dimanche 21 octobre 2018

LA COLÈRE DE DIEU SUR CEUX QUI BRILLENT

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Par Éric Ruiz

Comment savoir si nous sommes prêts à franchir la porte pour entrer dans la cité sainte?

Si nous sommes juste des porteurs de lumière, que faisons-nous d’extraordinaire, alors ?
C’est pire que ça même...puisqu’un porteur de lumière est un nom diabolique qui vient du latin « Lucifer » (luz, lumière et ferre : porter) ; c’était le nom que les romains donnaient aussi à l’étoile Vénus.
Donc attention : si nous sommes porteur de lumière, que faisons-nous tout simplement ? Qu’est-ce qui nous a poussés à vouloir agir de la sorte?
Ce sont de telles questions qu’il faudrait se poser alors.


Si on pose la question : Qui voudrait ressembler à Lucifer?
Personne, c’est évident ne répondrait par l’affirmatif; et pourtant la grande majorité des gens ont ce but principal dans leur vie et convoite ou jalouse ceux qui l’ont atteint...ils veulent porter une lumière.
Ils veulent briller eux aussi, parader, se mettre en valeur. Ils veulent leur part de gloire.

Maintenant, on le remarque, briller c’est dans nos gènes ; est-ce à dire qu’il faille accepter cette tendance et même la favoriser sous prétexte qu’elle est génétique ?

D’ailleurs si on y regarde bien : le monde cherche à inculquer ces choses dès les premières années de la vie ;
Et l’enfant dès ses premiers mois montre un égocentrisme exagéré et fait tout pour s’accaparer l’attention exclusive de ses parents.
Il cherche dans sa relation au monde à montrer que, c’est lui, le plus important.

Réussir sa vie n’est-ce pas briller dans un domaine ?
Alors je ne suis pas en train de faire l’apologie de la médiocrité.  
On peut vouloir réussir sans pour cela s’acharner à être en haut de l’affiche.
Mais, le pas est tellement vite franchi ; surtout lorsque par exemple, un enseignant vous dira face à l’échec de votre enfant: « il doit absolument se réaliser, il doit pour s’épanouir dans un domaine et y trouver son équilibre, monter les marches vers le sommet ».
On veut, en fait, nous faire croire que cette lumière-là est la plus importante pour notre croissance.

La preuve aujourd’hui : l’image cette année qui a été plébiscitée par la majorité de français est celle, où l’on voit le plus jeune footballeur de l’équipe de France, MBappée pour ne pas le nommer, embrasser la coupe du monde de football.

Cela en dit long sur les valeurs de l’homme qui prône l’idolâtrie. 
Aujourd’hui nous avons un autre mot que l’idolâtrie, c’est le « star-système ».
Engouement d’une jeunesse, culte du héros, ascension fulgurante d’un jeune immigré qui vient d’un milieu modeste de la banlieue parisienne, dans un sport populaire accessible à tous et pour finir de rayonnement mondial.
Tous les ingrédients sont là pour démontrer qu’un homme d’en bas, du peuple peut devenir un dieu.

L’apôtre Jean dans sa première épître nous dit:
« N’aimez point le monde ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ».

Vouloir briller plus que les autres dévoile tout simplement l’amour du monde et l’absence de relation que nous avons avec le Père.
Cela dévoile l’apostasie, cette fracture avec notre Dieu, qui a comme conséquence sa colère.

Ce n’est pas que notre Seigneur en veuille plus à certains qu’à d’autres.
C’est ainsi, c’est une loi spirituelle. L’apostasie entraîne inévitablement la colère du Seigneur ; Et s’enraciner dans cet état ne fait qu’aggraver les malheurs, car il y a 7 coupes de colères !

Mais alors qu’est-ce que briller ?

