texte va d’ailleurs tellement dans
ce même sens du sacrifice, puisqu’au verset 4, Israël est mis au même banc d’épreuve
afin de garantir sa conversion : « Car les enfants d'Israël resteront
longtemps sans roi, sans chef, sans sacrifice, sans statue, sans éphod, et sans
théraphim ».
Israël doit, dans les faits, se débarrasser pendant une
longue durée de toutes ses habitudes religieuses, se séparer même des
sacrificateurs, de leurs prêtres symbolisés par leurs vêtements (l’éphod) comme
de se séparer se leurs idoles (théraphim).
C’est à ce prix qu’Israël aura de la valeur pour Dieu.
Alors, Osée n’efface
pas d’un revers de manche les fautes de sa femme. Il lui pardonne, mais ne
l’accueille pas sans condition. Il ne vient pas vers elle en réclamant, en
suppliant son retour. Il n’est pas comme dans la célèbre chanson de jacques
Brel à la supplier en disant « ne me quitte pas ».
Osée rétablit un principe de fidélité mais seulement
après que sa femme ait été livrée à elle-même ; après que sa
femme ait connu les profondeurs de satan.
Gomer a fait l’expérience de vivre auprès de ses amants.
Elle a vu la qualité de leurs sentiments ; Elle a pu estimer la valeur de
leur engagement ; elle a vécu dans des plaisirs futiles, elle s’est
satisfaite d’un confort, d’un soutien qu’elle pensait réel. En fait, elle s’est rendue compte par
elle-même que ce chemin n’était pas le bon et qu’il menait à sa perdition.
Elle a fini par admettre : « je
retournerai vers mon premier mari, car alors j'étais plus heureuse que
maintenant.» Osée 2 :7
C’est ce que nous relatent tous les versets du deuxième
chapitre, consacrés aux châtiments d’Israël.
Les souffrances du peuple d’Israël confrontées aux
conséquences de leurs fautes sont les mêmes souffrances que pour cette
épouse infidèle du prophète.
Quel parallèle étonnant !
Les souffrances sont le salaire de
l’infidélité qu’elles soient pour une nation que pour une personne.
Gomer meurt de soif, tout comme les enfants d’Israël qui chercheront
désespérément de l’eau dans leur désert, (ils aspirent à une parole divine
véritable, dans le désert des religions). Cette épouse souhaite alors de tout
son cœur revenir à son premier amour.
Osée 2 :16 : « et comme au jour où elle remonta du pays d'Égypte. En ce jour-là, dit l'Eternel, tu m'appelleras: Mon mari! Et
tu ne m'appelleras plus: Mon maître! » : Voilà le changement de cœur, mais aussi le changement d’alliance : de maitre, l’époux
redeviendra le mari.
Gomer, en fait, loin d’être condamnable nous
montre l’itinéraire du disciple accompli. Ce disciple, qui après avoir
rencontré son Dieu, va lui être infidèle. Il va se complaire dans ses rites,
dans ses plaisirs, dans ses mensonges, jusqu’au moment où sa souffrance lui
sera insupportable. Il reviendra vers son Dieu comme une femme vers son mari, après
avoir avoué ses fautes.
Osée 5 :15 : « Jusqu'à
ce qu'ils s'avouent coupables et cherchent ma face. Quand ils seront dans la
détresse, ils auront recours à moi. ».
Gomer en
hébreux (je ne vais sans doute pas vous surprendre) veut dire « accompli,
achevé ». La femme d’Osée portait déjà en elle la prophétie de ce
qu’elle allait devenir en revenant vers Osée, vers son mari, vers Christ.
Voilà le plan de Dieu. Il se dessine et se comprend
selon 3 niveaux.
-1er niveau : Osée et
Gomer : le couple de prophète ;
-deuxième niveau : le peuple d’Israël
sous Jéroboam II et enfin…
-troisième niveau : le peuple de Dieu
élargi à toutes les périodes de son histoire comme réduit à sa petite dimension
familiale.
