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Par Eric
Ruiz
Le monde se radicalise ; on assiste à un phénomène de plus en plus significatif : la radicalisation.
Les nombreux courants de pensées
disparaissent les uns après les autres; et on assiste à deux courants de
pensées qui s’opposent l’un à l’autre. Par exemple l’épidémie mondiale du Covid
19 a mis en lumière un combat acharné entre les pro-vax (favorable à la
vaccination) et les anti-vax. Entre les deux, on a effacé tous ceux qui aurait
une vue moins radicale ;
C’est
blanc ou c’est noir, c’est bien ou c’est mal !
En
politique, les choses sont très claires. Tous ceux qui ne pensent pas comme la classe
dirigeante sont traités d’extrémiste de droite ou d’extrémiste de gauche. En
Occident, il y aurait ceux qui sont attachés au fondement de la république, de
la laïcité et les autres, catalogués d’extrémistes.
Les autres,
parce qu’ils n’ont pas la même idéologie ont forcément tort. Ils sont
considérés comme des loups, des diables. On ne doit plus leur donner la
possibilité de s’exprimer.
On ne
dialogue plus avec eux, on les méprise du regard ou par la parole, ou on passe
son chemin.
Le terme « modéré » qui veut dire sobre, calme, tempéré tend à disparaitre. L’être humain ne pense plus posément, il pense, animé par la précipitation, la peur, l’angoisse, et cherche à agir vite. Alors, il se raccroche à un groupe qui le rassure et qu’il considère comme juste et compétent.
En
religion c’est exactement le même procédé de radicalité. Le doute n’est plus
permis. Celui qui doute n’a plus la foi. Le doute est alors un aveu de
culpabilité. Pourtant le doute permet de se remettre en cause, de réfléchir sur
le bien-fondé de ses convictions. Le doute envisage une nouvelle manière de
voir et d’agir.
Or, la
religion cherche à l’évacuer rapidement : « N’ayez pas de de
doute : Vous êtes les fils de la lumière, eux sont les fils des ténèbres ;
Vous êtes les sauvés, eux sont les perdus; Vous êtes les vrais disciples
eux ce sont les faux. L’enfer, c’est pour les autres, pour vous, c’est le
paradis qui vous attend ».
Apporter de la nuance devient : faire le jeu des autres en voulant manipuler et tromper ; ou être tiède, fade et peu viril dans sa foi.
Le danger
de la radicalité est tout de suite évident : la porte grande ouverte à la violence
et la guerre. En faisant abstraction de la diplomatie, de la circonspection en
refusant d’être prudent, avisé et réfléchi, on grille les étapes pour arriver à
une solution radicale : la guerre.
L’autre
qui pense différemment, c’est l’ennemi.
À notre
époque où le wokisme est la nouvelle religion : Celle ou celui qui ne
défend pas la cause LGBT (celle qui concerne les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transgenres),
par exemple et qui parle librement de ses idées opposées, s’expose à
l’ignominie, à être considérés comme un partisan des violences sexuelles. Il
devient suspect d’abord, et très vite, on cherchera dans sa vie des indices
pour le rendre coupable.
On le
trainera sur la place publique (les réseaux sociaux du net en faisant
grandement partie) pour le couvrir de honte, le piétiner et l’éliminer.
Donc
l’idéologie guerrière est présente à tous les étages de la société occidentale.
Les feux sont allumés partout.
Mais alors, Dieu se montre-t-il lui-aussi
radical ?
On pourrait le croire à lire les versets séparément de leur
contexte.
Si on se
réfère aux prophètes, le jugement divin est implacable. Osée :
Osée
4 :5 « 5Tu tomberas de jour, Le prophète
avec toi tombera de nuit, Et je détruirai ta mère. 6Mon peuple est détruit, parce qu'il lui manque la
connaissance ».
Vous voyez, Dieu détruit celles et ceux qui
font le mal, ou qui ont brisé l’alliance avec lui, ils n’ont plus sa
connaissance. Dieu parait donc radical de ce point de vu… oui, seulement si on ne lit pas les autres chapitres et versets
qui suivent.
Chapitre 5 :15 : »L’Eternel
dit : Je
m'en irai, je reviendrai dans ma demeure, Jusqu'à
ce qu'ils s'avouent coupables et cherchent ma face. Quand ils seront
dans la détresse, ils auront recours à
moi ».
Les mots clés sont « jusqu’à ce qu’ils s’avouent coupable » ; la
radicalité se transforme alors en compassion pour celles et ceux qui avouent
leurs fautes alors qu’ils sont accaparés par de grandes épreuves.