Lorsqu’on brille, les regards des autres se tournent vers nous ; Et nous forçons leur admiration, nous nous distinguons alors du commun des mortels.
Un sportif brille par ses exploits sportifs, par ses buts marqués, par sa vitesse de pointe inégalée, par ses records, le nombre de ses médailles symbolisant sa longévité à rester le meilleur.
Dans tous les domaines un homme ou une femme brille de la même façon.
Un commercial, aura ses médailles par le fait de vendre plus que les autres ; et il montrera sa réussite et fera rêver par son train de vie époustouflant.
En politique, il s’agira de gravir les marches du pouvoir et quand on arrive au sommet de rester le plus longtemps possible (C’est pourquoi nos représentants d’ailleurs, sont si vieux et qu’ils ont largement dépassé l’âge de la retraite).
En religion, le trophée d’un représentant de Dieu se voit, lui, par le nombre de ses adeptes, la carte géographique de son apostolat (les régions du monde qu’il a couvert par son évangélisation), les écrits qui font sa renommée.
Toutes ces gloires forment comme une couronne sur la tête des grands ecclésiastiques.

Donc briller : c’est ressembler à une étoile (l’astre brillant évoqué dans le livre d’Esaïe)

La clarté d’une étoile se voit pendant la nuit, pendant les temps ténébreux ...mais quand vient le jour, sa clarté disparaît et c’est le soleil qui éclaire alors notre monde.
Et si nous fixons le soleil trop longtemps nous risquons de nous brûler les yeux.
Ce sont encore des signes dans le ciel qui sert à nous montrer la manière dont nous avons brillé : Avons-nous brillé comme une étoile pendant la nuit ? Ou comme le soleil pendant le jour, c’est-à-dire : avons-nous été réveillé par notre Seigneur lors de son retour?

Pour ma part sans hésitation, je préfère le soleil.
La vie d’une étoile peut être si éphémère, tandis que celle du soleil est comme éternelle, (comme son lever et son coucher en témoignent).

Je voudrais profiter de ce moment pour rendre gloire à mon Père qui est au ciel.
Pourquoi ?
Parce que dans ma vie, les réussites ont été très partielles. À chaque fois que j’ai eu l’occasion de briller, un nuage est venu assombrir le ciel.
Enfant déjà, je me prédestinais au sport et à une carrière de champion que je n’ai (merci Seigneur) jamais eu.
Pour mon diplôme du baccalauréat comme pour celui du professorat, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois.
Pour l’agrégation, même chose, malgré toute la foi et le travail que j’y ai mis ce fut un échec.
Pour trouver la femme de ma vie : même parcours du combattant, j’ai dû essuyer plusieurs plâtres auparavant qui m’ont coûté chère affectivement.
Mais, toutes ces expériences m’ont fait réalisé une chose : c’est que mes épreuves aussi dures soient-elles ont été une vraie bénédiction pour moi.

Dieu s’en est servi quand même pour me faire réussir, mais à sa façon pas à la mienne ; et mes échecs apparents m’ont finalement gardé humble et m’ont préservé de l’amour du monde qui n’est (il faut le dire) qu’hypocrisie et mensonge.
Dieu en fait m’a formé dans son creuset, il m’a fait grandir en me diminuant.
Cela peut paraître paradoxal et humiliant de « grandir en diminuant », mais c’est un passage obligé pour tous. Et je peux témoigner que le Seigneur ne m’a jamais oublié, je n’ai jamais manqué de rien, en lui.

Maintenant, si nous éclairons plutôt que de briller....n’est-ce pas là, la vraie consécration?

Ce qui devrait nous impressionner alors, n’est plus l’origine de la lumière mais ce qu’elle éclaire c’est-à-dire: l’autre.
Si la lumière nous éclaire, nous, c’est que nous sommes ténèbres.

·       Quand nous éclairons les autres.... alors nous enlevons le manteau de ténèbres qu’ils avaient sur eux.
Mais parfois notre lumière brûle… car nous dévoilons alors leurs œuvres cachées.
C’est pour cela que très vite, certains remettent leur manteau de ténèbres.
La lumière luit dans les ténèbres.
Oui mais, « la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3 :19).

·       Quand nous éclairons les autres ....et qu’ils nous reçoivent, nous leur redonnons l’estime qu’ils avaient au préalablement perdue.
·       Quand nous éclairons les autres...et qu’ils nous reçoivent, nous réveillons ceux qui s’étaient endormis par leur manque de foi.
·       Quand nous éclairons les autres... et qu’ils nous reçoivent, nous leur permettons de voir clair sur eux-mêmes et sur leur aveuglement.
Nous rendons ainsi la vue aux aveugles, s’ils ont, bien-sûr, préférés la lumière aux ténèbres.

