dimanche 21 juin 2020

UN RETOUR AU JARDIN D’EDEN ?

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Par Eric Ruiz

Au jardin d’Eden, il s’est passé une fracture terrible : Adam et Ève ont été chassés du jardin. Mais qu’ont-ils quitté concrètement en n’ayant plus accès à l’arbre de vie ?
Eh bien, ils ont quitté les conséquences de leurs actes.

Je m’explique : 
Tout ce qu’ils faisaient n’avait que des conséquences positives. Rien ne pouvait les faire souffrir et les attrister. Ils ne connaissaient ni lassitude, ni douleur encore moins de haine, et de maladie, ou d’abandon ; et la mort leur était étrangère.
Mais ils ont fait un choix terrible : ils ont choisi de désobéir et de prendre du fruit de l’arbre qui allait leur donner la connaissance du bien comme du mal.

La connaissance, il faut bien le comprendre n’est pas au départ un processus intellectuel, elle se fait par l’expérimentation, à partir d’une expérience vivante.
Le philosophe Kant dans « critique de la raison pure » affirme que ; «  toute connaissance commence avec l’expérience, cela ne fait aucun doute ».
Je crois la même chose.
Par exemple : connaître l’alphabet, c’est un concept qui se développe mentalement, mais connaître la misère, c’est la vivre, c’est expérimenter le fait d’avoir souvent faim, connaître le ventre vide  ; on ne peut connaître l’abandon si on ne vit pas le manque d’amour, ou à l’inverse pour connaître l’opulence il faut vivre avec de l’argent plein les poches, savoir ce que procure une vie facile où aucun bien matériel ne manque. On connait donc pour l’avoir vécu et expérimenté une multitude de choses, la santé et la maladie, c’est encore un autre exemple.

Par conséquent le bien comme le mal, c’est le lot de tout humain aujourd’hui :
  • Les hommes comme les femmes auront à vivre les conséquences négatives de tout même de leur victoire, même de leur réussite.


Leur temps de réjouissance sera court, Ils ne pourront jamais se réjouir complètement de ce qu’ils auront vaincu ou de ce qu’ils auront créé parce qu’il y aura toujours des conséquences négatives.

Dieu a averti Adam de la peine qu’il aura à travailler le sol pour le cultiver et à Ève, qu’elle  : « enfanteras dans la douleur ».

Une des plus belles choses à faire sur cette terre, c’est quand même de mettre un enfant au monde… eh bien même ce miracle ne se fait malheureusement jamais dans un bien-être total. Il est associé à de la fatigue, à des nausées, à des douleurs abdominales, à un long temps de souffrance, qui fait de l’accouchement venue, une vraie libération.
  • Ah, mais l’homme et la femme pourront quand même dominer le mal…

Le croyez-vous ?

Le livre de la Genèse nous donne un fait établi :
« Ta semence écrasera la tête du serpent. Et la tête de ce dernier te blessera le talon. »
Le mal sera écrasé, c’est vrai, mais il ne disparaîtra pas totalement; une fois tourné le dos, il t’attaquera à nouveau par derrière et son venin continuera à couler dans tes veines.
Tu ne connaîtras jamais une paix durable. La plénitude ne durera qu’un instant éphémère.

Quelle désolation au sortir du jardin d’Eden.
La perte est considérable, et Adam comme Ève n’ont pas mesuré objectivement les conséquences de leurs choix.
Leur vie va les amener à comprendre ce qu’ils ont réellement perdu eux (et sans oublier leur postérité, nous et nos enfants aussi).

Je dis cela non pas pour vous accabler encore plus vous qui êtes peut-être dans le creux de la vague ; Mais pour vous faire prendre conscience de cet environnement pré déterminé, organisé selon un ordre précis où se joue en alternance bonheur et malheur.
Nous évoluons dans une espèce de matrice.
La matrice est un organe reproducteur, où la vie se créé et évolue selon un mode déterminé génétiquement, par l’ADN ;
A partir de là nous allons reproduire toujours le même schéma, qui est celui de notre espèce. Et notre espèce alterne avec le bon et le mauvais. Ce qui fait que personne de l’espèce humaine ne peut échapper à ce destin, car il est inscrit dans notre ADN. Voilà la part de prédestination !