De même, nous lisons chapitre
11 :9 ; « Je n'agirai pas selon mon ardente colère,
Je renonce à détruire Ephraïm; Car je suis Dieu, et non pas un homme, Je suis
le Saint au milieu de toi; Je ne viendrai pas avec colère. ».
Dieu
n’a pas la radicalité d’un homme. Je dirais
même que le plus modéré chez les êtres humains est encore plus radical que Dieu
dans sa modération.
Là où le couperet tomberait sans appel, Dieu entend le cri,
il ressent le besoin réel de ce cri de repentance et il sauve.
C’est ce qu’il a fait avec Job : Il l’a sauvé alors
qu’il se repentait dans la poussière et la cendre (Job 42 :6).
Beaucoup n’ont pas vu que le Dieu unique a ce caractère de
l’agneau doué de repentance.
Dieu se repent du mal qu’il voulait faire à un peuple
méchant.
-Il se repent dans le livre de la Genèse en voyant
l’attitude de Noé ;
-Il se repent d’avoir établi comme roi d’Israël Saül (1
Samuel 15 :11) ;
-Il se repent en
délivrant Israël du roi de Babylone. (Jérémie 42 :10).
-Même Jonas refusant d’aller à Ninive se plaint du
caractère de Dieu qui est compatissant, miséricordieux et qui se repent du mal
qu’il voulait faire à ses ennemis (Jonas 4 :2).
Et cette repentance commence très tôt. Le passage de Genèse
chapitre 1 verset 2 à 3 nous montre la repentance divine face à un monde de
chaos, une terre rendue Tohuw Bohuw. La terre était remplie d’esprits de vanité, donc de vaniteux, de Lucifers
et cela entraina alors le chaos total, le Bohuw.
Le fruit
de la repentance divine fut ce nouvel ordre : la séparation des ténèbres et la
création de la lumière, dès le premier jour de la nouvelle création.
Dieu nous demande de nous repentir comme il le fait
lui-aussi depuis toujours. Il ne prend pas un air de supériorité devant sa
créature. Il aime se repentir face à des êtres humains qui qui ne font pas une
gloire de leur orgueil.
Le mot qui revient sans cesse en lui est sans doute : « laissons
leur une chance de plus » ?
Il le dit certes autrement mais n’est-ce pas ainsi que nous
le comprenons dans les livres des prophètes :
« À cause de mon nom, je suspends ma
colère; À cause de ma gloire, je me contiens envers toi, Pour ne pas
t'exterminer….Néanmoins j'ai retiré ma main, et j'ai agi par égard pour mon nom...
Mais avec un amour éternel j'aurai compassion de toi, Dit ton rédempteur,
l'Eternel…Je réparerai leur infidélité, J'aurai pour eux un amour sincère; Car
ma colère s'est détournée d'eux. » ?
Avez-vous
pensé que lorsque vous vous repentez, Dieu lui aussi se repent du mal qu’il a
pu vous causer.
Sans
repentance de part et d’autre, les conséquences auraient été radicales pour nous
tous : La mort la seule issue.
Parce que c’est certain, sans l’aide du Saint-Esprit, on
passerait vite d’un extrême à un autre. Dieu
serait alors un loup pour les infidèles et un agneau pour les élus. Une vue
simpliste qui arrange beaucoup de ceux qui ne marchent pas droit. Cela montre
quand même que les chrétiens sont comme les juifs, comme les musulmans ;
ils sont attirés par une religion intransigeante et sans faille, d’une rigueur
et d’une logique extrêmes. Ils vomissent la mollesse de la foi et ils aiment
l’épée qui tranche. En cela la frontière avec l’idéologie du Djihad islamique
est bien mince.
Là aussi
deux courants s’opposent : un évangile d’indulgence face à un évangile radical. La
vérité n’est ni dans l’un ni dans l’autre. Ni dans un évangile laxiste qui
laisse le péché se cacher et les masques proliférer, ni dans un évangile dur et
légaliste, qui fait la même chose que le premier : des hypocrites.
La vérité prend sa source dans un Évangile de la repentance pour Dieu et pour ses enfants.
Or, les
profondeurs de Dieu sont insondables. Regardez : L’Eternel demande le
divorce à Moïse en cas d’adultère. Mais il dira par Jésus de Nazareth que c’est
à cause du cœur dur que cette loi existe.
Jésus
apporte une nuance, une modération qui cause beaucoup de souci à notre époque.
Car l’idéologie dominante c’est la radicalité.