La complexité dans tout cela : c’est que bien-sûr il y a des gens qui font les deux; ils semblent aussi bien briller qu’éclairer.
Il y a des prédicateurs qui brillent et attirent beaucoup d’adeptes à eux et qui exercent simultanément un ministère de délivrance impressionnant.
Mais, il y a un jour de jugement pour tous et leurs œuvres cachées seront dévoilées et mis à jour au soleil.

Jésus-Christ, lui-même, n’avait-il pas cet effet sur son entourage ?
Pour une partie de son entourage, il brillait.
Regardez les apôtres : nombre de fois qu’ils voyaient le fils de Dieu comme une étoile.
Jésus à plusieurs reprises les a secoués en leur faisant comprendre qu’ils avaient à se convertir, qu’ils devaient chasser les mauvaises pensées (« arrière de moi Satan » a-t-il dit, même, pour Pierre) ou encore qu’ils devaient arrêter de chercher qui est le plus grand parmi eux, car il n’y a que des petits qui entrent dans le royaume.

Jésus pourtant n’employait pas les mêmes mots pour dire « briller ».

« phaino » [pha’-ee-no]: briller en grec.
Il disait par exemple : « ne montrer pas aux hommes, par un air triste, que vous jeûner » (montrer ici à le sens de briller).
Cela peut paraître en apparence contradictoire mais, on peut briller avec un air triste. Voilà comment on devrait comprendre ce passage : « ne briller pas devant les hommes avec un air triste ou avec un air différent de ce que vous ressentez vraiment ».

Ou encore : « ne soyez pas comme les hypocrites…qui aiment à prier au coin des rues pour être vus » (« vu » : c’est briller ici, c’est phaino.

Aux pharisiens, Jésus leur disait : vous paraissez justes aux hommes (vous briller juste) mais au dedans de vous, vous êtes pleins d’hypocrisie.
Jésus le confirme à maintes reprises, mais, la lumière qui brille ainsi, c’est une lumière hypocrite.
Elle ne franchira pas la porte de la nouvelle Jérusalem.

Non, Jésus préfère le mot « lampo » pour dire briller dans le sens d’éclairer.
« On met la lampe sur le chandelier et elle éclaire (lampo) tous ceux qui sont dans la maison ».
Même le visage de Jésus ne brillait pas comme une étoile, le jour où il a été transfiguré ; « son visage resplendit (lampo) comme le soleil ». 
Son visage éclairait autour de lui, il éclairait les autres, il ne s’éclairait pas lui-même.

Et Dieu, a-t-il fait les choses différemment, avec Moïse ?

Non, bien-sûr, puisque le chandelier d’or à sept branches placé dans le lieu saint du tabernacle ne devait pas s’éclairer lui-même, mais éclairer ce qu’il y avait en face de lui (la table et les pains de propositions, symbole de la communion des saints)
Nombres 8 :1-2 « L'Eternel parla à Moïse, et dit: Parle à Aaron, et tu lui diras: Lorsque tu placeras les lampes sur le chandelier, les sept lampes devront éclairer en face ».
(Une parenthèse pour dire qu’un nombre important d’image ou d’objet nous montre une ménorah avec des lumières éclairant le plafond comme avec des bougies, alors que les lumières doivent être tournées vers l’avant, ni en haut ni derrière).

Le message est comme Dieu, il n’a jamais changé, et il est pourtant si clair:

Dieu nous a donné la lumière non pas pour que nous brillons mais pour que nous éclairions. 
Éclairer, c’est si différent que briller.

Donc, le fils de l’homme dans le nouveau sanctuaire sera comme le chandelier, comme Jésus, il continuera à éclairer.
Il continuera à instruire différemment ; à donner un éclairage nouveau, un sens permettant de considérer les choses sous un angle nouveau. 
J’emploie volontairement le verbe « continuer » car on ne se moque pas de Dieu : celui qui aura brillé toute sa vie ne changera pas d’état une fois entrer dans les portes de Sion.
Croire à un changement éclair est un mensonge.  
L’ordre est le suivant : nous devons nous préparez comme une épouse et lavez nos vêtements pour entrer dans les portes de la ville (Apocalypse 22 :14)
La personne se trouvant devant la porte est de la même nature que celle qui sera derrière la porte.
Détrompez-vous, il n’y aura pas un changement de cœur à la dernière minute.