Et celui qui pense qu’il connaîtra plus de temps de bonheur ou moins de temps de malheur que les autres est comme ce que dit l’Ecclésiaste. « Vanité des vanités, il n’y a rien de nouveau sous le soleil…car Il y a un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir;
« un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser;
un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements;
un temps pour chercher, et un temps pour perdre; un temps pour garder, et un temps pour jeter;
un temps pour déchirer, et un temps pour coudre; un temps pour se taire, et un temps pour parler;
un temps pour aimer, et un temps pour haïr; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix. 
».
Moi je rajouterai et je conclurai ; un temps pour le bien, un temps pour le mal, un temps pour être heureux, un temps pour être malheureux.

Quel enfermement !

Les psychologues parlent même d’aliénation ! Car le bien et le mal poussent vers cette prise de conscience de n’être pas libre de sa vie, en fin de compte.
Paul dit en quoi nous sommes prédestinés dans la lettre aux Romains : « je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. ». Voilà encore un aperçu de la prédestination.

Ce sentiment d’impuissance fait, que le désespoir gagne de nombreuses personnes qui en arrivent à perdre la tête ! Et la mégalomanie, cette maladie mentale qui obsède l’être humain à se vouloir toujours être supérieur aux autres, à dominer son prochain, ne permettra personne d’échapper à ce cycle ; les malheurs redoubleront même pour le mégalomane.

Alors, heureusement notre Dieu est amour, compatissant et sa colère ne dure pas toujours.
Il y a une lumière dans ces ténèbres,  il y a un moyen d’échapper à cette spirale infernale.
Bien que Dieu ait posté des anges à l’Est du jardin d’Eden, pour y barrer l’accès, il y a un moyen pour accéder à l’arbre de la vie.
Il y a un jour qui ne ressemble pas aux autres. Et ce jour commence à se révéler lorsque l’on casse la matrice, on casse ce moule.

Quelqu’un qui se rend compte que seul Dieu peut intervenir dans sa vie et changer le cours des choses, casse ce système aliénant et prédestiné ; il met à part un temps pour Dieu. Et il lui sacrifie sa journée, son temps et son amour tout en humiliant son âme.
Ce moment hors du temps, hors du cycle du bien et du mal se nomme : le sabbat.

Je le dis, je l’affirme : toute personne qui se tourne vers Dieu, qui se convertis ou se reconvertis rentre dans un sabbat, dans son sabbat. C’est comme cela que se fait la célébration de cette fête.

Quand il est écrit que Dieu « hait nos sabbats », c’est parce qu’il y voit une fausse conversion, une fête d’hypocrites ; et en cela le jour choisi est mauvais.

Donc cette fête, marque un vrai temps de repos, de paix, de plénitude. Mais ce temps ne viendra jamais au départ, il n’interviendra qu’après 6 jours de travail, de souffrance, de sueur et il durera un seul jour.
Je ne vous parle pas ici, d’un temps religieux établi à l’avance dans le calendrier en le nommant samedi ou dimanche, celui-là n’est encore qu’aliénation parce qu’il met l’obligation, le devoir en premier ; Comme si cette loi était en mesure de briser la connaissance du bien et du mal ; Non, je vous parle d’un jour sanctifié, où on réalisera personnellement que toutes nos semences ont poussées, que les fruits sont là, que là où nous pensions encore récolter quelque chose de mal, il s’est, en fait, passé quelque chose de bien, il s’est produit un résultat : un résultat magnifique, prodigieux, inespéré, une réponse à nos prières. 
  • Le sabbat : c’est un temps de contemplation.



Mais pas une contemplation humaine, ce n’est pas regarder le ciel et se laisser aller à rêver, ce n’est pas non plus fermer les yeux et ne plus penser à rien, c’est une prise de conscience véritable de ce qui a poussé : ce sont des fruits qui étaient à l’origine dans le jardin d’Eden.
Car ce jour de sabbat, c’est le « jour de l’Eternel », il nous renvoie au premier jardin, à l’originel. Et nous pouvons alors voir l’arbre de vie.
Ce jour, du Sabbat est un jour spécial où les œuvres du Père sont manifestées pour nous.
Moi personnellement, je peux vous citer plusieurs jours bien précis dans ma vie qui ont marqué ma foi et qui sont des sabbats.

Ces jours-là m’ont ouvert les yeux, car j’ai pu alors prendre conscience et vivre une autre réalité.