Osée connaissait l’intimité de Dieu parce que
lui-même vivait l’opprobre d’une femme adultère et la souffrance liée à ses
propres enfants rebelles à Dieu. Il a été mis à part pour vivre ce que Dieu
ressent face à un peuple adultère et pour agir comme lui agit.
Un prophète n’est pas protégé des épreuves.
Il n’est pas immunisé. Il partage les mêmes souffrances que celles de Christ.
Dieu
me surprendra et m’étonnera toujours en choisissant ce 28ème livre de la Bible,
le livre d’Osée.
Il me surprend aussi avec les trois enfants
d’Osée qui par leurs prénoms semblent prédestinés à la rébellion, voués à la
perdition, alors qu’ils reviennent vers Dieu eux-aussi, comme leur mère.
Osée2 : 23 : « Je
planterai pour moi Lo-Ruchama dans le pays, et je lui ferai miséricorde; je
dirai à Lo-Ammi: Tu es mon peuple! Et il répondra: Mon Dieu! » Quel magnifique
témoignage pour celles et ceux qui sont attristés par une compagne infidèles et
par des enfants rebelles à Dieu. La consécration du parent est loin d’être
vaine. Dieu aura pitié d’eux, ils reviendront vers leur père comme le fils
prodigue. Leur cœur se tournera vers celui qu’ils ont renié. La prophétie de
Malachie encore une fois est en plein jour : Il nous enverra un
prophète comme Elie, et dans ce jour grand et redoutable
« Il ramènera le cœur des pères à leurs
enfants, Et le cœur des enfants à leurs pères » (Malachie 4 :6)
Le témoignage d’Osée lié à celui de sa famille, nous révèle
une très belle conversion ; c’est en
parallèle celui aussi de la maison de Juda qui elle seule se convertira.
Mais lisez bien comment elle reçoit son Salut. Elle ne le reçoit pas comme une
gloire dans les combats (Osée 1 :7).
Juda est sauvé en s’humiliant, en se détournant de ses
mauvaises voies.
Osée 2 :2 L’Eternel dit : « je ne
suis point son mari! Qu'elle ôte de sa face ses prostitutions, et de son sein
ses adultères! ».
Soyons lucide : Tout comme avec Gomer, c’est une fois
sa prostitution reconnue et ses adultères abandonnés que ses enfants seront
sauvés. La mère sauve ses enfants par sa consécration (rappelez-vous le message
sur « le grand ministère
de la mère »)
Et pour Israël ? Les choses ont-elles été pareilles
que pour Juda ?
Les chapitres suivant à partir du 4, nous montrent un
peuple dur qui continue à préférer ses mensonges et ses adultères. Un peuple
qui continue à être violent en se disputant avec ses sacrificateurs. Ce peuple
meurt faute de connaissance nous dit
Osée. Ce peuple en fait meurt faute d’intimité avec Dieu. Dieu
n’est pas un mari pour eux, mais il reste un maître dont ils ne connaissent
plus rien de lui.
Osée 4 :7 nous dit que plus ils sont devenus nombreux
plus ils pèchent contre Dieu. « Plus ils se sont multipliés, plus ils ont
péché contre moi: Je changerai leur gloire en ignominie. ».
Quelle similitude avec les assemblées d’aujourd’hui qui
contestent avec Dieu, qui ne le connaissent pas et qui pèchent contre lui par
leur nombre et leur arrogance.
Dieu pose
la question à Israël comme il l’a pose aussi aux chrétiens de notre époque,
Osée 8 :5 : « Ma
colère s'est enflammée contre eux. Jusques à quand refuseront-ils de se
purifier? ».
(Je vous renvoie sur mon message : « Que signifie se
purifier vraiment ?)
Si nous sommes dans cet état, soyons comme Gomer ; si
votre assemblée est infidèle qu’elle soit comme Juda : brisons notre cœur,
vomissons l’adultère et rejetons le mal, convertissons-nous et Dieu nous
sauveras.
Amen
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