Alors, un conseil : fuyez le monde et sa lumière et cherchez à recevoir du Seigneur cette lumière qui n’a peut-être pas les apparences et la notoriété de la première, mais qui, seule, éclaire le cœur de l’autre.

J’en avais parlé dans mes messages sur le 666, la marque de la bête se reconnaît à travers la première lumière, ceux qui brillent. 
Gloire, connaissance et richesse sont des manifestations visibles d’une personne qui brille par elle-même.

Ce qui est grave aussi avec cette lumière brillante, c’est qu’elle attire les autres à soi.
Elle fait l’effet de cette ampoule électrique qui attire tous les insectes malgré eux à la lumière.
Ne soyez pas une occasion de chuter pour les autres.
Si vous brillez, vous attirez sur vous l’idolâtrie et vous entraîner les gens vers les ténèbres.

Il est plus avantageux alors pour vous de supprimer le membre lumineux, celui qui attire les autres, que vous voir périr et voir votre corps jeté dans la géhenne.
Sinon, les autres viendront se brûler à votre lumière et ils y subiront les effets dévastateurs.
Dans le concret : si votre regard est trop séduisant, crevez-vous les yeux !

Non, je plaisante, mais sérieusement ne paraissez plus en public, ou bien qu’avec des lunettes ou le visage grimé.
Ce n’est pas un sujet à prendre avec légèreté, mais nous ne devons pas soigner notre image pour qu’elle devienne un sujet d’adoration publique ; et Jésus a été très clair à ce sujet. Il parlait dans le contexte, c’est vrai, de deux choses : d’adultère et de convoitise (Matthieu 5 à partir du verset 27).
Adultère d’abord : Jacques 4 :4 « Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu ».
La convoitise, convoiter qu’est-ce que c’est ?
C’est désirer un être que l’on ne possède pas, ou qu’on ne contrôle pas encore.
Il y a plus qu’un plaisir mais une véritable jouissance dans le fait d’attirer à soi ce qui semble nous manquer, comme un animal le ferait avec sa proie.
Vous voyez dans la convoitise, il y a un réflexe de prédateur qui se réveille alors.
Face à cela, Jésus n’allait pas par quatre chemins, il prescrivait même de façon radicale, l’automutilation d’un membre « Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; » (Matthieu 5 :29).

Revenons sur les étoiles et leur brillance : une contradiction semble toutefois s’être glissée dans le livre de Daniel qui place très haut la clarté des étoiles:

Daniel 12:3 « ...ceux qui auront enseigné la justice, à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. »

Ici, dans le contexte, le fait d’avoir enseigné la justice, donc d’avoir éclairé son prochain comme le soleil ...permettra ensuite d’acquérir la brillance des étoiles.
La gloire ne vient qu’après.
C’est en recherchant à éclairer comme le soleil que l’on finit à briller comme les étoiles.
Mais l’inverse est impossible.
C’est encore « vanité et poursuite du vent » comme le disait l’Ecclésiaste.
Si on veut enseigner la justice avec la lumière de sa vielle nature pécheresse, on n’aboutira qu’à rechercher sa propre gloire, donc son propre éclat.
C’est ce que nous dit l’apôtre Paul à travers sa lettre aux Corinthiens : « l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. »

Donc, soyez renouvelés dans votre courage, car si vous êtes fils adoptés ou fils de l’homme, vous connaissez déjà, ou vous allez connaitre le rejet et les souffrances qui vont avec, avant de connaitre la gloire éternelle des étoiles.

Lisons pour cela Luc 7 :23 « On vous dira: Il est ici, il est là ( on parle du fils de l’homme). N'y allez pas, ne courez pas après. Car, comme l'éclair resplendit et brille (lampo) d'une extrémité du ciel à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour. Mais il faut auparavant qu'il souffre beaucoup, et qu'il soit rejeté par cette génération ».

Prenons parti pour l’amour divin l’amour agapè, cet amour qui s’oubli soi-même et choisissons d’être des lampes, éclairons les autres, rayonnons sur les uns, les autres et ne brillons pas pour nous-mêmes dans l’adultère et la convoitise.
Amen

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