Ce jour du Seigneur qui amène une lumière nouvelle sur notre existence a été magnifiquement présenté dans l’évangile de Jean au chapitre 9.
  • Le sabbat : l’aveugle recouvre la vue



Le jour du sabbat, Jésus a fait alors une œuvre très porteuse de sens. Il a rendu la vue à un aveugle de naissance. Il a mélangé de la terre avec sa salive pour en faire de la boue, puis il a appliqué cette boue sur les yeux du non-voyant et lui a demandé d’aller se laver. Après s’être lavé l’aveugle a recouvré la vue.
Toute cette mise en scène a un objectif pour l’être humain, pas seulement pour ce miraculé, pour nous tous.
Nous sommes tous aveugles de naissance en étant aveugle d’esprit (une des définitions de la cécité) ; et nous avons tous besoin d’un jour de sabbat pour recouvrer la vue. Mais ce n’est pas tout. Nous avons besoin de comprendre que c’est notre boue qui nous empêchait de voir et qui doit être ôtée de notre regard obscurci.
Ce jour de sabbat est le même pour tous, nous croyons que le bien et le mal régira notre vie, mais le bien et le mal représente la boue de notre jardin qui s’accumule sans cesse sans laisser pénétrer la lumière.
Au passage, Dieu ne vient pas nous laver, il nous demande de le faire, c’est à nous de laver cette boue de désobéissance qui nous a enfermé dans ce système aliénant de bien et de mal.
Cette action va alors laisser passer la lumière et venir toucher notre regard au plus profond de nous.

Par conséquent ; ce dernier jour de la semaine donne naissance à une autre semaine, un jour nouveau ; un nouveau commencement, comme une résurrection.
Jésus ne l’oublions pas est ressuscité le premier jour de la semaine, le lendemain du sabbat.
Quel jour exactement ? On s’en moque, là n’est pas la question, là n’est pas l’important.
Ce qui est important : c’est que tout est devenu nouveau à partir de ce jour. L’arbre de vie qui n’est accessible qu’une seule fois par semaine…c’est fini ;
Il peut vivre (cet arbre) constamment 24 heures sur 24 par le Saint-Esprit dans tous ceux qui croient au fils de Dieu. 
  • On ne mesure pas suffisamment l’immensité de la résurrection du Christ.


L’apôtre Paul, lui, l’avait expérimenté : « Dieu en nous, c’est l’espérance de la gloire »
Mais avec le Saint-Esprit, il n’y a plus le bien et le mal, le bonheur et le malheur. Tout est redevenu comme au départ, tout est bon, tout est bien. Le mal est changé en bien comme l’eau est changée en vin. Et ce n’est pas l’homme qui le fait par sa connaissance, c’est le Saint-Esprit qui agit par la sienne.
Le monde nouveau de Christ se vit d’abord de l’intérieur. Il est en nous, avant d’être manifesté devant nous : « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la tempérance » tout ce que nous dit (Galates 5 :22).

Souvenez-vous, ne vous ai-je pas dit que c'est au moment où nous vivront des prodiges et des miracles que nous saurons que nous fêtons le Sabbat ; Et non l'inverse 
Et qu’il y aurait un repos pour tout, sauf pour une seule chose : Aimer ?
  • Mais alors, ce jardin d’Eden, où se trouve-t-il exactement ?


Si vous avez bien suivi cette première partie, l’idée principale est celle de l’âme.
Adam et Ève déchus, c’est l’âme qui pèche, qu’elle soit homme ou femme, cette âme mourra, ce jardin se dessèchera.

Christ c’est le second Adam, c’est le chemin de notre nouvelle âme.

Si nous devons partir à la recherche de ce jardin, ce n’est surement pas en nous que nous allons trouver le chemin. En nous, nous allons y voir le chemin opposé, le même que celui du mégalomane.

Non, le jardin d’Eden est comme la nouvelle Jérusalem, il descend du ciel. Mais attention, il est comme l’âme, il n’est pas visible ; puisque l’âme n’est pas localisée à un organe ou à un membre. Elle est présente dans l’ADN de toutes nos milliards de cellules ;
L’âme régénérée, elle, est un nouvel ADN, car la vie de Christ a changé notre ADN.
J’en reviens à l’aveugle miraculé de l’évangile de Jean : C’est la salive de Jésus mêlée à la terre qui a changé l’ADN de l’aveugle (la salive).
Dieu nous donne son ADN. Et c’est lui qui change notre âme.

Et oui à notre naissance ; un jardin existe déjà dans chaque âme, mais les arbres qui y sont ont déjà donné des fruits tantôt bons et tantôt mauvais. Tout y pousse et l’ivraie comme les mauvaises herbes sont nombreuses ; et ce jardin finira par devenir un désert aride, ou un champ de boue (s’il ne l’est pas déjà au départ).
Y travailler pour l’améliorer ne fera jamais venir la vie. La mort sera à chaque recoin.
Notre nouvelle naissance spirituelle se déverse autrement : c’est par un fleuve qui se trouve à l’extérieur du jardin d’Eden.
Ce fleuve va apporter une eau différente et c’est par cette eau qui coule sans fin, que le jardin va renaître : C’est le sens du baptême d’eau
C’est notre âme qui renaît, c’est elle qui est lavée de la souillure, c’est elle qui ne connaitra plus le bien et le mal ; et le mal sera bannit à jamais, lorsque le baptême de l’esprit interviendra.