Et les questions des chrétiens tournent autour de ce principe. Ils attendent une réponse radicale. Prenons l’exemple du divorce. On a le droit de divorcer ou on n’a pas le droit de divorcer. La nuance ne les intéresse pas, elle les angoisses. Ils veulent une loi stricte qui soit sans équivoque.
Si
quelqu’un pèche, qu’il succombe par son péché ! Cette condamnation est sur
les lèvres de beaucoup. La majorité dira : « il mérite ce qui
lui arrive ». Est-ce juste ?
La femme
adultère méritait la lapidation au vue de la loi hébraïque. Pourtant Jésus n’a
pas regardé son péché, il a vu autre chose que nous humain ne voyons pas
forcément ; il a vu l’état de son cœur. Ne lui a-t-il pas dit : « je ne te condamne pas, va et désormais ne pèche plus » ?
C’est une
chance qu’il lui a laissé ; une chance d’échapper à sa malédiction pour
gouter au salut, une chance de se convertir. Une chance de changer sa nature
pour revêtir Christ.
Et nous,
devons-nous brandir la bannière de la radicalité et affirmer haut et
fort : « que cette femme pécheresse vive ce qu’elle mérite ! A-t-elle
pensé à son mari, à ses enfants, à sa famille ? Ce n’est pas elle qui en
souffre, ce sont ses proches… Elle doit payer de ses fautes » ;
Ca, c’est la pensée dominante.
Jésus ne
s’est pas précipité pour juger cette femme. Il s’est baissé, calmement, faisant
des formes sur le sol avec son doigt, pendant que l’agitation était à son
comble. Le fils de Dieu attendait dans la sobriété que le Saint-Esprit lui
parle.
Le premier commandement
n’est-il pas d’aimer avant de juger ? D’aimer l’autre comme soi-même ?….
Sommes-nous
aussi dur et intransigeant pour nous que nous le sommes pour les autres ?
Certainement
pas.
Dieu, lui,
se sacrifie. Il s’est incarné en Jésus-Christ pour nous sauver. Il a sacrifié
ce qui lui est le plus cher : son fils unique.
Sa radicalité dans l’amour
laisse à réfléchir sur notre niveau d’amour. Notre amour propre, notre intérêt personnel ne
passe-t-il pas trop souvent avant les autres ?
Dieu c’est vrai est radical,
il laisse l’amour l’envahir à la place de la raison.
La raison
est une conseillère dure et radicale. Elle lui donne à chaque fois raison pour
détruire un peuple soumis à son instinct et à ses dieux.
Regardez
dans le premier livre de la Bible, Genèse 7 :4 : Dieu est résolu à
aller au bout de ce qu’il a décidé pour l’homme.
« J’exterminerai de la face de la terre tous les êtres que j’ai faits ». Face
à tant de méchanceté et de cruauté humaine, Dieu se repent d’avoir fait l’homme
et la femme.
20 fois dans la Bible nous avons les deux mots « j’exterminerai… » ; 20 : C’est
le nombre qui montre la parole de Dieu descendant du ciel avec violence (comme
une boule de feu) une parole exterminatrice envers un peuple qui s’est laissé
dominer par le mal.
Or, nous
sommes toujours là. La vie humaine continue d’exister, parce que Dieu n’a pas
écouté sa raison. Parce qu’il a toujours agit radicalement en faveur de celles
et ceux qui reviennent en toute humilité de leurs mauvaises voies. Son cœur fléchit
alors radicalement pour des âmes repenties, pour des êtres qui pleurs
amèrement sur leur état.
Noé et sa
famille en échappant au déluge, ont fait partie de ces gens qui ont permis que
les générations continuent à se suivre et qu’un vingt et unième siècle existe.
Alors pour
me résumer, le côté radical de l’amour de Dieu est salutaire. Sans cette
radicalité personne ne serait sauvé. Nous ne serions même pas nés sur cette
terre.
Dieu se
serait séparé définitivement des ténèbres (ces ténèbres dont nous avons partagé
les desseins).
La Bible
ne contiendrait que deux versets. Dieu aurait laissé cette terre Tohuw Bohuw se
détruire seule.
Il
n’aurait jamais restauré la terre en 7 jours. Mais depuis le début Dieu se
complait avec son fils. Les anges (je parle de ses serviteurs fidèles) ne le
satisfont pas entièrement s’ils n’ont personne à édifier. Dieu veut un
vis-à-vis comme lui, qui a sa personnalité, une âme attachée à celle de Christ ;
une épouse fidèle qui peut hériter de sa puissance.
Mais pour
cela, l’être humain doit vivre un mystère : celui des 7 tonnerres. Alors prions pour la repentance de ceux que nous connaissons. Prions pour notre repentance à nous.
Amen
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