L’eau qui vient couler dans ce jardin, ce n’est pas une eau quelconque, c’est la parole, celle qui émane de la bouche de Dieu.
Cette eau qui arrose le jardin n’était pas dans notre âme, elle vient d’en haut, et elle descend en nous à partir de la tête. Ce fleuve d’eau vive possède 4 bras (Genèse 2 :10-14) : 4 noms : Pischon, Guihon, Hiddékel et Euphrate.
Chronologiquement chaque nom identifie: 1-une eau pure, 2-une huile d’onction, 3-une révélation, et 4-pour finir l’alliance, l’adoption le nouvel être, l’âme de Christ en nous.
  • Alors, le mal, est-il vaincu ?


Vous me direz, même avec le Saint-Esprit le mal n’est toujours pas vaincu, on le voit.
Paul lui-même parle d’un dernier ennemi qui sera vaincu : la mort ; Car tant que nous serons dans notre corps de chair, le péché comme le mal aura une puissance sur nous.
A ceux qui pensent comme-cela, je répondrais la chose suivante : Ceux qui ont été baptisé du Saint-Esprit ne vivront plus les conséquences négatives de leurs actes, plus de malheur, c’est fini…puisque tous leurs actes seront inspirés, tous ce qu’ils feront sera digne de louange. Ce n’est plus la même eau qui coule en eux.

Paul aux Philippiens nomme ce qui fait l’objet des pensées du disciple dont l’âme est renouvelée : il manifeste «  tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, ».

Oui, un tel disciple existe humainement il pourra subir des souffrances, des malheurs, mourir même en martyr, mais peu importe, tout sera transformé en bienfaits. Il ne connaîtra plus la tristesse, l’abattement, l’abandon. Rien ni personne ne pourra changer son être intérieur, son nouveau jardin.

Comme nous le montre Jérémie 31 :12 : « Ils viendront, et pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion…Leur âme sera comme un jardin arrosé, Et ils ne seront plus dans la souffrance ».

Pourquoi une telle différence, pour eux seuls?

Parce que leur âme sera purifiée et l’arbre de vie sera là pour toujours.
Ils portent en eux la résurrection et la vie.
Ce qui veut dire qu’ils sont prédestinés à ressusciter ou à être transfigurés, à la dernière trompette.

Mais, une question me vient, alors dans ce jardin d’Eden retrouvé, l’arbre du bien et du mal, sera-t-il encore là ?

D’abord contrairement à l’arbre de vie, ce n’est pas un arbre éternel. Il est comme l’homme et la femme qui en mange son fruit : il vie, il meurt et il renait, mais son cycle prendra fin un jour.
Alors, je pencherai pour le fait qu’un croyant régénéré ne succombera plus à la tentation d’en manger.
Un disciple de Christ a acquis la connaissance des fruits de la connaissance du bonheur alterné au malheur et il ne regardera plus ces fruits avec convoitise.


Pour conclure, j’aurai envie de vous dire : cultivez votre jardin, Mais pas avant que Christ y ait mis son ADN, pas avant que la boue n’y ait été ôtée. Cela ne sert à rien de donner des encouragements à faire le bien, si votre jardin n’est qu’une terre aride. Chassez le naturel il reviendra au galop. 

Mais, pourquoi y a-t-il encore autant de malheureux, dans la maison de Dieu ?

C’est parce que leurs habitants voient bien qu’au fond d’eux même, leur jardin n’a pas changé. Ils parlent d’un renouveau qu’ils n’ont pas, puisqu’eux même se disent encore attaqués par le mal. Une preuve que le mal reste toujours attaché au bien. Une preuve qu’ils se nourrissent encore au même arbre.
Non, il faut passer par un vrai sabbat
Car si le sabbat est passé par là alors, le mal ne pourra plus y poussé, il ne reconnaîtra plus son environnement. Le mal sera alors identifié comme un étranger puis expulsé par le disciple dont l’âme est régénérée.
Un seul fruit poussera en abondance dans ce jardin, un seul fruit alimenté par la vie : le fruit de l’esprit.
Amen

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